Se fiancer ou cohabiter?


Fiançailles chrétiennes

 

Pourquoi est-ce plus intelligent d’éviter le sexe avant le mariage (ou hors mariage)? :  la pureté d’intention (ou totale honnêteté; nécessité naturelle des fiançailles, que ce soit sans la Foi ou avec la Foi).
L’homme pense d’abord au corps de la femme (même s’il peut aussi avoir une affection sincère); la femme pense d’abord affection (même si elle a aussi des désirs sexuels). Se donner avant le mariage, c’est comme, dans une transaction ou une alliance, livrer une commande avant le moindre contrat, et l’autre partie ne donne rien en retour, pouvant faire poireauter pendant des années; l’expérience depuis des milliers d’années montre que cela se termine souvent en arnaque. Si tu donnes ton corps trop tôt, malgré ses belles paroles, l’autre ne donne pas tout son cœur. Pourquoi le ferait-il et pourquoi signerait-il un contrat ou une alliance (le mariage), puisqu’il a déjà obtenu le maximum qu’il désirait?

La continence sexuelle des amoureux et des vrais fiancés n’est pas l’abstinence d’attitudes de tendresse, attention et délicatesse, mais l’attitude juste qui en favorise tout le développement harmonieux.
On peut la justifier à la fois par la raison et par la révélation judéo-chrétienne:

1. L’intelligence
La continence est avantageuse pour ces neuf raisons; elle favorise:
– la joie de la communication sur l’être, les points de vue et expériences, au lieu de se focaliser d’abord sur le plaisir sexuel en éclipsant trop le reste qui est au moins aussi important pour la construction d’une relation;
– la formation d’une amitié vraie par la connaissance de l’autre, socle nécessaire d’un éventuel amour pour toujours;
– les relations paisibles et matures avec les parents, qui perçoivent très bien et apprécient le respect autour de l’enfant qu’ils ont éduqué pendant de longues années;
– le discernement dans la liberté et la croissance de la relation amoureuse, qui n’est pas appuyée seulement sur l’attractivité physique du moment ou le besoin plus ou moins conscient de sécurité; a fortiori si une grossesse prématurée se produit. S’il s’avère que les différences psychologiques et culturelles ne peuvent être supportées sur la durée, la possibilité demeure de se séparer paisiblement et sans la douleur de la déchirure des liens physiques et hormonaux créés par les rapports sexuels et comparables à un collage à la super-glu (autrement souvent causes de dépression ou même suicides). Cohabiter avant le mariage n’est pas s’exercer au mariage mais s’exercer au manque d’engagement;
– la générosité, plutôt que l’égoïsme de la recherche rapide de satisfaction de sa propre passion, souvent sur le mode de la possessivité et de la jalousie. La sexualité authentique et plénière n’est pas la simple génitalité (simplement physique, voire momentanément passionnelle): elle est donation totale de soi et non « vérification » de l’autre; la « compatibilité sexuelle » serait une excuse facile et fausse, car naturellement, l’éveil progressif de l’amour et du désir, en commençant par l’émotion de l’effleurement des mains, de la danse, et du baiser des fiancés montrent (ou pas…) un désir sexuel réciproque: ces indicateurs naturels démontrent amplement la présence de la complémentarité normale et habituelle des sexes;
– l’intériorité et les modes d’expressions variés et complets de l’affection: attention, prévenance, service, préférence de l’autre et de son bien à soi-même;
– la fidélité: se donner sexuellement à l’autre au prétexte qu’on est actuellement très amoureux signifie accepter que lorsqu’un des deux tombera amoureux d’autrui, il lui sera légitime d’être infidèle (avec les grandes souffrances que cela provoque la plupart du temps si on a aimé en vérité);
– l’unité et l’équilibre de la personne humaine: le mariage complet (entre un homme et une femme adultes) et non sa simulation, sont non seulement le fondement de la société mais aussi le fondement naturel de l’être humain; simuler le mariage est ouvrir une digue comme le firent le libertinisme et sa version moderne du libertarisme, jusqu’aux extrêmes modernes de l’avortement de masse, l’exploitation sexuelle, la pornographie généralisée, la solitude endémique, l’idéologie lgbt et toutes ses conséquences, le suicide comme Epstein….
– la croissance psychologique, intellectuelle, artistique, sociale et spirituelle, a fortiori pour des jeunes encore dans les études.

2. La Foi (les raisons suivantes concernent ceux qui se reconnaissent ou se veulent chrétiens)
– L’autorité la plus grande est la Parole divine, et elle est assez claire:
Mt 19,6 C’est Dieu [seul] qui unit (pas l’homme et la femme qui peuvent se permettre de s’unir sans le Sacrement).
Par conséquent, coucher avant le mariage est comme voler, déballer et user d’un cadeau que Dieu était prêt à nous faire mais qu’il ne nous a pas encore donné.
1Co 6,10 Les fornicateurs n’hériteront pas le Royaume de Dieu.
– L’enseignement (Ac 16,4) des Apôtres, fondations de l’Eglise (Ap 21,14), en qui Jésus insuffla l’Esprit (Jn 20,22) a précédé la mise par écrit du Nouveau Testament: on ne peut pas vouloir être disciples du Christ et sauvés par Lui sans prendre en compte l’enseignement de l’Eglise plutôt que sa volonté propre; ce serait une incohérence ou contradiction. L’Eglise estime que la relation sexuelle est digne dans le don mutuel et complet de soi (engagement public de toute la personne; cf. CEC 2337-2390).
L’Eglise n’évoluera pas sur ces questions, car elle ne peut pas contredire la Parole éternelle (Lc 21,33) de Dieu.
Pour un chrétien, se penser plus fort et intelligent que 2 000 ans de Saints et de Papes (eg JP II) sur la question, ne serait-ce pas une pensée grégaire aujourd’hui, et un peu prétentieuse?
Envisager de demander le sacrement du mariage seulement après des mois ou années de concubinage revient à se servir de Dieu et de son Eglise comme accessoire facultatif par convenance personnelle ou sociale, et choisir sa propre affectivité (changeante) comme sable de fondation au lieu de Dieu comme Roc et seule Source (cf. 1Co 10,4).
– Le péché est incapable de procurer le moindre bonheur durable, car satan n’est qu’un escroc rendant au centuple en division, divorces et drames tout ce qu’il procure comme avantage immédiat (affectif, sexuel…) par le péché. L’inverse de Dieu (Mc 10,30). Tous ceux qui cohabitent même un peu décuplent leurs probabilités d’échecs dans l’édification de leur futur familial en sabotant leurs fondations spirituelles et leur construction humaine. En somme, désolé, mais pécher c’est loser… L’affectivité et la sexualité épanouissantes demandent de prendre le temps de mûrir intégralement et de ne pas retomber dans l’erreur de millions de personnes très souvent ramassées ensuite à la petite cuiller.
– Les erreurs des autres ne seront jamais une excuse. Suivre le courant, n’est-ce pas pour les poissons morts (pour ne pas dire plus)?
– Si ceux qui ont beaucoup reçu (les cinq talents de Mt 25) dans leur éducation chrétienne se pensent plus sages que l’Eglise et ne désirent même plus pour eux la meilleure part (la sainteté, le vrai bonheur avec les moyens du Christ), ils se privent pour eux-mêmes de la bénédiction divine, et c’est un renoncement grave à leur responsabilité de témoignage pour les autres et l’écroulement mortel des communautés et nations autrefois chrétiennes.
– Comment faire?
Prendre 15 mn pour écouter sans autojustification sa conscience devant le tabernacle ou le Saint-Sacrement en présentant sa vie à Dieu.
S’ouvrir à Dieu, source du vrai Amour, en participant à une session pour aspirants couples sur la vie affective (eg CLER, Chemin Neuf, Emmanuel, Béatitudes…)

Bons témoignages chrétiens:

Pourquoi la cohabitation est-elle risquée et plus fragile ?:
C’est un fait, confirmé par les statistiques*: les cohabitations sont plus fragiles que les mariages, ceux qui cohabitent ont moins de chances de se marier que les fiancés non cohabitants, et ceux qui se marient après avoir cohabité divorcent deux fois plus que ceux qui n’ont pas cohabité, laissant davantage d’enfants privés d’un de leurs parents, sinon de parents unis (« foyers » de mères célibataires en général), vivent dans une situation économique très dégradée (doublement des investissements et dépenses fixes comme le logement; pensions alimentaires à verser ou à percevoir difficilement…), et connaissent bien davantage de problèmes éducatifs (délinquance, addictions, souffrance psychiques, échecs scolaires et relationnels…).**
Le « sexe » prématrimonial est en ce sens antimatrimonial. Qui refuse la continence avant le mariage rejette plus ou moins inconsciemment la dimension unitive intégrale, la fidélité et l’indissolubilité du mariage: on peut s’imaginer subjectivement que l’acte sexuel n’a pas tant de portée que cela (syndrome de don Juan), mais objectivement (cad par nature) tout l’être est marqué par cet acte et par l’intention qu’on a consenti d’y placer ou non.
Si on donne à l’autre, par la sexualité, la plus grade expression physique de l’amour sans donner en même temps toute sa vie et le témoignage publique de l’engagement du mariage, il manque même inconsciemment une part de vérité et on empêche son propre couple de croître dans la confiance et dans les autres dimensions de la relation.
Les Chrétiens ne tentent ici en rien de s’ingérer ou d’imposer une leçon à d’autres, mais de proposer le chemin de plusieurs millénaires de révélation et de sagesse bibliques tenant compte de l’expérience de millions de couples ayant cherché à suivre le Christ, vivre entièrement l’Evangile, et se relever en cas de chute: libre à chacun de ne pas en tenir compte en préférant son ressenti et sa conception subjectives, mais ne manquerait-il pas alors un peu de recul, humble et intelligent, si l’on désire honnêtement le bonheur pour l’autre et pour soi?

*Why Marriage Matters: 26 Conclusions from the Social Sciences et
Marriage and the Public Good: Ten Principles, Witherspoon Institute, 2006.

Et aussi: www.ncregister.com/daily-news/study-cohabiting-relationships-are-less-stable-than-marriage (2019)

** Pew Research Center Publications, As Marriage and Parenthood drift apart, Public is concerned about Social Impact. Executive Summary, July 1, 2007.

On peut tenter d’analyser les points de fragilité des couples de cohabitants:
(d’après: « Cohabiter ou se marier », de Myriam Terlinden, éditions de l’Emmanuel)

Le bon choix
Certains cohabitants ne se mettent-ils pas en ménage un peu par hasard, c’est-à-dire sans réflexion préalable de fond, et dans la liberté, sur ce qui est fondamentalement bon pour l’autre et pour soi? On commence une vie commune non pas parce qu’on a décidé de le faire, mais parce qu’on n’a pas décidé de le faire… Plusieurs études montrent que la plupart de ces couples s’établissent progressivement dans un logement qui devient commun: le processus commence en passant épisodiquement une nuit ensemble, puis l’un amène de plus en plus d’effets personnels chez l’autre pour finalement, ne plus repartir. Le fait d’être amoureux est à l’origine de la relation, qui évolue suivant les sentiments. S’ils durent, tant mieux. S’ils meurent, tant pis. La mise en ménage, alors, n’est pas précédée d’une réflexion sur le pourquoi, le sens, le long terme. Et beaucoup se réveillent, un matin, en se disant: « je me suis trompé(e), ce n’est pas elle (lui) qui me convient… » Même s’il y a des avantages financiers en vivant ensemble, la construction d’un couple est quelquechose de trop précieux pour que l’argent vous empêche d’être pleinement libre de choisir ce qui est le meilleur pour vous.

Le projet commun
Les cohabitations commencent de plus en plus tôt, à un âge où les jeunes n’ont pas encore vraiment décidé ce qu’ils voulaient faire de leur vie. Et à un moment donné, ils se rendent compte que leurs aspirations sont trop différentes pour être compatibles. Exemple typique: les étudiants, qui, amoureux fous, se mettent en ménage durant le temps de leurs études. A la remise des diplômes, problème: l’un veut se spécialiser à l’étranger, alors que l’autre ne veut pas quitter un job qu’il a eu trop de mal à trouver. Que faire? L’un veut des enfants tout de suite, l’autre pas. Que faire? L’un veut se marier, l’autre pas. Que faire? etc… Le plus souvent, ces divergences sur des questions essentielles de la vie provoquent la rupture, inattendue…

Le dialogue
L’amour ne peut s’approfondir que par un dialogue profond et vrai. Dialogue qui nécessite du temps, et parfois de sérieuses remises en question des amoureux. Est-il possible s’il remet en question, en même temps, la survie du couple? Peut-être, pour celui qui a déjà « l’idée » de partir. Impossible pour celui qui redoute la rupture. Celui qui aime le plus, celui qui souhaite la durée, est inhibé. Il « écrase » de peur de décevoir l’autre. Et le fossé d’incompréhension entre les deux partenaires grandit lentement mais sûrement.
C’est spécialement vrai en matière de sexualité: l’immense majorité des media laisse croire que le couple vit à partir de la sexualité. Si ça va physiquement, tout va. Et cette entente physique devrait être « automatique » sinon c’est que le couple n’est pas fait pour s’entendre. Or, cette idéologie nie un point essentiel de la psychologie humaine: si la satisfaction sexuelle est presque innée chez l’homme, elle est le résultat d’un apprentissage chez la femme, en plus d’être fortement conditionnée par le climat d’amour réel dans lequel se déroule la relation physique. L’entente physique des couples se construit par un dialogue vrai et patient, qui est plus un aboutissement qu’un commencement, autrement la construction préalable de la communication et de la relation est court-circuitée par la recherche de soi. L’égoïsme doit être dépassé par la recherche authentique de la communion dans le don mutuel; autrement on en reste, à deux égoïsmes, ce qui ne se soustrait pas mais s’additionne, en une somme de fardeaux qui seront un jour extrêmement lourds à gérer. Comme beaucoup ne le savent pas (ou ne voudraient pas le reconnaître), ils se taisent sur cette question, de peur de paraître « coincés » ou ringards. Et n’évoluent pas… Or, sans dialogue vrai, il n’y a pas de liberté, et le lien charnel contracté empêchera la liberté mutuelle au moment de l’éventuel engagement au mariage.

L’engagement
Quand on vit en couple, un jour ou l’autre, on rencontre la « différence »: l’autre est différent de ce que j’avais imaginé, rêvé. Ca peut être une bonne surprise, mais ça peut aussi être une difficulté. A ce moment, il faut décider de passer outre. Mais voilà: la plupart du temps, les cohabitants se réservent (plus ou moins consciemment) une porte de sortie: on reste ensemble tant que le couple est satisfaisant, on se quitte si ça devient trop difficile. Ils risquent de se sentir inhibés chaque fois que, pour une raison ou une autre, ils ont envie de se mettre en colère, parce qu’à chaque dispute, la relation tout entière peut voler en éclat.

La confiance
On croit souvent que « l’expérience forme la jeunesse » et que les expériences amoureuses précoces vont aider les jeunes à mieux choisir leur conjoint. Et pourtant, c’est l’inverse qui se produit. Pourquoi ? Parce que les échecs amoureux successifs tuent la confiance.
Petite histoire « classique » de notre époque:
Julie aime Jules. Trop jeunes pour se marier, ils vivent ensemble. « On verra plus tard ». Le temps passe, et voilà que Jules se rend compte que Julie n’est pas la femme de sa vie: il a rencontré Martine, une femme extraordinaire… Il quitte Julie. N’avaient-ils pas décidé qu’ils « gardaient leur liberté »?
Pourtant Julie souffre, toujours: même si la relation lui pesait, à elle aussi, ça fait toujours mal d’être « plaquée »: « il m’aimait, il ne m’aime plus. Pourquoi? Suis-je aimable? » Questions douloureuses…
Jules, lui, se culpabilise: il lui avait dit qu’il l’aimait, et il était sincère en le disant. Maintenant, il la fait souffrir… Est-il un monstre?
Il doute aussi : Est-il capable d’aimer vraiment? L’amour existe-t-il vraiment ou est-ce une illusion?
La vie continue. Jules a de nombreux amis. Martine regarde les autres femmes d’un œil soupçonneux: elle-même n’a-t-elle pas rencontré Jules alors qu’il était en couple avec Julie? Qui peut dire qu’il ne va pas se lasser d’elle et tomber amoureux d’une de ces nombreuses « amies »? De son côté, Jules n’aime pas quand les hommes approchent trop de Martine. Comment savoir qu’elle ne va pas partir avec l’un d’eux, puisque lui-même n’a pas hésité à laisser tomber Julie?
Julie, elle, se méfie. L’amour, ça fait mal, quand ça finit. Alors, autant vivre sans trop s’investir…
Ce récit, une caricature? Sans doute… mais tant de jeunes s’y retrouvent, ayant perdu confiance en l’amour parce que trop « blessés » par les échecs passés… Et n’osent plus s’engager car ils n’y croient plus!

Le pardon
Le pardon est d’autant plus difficile que la blessure reçue est grave… Celui qui aime le plus, celui qui veut aimer « pour toujours », trouvera-t-il la force de pardonner à celui qui refuse l’engagement? (Car c’est assez rare que les deux cohabitants refusent, tous les deux, le mariage. Souvent, un des deux aimerait s’engager.)
Tous ces points de fragilité se retrouvent, à des degrés divers, chez les cohabitants. Pour en guérir, l’important est d’en prendre conscience! Il n’est jamais trop tard pour changer.
Petite histoire: <doc146|left> (retravaillé d’après fiançailles.org)

 

Témoignage de jeunes mariés (Steubenville)