Sexualité et Dieu
1. la sexualité dans le plan de Dieu
La Parole de Dieu indique le sens de la sexualité selon le plan du Créateur, en Genèse 1-2 : « Et Dieu vit que cela était bon »
Au départ il existe une communion parfaite entre l’homme et la femme qui s’offrent dans un don total et réciproque. Dieu l’a donné au moment de la création. Le plaisir est lié à notre capacité à recevoir Dieu dans notre cœur.
Notre sexualité doit être à l’image de Dieu et à l’image de la sainte Trinité avec :
– un corps à corps épanoui
– le dialogue
– une communion parfaite entre époux et avec Dieu.
L’ acte sexuel est bon, il est le couronnement de la création. L’époux(-se) est le plus grand cadeau de la création, il(/elle) est la capacité à recevoir Dieu dans notre cœur. Dieu donne, et il donne pour toujours!
Des Pères de l’Eglise parlent du lit des époux comme un autel conjugal, et Jean-Paul II, de la sexualité comme la « liturgie propre des époux ».
2. Solitude originelle : Adam était seul
Il faut rester soi-même dans le couple (j’ai peur de le perdre…): nous sommes tous des êtres libres, et responsables; il faut garder ou retrouver son identité profonde. Tout le bonheur se trouve d’abord au fond de nous.
Mon mari est une créature, il est imité et ne pourra jamais combler mon cœur qui est fait pour l’infini de Dieu; le grand mariage, pour tous : c’est Dieu et moi.
Il faut savoir retrouver la solitude originelle, la solitude spirituelle car nous sommes une unité originelle. Le péché originel c’est de croire que l’on peut être heureux par soi-même. Nous sommes faits pour le don et la communion.
L’homme a besoin de solitude, l’homme ne parle pas, s’enferme. La femme est plus dans l’ouverture et la communion.
Ma souffrance m’est spécifique. L’autre ne peut pas forcément me rejoindre : seul Dieu le peut. L’époux (épouse) est le vis à vis pour permettre de me donner totalement.
3. Nudité originelle
Il faut réapprendre à s’accepter nu. A l’origine, avec Adam et Eve il n’y a aucun problème. La nudité est l’absence de tout obstacle entre moi et Dieu; par la foi, j’accueille pleinement le don de Dieu et me donne pleinement sans rien retenir pour moi car j’a tout reçu de Lui.
La sexualité, c’est se laisser traverser par l’autre jusqu’à partager un fruit. C’est recevoir le don de Dieu à travers l’orgasme.
Et il y a eu le péché; Adam a voulu s’approprier le bonheur. Le péché est comme un écran qui m’empêche de remonter à la source (Dieu).
4. Ils deviennent une seule chair (Gn 2,24).
Dans l’Ancien Testament : le mariage est le seul signe de Dieu, il n’existe pas d’autre « sacrement » institué dans le peuple de Dieu.
Dans le Nouveau Testament : Dieu se fait chair; le Crist institue six autres sacrements. L’Eucharistie devient le phare, le sommet de l’amour parfait.
En nous créant, Dieu a choisi de nous porter aussi dans notre sexualité. L’important est d’apprendre à aimer.
5. Femme et homme dans leur propres natures
La femme possède la grâce de l’accueil. Elle est la sentinelle de l’invisible (JP II), elle est naturellement plus proche de Dieu dans la contemplation (par exemple parmi les personnes consacrées d’une manière ou d’une autre à Dieu, on compte deux fois plus de femmes que d’hommes).
L’homme est responsable spirituellement de l’acte (pas physiquement) et la femme l’aide par sa tendresse à se livrer inconditionnellement.
6. La sexualité: un chemin où progresser
Comment avancer vers le vrai bonheur que Dieu veut nous donner ?
L’important est de rester dans l’émerveillement. Il ya toujours un chemin d’épanouissement possible.
Il s’agit par conséquent d’apprendre à surmonter les 3 grandes difficultés des couples :
– le désir de prendre : l’homme est créé plus sexuel que la femme, possessif jusqu’à exiger sa satisfaction ou jusqu’à la jalousie maladive.
La femme est dans la sentimentalité, possessive jusqu’à l’étouffement.
– la peur : l’homme a fondamentalement peur des femmes, il est déstabilisé par elles (les femmes ont une plus grande unité intérieure). L’homme a peur de ne pas y arriver sexuellement, d’où blocage (jusqu’à l’impuissance)
– l’indifférence : au bout de quelques années, on cohabite sans véritable dialogue et on se contente de faux compromis; l’un finit par aller voir ailleurs et l’autre par se refuser de plus en plus.
7. Révéler la beauté de la Bien-Aimée du Cantique des cantiques.
L’homme a pour vocation de révéler la merveille du cantique des cantiques, la bien-aimée: la femme indique la finalité de l’humanité : être belle, restaurée dans la foi. Tu es responsable de la beauté de ta femme, la Jérusalem céleste, celle qui est le signe de l’espérance de toute l’humanité. L’homme bien-aimé du cantique est prêt à donner sa vie pour la sauver.
8. La chasteté conjugale selon Jésus-Christ?
Père Machin est bien gentil mais il n’est pas marié… la chasteté c’est beau mais impossible à mettre en œuvre… Voilà ce que l’on entend!
Mais Dieu nous veut dans la Vérité! Déjà, la Parole de Dieu contient d’innombrables histoires de couples (heureux en général, parfois malheureux), par lesquels Dieu révèle sa Volonté qui est voie de bonheur. C’est une question de foi. De plus, certains clercs ont pu avoir une expérience conjugale avant de se convertir, et surtout, l’Eglise n’invente rien mais reçoit ce qu’elle annonce à la fois de la Parole de Dieu et de l’écoute des milliards de fidèles accompagnés au cours de l’histoire. Finalement, l’expérience d’un père Sonet par exemple (conseiller conjugal renommé) ne se limite pas à une simple vie sexuelle individuelle, mais à celle de dizaines de milliers d’autres écoutés et aidés avec profonde attention. L’Eglise n’a de façon temporelle aucun intérêt à annoncer un message certes exigeant et si mal perçu par l’esprit du monde. Elle n’est pas la police mais un phare pour nous éclairer sans nous juger. Elle ne fait qu’indiquer le Chemin de vie et de bonheur vrai et éternel qu’est le Christ, elle propose sans l’imposer à quiconque la Vérité qu’est le Christ.
9. Méthodes naturelles ou contraception?
L’Eglise encourage les méthodes naturelles car elles sont à l’écoute du corps : on écoute Dieu à travers le corps car il s’est fait chair. Des couples non croyants s’y mettent aussi, car ces méthodes respectent le mieux l’écologie humaine: on ne peut pas intervenir inconsidérément sur notre être ni prendre possession de la vie.
Dans le plan de Dieu l’union charnelle est:
– Le don libre du cœur de chacun : d’où l’importance de l’engagement. On ne peut pas aimer en vérité si on ne s’engage pas. Choisir quelqu’un pour toujours ne fait qu’affirmer notre bonheur et l’approfondir.
– L’ union des corps, qui exprime totalement l’union du cœur des personnes. S’il y a acte sexuel sans engagement, il y a mensonge réciproque, et cela implique forcément une souffrance (c’est inscrit dans l’être: comme le manifestent l’épanouissement durable de ceux qui s’aiment vraiment, et à l’inverse le traumatisme de personnes violées, l’acte sexuel n’est pas anodin comme celui de manger ou de se promener).
– Fécondité : don total jusqu’à l’ouverture à la possibilité du don de la vie. Car l’acte sexuel est don de vie de l’un à l’autre et parfois jusqu’au don de la vie à un tiers, l’enfant qui en naît. Mutiler l’un ou l’autre des corps : c’est se mutiler soi-même : c’est le péché. Toute contraception touche au bonheur et détourne de Dieu. On s’auto-handicape finalement soi-même.
90% des catholiques ont utilisé au moins un de ces moyens : retrait, préservatif, stérilet, pilule, avortement. Vue l’implication totale de la personne dans l’acte sexuel, nos pratiques en la matière ne peuvent être neutres: elles sont soit créatrices, soit destructrice de l’Amour et de la Vie. Il faut avoir l’humilité de demander à Dieu son aide. Mon corps, ou le corps de l’autre, peut devenir mon pire ennemi. Poison qui rentre dans le cœur, chosification des corps, division entre corps et cœur, difficulté à aimer le corps de l’autre ou le sien avec le temps. Par exemple, la pilule, qui contient des hormones masculines (progestérone), rend les femmes plus agressives. Les études dans ce domaine sont encore incomplètes, mais l’expérience montre en général que ce qui va contre la nature finit par provoquer de gros dégâts. A fortiori s’il s’agit comme pour la sexualité, d’une réalité avec une si forte dimension spirituelle.
Il s’agit de ne pas subir mais choisir notre méthode de régulation des naissances, de poser un acte de foi, pour que le Christ demeure à la source et au principe de notre relation.
Les méthodes naturelles sont à l’écoute du corps et de la vie, des rythmes différents de l’homme et de la femme. Si nous vivons en harmonie avec Jésus, il s’agit de sortir du permis/défendu avec Dieu. Ce que Dieu donne, Il ne le reprend jamais, mais c’est la responsabilité de chaque être humain que de ne pas le détruire lui-même par négligence, ignorance, paresse ou refus.
La vie de couple est un chemin de sainteté c’est-à-dire de bonheur, et cela quel que soit le parcours, car le Christ ne peut pas décevoir l’Espérance (Rm 5,5) qui est surnaturelle.
Le mariage demeure le signe de l’Espérance, malgré la façon dont il est actuellement abîmé et attaqué de toute part (et cela ne s’améliore pas). Il est le signe de l’amour inconditionnel dans la sainte Trinité.
(fiche retravaillée sur la base de serviteurs.org)
Benoît XVI: « L’amour aujourd’hui est souvent mal interprété, dans la mesure où il est présenté comme une expérience égoïste, alors qu’en réalité il s’agit d’un abandon de soi et qu’il permet ainsi de se trouver… Une culture de la consommation falsifie notre vie avec un relativisme qui semble tout nous accorder et qui en réalité nous vide ».
On distingue trois niveaux de lecture de la sexualité à tenir sans les séparer :
– physique
– psychologique et philosophique
– spirituel et théologique