Couple – Mariage


 

Sens du mariage

 

Le bonheur de la vie familiale est toujours la première préoccupation de plus de 60 % des Européens. La plupart commencent avec les meilleures intentions, mais presque 1 fois sur 2 (et hélas encore davantage dans le pacs ou concubinage), le mariage se finit malheureusement par une séparation ou un divorce. Pourquoi, sinon parce qu’on ne prend pas le temps et ne fait pas l’effort dès le départ, de mettre toutes les chances du côté de son couple, en tentant de comprendre ce qu’est le mariage et de mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour que notre projet se réalise jusqu’au bout?
Les indications qui vont suivre ne demandent pas la foi chrétienne a priori et n’exigent pas de croire d’emblée tout ce qui semble venir de la Bible, mais s’adressent à toute personne de bonne volonté acceptant d’ouvrir au moins un peu son coeur à l’expérience humaine qui en est déduite (le but est seulement d’offrir une aide à ceux qui cherchent à bénéficier de tous les atouts possibles en écoutant 4 000 ans de sagesse judéo-chrétienne et l’expérience de plusieurs milliards de couples heureux!)

Tout au long de l’Ecriture, de la Genèse (Création) à l’Apocalypse (noces de l’Agneau), Dieu parle du mariage.
L’Eglise le définit comme « L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, [et qui] a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement » (CIC 1055).
Gaudium et Spes 48 (Vatican II): Le mariage est une communauté profonde (ou intime communion) de vie et d’amour.
Le but profond et véritable du mariage est que chaque époux aide l’autre à aller au Ciel.
L’Amour se reçoit de Dieu et donc il s’apprend, de la Parole de Dieu et de l’expérience de la présence de Dieu dans l’humanité qui nous a précédés. Cela évite l’ignorance, l’orgueil, les pièges des contrefaçons. En tenant compte de l’espérance de vie actuelle, un jeune couple doit se préparer sérieusement à passer 16 000 soirées en tête à tête avec la même personne.
Pour un bonheur partagé et pour toujours, il est par conséquent bon d’avoir l’intelligence et l’humilité de se préparer sérieusement, et lors des moments de crise, de se faire aider et en consultant sans tarder quelqu’un de compétent et chrétien pour se former et être soutenu.

1. Nature et finalité du mariage chrétien
– Le mariage entre l’homme et la femme est une vocation naturelle depuis les origines: l’être humain est créé selon l’image et la ressemblance du Dieu (Gn 1,27), qui est lui-même Amour (1Jn 4,8), c’est-à-dire la source et le modèle de tout Amour vrai.
Juste après avoir créé l’homme, Dieu dit Gn 2,18 « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie. »
L’être humain est créé dans une solitude originaire, mais placé dans une différence (homme-femme) impliquant une interrelation, une unification par Dieu.
Gn 2,24 « Ils ne feront qu’une seule chair »: lbshr ehad, litt. « ils seront à la chair de Un », c’est-à-dire ils participeront à Dieu-même!
Le « côté » (Gn 2,21: tsl‘) d’Adam dont Eve est construite est aussi le terme des côtés de l’arche d’alliance (Ex 25,12), du tabernacle (Ex 26,20) et du Temple (1R 6,5), ce qui peut exprimer la sainteté de la relation entre l’homme et la femme, ayant son principe et son modèle en Dieu.
La Bible a pour premiers et pour derniers mots échangés les paroles entre un homme et une femme: Gn 2,23 « Celle-ci, pour le coup, est l’os de mes os et la chair de ma chair! », et Ap 22,17 « L’Esprit et l’épouse disent: Viens! ». Au milieu, le Cantique des cantiques est l’histoire d’un couple comme parabole de l’amour entre Dieu et l’humanité.

– Le mariage est un Sacrement (= « signe et moyen de la Grâce; don personnel de Dieu pour vous; « Mystère » institué par le Christ): le Christ commence aussi son ministère publique en élevant le mariage à la dignité de sacrement (Jn 2: Qana).
Dieu s’est fait chair, en s’incarnant dans une famille; par le Sacrement de l’Amour conjugal, il inscrit dans la chair des époux l’image la plus fidèle qui soit de l’Amour divin éternel qui anime la Trinité, la famille de Dieu (Ep 2,19).
La famille est ainsi le chef d’œuvres des chefs d’œuvres de Dieu, le sacrement de la Trinité Sainte, la révélation de qui est Dieu: circulation d’Amour donnant la vie (cf. p.Daniel-Ange).
Le sacrement ne fait pas qu’améliorer simplement le mariage naturel mais il en donne la grâce et la mission spécifique (changement de nature…). Par la Foi et par l’action de l’Esprit Saint, chaque jour, de même que dans l’Eucharistie le pain est changé en corps du Christ par le ministère du prêtre, dans le Mariage, l’amour humain est changé en amour divin par le ministère des époux, in persona Christi.
En présence nécessaire d’un ministre ordonné, les époux sont eux-mêmes ministres (= »serviteurs ») mais non les auteurs du sacrement: médiateurs l’un pour l’autre d’un don qui les dépasse l’un et l’autre. Les deux époux seront quotidiennement les ministres de leur sacrement, c’est-à-dire les servants de Dieu qui opèrent en son Nom le sacrement reçu de Lui (le célébrant de la messe de mariage n’est là que comme représentant, nécessaire certes, de Dieu, et assistant au sacrement). C’est une responsabilité divine!
He 13,4 « Que le mariage soit honoré de tous, que l’union conjugale ne soit pas profanée… (a-miantos) »: on ne peut profaner que ce qui est saint, divin!
L’échange de consentements des époux le jour de la célébration doit être un acte éclairé de la volonté de chacun des conjoints. La validité du sacrement évite ces trois choses:
* Empêchement d’âge, impuissance antécédente et perpétuelle, incapacité mentale, cause juridique (parenté, lien conjugal ou religieux préexistant);
* Défaut / vice de consentement ou de liberté (immaturité, manque de prise de conscience, simulation par exclusion dans l’intention d’une propriété essentiel -quatre biens-, dole/dissimulation sérieuse, contrainte par une autre personne ou peur sérieuse grave);
* Défaut de forme dans le rituel (assistance d’un clerc et de témoins…).

– Le mariage est l’Alliance entre un homme, une femme et Dieu; c’est-à-dire beaucoup plus qu’un contrat social ou matériel (qui ne porte que sur des actes précis, prévoit des sanctions, est motivé par la volonté d’obtenir ce que je désire… Un simple contrat d’association ne cherche qu’à réaliser une transaction d’intérêts physique, affectif, matériel, social; il disparaît dès qu’il n’est plus efficace). Trop souvent, cette mentalité de contrat temporel et non d’amour de toute la personne fait que les époux s’imaginent des droits imprescriptibles sur l’autre (plaisir, confort affectif): dès que l’autre ne me satisfait plus, je ne vois plus aucune raison de rester ensemble.
Un couple a été particulièrement béni dans tout l’Evangile, celui de Qana, parce qu’il a invité le Christ à son mariage (Jn 2,1-11), et la conséquence est la vie (Jn 4,50).
Une alliance, ça se célèbre un jour seulement, puis ça se garde tous les jours: la meilleure voiture dont un homme puisse rêver est toujours splendide et fonctionne parfaitement le jour où il la reçoit du fabricant; mais pour qu’elle fonctionne, il faut respecter son mode d’emploi, remettre de l’air dans les pneus (et assurer une bonne entrée d’air vers le carburateur), remettre régulièrement de l’essence, entretenir la mécanique et changer l’huile, sinon elle tombe en panne.
Cette voiture c’est ton mariage: le mode d’emploi c’est la Parole de Dieu, l’air c’est le dialogue coeur à coeur entre conjoints, le carburant c’est la prière, la révision c’est la confession et les retraites spi, la nouvelle huile c’est l’eucharistie (qui donne Dieu, plus souvent que sur une voiture…).
Pour les allergiques aux images mécaniques, on peut en dire autant d’une plante -comme un rosier-: il lui faut le mode d’emploi du jardinier, l’arrosage, la lumière, la taille (ou le désherbage), la bonne terre (ou engrais).
Que le mari ait le courage viril de demander régulièrement à sa femme: « Que puis-je faire pour que tu sois heureuse? » Et fais-le (tant que c’est conforme à ta conscience devant Dieu…).

– Le mariage est participation à Dieu et vocation à l’union à Dieu.
Remplit-on sa gourde à un torrent sans vouloir savoir ce qu’il y a en amont? Peut-être une fois à l’occasion d’une très grande soif, mais pas tous les jours… L’Amour est le nom de Dieu (1Jn 4,9); Dieu en est donc la source, et dans toute la Parole de Dieu, Il dit qui Il est et comment le recevoir sans mettre d’obstacles. A vrai dire, Dieu est à la fois l’origine et la destination du mariage! Dans notre être, on est d’abord Chrétien(e) (créé, baptisé et sauvé par Dieu), puis marié(e)!
Le vrai programme conjugal: la Trinité même! Dieu est communion d’Amour, l’Amour qui engendre la vie, la source inépuisable et continue de tout vrai amour humain. Dieu est l’Amour et la fidélité même (1Tm 2,13; cf. document ci-dessous); le couple qui Le met au centre de Sa vie a toutes les ressources dont il a besoin et au-delà. Dieu est don (com-munion); dans le mariage il donne chaque conjoint à l’autre et invite au don mutuel.
Le sacrement du mariage a donné un sceau qui rend le couple icône de Dieu. Avant de se dire oui l’un à l’autre, les époux répondent d’abord à l’appel du Christ à se donner comme lui-même s’est donné.
Tout coule de l’autel: la célébration du mariage a lieu pendant une Eucharistie et est signée sur l’autel dont la planchette représente la l’arche d’Alliance et le bois de la croix, et dont le roc représente le Christ, entre les deux chandeliers.
Etre pour l’autre présence du Christ, rédempteur (par participation à la rédemption apportée par le Christ, unique médiateur -1Tm 2,5), prêtre sanctifiant.
L’époux est l’annonce et le chemin de l’Epoux parfait qu’est le Christ, le mariage terrestre n’est qu’une préparations des noces éternelles, l’Amour de l’autre est préparation à l’ouverture à Dieu.

Plus l’un ou les époux se rapprochent de Dieu, seule source de tout Amour vrai, plus ils sont proches l’un de l’autre.

Ep 5,25 « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Eglise; il s’est livré pour elle, afin de la sanctifier …32 les deux ne feront qu’une seule chair’: ce mystère est grand; je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Eglise. »
JP II: « La famille est quasi comme une église domestique » (ce qui signifie non une même nature que l’Eglise, mais une analogie très proche; cf. Chrysostome, Hom 20 sur Ep 5).
Bhx Jean XXIII: La famille est cellule de base, cellule germinale de l’organisme ecclésial.
Le mariage est prototype du royaume des cieux (paraboles du royaume comme noces) à semblable à un trésor caché dans un champ,
(Mt 13,44 Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ et qu’un homme vient à trouver : il le recache, s’en va ravi de joie vendre tout ce qu’il possède, et achète ce champ. 45 Le Royaume des Cieux est encore semblable à un négociant en quête de perles fines: 46 en ayant trouvé une de grand prix, il s’en est allé vendre tout ce qu’il possédait et il l’a achetée.)
Les époux chrétiens sont aussi les héros des derniers temps. Cette vocation ordinaire, aujourd’hui de plus en plus extraordinaire, est sainte.
L’Amour divin est libre, total, fidèle et fécond. Dieu aime non pour les réalisations (succès) mais pour ce que l’autre est.
Par conséquent l’amour matrimonial qui est à son image et qui y participe doit l’être aussi. Comme un concours de générosité ou sacrifice de soi (cf. Ep 5,25).

– Le mariage a pour finalité l’Amour: il est une construction continue; en vérité, on devrait se marier moins à cause de l’amour qu’on éprouve, que dans le but de s’aimer, et cela même lorsque cela semblera humainement impossible. Le mariage n’est qu’un début pour l’inconnu, à construire comme adjoints de Dieu.
Gn 24,67 « Isaac prit sa femme, puis il l’aima: l’amour grandit, c’est une décision à reprendre tous les jours.
Le mot « époux » vient de spondere= promettre! L’Amour n’est jamais accompli, mais se faisant.
L’histoire du couple est une histoire de décalages et d’ajustements permanents.

– Le mariage est une pratique vécue et réaliste, bien plus qu’une idée romantique par nature rêvée et passagère.
Con-jugal (ou con-joint) signifie qu’on porte le même joug: le joug n’est pas d’abord un poids mais une aide pour avancer, et si vous demandez au Christ de le porter avec vous, ce joug devient le sien et il dit (Mt 11,30) « mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ».
Claudel: L’amour humain est une promesse non tenue.
Soulier de satin: héroïne: Ce qu’aucune femme n’était capable de donner, pourquoi me l’avoir demandé?
Soulier de satin: Je te décevrai (car ni mon amour humain ni moi-même ne sommes l’Absolu).

– Le mariage est ouverture aux autres et mission, et non une fusion.
Et tout amour vrai doit être débordant: deux égoïsmes additionnés ou narcissismes échangés ne s’annuleraient pas; un couple refermé sur lui-même suffoquerait:
Les parents commencent par transmettre le sourire de Dieu à leurs enfants.
Jésus envoie les disciples spécifiquement deux par deux (Lc 10,1).
Mt 5,46 « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-il pas autant? »
La famille est le meilleur investissement que puisse faire un pays.

– Le mariage est une voie accélérée de salut et de sainteté, car il donne la possibilité du déploiement de l’Amour, la décision de s’aimer avec la grâce de Dieu aide à vaincre les conséquences du péché originel et de nos péchés personnels (égoïsme, convoitise, captation, esprit de domination, difficulté de communication, jugement, griefs réciproques, discorde, colère, repliement sur soi-même, lâcheté…): il est une école de charité (don de soi), d’humilité et abandon à Dieu.

2. Nature de l’amour vrai entre l’homme et la femme
Celui du chat qui croque une souris, ou comme le Christ qui est dévoré par le monde?
1Jn 4,9 « Dieu est Amour »: c’est l’être même de la personne de Dieu!
Le monde confond passion et amour (« droit d’être heureux… »), fusion et communion, réalisation de soi et don de soi, jouissance et bonheur, pulsion et volonté, absence d’effort et nature humaine, épanouissement psycho-affectif temporaire et accomplissement vrai et profond, sentiment volatile et relation solide et constructive.

– L’Amour est don de soi en acceptant de ne rien retenir.
Celui qui se marie pour être soi-même heureux conçoit le mariage comme une boîte magique, et d’une façon égocentrique; ce qui ne peut pas produire de bonheur. Le mariage heureux et durable consiste à chercher d’abord de toutes ses forces le bonheur de l’autre; le bonheur surabonde alors de surcroît, de voir son conjoint et ses enfants heureux.
Ep 5: l’homme doit se sacrifier pour sa femme; la femme doit honorer son mari,
VaticanII, Gaudium et Spes 24: « L’être humain ne s’accomplit que dans le don sincère et désintéressé de lui-même. » Mère Teresa: « Tout ce qui n’est pas donné est perdu. »
L’amour se donne, la convoitise prend pour soi; l’amour sert, la convoitise exige. L’amour nourrit, la convoitise étouffe.
Il s’agit de se faire le serviteur de l’autre (le mariage est aussi une communauté de service), de préférer le bonheur de l’autre au sien propre.
Mt 6,33 « Cherchez d’abord le royaume de Dieu, et toute chose vous sera donnée de surcroît. »
Il importe donc de passer de l’amour sentiment à l’amour responsable. De la complaisance à la reconnaissance, de l’effusion à la communion, de la passivité à la patience.

3. Les quatre biens (ou propriétés, piliers ou composantes de l’Amour conjugal) du mariage (JP II Familiaris consortio 1981, 13; cf. Humanae vitae 9; il ne s’agit pas d’acquis mais de buts à poursuivre toute la vie):
unité, de corps, caractères, cœurs, intelligences et volontés, âmes. HV 9: Humain et total.
Gn 2,24 « L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviennent une seule chair. »

indissolubilité (vs divorce):
Mc 2,16 « La femme de ta jeunesse, ne la trahis pas! Je hais la répudiation, dit YHWH tsavaot. 17 Vous avez fatigué YHWH avec vos discours!
Mc 10,9 « Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer… »
Rm 11,29 « Les Dons et l’Appel de Dieu sont sans repentance. »
Pour les Chrétiens, l’indissolubilité a pour fondement l’origine et la nature divines du mariage sacramentel. Devant Dieu, le divorce n’existe donc pas. Il y a en revanche un devoir de séparation (suspension de la vie commune) en cas de mise en danger sérieuse de l’intégrité physique et psychique d’une partie des membres de la famille par une autre.
Divorce en grec = apo-stasie: éloignement de Dieu aussi.
En latin: dis-vertere= détourner.
Talmud Gittin 90b: « Un divorce est comme les pierres de l’Autel en train de pleurer. »
Puisque les époux ne font « qu’une seule chair » (Gn 2,24), divorcer signifie tailler dans la chair humaine, amputer.
Cette indissolubilité du mariage n’est pas une règle imposée par l’Église, ni une simple tradition culturelle: elle est universellement présente dans le désir profond des couples qui s’aiment, et s’inscrit dans le don authentique et profond que les époux font d’eux-mêmes lors de leur mariage… Sans ce caractère irrévocable, il n’y aurait pas de donation mutuelle mais un simple prêt temporel et partiel, en général asymétrique, où le conjoint disposant de pouvoirs (statut social et richesse) plus grands abandonnerait selon son bon plaisir le plus faible. Le Christ dénonce ici la « sclérose du coeur » (Mt 19,8) et n’accepte pas d’exception (porneia ne désigne ici -Mt 19,9- qu’une union illégitime et donc invalide).
Pour toujours: = pour tous les jours: dans le quotidien, et dans la persévérance. Selon l’espérance de vie actuelle: 16 000 soirées à passer ensemble!
Mauvais motifs de l’esprit mensonger du monde pour se séparer: « Tu ne satisfais plus mes besoins émotionnels », « Tu as changé » « Nous ne parlons plus » « Nous serons tous les deux plus heureux l’un sans l’autre » « J’ai besoin de me retrouver », « Ca vaut mieux que de se disputer »…
Le divorce est un enfer et un océan de souffrance, a fortiori pour les enfants qu’on laisse en souffrances, mais terminent statistiquement dans la drogue, l’échec scolaire voire le suicide. car le doute sur l’amour dont ils viennent est un doute sur leur identité.

fidélité (vs adultère):
Ex 20,14 Tu ne commettras pas d’adultère. Pour approfondir, voir [§3 Fidélité]
La fidélité est nécessaire car elle affirme à chaque conjoint qu’il est unique, irremplaçable. Bien sûr, elle n’est valorisante que si elle est librement choisie: si un mari ne trompe pas sa femme simplement parce qu’il n’en a pas l’occasion, ou encore par strict légalisme, ce n’est pas forcément une preuve d’amour… Mais s’il choisit de refuser les occasions qui vont éventuellement se présenter, la fidélité devient une manière de lui redire qu’elle est et reste « l’unique ». La fidélité n’est pas seulement la fidélité physique ou émotionnelle (qui, déjà, exclut la pornographie), mais plus encore la fidélité du projet commun initial (qui peut évoluer et s’adapter…) et la relation privilégiée avec celui ou celle dont on partage le destin.
Fondement: l’Alliance divine est irrévocable (Rm 11,30).
La fidélité est un don reçu et à recevoir chaque jour. Dieu demande la fidélité, et il donne ce qu’il ordonne (les moyens de l’engagement).
Pour les Chrétiens, le fondement de la fidélité est la participation, par le mariage, à l’Alliance et à la fidélité divines, et la responsabilité qui en découle (manifester la présence de Dieu dans le mariage, témoigner de l’Amour divin):
2 Tm 2,13 Si nous sommes infidèles, Dieu restera fidèle, car II ne peut se renier Lui-même.
2Co 1,20 Autant il y a de promesses de Dieu, en Lui est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu par nous.
Gabriel Marcel: La seule victoire sur le temps est celle de la fidélité.
* Adultère = Adulte-taire (l’individu adule son parent de sexe opposé et réduit au mutisme sa propre personnalité mature): comportement infantile, régression, fuite du sentiment d’angoisse, impatience, fébrilité, hésitation; poursuite de la chimère d’une relation fusionnelle, refus du temps et de la transformation de chacun des membres du couple, refus de l’idée adulte que l’amour évolue (vs euphorie fusionnelle embryon-mère), et demande donc adaptation continue; illusion de la liberté de changer (consumérisme jusque dans la relation).
Le mot vient du latin ad-alter: rendre autre, altérer, fausser, corrompre…
* Sur les tables de la Loi, cet interdit est entre celui du meurtre et celui du vol: symboliquement et spirituellement, il est la synthèse des deux, et il se trouve en face de l’interdit de l’idolâtrie, ce qui signifie qu’il en a la même portée.
* L’esprit du monde (idéologie dominante, media…) fait croire que la loi de l’espèce (identité, filiation…; prohibition de l’adultère) n’a aucune importance et promeut sa propre loi: culte de l’individualisme, égoïsme forcené, consommation de l’autre, destruction progressive du lien social, dissolution de la place des pères.
* La fidélité est une forme de martyre, car ce n’est pas la logique du monde, mais celle du Christ: Mc 8,35 « Celui qui veut sauver sa vie la perdra« . Exemples historiques: Jean-Baptiste, Thomas More (vs Henri VIII)…
La fidélité chrétienne s’applique jusqu’à un conjoint qui serait abandonné: le divorce civil ou la séparation non désirée n’empêche pas de désirer continuer à aimer le conjoint avec qui Dieu Lui-même nous a uni, nous donnant une mission surnaturelle dépassant les épreuves de cette courte existence.
Attention, une personne chaste et fidèle peut aussi en attirer d’autres par la pureté plus grande qu’elle rayonne, et être alors davantage sollicitée et en danger.
Attention enfin à l’infidélité par les moyens électroniques: mène à une intimité émotionnelle et souvent sexuelle, entraîne un détachement relationnel et mental, puis l’adultère.

ouverture à la vie: Gn 1,28 « Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez. »
L’amour vrai est diffusif de soi, débordant, il cherche à se répandre sur le monde.

4. Comment aimer?
5 dimensions de l’amour humain (P. Sonet):
* physique, sexualité
* tendresse (psycho-affectivité)
* communication (70 % échecs viennent de là)
* donner la vie (projet de vie féconde en commun)
* être traité comme une personne estimée pour tout ce qu’on est (tout l’être dans son unicité): gentillesse, aspect et intelligence ne suffisent pas.

Méthode END:
* écouter régulièrement la Parole de Dieu.
* oraison quotidienne.
* prière conjugale et familiale quotidienne.
* dialogue conjugal sous le regard du Seigneur (devoir de s’asseoir) chaque mois.
* se fixer une règle de vie et la revoir chaque mois.
* retraite annuelle d’au moins 48 heures si possible en couple

Connaissance de soi et de l’autre (Cf. Ennéagramme, MBTI, Relation; il s’agit de tendances générales, et non systématiques):
Charismes masculins:
Cultiver le bonheur (le jardin d’Eden). Prendre soin de la vie sous toutes ses formes, avec sa force.
* Rationalité
* Garder la Loi (le permis, le défendu). La Loi donne Vie, permet de se structurer, de savoir qui je suis.
* Le pouvoir de nommer.
Participation de l’homme à la création: Je ne suis moi-même qu’en engendrant l’autre à sa propre réalité.
Nourrir, protéger, éduquer (faire grandir, notamment caractère et foi).
* Parle sans difficultés de son job, de ses hobbies, de politique, mais parlera peu de ce qu’il  » est « .
* Besoin qu’on lui fasse toute confiance.
Charismes féminins:
* Accueil, douceur, tendresse, consolation
* Sensibilité
* Sagesse intuitive
* Spiritualité: ouverture à la transcendance, disposition à la contemplation
* Exprime plus facilement ses sentiments, et attend que l’homme en fasse autant, en vérité.
* Besoin d’être comprise.

– Instrument nécessaire de réajustement permanent: la communication. Cf. fiche.

– Ne pas tout faire ensemble, mais en fonction de l’autre
La simple relation amoureuse ne suffit pas: raison nécessaire, besoin d’intérêts profonds partagés, innovation, éviter la fusion étouffoir
Attention, plus on est ancien, plus on a pris des habitudes, bonnes et mauvaises. Quand trop d’habitude (« plus rien à se dire »), chercher activités nouvelles (centres intérêts, afin de ne pas avoir que des difficultés à partager), conversations + profondes

– Instrument nécessaire de restauration permanente: la réconciliation, ou pardon mutuel. Cf. fiche Pardon, et document ci dessous Réconciliation dans la famille.
Col 3,13 « Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement; comme le Seigneur vous a pardonné, faites de même, vous aussi. »
Ep 4,26 « Que le soleil ne se couche pas sur votre colère! »
1Co 13,5 « L’amour ne se souvient pas du mal. »
Le mariage est l’union de deux bons pardonneurs.

– Mettre Dieu véritablement au centre de la famille, et concrètement
Ernest Hello, le jour de son mariage dit à son épouse: « Je te demande pour moi, dans ton cœur, seulement la seconde place: la première est pour le Seigneur ».
Tb 12,7 « Il convient de garder le secret du roi, tandis qu’il convient de révéler et de publier les oeuvres de Dieu. »
Voir les 5 moyens pratiques habituels de la vie chrétienne. En particulier:
* Lire et partager la Parole de Dieu ensemble, prier ensemble et aussi l’un pour l’autre, et l’un pour les intentions que porte l’autre
Mère Teresa: Revenez donc à la prière familiale; c’est le plus grand don de Dieu pour maintenir une famille unie.
Une famille qui ne prie pas est comme une chapelle au tabernacle vide (donc sans âme, triste, désolée).
* Une grande raison des difficultés des couple: trop peu de sacrement du pardon.
* l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne et de tous les sacrements, rend actuel le mystère pascal du Christ, nous fait entrer en communion intime (une seule chair!) avec Dieu qui est la source de tout Amour et de toute vie!
Les sacrements reçus avec Foi nous montrent à quel point Dieu nous aime (en tant que signes) et nous donnent réellement (en tant que moyens) cet Amour. En chérissant le don de nos corps et aidant les autres à se respecter en vérité, nous manifestons en retour à Dieu notre désir de l’aimer.

Pape François EG 66: Le mariage tend [malheureusement] à être vu comme une simple forme de gratification affective qui peut se constituer de n’importe quelle façon et se modifier selon la sensibilité de chacun. Mais la contribution indispensable du mariage à la société dépasse le niveau de l’émotivité et des nécessités contingentes du couple… Elle ne naît pas « du sentiment amoureux, par définition éphémère, mais de la profondeur de l’engagement pris par les époux qui acceptent d’entrer dans une union de vie totale.

« Pour toute notre vie »: l’indissolubilité du mariage
Jean-Paul II, Familiaris Consortio 20: (L’indissolubilité est l’un des quatre piliers du mariage chrétien avec l’unité, la fidélité et l’>ouverture à la vie.Elle est image de l’amour de Dieu pour son Eglise, amour qui ne lui fera jamais défaut.)
« La communion conjugale se caractérise non seulement par son unité, mais encore par son indissolubilité.
C’est un devoir fondamental pour l’Eglise d’affirmer encore et avec force, comme l’ont fait les Pères du Synode, la doctrine de l’indissolubilité du mariage: à ceux qui, de nos jours, pensent qu’il est difficile, voire impossible, de se lier à quelqu’un pour la vie, à ceux encore qui sont entraînés par une culture qui refuse l’indissolubilité du mariage et qui méprise même ouvertement l’engagement des époux à la fidélité, il faut redire l’annonce joyeuse du caractère définitif de cet amour conjugal, qui trouve en Jésus-Christ son fondement et sa force.
Enracinée dans le don plénier et personnel des époux et requise pour le bien des enfants, l’indissolubilité du mariage trouve sa vérité définitive dans le dessein que Dieu a manifesté dans sa Révélation: c’est Lui qui veut et qui donne l’indissolubilité du mariage comme fruit, signe et exigence de l’amour absolument fidèle que Dieu a pour l’homme et que le Seigneur Jésus manifeste à l’égard de son Eglise.
– Les époux chrétiens signes de l’amour du Christ pour son Eglise
L’Eglise renouvelle le dessein primitif que le Créateur a inscrit dans le coeur de l’homme et de la femme, et dans la célébration du sacrement du mariage il offre « un coeur nouveau« : ainsi, non seulement les époux peuvent surmonter la « dureté du coeur », mais aussi et surtout ils peuvent partager l’amour plénier et définitif du Christ, nouvelle et éternelle Alliance faite chair.
De même que le Seigneur Jésus est le « témoin fidèle », le « oui » des promesses de Dieu et donc la réalisation suprême de la fidélité inconditionnelle avec laquelle Dieu aime son peuple, ainsi les époux chrétiens sont appelés à participer réellement à l’indissolubilité irrévocable qui lie le Christ à l’Eglise, son Epouse, qu’il aime jusqu’à la fin des temps.
Le don du sacrement est pour les époux chrétiens une vocation, en même temps qu’un commandement, à rester fidèles pour toujours, par delà les épreuves et les difficultés, dans une généreuse obéissance à la volonté du Seigneur:
Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer
De nos jours, témoigner de la valeur inestimable de l’indissolubilité du mariage et de la fidélité conjugale est, pour les époux chrétiens, un des devoirs les plus importants et les plus pressants.
C’est pourquoi, en union avec tous mes frères qui ont participé au Synode des évêques, je loue et j’encourage tous les couples, et ils sont nombreux, qui au milieu de grandes difficultés gardent et font grandir ce bien qu’est l’indissolubilité: ils assument ainsi, d’une manière humble et courageuse, la tâche qui leur a été donnée, d’être dans le monde un « signe », signe discret et précieux, parfois soumis à la tentation, mais toujours renouvelé, de la fidélité inlassable de l’amour de Dieu et de Jésus-Christ pour tous les hommes, pour tout homme.
Et il faut aussi reconnaître le prix du témoignage des époux abandonnés par leur conjoint qui, grâce à leur foi et à leur espérance chrétiennes, n’ont pas contracté une nouvelle union: ils rendent ainsi un authentique témoignage de fidélité dont le monde d’aujourd’hui a tant besoin.
C’est pourquoi les pasteurs et les fidèles de l’Eglise doivent les encourager et les aider à persévérer dans ce sens. »

María Concepción Cabrera de Armida dite Conchita (1862–1937), Résolutions:
Avec mon mari:
1) Je m’informerai de ses affaires, je demanderai à Dieu la lumière pour lui suggérer de sages conseils.
2) Je ferai en sorte qu’il trouve en moi consolation, sainteté et douceur. Égalité de caractère en toutes circonstances.
3) Jamais, d’aucune manière, je ne parlerai mal de sa famille; je la disculperai toujours, je me tairai, veillant à ce que lui aussi respecte la mienne.
Avec mes enfants:
1) Je leur recommanderai la charité envers les pauvres, leur suggérant de se priver de ce qu’ils possèdent.
2) Je ne les fatiguerai pas en les surchargeant de prières. Au contraire, je m’efforcerai de rendre la piété agréable à leurs yeux, puisant de l’élan en des brèves invocations jaculatoires (« Merci, Seigneur! », « Protège-moi », « Garde ma langue de toute médisance »…).
3) J’étudierai le caractère de chacun d’eux et je les exhorterai autant qu’il convient, sans jamais me laisser fléchir par mon affection naturelle.

Ressources Ecriture et Tradition sur le Couple et le Mariage:<doc139|left>

Ressource Ecriture et Tradition sur la Fidélité: <doc136|left>

7 clefs pour que le couple dure bien:<doc145|left>

La réconciliation dans la famille: <doc143|left>

Document sur le couple / oeuvre d’Alberto Giacometti: <doc138|left>