Liturgie – prière


 
 

Prière de la liturgie
Comment participer dans la liturgie


Prier dans la liturgie?

1. ESSENCE DE LA LITURGIE: la rencontre entre Dieu et son peuple.

Le terme Liturgie vient du grec signifiant « travail du peuple« : il s’agit de la prière de l’assemblée, qui malgré les infidélités de ses membres, a historiquement fait et gardé l’alliance avec Dieu, l’Eglise fondée par Jésus-Christ dont les chrétiens actuels sont héritiers.

Mais avant d’être une action des hommes, elle est d’abord une visite de Dieu qui convoque (moed) son peuple.
Dans l’Ancien Testament, le Mont du Temple de Jérusalem préparait ce que sont les églises: unlieu de l’Alliance (Gn 22), de la demeure et de la rencontre de Dieu (Gn 28,12s), de la Révélation, du Pardon (Kippour), de la Sanctification et de la Vivification.
Comme l’Ecriture, la liturgie a 4 sens: littéral, tropologique (elle dit qui Dieu est), anagogique (elle indique ce qu’il faut faire), et plénier (l’ensemble des 3).

La liturgie englobe toutes les dimensions du culte (prières, attitudes, objets, symbolismes, sacrements, rites), mais elle « dépasse toutes les autres œuvres de l’Eglise » (Vatican II , SC 7), car elle est un événement surnaturel, ou divino-humain (« théandrique »).

1.1 La liturgie chrétienne est communion avec Dieu: visite de Dieu et réponse de l’homme; en ce sens elle est théologale, et repose sur les trois vertus de Foi, Espérance et Charité:

– un temps et un moyen du don d’Amour réciproque (mais non équivalent) entre Dieu et les hommes.
Elle n’est pas qu’un signe mais déjà une rencontre.
Abaissement (kénose) de Dieu et adoration (échange de baiser et de souffle) de l’être humain.
L’Eucharistie est source et sommet de la vie chrétienne et en particulier de la liturgie (tous les offices, toute la Parole y conduit, car elle est présence plénière de Dieu et actualisation mystère pascal).
Lv 26,11 « J’établirai ma demeure au milieu de vous et je ne vous rejetterai pas. 12 Je vivrai au milieu de vous, je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. »
« Dominus vobiscum » ne signifie pas tellement « le Seigneur soit avec vous », mais « le Seigneur est avec vous! »
1R 17,1 « YHWH Tsavaot est vivant, devant qui je me tiens. » (18,15)

– une annonce de la Foi « Une » (Ep 4,5) de l’Eglise (par exemple de l’ecclésiologie catholique, quant à la place respective des ministres et des fidèles).
He 13,15 En toute occasion, offrez à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louange, c’est-à-dire l’acte de foi qui sort de vos lèvres en l’honneur de son nom!
L’expression fidèle du « grand mystère de la Foi » (1Tm 3,16) évangélise les participants, suscite et augmente la Foi (cf. Lc 17,5).
Manifeste Eglise est sacrement de l’unité, peuple de Dieu (1P 2,9), et prière avec Israël Dn 3,51 Les trois frères chantaient et bénissaient le Seigneur comme d’une seule voix.
Zündel: « Contemplation du Buisson ardent. »


– une anticipation de la liturgie céleste face-à-face: une expression de l’Espérance, et le commencement de l’eschatologie -les fins dernières-, un avant-goût du Royaume de Dieu (Cf. CEC 824, SC 8).
La liturgie vient de Jérusalem terrestre et va vers la Jérusalem céleste.
Elle est participation à la liturgie céleste, dans l’acte du prêtre unique Jésus-Christ (He 4,14).
Ap 7,11 Tous les anges se tiennent à l’entour du trône et des [vingt-quatre] anciens et des quatre animaux; et ils tombent sur leurs faces devant le trône, et rendent hommage à Dieu, disant: Amen! 12 La bénédiction, et la gloire, et la sagesse, et l’eucharistie, et l’honneur, et la puissance, et la force, à notre Dieu, aux siècles des siècles! Amen. (Cf. Ap 4,8-10)
Ep 3,19 Nous sommes de la famille de Dieu: ils te veulent parmi eux.
Schmeman: « Epiphanie du Royaume. »

1.2 La liturgie est participation à la Trinité:
Lc 10,21 « Jésus exulta sous l’action de l’Esprit‑Saint et dit: Je te loue Père, Seigneur du ciel et de la terre… »
adoration et glorification du Père;
Ep 1,3 « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction pneumatique dans les [lieux] célestes en Christ. »
– par le sacerdoce (cf. He 2,17; médiation dans le sacrifice) du Christ: il s’agit d’une entrée de tout l’être dans le mystère du Christ intercédant pour le monde.
L’autel est toujours le centre de la liturgie, et les bâtiments comme la liturgie sont en principe tous « orientés »: tournés vers l’Orient qu’est le Christ « soleil levant (« Orient ») portant la guérison dans ses rayons » (Ml 3,20) pour porter notre adoration à Dieu le Père.
– dans l’Esprit qui en est l’agent principal (le grand liturge):
Rm 8,26 « L’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables. »
Jn 4,23 « L’heure vient – et c’est maintenant – où les véritables adorateurs adoreront le Père en Esprit et Vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père. »
Ac 2,46 « Tous les jours ils persévéraient d’un même souffle dans le Temple; et, rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur… »
Voir les doxologies trinitaires (Par Lui, avec Lui, en Lui…)

On s’adresse à Dieu par Jésus-grand-prêtre, ou parfois à Jésus comme Dieu (Ac 7,59 en est le premier exemple).

1.3 La liturgie est un acte de l’Eglise universelle, visible et invisible (et jamais privée: tout sacrement même personnel est un évènement permis par le ministère de l’Eglise.)
Pour cette raison, on ne peut en changer arbitrairement (localement ou personnellement) la forme, car elle appartient à tous.
Ce qui est unique dans l’Eglise catholique (litt. « selon le tout »): dans quelque ville du monde où tu te trouves, la messe est la même, tu ne dépends pas pour cela du ministre ecclésial local ou régional, car tous sont en pleine communion, et l’église locale sera ta maison aussi pleinement pour toi que pour les paroissiens nés dans le village. Tu as une patrie sur cette terre, mais ta Cité véritable ce sont les cieux (Ph 3,20) dont l’Eglise visible n’est qu’un membre, etoù « il n’y a plus ni juifs ni grecs, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme » (Ga 3,28).
Ceci implique qu’il n’y ait pas dans les assemblées l’anonymat des transports en commun ou la virtualité d’internet, mais la fraternité chaleureuse.
Cyprien (IVè s) De cath. eccl. unitate, 7: « le sacrement de l’unité« ,
Prosper d’Aquitaine (secrétaire de Léon le Gd, Vè s): Lex orandi, lex credendi: ce que nous invoquons exprime la Foi « une » de toute l’Eglise.

La liturgie s’opère avec l’aide des saints du Ciel et de leurs images, car la faiblesse de notre chair requiert des aides (« médiations » participant à l’unique médiation du Christ). Le Ciel n’est pas un dortoir. Les images des Saints ne sont pas des idoles mais des icônes
De grands saints voyaient à chaque messe le Ciel grand ouvert au-dessus de l’autel, la colonne de feu de l’Esprit descendre dans le calice (St Serge de Radonège) et les milliards d’anges et la nuée des saints (cf. He 12,1) adorer Dieu.
Prière byzantine Tsst dim après Pentecôte: « Je chante tous les amis de mon Seigneur; celui qui le désire, qu’il se joigne à eux [qu’à désirer]… des icônes, la nuée des témoins vient à notre rencontre… »
En Mt 17, Jésus est en compagnie des saints Moïse et Elie: le Ciel s’ouvre, la voix du Père s’entend, la nuée de l’Esprit est là..
Ap 5,8; 8,3: La prière des saints!
Mc 12,26-27 Il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants.
Jc 5,16 Priez les uns pour les autres…
1M 15,11-16 Onias et Jérémie morts intercèdent pour les Juifs.
Jn 15,1-8 – Les apôtres sont les sarments de la vigne véritable qu’est le Christ: ils sont bien vivants et agissants en Lui.
Clément de Rome EpCo 46: Attachez-vous aux hommes saints, car ceux qui s’attachent à eux deviennent saints.
Curé d’Ars: Là où les saints passent, Dieu passe avec eux.
Balthasar: Les saints constituent le commentaire le plus important de l’Evangile.

1.4 Effets de la liturgie en l’homme:
La liturgie actualise le salut proposé par le Christ au monde, ie le mystère pascal: Sa mort et Sa résurrection. Elle est le Salut en acte, manifesté et accueilli, et non une célébration sociale formelle ou une répétition d’un évènement historique. Dans la liturgie, le Christ réalise ce qui est proclamé.
En ce sens, elle est un mémorial, non au sens cérébral occidental mais au sens sémitique efficace du terme: elle rend réellement présent ce qui est rappelé.
Ce mémorial est exprimé dans une langue et des rites (terme sanscrit pour le latin ordo): sa forme est enracinée dans une tradition.
Elle est ainsi rédemption, sanctification, vivification, renouvellement de l’Alliance avec Dieu, fortification des faibles, renforcement de l’unité des croyants, soutien de toute la mission de l’Eglise, grâces pour le monde entier.


2. PARTICIPATION des fidèles (prêtre y compris): l’intériorisation
La liturgie n’est pas un sport pour spectateur. Elle est d’abord intérieure, avant de devenir parfois extérieure.
C’est l’assemblée qui célèbre; le prêtre ne célèbre pas individuellement mais préside et offre au nom de cette dernière le sacrifice sacramentel. Le seul « animateur » est l’Esprit-Saint.

Il n’y a pas de participation effective sans dévotion.
Les paroles, chants et gestes sont nécessaires mais non suffisants: le Seigneur regarde l’intention du cœur. Le Christ s’est incarné, mais avant cela, Jn 4,24 « Dieu est Esprit. »
Cyprien /NP 3-4: « Dieu est l’auditeur non de la voix, mais du cœur » (non vocis sed cordis auditor est).
Catéchisme de l’Eglise 2655: Les Pères spirituels comparent parfois le cœur à un autel: altare Dei est cor nostrum.
P.Slavko: « Avec le coeur! »

Mais s’ennuyer à la Messe (ou dans toute autre liturgie, qui ne fait que la déployer) signifie que ton cerveau est laissé en mode passif, alors que tout notre être est censé s’impliquer: il ne s’agit pas seulement de chercher de la dopamine émotionnelle (et ocytocine, sérotonine et endorphine, par la seule esthétique du rite, cordialité de l’assemblée ou qualité dialectique du discours), mais pour éviter de « prier » comme on conduit mécaniquement (sans plus y penser) sur une même route connue par coeur, il est absolument nécessaire d’apprendre à son cerveau à scruter chaque fois, plus en profondeur le Mystère infini de Jésus-Eucharistie, appuyé sur toutes ses racines historiques depuis la première Alliance, et à y placer en gratitude l’attention de sa dévotion.

« Participation » dans la liturgie signifie: recueillement, piété, engagement, rejoindre l’Esprit en soi et coopérer avec Lui, s’unir au Christ en s’offrant en hostie vivante (Rm 12,1), face à face réciproque (dans la mesure du possible) avec Dieu, attitude empreinte de respect, d’amour de Dieu, de sens religieux, et d’attention à l’égard de ce qui est « l’unique nécessaire » (Lc 10,42), recherche et contemplation de la beauté (Ps 46,8 « Célébrez Dieu avec tout votre art »), coopération intime avec la grâce de Dieu, ce qui n’implique pas forcément une activité extérieure.

Coopération avec l’Esprit, qui est maître la prière véritable.
Ps 81,11 « Ouvre large ta bouche, et je l’emplirai. »
Ps 149,1 « Chantez au S un chant nouveau, louez-le dans l’assemblée de ses fidèles. »

Martyre à la suite du Christ, puisque la liturgie est une participation au mystère pascal du Christ, parce qu’elle a sa source, son centre et son sommet dans le sacrifice qu’est l’Eucharistie); sacrifice: se priver d’une chose pour la donner à Dieu
Ga 2,19 « Je suis attaché à la croix avec le Christ (Je suis crucifié avec le X); je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. »
Rm 14,8 « Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Vivants ou morts, nous appartenons au Seigneur. »
Ph 2,5 « Ayons les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus ».
Comme 1P 2,5 un « sacerdoce saint, offrir des victimes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ. »
1Co 3,23 « Vous êtes au Christ, et Christ est à Dieu. »
Rm 1,17; He 10,28; Ga 3,11: « Le juste vit de la foi« .
Ce n’est pas le sentiment, mais la confiance pure qui constitue la Foi. Jn 20,29 « Tu as cru parce que tu avais vu. Bienheureux celui qui croit sans avoir vu. »

Puisque l’être humain est corps (sôma), âme (psuchê) et esprit (pneuma), cf. doc anthropologie chrétienne, ta participation n’est accomplie que lorsque tu pries avec les trois parties de ton être uni, et en communion avec les autres fidèles.
Ta participation doit donc être « digne » (soma), « attentive » (psuche), « dévote » (pneuma).
De telle manière que la communauté puisse être en mesure de percevoir que le ministre n’est ni un acteur de théâtre, ni un fonctionnaire, ni une star de variété, mais qu’il est un croyant saisi par la présence ineffable de Celui qui ne peut être vu avec les yeux de la chair, mais qui est plus réel que tout ce qui appartient à l’univers de l’expérience sensorielle.
On cherche une beauté simple et essentielle.
Il importe de se changer soi-même plutôt que de changer la liturgie.
Les éléments extérieurs sont au service des attitudes intérieures et visent l’unité de l’être.

L’architecture en trois parties de la tente de la rencontre puis du Temple (parvis des nations, sanctuaire, saint des saints, où Dieu demeurait dans l’arche), à l’image de l’être humain (corps, psuchê, pneuma, cf. anthropologie), est reprise dans l’architecture chrétienne (narthex, nef, chœur).


3. PIEGES ET CONTREFAÇONS
folklore: l’inculturation (les formes) l’emporte sur la Foi (la substance universelle),
fusion émotionnelle ou convivialité volontariste, et même exercice de gymnastique ou chorégraphique,
– ritualisme vide (esthétisme, rubricisme, ie focalisation scrupuleuse sur les règles formelles habituellement écrites en rouge: juridisme cérémoniel, sacramentalisation sans évangélisation; attention, du fait des rites, les catholiques risquent davantage l’hypocrisie que les chrétiens évangéliques dans leurs cultes non formels) ,
affectation, théâtralité, ostentation sans vérité -simulation,
– le spectacle festif sur un podium: mise en scène d’un divertissement avec acteurs et spectateurs…
personnalisation/appropriation/accaparement/arbitraire/manipulation/réforme. Les Eglises locales ne sont pas autocéphales ou indépendantes, encore moins chaque responsable local; le Célébré importe infiniment plus que les célébrants,
– recherche de l’originalité (trouvailles créatives et surprenantes pour « plaire aux fidèles« …) alors que la liturgie se reçoit de Dieu dans l’unité de l’Eglise universelle et bimillénaire, et que l’on croit en l’efficacité des sacrements reçus d’en haut,
– le service de l’actualité, alors que la liturgie exprime le mystère de Dieu éternel et est chargée elle-même de transformer par la grâce l’actualité,
écoute de soi-même, hypocrisie, préciosité…,
anthropocentrisme, autocélébration
arianisme liturgique (considérer Jésus seulement (ou surtout) comme un homme en réduisant ou évacuant la transcendance, ie la dimension sacrée)
pélagianisme: insistance excessive sur la part humaine active plutôt que sur l’importance première de la grâce,
cérébralité: faire de la liturgie une catéchèse -formation- ou un simple mémorial intellectuel (il y a un temps pour tout)
abstraction et hermétisme, hérésie de l’informe: effacement des figurations incarnées et des dévotions populaires, en la coupant de la culture et en la rendant complètement invisible, inaccessible, desséchée et desséchante.


4. MOYENS CONCRETS
– La liturgie demande de nombreux services: prêtre, diacre, servants, chœur, lecteurs, accueil…: ce n’est jamais un privilège ou un honneur personnel, mais consiste à agir au nom des hommes et de Dieu; on n’est pas en soi-même animateur ou acteur de la liturgie: on est devant Dieu et pour les autres (service). Intérieurement, on s’agenouille à chaque fois comme Jésus au Cénacle (Jn 13) pour laver les pieds des disciples, les aider à entrer dans la prière avec le coeur, susciter l’adoration, faire rencontrer l’Amour divin dans le coeur. Charisme pour le bien profond des autres.

– Cela aide beaucoup d’être en état de grâce, c’est-à-dire que ton cœur soit repentant et si possible déjà-pardonné dans le sacrement.

– 70% des paroles de la liturgie catholique viennent de la Parole de Dieu.
Il est absolument essentiel de prier soi-même les mots entendus, lus, prononcés: s’accrocher à chaque parole (ou geste, mais on ne les voit pas tous), descendre dans le sens de chaque mot. Pour cela: le recevoir, l’intérioriser, le savourer: fais de la messe la prière de ton propre cœur.

– On la mesure avec le silence intérieur et extérieur qui s’ensuit.

– C’est la vie de prière personnelle qui donne profondeur/valeur à la prière liturgique.

– Se former par l’étude:
* de la Parole de Dieu,
* du sens de chaque moment de son déroulement,
* des temps liturgiques et des fêtes et leurs origines,
* de la signification de chacun des nombreux symboles (Rq: le symbole se distingue du signe par le fait qu’il contient en lui la présence de ce qu’il désigne, tandis que le signe informe et renseigne) et des mots importants prononcés.

Exemples de laïcs qui allaient à la messe tous les jours
Saint Louis, roi de France
Manuel García Moreno, président de l’Équateur, tué par un franc-maçon, le 6 août 1875, en sortant de la messe, au cri de « meurs, sale chrétien! ».
roi Baudoin de Belgique, qui passait aussi de longs moments devant le Saint Sacrement exposé.

Citations
RB 19: Considérons comment il faut être sous le regard de la Divinité et de ses Anges,soyons présents au chant de telle manière que notre intellect s’accorde avec les voix. Mens concordet voci
Sachons bien que ce n’est pas l’abondance des paroles, mais la pureté du coeur et les larmes de la componction qui nous obtiendront d’être exaucés.
RB 43,3: Rien ne doit être préféré à l’office divin.
RB 58,12: Au premier coup de None, ils quitteront tous leur travail de façon à être prêts quand le second coup sonnera.
Smaragde, abbé de Saint-Michel sur la Meuse au cours des premières années du IXe siècle, Le diadème des moines, 1: la prière « est l’œuvre du cœur, non des lèvres, car Dieu ne regarde pas les paroles, mais le cœur de l’orant« .
Musicam sacram 5: Par le chant l’unité des cœurs est plus profondément atteinte … les esprits s’élèvent plus facilement de la beauté des choses saintes jusqu’aux réalités invisibles. la célébration tout entière préfigue plus clairement la liturgie céleste qui s’accomplit dans la nouvelle Jérusalem.
Annibal Gantez, maître de chapelle XVIIè s: L’entretien des musiciens: « Le chantre est un prédicateur! » (ie pas animateur ou rassembleur, mais catéchète mystagogique.)
Aug: Cantare amantis [est]: Chanter est le propre de celui qui aime.
2R 3,15 (Elisée:) Maintenant, amenez-moi un joueur de lyre. » Or, comme le musicien jouait, la main de YHWH fut sur lui
16 et Elisée (ou musicien!) prophétisa…
St Pie X motu proprio 22 11 1903: La participation active aux saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’Eglise est la source première et indispensable du véritable esprit chrétien.
Boulgakov: « Ciel sur la terre, joie nous transportant dans la joie sans soir de la vie du siècle à venir. »
Paul VI: La liturgie est la respiration de l’Eglise, l’âme de sa vie, la flamme de son apostolat
PGLH 178: Dans le cadre de sa prière officielle, l’Eglise proscrit l’usage « de petits cantiques populaires qui n’auraient aucune valeur artistique et ne répondraient pas vraiment à la dignité de la liturgie».
Ratzinger L’esprit de la liturgie, Ad Solem 2000, 134: La liturgie est un don, une réalité non manipulable… La… liturgie… échappe à l’arbitraire.
R Guardini: Par la liturgie, l’homme échappe à la solitude et devient membre du Tout (Dieu).
O Clément: Le peuple contemple, participe, et réalise aussi.
Mgr Aillet: L’esprit de la liturgie, c’est la liturgie de l’Esprit.
Cal Ratzinger, Entretien sur la foi: « La liturgie n’est pas un show, un spectacle qui ait besoin de metteurs en scène géniaux, ni d’acteur de talent. La liturgie ne vit pas de surprises sympathiques, de trouvailles captivantes mais de répétitions solennelles. Elle ne doit pas exprimer l’actualité et ce qu’elle a d’éphémère, mais le mystère du sacré. »
BXVI Il cammino pasquale, Ancora, Milano 2006, 106-7:Participer à l’eucharistie, communier au corps et au sang du Christ exige la liturgie de la vie. La participation à la passion du Serviteur de Dieu. Par cette participation, nos souffrances deviennent sacrifice et nous pouvons ainsi « achever dans notre corps ce qui manque aux souffrances du Christ » (Col 1,24).
BXVI avion Rome -Cotonou 18 11 2011: Il est très important que l’institution ne soit pas trop lourde, que l’initiative de la communauté et de la personne prévale, de même qu’une liturgie participative mais non sentimentale: elle ne doit pas se fonder sur l’expression des sentiments mais doit être caractérisée par la présence du mystère dans lequel nous entrons, dans lequel nous nous laissons façonner.
BXVI Lum du mde: il ne s’agit pas de se produire soi-même. Il s’agit de sortir de soi et d’aller au-delà de soi-même, de se donner à Lui et de se laisser toucher par Lui