Mission


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L’Eglise nous a donné deux Saints Patrons des Missions:
St François Xavier (1506-2.12.1552), un disciple de St Ignace de Loyola, un jésuite missionnaire qui est parti évangéliser en Extrême Orient et qui est mort d’épuisement au porte de la Chine. C’était un grand contemplatif engagé à fond dans l’action.
Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, une contemplative cloîtrée toute donnée pour le salut des âmes et donc de la Mission de l’Eglise. Elle avait été volontaire pour partir fonder un nouveau Carmel à Hanoi au Vietnam. Elle avait acceptée de porter dans sa prière deux prêtres missionnaires. Au coeur de sa maladie qui devait l’emporter, alors qu’une soeur s’étonnait de la voir faire tous ses efforts pour marcher un peu, elle répondit:« Je marche pour un missionnaire. »
Tous deux ont vécu les exigences du baptême jusqu’au bout, tous deux étaient brûlés du même feu de l’amour infini de Dieu qui veut sauver tous les hommes.

Depuis la découverte des Amériques, les premières circonvolutions de la terre par l’Europe chrétienne, jusqu’à la fin de l’époque coloniale et à la sécularisation, il y a une évolution importante de la pensée de l’Eglise quant à sa Mission. Le concile Vatican II est le premier qui soit culturellement œcuménique, ie réunissant des évêques venus de toutes les régions de la Terre.
Lumen Gentium, texte conciliaire sur la Constitution de l’ Eglise, réaffirme avec force que l’Eglise, c’est tous les baptisés, tout le peuple de Dieu. Et Ad Gentes, que c’est tout chrétien digne de ce nom qui est appelé à obéir à la parole de Jésus dans Mt.28:18-20:   «Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde.»

Voilà résumée la Mission de l’Eglise: nous sommes envoyés pour prêcher avec puissance la Bonne Nouvelle, en vue du Baptême, pour arracher les âmes à l’erreur, les incorporer au Christ, et, les aidant à croître dans la Charité, pour les faire entrer dans la plénitude du Royaume.
C’est donc toute l’Eglise qui est missionnaire et que c’est le Christ seul qui est La Lumière des peuples, et par conséquent l’Eglise dans son ensemble est appelée à être aussi la Lumière des Nations, qui rayonne du mystère du Salut.
L’Eglise est Sacrement universel du Salut (LG 1,48).
C’est le Christ, par l’Eglise, qui attire à Lui tous les hommes. L’Eglise est le moyen de l’union intime avec Dieu et le moyen de l’unité de tout le genre humain.

La Mission de l’Eglise n’est pas une entreprise humaine, c’est Dieu le Père qui en est la Source, Dieu « qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la Vérité.» (1Tm 2:4). C’est aussi la Mission du Fils et la Mission du Saint Esprit: le Fils et le Saint Esprit sont les deux mains du Père. la Mission de l’Eglise est le prolongement de la «Mission» de la Trinité, qui est Communion. L’Eglise est l’Epiphanie, l’Icône de l’Amour trinitaire. Sans l’action de l’Esprit Saint, il n’y a pas d’évangélisation, sans Lui, toutes les démonstrations sont vaines et impuissantes. C’est l’Esprit Saint seul qui peut toucher le coeur des auditeurs.

Petit résumé de l’Histoire de la Mission
La foi chrétienne exige l’adhésion libre de la conscience: elle s’est répandue non par le glaive de certains conquérants, mais depuis les origines (en commençant par trois siècles sous le règne du paganisme), par le témoignage implicite et explicite des disciples, clercs, laïcs, consacrés.
Après le Moyen Age pendant lequel s’étaient établis des royaumes chrétiens dans toute l’Europe, la Renaissance correspond à une remise en cause progressive de l’héritage chrétien,
aboutissant au rationalisme du XVIIIème siècle (dit « siècle des Lumières »), et à l’athéisme contemporain.
Le XIXème connaît un élan missionnaire extraordinaire, les missionnaires empruntant les routes des colonisateurs.
En 1920, à l’époque de la naissance de l’Action Catholique, Pie XI rappellera à l’Eglise que tout laïc doit être missionnaire.
Les missionnaires veulent apporter un mieux-être aux populations évangélisées. Il faut en effet que chaque être humain puisse vivre dans la dignité pour accueillir l’Evangile: l’aider à s’instruire par les écoles, à se soigner par les dispensaires. Finalement, le développement et la recherche de la justice sociale a pris le pas sur l’évangélisation proprement dite. On a oublié que l’Eglise était faite d’abord et avant tout pour annoncer le Salut, pour évangéliser.

Pour comprendre le sens de la Mission de l’Eglise aujourd’hui, le Magistère a donné trois documents contemporains principaux
Ad Gentes, constitution dogmatique du concile Vatican II sur la Mission de l’Eglise (1965).
Evangelii Nutiandi, exhortation de Paul VI (1975)
Redemptoris Missio, encyclique de Jean Paul II (1990).

  1. La Mission

1.1- La mission part du Père qui veut sauver tous les hommes 1Tm 2:4 et qui envoie son Fils dans le monde (Jn 3:16; 20:21)

1.2- la mission du Fils (AG 3)
c’est arracher l’homme à la puissance du démon: Col 1:13; Ac 10:38
réconcilier les hommes avec Dieu: 2Co 5:19
restaurer la création en Lui: Ep 1:10
car il est le seul Médiateur He 9:15; 1Tm  2:5, et sur Lui repose l’Onction: Lc 4:18

1.3- La mission de l’Esprit Saint (AG 4)
commence les actes des apôtres; comme il a permis le mystère de l’Incarnation en Marie (Annonciation) et ouvert le ministère public de Jésus (baptême au Jourdain).
Il n’y aura jamais d’évangélisation possible sans l’action de l’Esprit Saint…
C’est grâce à l’appui du Saint-Esprit que l’Église s’accroît. Ac 9:31. Il est l’âme de cette Église… Les techniques d’évangélisation sont bonnes mais les plus perfectionnées ne sauraient remplacer l’action discrète de l’Esprit. La préparation la plus raffinée de l’évangélisateur n’opère rien sans lui. Sans lui, la dialectique la plus convaincante est impuissante sur l’esprit des hommes… Nous vivons dans l’Église un moment privilégié de l’Esprit… (EN 75)
Elle passe par la prédication des Apôtres.
Mais le moyen principal de cette implantation, c’est la prédication de l’Évangile de Jésus-Christ. (AG 6)
L’Esprit Saint est le prot-agoniste de la mission (cf. RM 21)
L’évangélisation n’est certainement pas d’abord une entreprise humaine. C’est l’Esprit Saint le protagoniste, l’acteur principale de la Mission insiste JP II. C’est Lui qui donne la Vie, la Lumière, le zèle, l’élan, le dynamisme.
L’Esprit Saint, est le protagoniste de toute la mission ecclésiale: son action ressort éminemment dans la mission ad gentes, comme on le voit dans l’Église primitive avec la conversion de Corneille (cf. Ac 10:1-33), avec les décisions sur les problèmes qui se font jour (cf. Ac 15:1-35), avec le choix des territoires et des peuples (cf. Ac 16:6-8).
Il est l’Esprit qui donne la Vie (cf. DV 64).
L’Esprit Saint rend toute l’Eglise missionnaire (RM 24-3C)
Se laisser conduire par l’Esprit: RM 87: La docilité à l’Esprit engage à accueillir ses dons de courage et de discernement, qui sont des traits essentiels de la spiritualité missionnaire.
RM 90: La vocation universelle à la sainteté est étroitement liée à la vocation universelle à la mission… Il ne suffit pas de renouveler les méthodes pastorales, ni de mieux organiser et de mieux coordonner les forces de l’Église, ni d’explorer avec plus d’acuité les fondements bibliques et théologiques de la foi: il faut susciter un nouvel élan de sainteté » chez les missionnaires et dans toute la communauté chrétienne.
RM 91: C’est pourquoi je m’adresse aux baptisés des jeunes communautés et des jeunes Églises. C’est vous qui êtes, aujourd’hui, l’espérance de notre Église, qui a deux mille ans: étant jeunes dans la foi, vous devez être comme les premiers chrétiens et rayonner l’enthousiasme et le courage, en vous donnant généreusement à Dieu et au prochain; en un mot, vous devez vous mettre sur la voie de la sainteté. Le missionnaire doit être « un contemplatif en action« … Le contact avec les représentants des traditions spirituelles non chrétiennes, en particulier celles de l’Asie, m’a confirmé que l’avenir de la mission dépend en grande partie de la contemplation. Le missionnaire, s’il n’est pas un contemplatif ne peut annoncer le Christ d’une manière crédible; il est témoin de l’expérience de Dieu… Le missionnaire est l’homme des Béatitudes… En vivant les Béatitudes, le missionnaire expérimente et montre concrètement que le Règne de Dieu est déjà venu et qu’il l’a déjà accueilli.

1.4- La mission de l’Eglise, envoyée par Jésus-Christ: Mt 28:19 remplie de l’Esprit Saint
AG 5: La mission de l’Église s’accomplit donc par l’opération au moyen de laquelle, obéissant à l’ordre du Christ et mue par la grâce de l’Esprit Saint et la charité, elle devient en acte plénier présente à tous les hommes et à tous les peuples, pour les amener par l’exemple de sa vie, par la prédication, par les sacrements et les autres moyens de grâce, à la foi, à la liberté, à la paix du Christ, de telle sorte qu’elle leur soit ouverte comme la voie libre et sûre pour participer pleinement au mystère du Christ.
(AG 2); (LG 1-2): Le Christ est la lumière des peuples; réuni dans l’Esprit Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes créatures la bonne nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église (cf. Mc 16:15)… De sa nature, l’Église, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père.
Parce qu’elle est le sacrement universel du salut: (LG 48 et 1) Le Christ élevé de terre a tiré à lui tous les hommes (cf. Jn 12:32 grec); ressuscité des morts (cf. Rm 6:9 ),il a envoyé sur ses apôtres son Esprit de vie et par lui a constitué son Corps, qui est l’Église, comme le sacrement universel du salut; assis à la droite du Père, il exerce continuellement son action dans le monde pour conduire les hommes vers l’Église, se les unir par elle plus étroitement et leur faire part de sa vie glorieuse en leur donnant pour nourriture son propre Corps et son Sang.
L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle se propose de préciser davantage, pour ses fidèles et pour le monde entier,.. sa propre nature et sa mission universelle. A ce devoir qui est celui de l’Église, les conditions présentes ajoutent une nouvelle urgence: il faut en effet que tous les hommes, désormais plus étroitement unis entre eux par les liens sociaux, techniques, culturels, réalisent également leur pleine unité dans le Christ.
La mission de l’Église entre dans un dessein plus large et qui s’origine dans la Trinité (AG 2).

Nature de la mission d’évangélisation de l’Eglise
2.1- L’Évangélisation, vocation propre de l’Eglise. (cf. AG 6)
Évangéliser est la grâce et la vocation propre de l’Église, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser, c’est-à-dire pour prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce, réconcilier les pécheurs avec Dieu, perpétuer le sacrifice du Christ dans la sainte messe, qui est le mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse. (EN 14)… C’est ainsi toute l’Église qui reçoit mission d’évangéliser, et l’oeuvre de chacun est importante pour le tout… L’Église est dépositaire de la Bonne Nouvelle à annoncer… C’est le contenu de l’Évangile, et donc de l’évangélisation, qu’elle garde comme un dépôt vivant et précieux, non pour le tenir caché mais pour le communiquer (EN 15).

2.2- Qu’est-ce qu’évangéliser?
Évangéliser, pour l’Église, c’est porter la Bonne Nouvelle dans tous les milieux de l’humanité… Le but de l’évangélisation est donc bien ce changement intérieur… l’Église évangélise lorsque, par la seule puissance divine du Message qu’elle proclame, Rm 1:16; 1Co 1:18; 1Co 2:4 .., elle cherche à convertir en même temps la conscience personnelle et collective des hommes, l’activité dans laquelle ils s’engagent, la vie et le milieu concrets qui sont les leurs (EN 18).
Trois formes: pastorale – nouvelle évangélisation – mission Ad Gentes.
Et trois méthodes correspondantes: kérygme (1ère annonce pour la conversion) – catéchèse (en vue du baptême et de l’approfondissement) – réveil (retraites)
EN 22:… le plus beau témoignage se révélera à la longue impuissant s’il n’est pas éclairé, justifié… explicité par une annonce claire, sans équivoque, du Seigneur Jésus. La Bonne Nouvelle proclamée par le témoignage de vie devra donc être tôt ou tard proclamée par la parole de vie. Il n’y a pas d’évangélisation vraie si le nom, l’enseignement, la vie, les promesses, le Règne, le mystère de Jésus de Nazareth Fils de Dieu ne sont pas annoncés…
Cette annonce – kérygme, prédication ou catéchèse – prend une telle place dans l’évangélisation qu’elle en est souvent devenue synonyme. Elle n’en est cependant qu’un aspect.

2.3 Pourquoi la mission ad gentes ? (RM  11)
Ouvrir à la libération: La mission est partie intégrante de la  foi (vivante); elle est la mesure de notre foi en Jésus Christ et en son amour pour nous…
pour les païens: Parce que, à nous comme à saint Paul « a été confiée cette grâce-là, d’annoncer aux païens l’insondable richesse du Christ » (Ep 3:8)…
Voilà pourquoi la mission découle non seulement du précepte formel du Seigneur, mais aussi de l’exigence profonde de la vie de Dieu en nous. Ceux qui font partie de l’Église catholique doivent se considérer comme privilégiés et, de ce fait, d’autant plus engagés à donner un témoignage de foi et de vie chrétienne qui soit un service à l’égard de leurs frères et une réponse due à Dieu, se souvenant que « la grandeur de leur condition doit être rapportée non à leurs mérites, mais à une grâce spéciale du Christ; s’ils n’y correspondent pas par la pensée, la parole et l’action, ce n’est pas le salut qu’elle leur vaudra, mais un plus sévère jugement »
Le cardinal Ratzinger  exhorte: « Il est temps pour l’Eglise de se détourner d’elle même pour s’occuper d’annoncer Jésus Christ !»
La raison profonde de la Mission: la Libération de tout homme de tout l’homme. Ce qui est premier, c’est l’accueil du Salut en Jésus Christ, le changement de comportement vient après. Nous catholiques, nous devons être témoins! Exemple de Mère Térésa, Missionnaires de la Charité qui a donné le témoignage de sa vie livrée pour les plus pauvres des pauvres.
La Mission est un devoir communautaire, sinon il faut s’attendre à une perte de vitesse. Le premier souci de l’Eglise, notre souci numéro l doit être d’annoncer l’Evangile à ceux qui ne le connaissent pas, c’est l’urgence de la Nouvelle Evangélisation!

2.4 Eléments internes de la mission
Ce qui caractérise l’Église guidée par le Saint-Esprit dans sa mission:
La Koinonia (Ac 4:32)
La Diakonia
La Marturia
Implique que: La mission ad gentes garde sa valeur:
À l’intérieur de l’unique mission de l’Eglise… nous pouvons distinguer trois situations.
Tout d’abord, celle à laquelle s’adresse l’activité missionnaire de l’Eglise: des peuples, des groupes humains, des contextes socioculturels dans lesquels le Christ et son Évangile ne sont pas connus, ou dans lesquels il n’y a pas de communautés chrétiennes assez mûres pour pouvoir incarner la foi dans leur milieu et l’annoncer à d’autres groupes. Telle est, à proprement parler, la mission ad gentes. (RM 33).
Avec des objectifs et directives pastorales précis: l’hémisphère sud et l’Asie (30) et nouvelles sphères humaines.
Des Communautés ecclésiales fortes …aux structures ecclésiales fortes et adaptées, à la foi et à la vie ferventes, qui rendent témoignage à l’Évangile de manière rayonnante dans leur milieu et qui prennent conscience du devoir de la mission universelle. En elles s’exerce l’activité pastorale de l’Église.
Il existe enfin une situation intermédiaire, surtout dans les pays de vieille tradition chrétienne mais parfois aussi dans les Églises plus jeunes, ou des groupes entiers de baptisés ont perdu le sens de la foi vivante ou vont jusqu’à ne plus se reconnaître comme membres de l’Église, en menant une existence éloignée du Christ et de son Évangile. Dans ce cas, il faut une « nouvelle évangélisation » ou une « réévangélisation » (RM 33).

2.5 Le dialogue: Le dialogue interreligieux fait partie de la mission évangélisatrice de l’Église… il ne s’oppose pas à la mission ad gentes… et il en est une expression… le salut vient du Christ et que le dialogue ne dispense pas de l’évangélisation… il n’y a pas contradiction entre l’annonce du Christ et le dialogue interreligieux, mais (l’Église] sent la nécessité de les coordonner dans le cadre de sa mission ad gentes. (RM 55).
Le concile Vatican II a défini les bases du dialogue interreligieux, comme partie intégrante de la Mission de l’Eglise et comme un moyen d’approche des membres d’autres religions.
Après le Concile, beaucoup dans l’Eglise se sont lancés dans la rencontre avec les autres confessions chrétiennes et les autres religions. C’était le temps du dialogue tout azimut avec des croyants, non croyants, athées, marxistes. Depuis, l’expérience de ces premiers contacts a révélé les limites de ce type de rencontre. Exemple de la rencontre des représentants du pape Paul VI avec le colonel Kadhafi et des théologiens musulmans à Tripoli en Libye en 1978.
RM 55: « J’ai écrit récemment aux évêques d’Asie: ‘Bien que l’Église reconnaisse volontiers tout ce qui est vrai et saint dans les traditions religieuses du bouddhisme, de l’hindouisme et de l’islam, comme un reflet de la vérité qui éclaire tous les hommes, cela ne diminue pas son devoir et sa détermination de proclamer sans hésitation Jésus Christ qui est « la Voie, la Vérité et la Vie’ (…) ».
…et les semences du Verbe que l’on peut découvrir dans d’autres traditions religieuses.
Eg: – dans l’animisme, la croyance en un seul Dieu créateur: c’est déjà, en germe, la foi en le Dieu de la révélation judéo-chrétienne.
– la pratique de la monogamie dans certaines civilisations.
Le dialogue n’est pas la conséquence d’une stratégie ou d’un intérêt, mais c’est une activité qui a ses motivations, ses exigences et sa dignité propres: il est demandé par le profond respect qu’on doit avoir envers tout ce que l’Esprit,… l’Église entend découvrir les « semences Verbe »(104),   les « rayons de la vérité qui illumine tous les hommes »….  (AG II,15;  NA 2): discernement véritable du Bien et du Mal que l’on rencontre chez des hommes de bonne volonté qui se laissent éclairer par une conscience droite; c’est l’Esprit Saint qui travaille dans leur coeur.
Le dialogue est fondé sur l’espérance et la charité, et il portera des fruits dans l’Esprit. (RM 56)

Aujourd’hui, le dialogue de la vie (amitié, appréciation de ce que le Créateur a mis dans tout être humain et du bien qui peut être recherché en commun) est privilégié; le dialogue théologique est indispensable aussi mais souffre de ses limites.

                Conclusion: Sans irénisme et découragement.
La docilité au Saint-Esprit implique purification et conversion intérieure. La mission authentique commence par une démission de tout ce qui relève de l’idéologie, de la prétention personnelle (intéressement, recherche de soi, enflure de l’ego, projets propres…)

Ce qui évangélise, c’est la sainteté. La mission commence par être soi-même davantage chrétien.
Tous les premiers évangélisateurs sont des saints. Il y a une vocation universelle à la sainteté, et une vocation universelle à la vie missionnaire. Le missionnaire, c’est l’homme des Béatitudes, ce qui touche les cœurs, c’est la vérité profonde de ce que nous sommes.

Jean-Paul II 16 mai 2002 Audience aux participants à l’Assemblée générale des OPM:  
La réalité missionnaire de l’Eglise représente un puissant encouragement pour répondre, de façon responsable et clairvoyante, aux défis du monde actuel. Face aux difficultés et aux attentes du temps présent, qui interpellent notre foi, l’Eglise indique avec un humble courage Jésus-Christ, espérance vivante comme étant la réponse. L’Eglise est consciente que RM 2 « l’évangélisation missionnaire constitue le premier service que l’Eglise peut rendre à tout homme et à l’humanité entière dans le monde actuel« , en révélant l’amour de Dieu qui s’est manifesté dans le Rédempteur.
La communauté des croyants avance ainsi dans les siècles en obéissant au mandat du Seigneur:  « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples […], leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28:19-20).
Jésus ne nous a-t-il pas assuré qu’il sera Mt 28:20 avec nous « pour toujours jusqu’à la fin du monde« ? Confiants dans sa Parole, les chrétiens vivent chaque époque comme « le moment favorable » et le « jour du salut » (cf. 2Co 6:2), car « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et à jamais! » (He 13:8).
Très chers frères et soeurs, votre engagement est précisément celui d’aider les communautés ecclésiales à répondre aux dons de l’Esprit et à collaborer activement à l’oeuvre universelle du salut.
…La formation n’est pas « marginale mais centrale dans la vie chrétienne » (RM 83).
Il est en effet nécessaire que, aux divers niveaux de responsabilité, tous dans l’Eglise soient formés pour coopérer ensemble à la mission même du Christ. Il faut que les vocations ad gentes, ainsi que des ouvriers remplissant diverses fonctions dans le domaine de l’évangélisation, ne manquent jamais.
En outre, l’activité missionnaire ne peut jamais se limiter à une simple promotion humaine, à aider les pauvres et à libérer les opprimés. Même si elle doit courageusement intervenir dans ces domaines, en collaboration avec toutes les personnes de bonne volonté, l’Eglise possède une autre tâche primordiale et spécifique, faire en sorte que chaque homme et chaque femme rencontre le Christ, unique Rédempteur.
L’activité missionnaire doit donc tout d’abord se soucier de transmettre le salut que Jésus a opéré. D’autre part, qui mieux que vous peut témoigner que les pauvres ont tout d’abord faim de Dieu, et pas seulement de pain et de liberté? Lorsque les croyants en Christ restent fidèles à leur mission, ils deviennent des instruments privilégiés de libération globale.
Mais la formation missionnaire a tout d’abord besoin du témoignage évangélique. Le véritable missionnaire est la personne sainte, et le monde attend des missionnaires saints. Il n’est alors pas suffisant de se consacrer uniquement au renouvellement des méthodes pastorales et des structures, en coordonnant mieux les forces ecclésiales; il ne suffit pas de se limiter à explorer avec une plus grande précision les bases bibliques et théologiques de la foi. Ce qui est indispensable, c’est de susciter une nouvelle « ardeur à la sainteté » parmi les missionnaires et dans toute la communauté chrétienne, et en particulier parmi les plus proches collaborateurs des missionnaires
Je voudrais encore une fois répéter ici l’urgence de missionnaires ad gentes et ad vitam. Cette vocation RM 66 « conserve toute sa valeur:  elle est le paradigme de l’engagement missionnaire de l’Eglise, qui a toujours besoin que certaines personnes se donnent radicalement et totalement, qui a toujours besoin d’élans nouveaux et audacieux ».
Je rends grâce au Seigneur pour ceux qui, écoutant sa voix, lui répondent avec générosité, tout en étant conscients de leurs propres limites, et qui ont confiance dans ses promesses et dans son aide. Soutenus par la grâce divine, les missionnaires – prêtres, religieux, religieuses et laïcs – consacrent au Christ toutes leurs énergies dans des terres lointaines, devant parfois faire face à des difficultés, des incompréhensions, des dangers et même des persécutions.
Comment ne pas rappeler avec gratitude ceux qui… sont tombés en première ligne pour rester fidèles à leur mission? Ce sont des évêques et des prêtres, mais les religieux et les religieuses ne manquent pas non plus, ainsi que de nombreux laïcs. Ce sont « les martyrs et les témoins de la foi » de notre temps, qui encouragent tous les croyants à servir l’Evangile avec un dévouement total.
J’élève ma prière à Dieu pour chacun d’eux, alors que je vous confie, très chers frères et soeurs, aux mains de Marie, Etoile de l’Evangélisation, et je vous donne de tout coeur une Bénédiction apostolique spéciale, que j’étends à vos collaborateurs et collaboratrices dans l’inlassable travail d’animation, de formation et de coopération missionnaire.     (©OR – 4 06 2002)