Pères de l’Eglise
On distingue:
PERES DE L’EGLISE (3 critères:)
– ANTIQUITE chrétienne: en Occident, l’antiquité chrétienne va jusqu’à la fin de la culture gréco-romaine (Isidore de Séville 560-636), et en Orient les limites sont plus floues, jusqu’au VIIIe siècle (saint Jean Damascène 675-749).
Certains disent: antiquité chrétienne : 33-476 (dissolution de l’empire romain d’occident).
On distingue par époque les Premiers écrits chrétiens; les Pères apostoliques (génération après les apôtres dont certains ont connu les apôtres: Clément de Rome; Ignace d’Antioche; Polycarpe de Smyrne), apologètes (Justin,…); hérésiologues…
Certains affirment que le dernier père de l’Eglise fut St Bernard (1091-1153) comme charnière ouvrant à la scolastique du Moyen Age.
– écrivain ECCLESIASTIQUE: appartenant à l’Eglise indivise. Il est donc ferment d’unité entre les différentes confessions chrétiennes. Approbation de l’Eglise quant à la vie de la personne (vie sainte, mais pas de canonisation à l’époque) et de ses écrits.
Il doit avoir transmis des œuvres écrites et appartenir à l’Eglise Catholique. Il n’est pas nécessaire qu’il soit évêque, prêtre ou clerc. Un laïc comme S. Prosper d’Aquitaine peut être considéré comme Père de l’Eglise. (Et Efrem: diacre).
– témoin autorisé de la FOI de l’Eglise: doctrine orthodoxe sans erreur notable, diaconie de la foi. Un Père de l’Eglise est quelqu’un à qui l’on peut s’en remettre pour la doctrine de la foi. Car après les Ecritures Saintes, leurs écrits ont été en partie inspirés par l’Esprit Saint et portent ce Souffle. Il sont le premier écho de la voix du Christ et des ses apôtres. Leur théologie ne sépare pas réflexion et contemplation. Toutefois, dans le détail ils ne sont pas exempts de certaines erreurs (par exemple Jean Chrysostome sur les Juifs…).
Les commentaires patristiques des Ecritures sont particulièrement instructifs.
Les Pères des premiers siècles avec l’Eglise des premiers Chrétiens font partie du cercle herméneutique des Ecrits bibliques; si l’on veut comprendre les Ecritures, on ne peut donc pas se dispenser d’eux.
Les Pères sont:
1. pasteurs et non théoriciens de laboratoire
2. maîtres de l’interprétation des Ecritures et de la Tradition
3. vraiment humains, passés et repassés par la conversion
4. enseignants l’amour de l’Eglise
5. amis de Dieu et des amis des saints, te proposant cette amitié
6. exemples de courage
7. annonceurs de la doctrine claire et orthodoxe (eg Chrysostome, « marteau es hérétiques »; tous les grands théologiens sans exception se sont appuyés d’abord sur l’Ecriture et les Pères)
8. serviteurs de la mère de Dieu
9 . guides de sainteté vécue
En pratique, pour connaître l’enseignement des Pères, il faut seulement plonger dans leurs écrits…
On distingue habituellement la patrologie (étude de la vie et des oeuvres des Pères) et la patristique qui désigne l’ensemble de leurs écrits et de leur doctrine.
p.Cantalamessa: Combien de temps et de fatigue nous ferait économiser une connaissance un peu moins superficielle de la pensée des Pères !
DOCTEURS DE L’EGLISE
Le titre de « Docteur de l’Eglise » ne dépend pas de l’ancienneté: c’est le pape ou un concile qui définit une personne comme Docteur à cause de sa science éminente, c’est-à-dire de sa doctrine (= enseignement) particulièrement éclairante et féconde pour la Foi de l’Eglise. Certains Docteurs de l’Eglise sont aussi Pères mais tous les Pères de l’Eglise ne sont pas Docteurs.
Tous les Docteurs sont Saints (ce qui n’est pas le cas de tous les Pères, mais de toute façon il n’y avait pas de canonisation dans l’Antiquité comme aujourd’hui).
Etats de vie et dates:
– 2 papes: saint Léon le Grand (pape de 440 à 461) et saint Grégoire le Grand (pape de 590 à 604)
– 3 cardinaux: saint Pierre Damien (1007-1072), saint Bonaventure (1221-1274), saint Robert Bellarmin (1542-1621)
– 14 évêques: saint Athanase (296-373)
saint Hilaire de Poitiers (315-368)
saint Cyrille de Jérusalem (315-386)
saint Grégoire de Nazianze (329-389)
saint Basile le Grand (330-379)
saint Ambroise (339-397)
saint Jean Chrysostome (347-407)
saint Augustin (354-430)
saint Cyrille d’Alexandrie (376-444)
saint Pierre Chrysologue (406-450)
saint Isidore de Séville (560-636)
saint Anselme (1033-1109)
saint François de Sales (1567-1622)
saint Alphonse de Liguori (1696-1787)
– 1 diacre: saint Ephrem le syrien (306-373)
– 2 moines: saint Jérôme (347-420) et saint Jean Damascène (676-749)
– 1 bénédictin: saint Bède le vénérable (673-735)
– 1 cistercien: saint Bernard (1090-1153)
– 2 dominicains: saint Albert le Grand (1206-1280) et saint Thomas d’Aquin (1225-1274)
– 2 franciscains: saint Antoine de Padoue (1195-1231) et saint Bonaventure, déjà nommé plus haut parmi les cardinaux
– 1 capucin: saint Laurent de Brindisi (1559-1619)
– 1 carme: saint Jean de la Croix (1542-1591)
– 2 jésuites: saint Pierre Canisius (1521-1597) et saint Robert Bellarmin, déjà nommé plus haut parmi les cardinaux
– 2 carmélites: sainte Thérèse de Jésus, dite d’Avila (1515-1582) et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face (1873-1897)
– 1 laïque consacrée (tertiaire dominicaine): sainte Catherine de Sienne (1347-1380)
8 Docteurs de l’Eglise appartiennent à l’Orient chrétien, 25 Docteurs de l’Eglise sont occidentaux,
Parmi les 25 Docteurs de l’Eglise occidentaux, la moitié est italienne. 4 sont français, 3 espagnols, et les 6 autres sont allemand, anglais, dalmate, hollandais, portugais et africain du nord.
Manque Irénée!
PERES DU DESERT
Moines de l’Antiquité ayant vécu dans le désert, soit en Egypte, soit en Palestine (Gaza, Judée), soit en Syrie. Ils ne sont pas à proprement parler des Pères de l’Eglise car leurs écrits ne touchent pas directement la foi de l’Eglise mais plutôt le chemin pratique de la sainteté et en particulier la vie monachique sous forme d’anecdotes ou sentences appelées apophtegmes.
Bernard de Chartres (+130-1160): Nous sommes des nains sur des épaules de géants.
St Photius: Couvre la nudité de tes pères, au lieu de t’en moquer comme Cham Gn 9,23. (ie défauts de chacun)
(Ne pas en suivre un seul, mais la « symphonie des pères »).
François de Sales Lt 229 à Mgr Frémiot, 5 oct 1604: Il n’y a entre l’Ecriture et les Pères pas plus de différence qu’entre une amande entière et un amande cassée dont chacun peut manger, ou entre un pain entier et un pain mis en morceau et distribué.
Newman a emménagé dans son bureau de Birmingham et a vu ses livres (c’étaient ses volumes des Pères de l’Eglise) arriver enfin, il a confié à un ami: « My huge fellows arrived, now I am at home » (Mes grands amis sont arrivés, maintenant je suis chez moi).
Newman appelait les Pères de l’Eglise son « jardin de délices » – « Ce sont les Pères qui m’ont fait catholique ».
Lubac préface de Chemins vers Dieu, Paris 1967: Chaque fois qu’un renouveau a fleuri, il a fleuri sous le signe des Pères.
C.S. Lewis, introduction to Athansius’ The Incarnation:
« This mistaken preference for the modern books and this shyness of the old ones is nowhere more rampant than in theology…
A new book is still on its trial and the amateur is not in a position to judge it. It has to be tested against the great body of Christian thought down the ages, and all its hidden implications (often unsuspected by the author himself) have to be brought to light.
Often it cannot be fully understood without the knowledge of a good many other modern books. If you join at eleven o’clock a conversation which began at eight you will often not see the real bearing of what is said. Remarks which seem to you very ordinary will produce laughter or irritation and you will not see why—the reason, of course, being that the earlier stages of the conversation have given them a special point. »
Document de l’Eglise sur la nécessité d’étudier les écrits patristiques: