Péché, ou bonheur?
Le péché est tout acte produisant un mal (à autrui ou à toi-même), c’est-à-dire s’opposant à l’Amour en Vérité.
On distingue le péché originel (péché personnel historique du premier homme), et nos péchés personnels, mais les 2 ont obscurci notre conscience.
1. manquer son but (hett hébreu; amartia grec 200* NT): se tromper, s’égarer, faire fausse route, dévoiement. à Mt 3,3s: « préparez le chemin du S. » + Lc 1,76). Errance avant d’être erreur.
2. dette contractée envers Dieu et les autres (Mt 6,12 hwb syriaque; grec: opheilêma; latin: debita), perte de liberté, jusqu’à l’esclavage (Rm 8,21; cattivo, cattiveria italien, de captivus: à servitude.)
S.Weyl: Gaspillage de la liberté.
Satan tente de le faire passer pour une libération, alors qu’il est toujours un asservissement. Les idoles argent, sexe, pouvoir etc… sont autrement plus exigeantes, pesantes et asservissantes que la Loi divine.
3. stupidité, folie consentie (sklwta syriaque)
La simple raison naturelle éclairée, avant même la Foi, serait capable si on en avant l’honnêteté, de nous les éviter: aucun péché n’est intelligent.
4. acte contre-nature voire mortel (Lc 15,13 il dispersa sa ousia) plus ou moins rapidement; maladie/blessure; Ap 2,11: « seconde mort« , ou suicide spirituel à petit feu (et parfois plus rapidement…).
Tout péché est en effet une offense à l’Amour qui t’a créé et que tu es appelé à exercer à ton tour; il est donc essentiellement incapable de procurer le moindre vrai bonheur (mais des illusions passagères produites par le ‘prince du mensonge’).
5. courbure, creux (Sünde/Sin, allemand/anglais, étym lat. sine= manquement)
6. division intérieure (trois parties de l’être humain en 1Th 5,23) et avec les autres et Dieu: coopération avec le dia-bolos (diviseur): désintégration de la personne et de la communauté
7. arnaque du démon (trompeur/seductio: 2Th 2,10; vs Mc 10,30)
Le péché est la plus grande escroquerie dont l’homme ne se soit jamais rendu victime.
8. iniquité envers Dieu et les autres (incrédulité apistia; adikia; 1Jn 3,4 transgression: anomia)
aversio a Deo et conversio ad creaturas
Le péché, c’est de prendre pour dieu ce qui ne l’est pas: argent, pouvoir, honneurs, plaisir…, et de se prendre ainsi soi-même pour dieu autosuffisant.
Maxime: Le péché est la volonté de conduire sa vie sans Dieu, malgré Dieu, voire contre Dieu.
9. Trahison/reniement/manquement de l’Amour, qui ne se répare que par l’Amour (ob, ch…)
Mt 25,45 « C’est à moi que vous ne l’avez pas fait… »
Mt 26,70s « Je ne connais pas cet homme »: Je me convaincs que Dieu est absent pour suivre mon intérêt du moment.
Pie XII radiomessage 26 oct 1946: Le péché de ce siècle est la perte du sens du péché.
Scott Hahn: We sin not because we want what is evil, but because we want what isn’t good enough.
On peut encore caractériser le péché par un objet, une intention, et des circonstances.
Il est un composé des trois péchés élémentaires que sont la convoitise, la vanité (paraître) et l’orgueil (domination): cf. Mt 4, s’appuyant sur les huit pensées génériques (cf. doc. Combat spirituel).
– Effets du péché, quel qu’il soit:
* il te détruit d’abord toi-même, comme un suicide plus ou moins progressif
Tb 12,10 Ceux qui font le péché et le mal se font [d’abord] du tort à eux-mêmes.
Jr 7,19 Est-ce bien moi qu’ils blessent, oracle de YHWH, n’est-ce pas plutôt eux-mêmes pour leur propre honte?
Pr 5,22 Chacun porte les chaînes de ses fautes.
Isaac le Syrien Sentence CII: Le chien qui lèche une scie boit son propre sang. (Il y trouve une joie mais se détruit).
Il t’asservit: tout premier péché peut être le commencement d’une habitude: un acte initiatique appelant sa propre répétition (avec plus ou moins de variantes). C’est ce qu’on appelle un vice: la conscience est enténébrée et la liberté enchaînée, on n’agit plus selon nos choix profonds mais par inclination au mal, non plus selon notre volonté profonde mais par dépendance. Le péché est donc une dégradation de la dignité humaine.
Il te détourne de ta vocation à la Paix et à la Joie.
P Varillon: Le péché est ce que le Christ ne peut pas diviniser parce que ce n’est pas humanisant. C’est de renoncer à humaniser, c’est ce qui est déshumanisant, en somme, de manquer notre vocation [au bonheur]. C’est parce que certaines choses sont mauvaises que Dieu demande à l’homme de les éviter (et non parce qu’elles nous rendraient semblables à Lui ou nous donneraient Sa connaissance absolue).
* il endommage la communion des saints et la Création entière
Tout péché a une répercussion spirituelle négative sur l’humanité et l’univers entier, en introduisant du mal en obstacle dans la circulation de la grâce divine.
Rm 5,12 Par le péché (de chacun), la mort entre dans le monde.
Rm 8,22 La Création tout entière gémit dans les douleurs de l’enfantement (du pécheur qui refuse de renaître d’en haut, cf. Jn 3,3s)
* il abîme ta relation à Dieu. Ton péché attriste Dieu mais Dieu ne s’éloigne pas du pécheur: c’est ton péché qui te détourne de Lui et t’empêche de recevoir la grâce divine, jusqu’à ce que le pardon obtenu l’efface.
– Besoin de la morale?
Le péché n’est pas seulement une « infraction au code de la route » pour éviter des dégâts éventuels, c’est d’abord (selon le mot hébreu hett) se tromper de route, de cible, et ainsi manquer le bonheur.
Mais contrairement aux caricatures, le péché est beaucoup moins un interdit qu’on transgresse qu’un acte d’aveuglement qui te détourne de la vie en plénitude à laquelle tu aspires en profondeur.
La morale est un garde-fou naturel donc objectif indiquant à la liberté de chacun la limite entre le vrai bien et son intérêt immédiat et illusoire.
La morale chrétienne n’est donc que morale de bonheur (car non d’obligation ou de perfection, mais de relation filiale avec Dieu): celui qui fait de l’Evangile une mauvaise nouvelle contredit la Parole de Dieu.
1Jn 5,3 L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements, et ses commandements ne sont pas pesants.
Is 5,20 Ils appellent le mal bien et le bien mal.
Rm 7,22 Je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l’homme intérieur; 23 mais j’aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m’enchaîne à la loi du péché qui est dans mes membres.
Si au lieu de suivre la morale de l’Evangile (reçu par les apôtres et l’Eglise), on s’imagine assez intelligent et libre pour se faire sa propre morale individuelle, on aboutit à toutes les illusions et à tous les crimes de l’histoire. Avec en plus la bêtise de ne pas tenir compte des contre-exemples du passé dont on est désormais assez bien informé…
Pie XII 1946: Le péché de ce siècle est la perte du sens du péché.
JPII 1986: Cette perte va de pair avec la « perte du sens de Dieu » (sa thèse s’intitulait « Personne et acte »: on ne peut pas dissocier le second de la première).
Dostoïevski: Si Dieu n’existe pas, tout est permis…
Benoît XVI 2007: Du doute sur la vérité (l’idéologie relativiste se contredit en affirmant qu’il est vrai qu’il n’existe pas de vrai et de faux, soit en affirmant comme vérité qu’on ne peut rien affirmer…) découle le doute moral sur le bien et le mal (« qu’est-ce qu’il y a de mal? »: je ne perçois plus de repère objectif…) Une approche d’abord technicienne (positiviste) de la vie empêche toute caractérisation de l’être.
– Issue:
Ecouter la Parole de Dieu et son cœur profond.
L’enfant de 3 ans demande souvent à ses parents pourquoi ils lui disent d’avoir certains comportements. De même pour vivre la morale évangélique, il est toujours bon de chercher pourquoi; l’humble reconnaît que, son intelligence est limitée, mais lorsque tu ne comprends pas bien ou « oublies » de comprendre, il tereste ceci: la confiance totale en l’Amour de Dieu, Commence par contempler comme Il t’a aimé; et s’il t’invite à diverses vertus, c’est parce que c’est absolument la meilleure voie de bonheur pour chacun!
Evagre, IVè siècle: Reconnaître son péché est le début du salut: j’ai donc besoin de Jésus-Christ -Yeshuah = « sauveur »-.
Les 7 péchés capitaux
Le péché capital est un péché générique (au sens étymologique), un mouvement de l’âme à la base de tout autre péché (comme le tableau des éléments de Mendeleïev en chimie): il est à la tête (latin caput) d’autres péchés « dérivés ».
Il ne faut pas confondre péché capital et péché mortel (c’est-à-dire provoquant la mort de l’âme, cf. Ap 20,6; attention: le péché est moins binaire véniel/mortel, que plus ou moins mortel pour l’âme, contrairement au corps qui est soit vivant soit mort).
Cette doctrine des péchés capitaux a été développée dès le IV° siècle dans un milieu monastique (connaissance de la psychologie et volonté d’être plus libre par rapport aux tendances qui habitent les hommes).
On les exprime aujourd’hui ainsi: orgueil, avarice, envie, colère, impureté (luxure), gourmandise, paresse.
Dans la tradition il y en a pratiquement toujours eu 7 (parfois 8 quand on distinguait la vanité -envie de paraître- de l’orgueil -envie de dominer-; contrairement à la vanité, dans l’orgueil on n’attend rien des autres), évoquant les 7 démons de Marie-Madeleine (Lc 8,2). L’orgueil est le péché capital par excellence.
Les péchés capitaux sont à la tête de péchés dérivés (si l’on évite les péchés capitaux, on évite aussi les autres, et si l’on s’y attaque on fera régresser aussi les autres!)
Ces péchés capitaux sont la recherche d’un but de manière injuste. Ils reposent sur l’attraction d’un objet, un peu comme une faim (par ex dans l’avarice ce qui est recherché c’est la sécurité et la tranquillité grâce aux biens matériels, la personne va mentir, mettre en péril sa droiture et ses relations pour combler ce désir). On sacralise un bien fini en idole, à qui peu à peu on attribue (volontairement ou non) la place de Dieu et dont on devient dépendant, et on la recherche au détriment du prochain. Les péchés capitaux sont les 7 idoles de l’âme.
On cherche soit à obtenir un bien, soit à s’éloigner d’un mal, mais tout cela de manière injuste. Thomas d’Aquin, de Malo: « Tout péché se fonde sur un désir naturel ».
Du côté des « biens », il y a 4 péchés capitaux (cf. 1Jn 2,16):
– le bien de l’âme: désir d’être soi-même sa propre excellence, pouvoir, et d’être aimé. ORGUEIL (et vanité; contraire au conseil évangélique d’obéissance).
– le bien du corps: concerne non seulement la sexualité, mais aussi la nourriture. GOURMANDISE et LUXURE (contraires au conseil évangélique de chasteté)
– les biens extérieurs: AVARICE (contraire au conseil évangélique de pauvreté)
Alors que dans la consécration de St Louis-Marie Grignion de Montfort: « Tout notre être est fait pour Dieu ». Le péché c’est manquer son but. On se met au centre du monde. Les biens matériels prennent la place de Dieu, au moins pour ces 4 péchés capitaux.
Pour les 3 autres péchés on fuit ce que l’on considère comme un mal:
– ACEDIE (ou paresse): aller vers Dieu c’est exigeant. Dans l’acédie on craint la difficulté sensible, du coup on baisse les bras, on choisit la facilité. Crainte de l’effort
– JALOUSIE: je me sens menacé par le bien du prochain, alors je dénigre.
– COLERE: réaction vive. On réagit contre quelque chose que l’on considère injuste, mais de façon disproportionnée.
D’après les pères de l’Eglise, les péchés capitaux sont des maladies de l’âme (maladie psycho-spiritualo-physique, cf. Etty Hillesum par rapport à un officier de la Gestapo excité)..
Tout homme est habité par une soif d’infini. Augustin: Notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi.
Or ici nous sommes dans le « fini ». Le péché capital est comme un dieu de substitution. (eg: dans la démarche des alcooliques anonymes, à la 2° étape on cherche à reconnaître un absolu qui prendra la place de l’alcool).
Attention, bien que ce soit intimement lié, il faut distinguer (distinction rarement facile à établir):
* ce qui est d’ordre psychologique: il s’agit de mécanismes de défense, pas des péchés, notre responsabilité n’est pas directement engagée ;
* ce qui d’ordre éthique: là, notre responsabilité libre est engagée. Les péchés capitaux sont du côté éthique. Par exemple la paresse (l’acédie): on peut avoir des tendances mais aussi une part de responsabilité. Il faut donc savoir distinguer le péché actuel (acte précis que l’on pose) et le péché habituel (disposition à l’acte, vice).
Le péché capital relève souvent du domaine des vices, ie des habitudes de péché. Si on l’entretient, cela devient presque involontaire; il y a un manque de liberté, on devient prisonnier (eg la luxure peut devenir un pli et devient un esclavage intérieur).
Selon notre caractère, notre personnalité, nous sommes plus ou moins disposés à tel ou tel péché capital. Cela n’enlève pas notre liberté, mais suppose d’être vigilant particulièrement dans les domaine de nos fragilités.
Ces péchés capitaux s’enracinent dans notre tempérament (il y a des terrains plus ou moins favorables) ou sur des blessures rencontrées dans l’enfance. Mais par la grâce, comme il y a toujours une part de volonté, on peut s’en sortir.
Attention, on ne se réduit jamais à son péché.
Les remèdes sont d’abord les 5 moyens habituels de la vie chrétienne (Parole de Dieu, Prière, sacrement du Pardon, Eucharistie, vie dans l’Eglise), et on en indique à chaque fois d’autres spécifiques.
ORGUEIL
L’orgueil a différentes facettes: la volonté de domination, la vanité (gloriole), l’amour propre, la suffisance (arrogance), le mépris, le dédain. C’est l’amour désordonné, démesuré de soi-même (cf Col 2,18).
L’orgueilleux place sa personnalité au centre du monde et même au centre de lui-même. Il se croit supérieur aux autres. Dans la parole de Dieu: Dieu disperse les superbes… Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais aux humbles il accorde sa grâce Dieu élève les humbles. « Bienheureux les pauvres de cœur… »
L’amour de soi n’est pas mauvais, au contraire, il faut avoir une estime de soi, il ne faut pas se déprécier!
Critères pour discerner la présence du péché:
– L’orgueilleux vit pour lui (il a évacué Dieu), il agit pour lui (pas pour la gloire de Dieu), il vit par lui, il a du mal à recevoir des autres et de Dieu, il n’a pas tellement besoin des autres. (La sainteté c’est entrer dans une bonne relation avec Dieu et avec les autres)
– L’indépendance. Le curé d’Ars disait que lorsque l’on est orgueilleux, on maîtrise son existence, c’est la suffisance.
– Quelques manifestations: avoir toujours raison, être incapable de demander de l’aide, être trop perfectionniste, ne pas supporter et reconnaître la critique, s’autojustifier (bouder), accuser les autres, faire sentir que l’on côtoie du « beau monde », se mettre en avant, se valoriser…
Remèdes:
1/ Prendre conscience de la gravité de l’orgueil: Dieu a une aversion particulière pour l’orgueil. Attention, on peut vouloir prendre la place de Dieu.
2/ Désirer l’humilité. (Attention, ce n’est pas tomber dans la pusillanimité; ne pas se rabougrir!) On peut faire de grandes choses dans l’humilité. On accepte des humiliations sans râler, on reconnaît que l’on s’est trompé. Dans notre confession, il est bon de donner des faits précis…
3/ Apprendre à se tourner davantage vers Dieu
4/ Cultiver la discrétion. Apprendre à faire du bien sans que personne ne le sache.
5/ Apprendre à accepter ses émotions. Accepter dans certains cas de pleurer par exemple.
6/ Apprendre à reconnaître ses dettes: on vit aussi par les autres. Sans les autres et sans Dieu on ne serait rien.
7/ Sainte indifférence: Padre Pio n’accordait pas plus d’importance aux compliments qu’aux critiques.
8/ L’humour. Savoir rire de soi. Ne pas se prendre trop au sérieux. (Pascal Ide dit que le salut de l’orgueilleux c’est l’humour (-Hu- de humilité et –Mour- de amour)
Curé d’Ars: L’orgueil c’est comme le sel, on en met partout… L’humilité est aux vertus ce que la chaîne est au chapelet: ôtez l’humilité et toutes les vertus disparaissent, enlevez la chaîne et tous les grains s’échappent.
C’est notre orgueil qui nous empêche de devenir des saintsENVIE, JALOUSIE
Sg 2,24 C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde ils en font l’expérience, ceux qui lui appartiennent!
On peut éventuellement faire cette distinction: la jalousie a pour objet plutôt les personnes (s’attrister du bonheur de quelqu’un), et l’envie plutôt les choses, avec aussi une dimension négative (se réjouir d’un mal qui arrive à autrui).
La jalousie (comme l’envie), c’est prendre conscience qu’il me manque quelque chose.
On ne s’en vante pas.
On peut être jaloux quand on ne s’estime pas assez.
C’est très proche d’un sentiment.
<emi« Enfants » de la jalousie malveillance, dénigrement, satisfaction devant la difficulté de l’autre, déception devant la réussite de l’autre, haine.
Dans la Bible on trouve beaucoup d’exemples: Caïn, Saül, Hérode tuent par jalousie.
On trouve aussi des exemples de personnes qui ne se laissent pas entraîner dans ce sentiment de jalousie: Moïse, les disciples de Jean-Baptiste.
Symptômes de la jalousie: Quand quelqu’un est heureux, on n’arrive pas à s’en réjouir.
Le jaloux est captatif, exclusif dans sa relation.
Il a besoin d’être préféré.
Il est plus dans la critique que dans la louange vis-à-vis des autres.
Remèdes:
1/ Reconnaître sa jalousie
2/ Fuir les comparaisons
3/ Reconnaître ses propres qualités, les mettre en œuvre
4/ Accepter de ne pas être parfait
5/ S’efforcer d’être plus dans le registre de la louange que dans celui de la plainte, de la critique
6/ Tout accepter de Dieu avec reconnaissance (et détachement ou sainte indifférence)
7/ Se faire aider pour sortir de certaines ornières
2Co 6,10 Ils nous considèrent comme gens de rien mais nous possédons tout!
Augustin: Si l’amour habite ton cœur, tout est à toi!
Nous sommes milliardaires spirituels.
Mechtilde de Hackeborn Le Livre de la grâce divine:</emiTous ceux qui honorent les dons que j’ai faits aux autres en recevront les mêmes mérites et la même gloire. Si la parure nuptiale de l’une a plus d’éclat que d’autres, on pourrait devenir soi-même tout aussi beau en s’approchant d’elle d’un coeur aimant.
COLERE
Deux sortes de colère:
– le zèle pour Dieu: Mt 11,12 Le Royaume des Cieux souffre violence, et des violents s’en emparent. Cf Jn 3, purification du temple: fermeté contre le péché, passion ordonnée pour la justice.
St Jean-Chrysostome: « Celui qui ne se met pas en colère quand il y a une cause pour le faire commet un péché »!
3 conditions pour qu’une colère soit juste: l’objet doit être juste, l’intention doit être droite (pas de vengeance), la réaction doit être mesurée, proportionnée.
– mécontentement violent agressif envers le prochain
Jb 5,2 En vérité, la colère fait mourir l’insensé et la jalousie fait périr le sot.
Raisons de la colère: fait de se sentir agressé, déception, résistance (l’aspirateur ou l’ordinateur nous résiste…), altérité (le fait d’être autre). La première source de colère: l’autre résiste à notre volonté, y compris Dieu.
« Enfants » de la colère: jugement intérieur (3/4 de nos paroles intérieures sont des jugements), médisance, péchés en acte (le rouleau à pâtisserie…)
Remèdes:
1/ Prendre du recul: Curé d’Ars: « Eloignez-vous de l’objet qui excite votre colère ».
2/ Ne pas fuir (refoule, évite la charité et la croissance)
3/ Se mettre à la place de l’autre
4/ Exercer sa patience
5/ Apprendre à renoncer au perfectionnisme
6/ Renoncer aux excitants (café…), au bruit (musique forte)
7/ L’humilité
8/ Un accompagnement: regarder les blessures du passé
9/ Le pardon: c’est le premier des remèdes !
Ep 4,26-32 Que le soleil ne se couche pas sur votre colère… montrez-vous au contraire compatissants pour les autres…
St François de Sales: « Les colères contre soi tendent à l’orgueil et n’ont d’origine que les blessures du passé ».
ACEDIE (paresse)
Paresse dans la relation à Dieu, assoupissement spirituel, démon de midi (Jn 4), fatigue de l’âme, anorexie spirituelle, dégoût des choses de Dieu, envie d’aller voir ailleurs: tristesse de l’âme qui démobilise. L’acédiaque regrette l’engagement pris (l’acédie s’attaque aux choix définitifs: mariage, sacerdoce, vœux religieux… C’est un démon de la maturité; eg Gethsémani). L’acédie s’attaque à l’espérance, et à la charité (refus de la communion fraternelle).
Dégoût de l’action, alors que le bonheur est un acte (connaissance et amour sont des actes).
Symptômes:
Lassitude chronique, mollesse spirituelle: par exemple remettre la prière à plus tard, quand on aura le temps, détente immesurée: « De toute façon je suis déjà en présence de Dieu, je prie dans ma voiture, c’est plus utile de se dépenser dans l’action… »
Procrastination (remise à plus tard de ce qu’on devrait et pourrait faire aujourd’hui).
Eloignement progressif du devoir d’état (dispersion).
Manque de persévérance, impatience: vouloir tout, tout de suite et toujours plus vite…
Instabilité, recherche de la nouveauté, envie de changer…
Activisme. L’acédiaque peut s’agiter en tout sens, sauf dans le bon !
Dispersion: on fait des tas de choses en oubliant le nécessaire.
Compensations: il y a un vide intérieur dans l’acédie, on essaie de le remplir (internet, TV, nourriture, voyages…)
Remèdes:
1/ Redécouvrir la prière
2/ Ne pas attendre de retrouver le goût de l’oraison pour commencer à prier
3/ Vivre l’instant présent. Ne pas changer de cap. Persévérer dans la ligne fixée. On pourrait penser qu’un changement extérieur provoquerait un changement intérieur, mais le changement ne résout pas tout.
4/ Arrêter de laisser les événements décider à notre place: faux recours à la Providence. La providence n’exclut pas qu’on ait des décisions ou des initiatives à prendre.
5/ Ne pas fuir dans le sommeil
6/ Combattre l’oisiveté (mère de tous les vices). D’où l’importance du travail chez les moines par exemple.
7/ Persévérer
Bhx Jean XXIII, Journal de l’âme: « Je dois faire chaque chose, réciter chaque prière, observer chaque règle, comme si je n’avais rien d’autre à faire; comme si le Seigneur m’avait mis au monde uniquement pour bien faire cette action et qu’à son bon accomplissement était attachée ma sanctification, sans tenir compte de ce qui précède ou de ce qui suit. »
« Si ce démon n’est suivi immédiatement d’aucun autre, la paix vient habiter l’âme. »
Jr 2,19 ta révolte t’instruira.
Mt 12,31-32: blasphème contre l’Esprit // 1Jn 5,16 péché conduisant à la mort Orgueil, désespoir, refus de la miséricorde de Dieu.
John Piper: Le péché, c’est:
la gloire de Dieu non honorée,
la sainteté de Dieu non révérée,
la grandeur de Dieu non admirée,
le pouvoir de Dieu non loué,
la vérité de Dieu non recherchée,
la sagesse de Dieu non estimée,
la beauté de Dieu non admirée,
la bonté de Dieu non savourée,
[la miséricorde de Dieu non désirée,]
la fidélité de Dieu non confiée,
le commandement de Dieu non obéi,
la justice de Dieu non respectée,
la colère de Dieu non crainte,
la grâce de Dieu non chérie,
[la joie de Dieu non accueillie,]
la présence de Dieu non prisée,
[la vie de Dieu non accueillie,]
la personne de Dieu non aimée.
(redéveloppé à partir de serviteurs.org)
Ressources Ecritures et Tradition sur le péché:<doc157|left>