Yoga: prudence…


yoga non chrétien

Avant d’être une simple pratique corporelle et mentale de recherche du bien-être individuel, le yoga est un élément d’une philosophie spirituelle orientale (darshana). Il s’agit d’une conception naturaliste: il n’y a pas, ou peut-être pas de Créateur, mais le prâna (ou t’chi) = énergie circulant en toute chose, la seule essence des choses, l’unique réalité d’un grand Tout. On nie ainsi les distinctions entre les choses et êtres personnels: au fond, toute chose perçue n’est qu’illusion, et le but de cette existence devrait donc être de se fondre dans le Tout.

Technique volontariste de maîtrise de sa propre énergie vitale, alors que la voie évangélique est l’abandon confiant à Dieu et l’accueil de sa grâce.

Réceptivité à des énergies occultes. Le pratiquant du yoga ouvre ses chakras par la médiation du prâna, venant d’on ne sait pas quel esprit personnel, à travers les méridiens de son corps, et devient medium de cette énergie.
L’Eglise, notamment par les exorcistes, ramasse à la petite cuiller de nombreuses personnes abîmées par ces pratiques orientales, dont les plus graves prononcent des mantras, invocation souvent inconsciente d’esprits.
Les yogi affirment clairement que la philosophie et la pratique sont inséparables: il y a plusieurs formes du yoga mais aucune n’est neutre; entrer dans une pratique du yoga amène plus ou moins consciemment à s’ouvrir à des énergies du cosmos qui devraient lui redonner un « équilibre ». Ysé Tardan-Masquelier (spécialiste de l’Hindouisme à Paris IV): « Le yoga n’a jamais été conçu seulement comme une discipline de mieux-être dans la vie actuelle, mais comme un mode de transformation si radical que ses effets se répercutent sur l’après-vie ».

– Le yoga ne recherche pas la communion personnelle avec Dieu par la sortie de soi (ex-tase) dans la rencontre personnelle face à face, mais l' »en-stase« , comme un repli sur soi-même. On recherche la fusion entre le soi (atman) et un absolu impersonnel (brahman).
Le yoga prétend que les souffrances de ce monde viennent de la séparation entre l’âme et le brahman, et propose une technique et une connaissance individuelles pour la libération (moksha) du cycle des réincarnations (samsara). Le christianisme voit comme cause de sa souffrance la rupture de l’intimité de l’homme avec Dieu par le péché: l’homme séparé de Dieu a besoin de réconciliation et il la reçoit par l’Amour personnel et premier de Jésus-Christ versant son sang pour nous sur la croix.

– Le magistère de l’Eglise n’interdit rien ni ne condamne personne mais indique le chemin pour ceux qui veulent croire en Jésus, et invite à la vertu cardinale de prudence et à l’humilité.

– Tout est déjà dans la tradition chrétienne: hésychasme (paix du cœur par la prière continuelle en phase avec la respiration), philocalie, oraison mentale et cordiale carmélitaine.
Ceux qui éprouvent le « besoin » de ces pratiques culturelles hindouistes n’ont dans la plupart des cas pas encore fait de rencontre personnelle avec Jésus-Christ, ni fait l’effort de rencontrer leur propre tradition.

Père Verlinde: « Un grand abîme sépare les naturalismes du christianisme: les naturalismes ne respectent ni la transcendance de l’esprit sur la matière, ni la transcendance de l’Esprit (divin) sur l’esprit (humain) et pour cause: le divin serait selon eux immanent à la nature dans toutes ses manifestations, y compris matérielles. »

 

DOCUMENTS

Congrégation pour la Doctrine de la foi, Quelques aspects de la méditation chrétienne, 15 octobre 1989, plus que réservée par rapport à la possibilité d’intégrer des techniques orientales dans la prière chrétienne:
www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19891015_meditazione-cristiana_fr.html

Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Jésus-Christ, le porteur d’eau vive, 2003:
www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/interelg/documents/rc_pc_interelg_doc_20030203_new-age_fr.html

p. Joseph-Marie Verlinde, Article: L’effet du yoga est à l’encontre même de l’attitude chrétienne Extrait d’une interview par NET FOR GOD, revue FOI (Communauté du Chemin Neuf) n°28, mars 2011: La quête de sens, la recherche de l’absolu, a conduit le Père Joseph-Marie, Jacques Verlinde à l’époque, à faire le ‘grand plongeon’ dans le Grand Tout. Initié aux pratiques ascétiques orientales – le yoga, la méditation transcendantale -, c’est en Inde qu’il approfondit la tradition religieuse de l’hindouisme et du bouddhisme. Emmené par la suite dans les pratiques ésotéro-occultes, il raconte son expérience et la confronte avec la vérité de Celui qui est venu le chercher aux extrémités du monde, le Christ. Prêtre d’origine belge, docteur en philosophie et en théologie, il est aujourd’hui prieur de la Communauté monastique de la Famille de Saint Joseph, en France. Le Père Joseph-Marie Verlinde avertit et éclaire avec beaucoup de respect les « chercheurs de sens » qui s’engagent sur les voies de l’Orient… et celles des pratiques ésotéro-occultes. Dans son livre, L’expérience interdite, le Père Joseph-Marie Verlinde écrit: « Ne portons-nous pas tous en nous le désir d’une rencontre comblante, l’aspiration à une plénitude, l’appel à nous arracher à la médiocrité de nos vies quotidiennes, pour nous élancer vers un Être absolu, premier? » « Dans les années 68. j’avais 20 ans. c’était la pleine exubérance de la grande révolution culturelle, j’étais chercheur en chimie nucléaire, et les milieux scientifiques et de recherche étaient en effervescence. À ce moment-là, je me suis laissé emporter par cette vague. Je me suis tourné vers les propositions de l’Orient qui, à ce moment-là, envahissaient l’horizon de la France et pas que de la France, de la culture occidentale. Que puis-je savoir? Pour quoi faire? Et en vue de quelle destinée? Ces trois questions existentielles hantaient ma réflexion. Bien qu’ayant reçu une éducation chrétienne solide durant mon enfance, entraîné malgré moi dans le grand mouvement contestataire des structures de la société de l’époque, c’est une affiche de publicité pour la méditation transcendantale qui m’amena à m’initier à la méditation qu’elle proposait, une technique qui se présente comme une voie simple, facile et efficace pour rejoindre des états de conscience supérieurs, conduisant à la pleine réalisation de soi. C’est ainsi que je suis moi-même devenu initiateur de cette technique de méditation. J’ai rencontré le gourou Maharishi Mahesh Yogi, le gourou des Beatles, qui m’a trouvé sympathique, et c’était réciproque. Je lui ai demandé si je pouvais rester avec lui, puisque pour moi, c’était vraiment une quête de sens. Je voulais aller jusqu’au bout de cette démarche que j’avais engagée en pratiquant la méditation transcendantale. Il m’a pris pour son « disciple » – on pourrait dire dans un langage occidental « secrétaire personnel », mais c’est beaucoup plus que cela, parce que cette fonction a une dimension spirituelle – c’est ainsi que j’ai fait à peu près trois fois le tour du monde avec lui. Mais surtout j’ai passé durant quatre années, de longues périodes dans les ashrams de l’Himalaya où j’ai pu approfondir aussi bien la doctrine de l’hindouisme que celle du bouddhisme, et surtout les pratiques qui conduisent à cette fameuse expérience du Samadhi, du Moksha, du Nirvana, du Satori. »
NFG: Mais ces expériences sont des pratiques intensives du yoga ! Quelle est la vision pour vous de ces mystiques naturelles, comme l’hindouisme, le bouddhisme…?
« Disons-en deux mots, puisque pour la tradition orientale vers laquelle l’Occident s’est tourné dans ces années-là, pour ces traditions, il n’y a pas de Dieu transcendant personnel puisque c’est celui qu’on a essayé d’éliminer. Alors, il s’agit d’un divin immanent, une énergie divine impersonnelle. Tout serait divin par nature. Tout ce qui existe, serait de nature divine. Si tout est divin, c’est une énergie impersonnelle dans laquelle il faut que Je m’immerge, que Je noie mon « je » personnel, pour arriver à cette expérience de fusion dans un Grand Tout. C’est effectivement une expérience fascinante, et puisque j’ai pu la vivre plusieurs fois. En quoi cette expérience est-elle fascinante? Cela se passe par un ensemble de techniques: physiques, respiratoires, psychiques – de concentration soit mentale, soit visuelle -, qui ont pour but d’éliminer toute activité du sujet. Entendons bien: il n’y a plus de sujet de quelque verbe que ce soit. Je bouge: eh bien, il suffit de ne plus bouger, en prenant une position comme celle du lotus; on peut tenir une parfaite immobilité. Je ne bouge plus, oui, mais je respire encore: eh bien, il suffit de maîtriser la respiration jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un voile, pratiquement plus rien, par le pranayama. Mais ça ne m’empêche pas de réfléchir ! Il faut maîtriser la pensée, pour parvenir à l’éliminer par une sorte d’état de transe par répétition de mantras ou par concentration visuelle, jusqu’à ce que finalement, ce « je » disparaisse. Effectivement, la fascination de l’expérience est qu’il n’y a plus de souffrance possible puisqu’il n’y a plus de « Je ». »
NFG: Ça peut être très séduisant de ne pas souffrir. Mais comment étiez-vous après avoir vécu ces expériences?
« Ce qui me troublait dans la relecture de ces expériences, c’est que renoncer à souffrir est certes très séduisant, mais cela implique aussi de renoncer à conjuguer le verbe « aimer ». Parce que si « je » ne peux plus souffrir, « je » ne peux plus aimer. Il n’y a plus de « je » au verbe « aimer ». Et c’est vrai que cela me troublait beaucoup. Et c’est un point sur lequel je voudrais insister, car je crois qu’il y a une trahison dans la présentation que l’on fait des traditions orientales en Occident où on a un peu oublié cette radicalité de la disparition du « je », qui implique que, eh bien oui, « l’amour est une illusion ». Pour l’Orient, Bouddha dit que l’amour est une illusion à éliminer tout autant que la haine, car l’amour, comme la haine, entretient l’illusion de l’altérité, de l’autre. Or, l’Occident ne va pas dans cette radicalité, il prétend que l’on peut rejoindre l’expérience de l’immersion dans la grande énergie, dans le Grand Tout, en disant que cette énergie se manifeste comme « amour ». Je suis enveloppé dans l’amour, dans la chaleur de l’amour. »
NFG: Mais alors, l’amour n’est pas une personne, c’est une grande énergie dans laquelle l’homme prétend qu’il peut s’immerger? « Là, il y a évidemment un problème, parce que si j’expérimente que je suis aimé, alors je suis aimé par un autre, par une altérité; l’amour étant la perfection de la relation entre deux personnes qui choisissent librement de s’accueillir réciproquement. Et là, nous retrouvons un autre langage, le langage judéo-chrétien où un Père m’aime d’un amour infini. Et cet amour subsistant, c’est l’Esprit Saint qui est une personne, Sinon, je ne peux pas parler d’amour. Il faut être deux pour aimer. »
NFG: Mais alors avec tout ce que vous nous avez partagé, des chrétiens qui pratiquent le yoga pour leur bien-être peuvent-ils continuer? « Je dirais qu’il n’y a pas de yoga chrétien, mais qu’il y a des chrétiens qui font du yoga. Seulement, il y a « yoga » et « yoga »: le yoga tel que nous l’avons pratiqué faisait partie d’une grande liturgie, tandis qu’ici, beaucoup d’occidentaux font du yoga comme des exercices de relaxation. Ceci dit, lorsque j’avais dit au gourou, lors d’un voyage en Allemagne, que les Européens faisaient du yoga pour se détendre, il a pris un fameux fou rire. Puis, il a réfléchi un instant et il a dit: « Mais ça n’empêchera pas le yoga de faire son effet« , ce qui est très significatif. Et l’effet du yoga est à l’encontre même de l’attitude chrétienne qui est l’accueil de l’autre, se laisser découvrir par l’autre, et se laisser personnaliser par la rencontre avec l’autre. »
NFG: Mais vous, aujourd’hui en tant que chrétien, comment vous positionnez-vous par rapport à la vision du monde de l’hindouisme? L’homme peut-il se réaliser pleinement dans la mystique hindouiste? « Je ne diabolise pas l’hindouisme, parce qu’il fait partie de ces grandes traditions religieuses qui sont l’expression de cette quête de l’homme vers Dieu. Et partout où l’homme cherche authentiquement la vérité, l’Esprit Saint est présent secrètement. Mais il y a une radicalisation dans l’hindouisme que je ne peux évidemment pas suivre. Je m’expliquerai dans une comparaison entre la mort du Bouddha et la mort du Christ qui m’a beaucoup frappée. Le Bouddha est malade, il appelle ses disciples, il leur donne ses dernières directives; il se met en position de lotus, il se retire dans le nirvana avec le petit sourire caractéristique, Il se retire tellement qu’il meurt, c’est-à-dire il quitte son corps. Or on peut dire, – c’est un peu technique -, que l’orientation des énergies dans cette position du lotus, correspond un petit peu à ce qui se passe chez l’enfant dans le sein de sa mère, une position fœtale. Il y a donc une concentration sur lui, une implosion; alors que le Christ meurt totalement déployé dans un grand cri, les bras ouverts, dans le don total de soi. Je pourrais dire que d’un côté, il y a un mouvement centripète de repli sur soi, et de l’autre côté un mouvement centrifuge de l’amour qui se donne. Dans ses bras ouverts, le Christ invite tous les hommes à venir rejoindre, par son cœur transpercé, le chemin du Père. C’est là que le Seigneur est venu me chercher. »

Les techniques de méditation orientales sont très séduisantes. Elles constituent de puissants moyens de nous retirer du monde extérieur, désinvolte et changeant, pour nous recentrer sur notre intériorité, dont nous avons tous la nostalgie. Je le sais pour les avoir moi-même pratiquées pendant plusieurs années.
Au départ, la démarche est la même que dans la prière chrétienne : il y a une volonté de rompre avec une vie superficielle, dispersée, très décevante, pour rentrer en soi. Dans les deux cas, il y a une grande soif d’Absolu.
Mais dès le début de ce chemin intérieur, les routes divergent : dans les techniques orientales, il s’agit de rentrer de plus en plus en soi, par ses propres forces, jusqu’à atteindre une sorte de fusion dans le Tout, une sensation d’exister très intense ; dans cette expérience, il n’y a aucune place pour l’autre : je suis de plus en plus centré sur moi et sur moi seul.
Tout au contraire, la prière chrétienne est rencontre de l’Autre, de Dieu qui vient vers moi. Je rentre en moi-même, mais c’est pour me disposer à y recevoir ce que le Seigneur veut me donner.
Un grave risque de confusion
C’est toute la différence entre une mystique naturelle, qui ne s’appuie que sur des moyens naturels et me laisse seul avec moi-même, et une mystique surnaturelle, qui me tourne vers Dieu, un Dieu personnel qui se donne à moi dans un dialogue d’amour. Dans les techniques orientales, c’est moi qui suis le maître de ma vie intérieure ; dans la prière chrétienne, c’est Dieu : j’accepte de m’en remettre à Lui et de Le laisser me conduire jusqu’à Lui.
De plus, les techniques orientales visent à une dissolution du moi dans le grand Tout, alors que la relation avec le Christ respecte mon altérité : la prière chrétienne est une communion, pas une fusion.
Bien sûr les techniques qui relèvent d’une mystique naturelle — telles que les techniques de méditation orientales — peuvent conduire à des expériences très fortes… mais cela n’a rien à voir avec la paix surnaturelle de l’Esprit Saint.
Il n’y a pas plus de yoga chrétien que d’oraison bouddhiste; il y a certes des chrétiens qui tentent d’utiliser le yoga pour approfondir leur démarche de prière, mais le risque est grand de confondre la sérénité naturelle que procure ces techniques, ces postures et exercices respiratoires, avec la présence authentique de l’Esprit Saint et la grâce de l’oraison infuse, qui est pourtant d’un tout autre ordre, à savoir surnaturel. Or ce qui est authentiquement surnaturel suppose une initiative et une intervention de Dieu, qu’aucune technique ne peut remplacer ou provoquer.

Sirènes venues d’Orient.
P. Verlinde Dangers du yoga:
« Le yoga n’est pas une simple méthode de relaxation: il s’agit d’une technique patiemment élaborée au cours des siècles au sein de l’hindouisme » pour finir par « être submergé par un flux puissant d’énergie, que l’hindou assimile à l’ énergie cosmique divine, et dans laquelle s’abîme le Je personnel. »
« L’homme n’est pas destiné à se fondre dans une énergie cosmique impersonnelle, même considérée comme divine. Placé au sommet de la création par un Dieu que Jésus nomme son Père et notre Père, l’homme a pour vocation de participer à la Vie divine trinitaire en accueillant l’Esprit Saint, qui fait de lui un fils dans le Fils unique. »
Même si « vous ne faites du yoga que deux heures par semaine […] que vous le vouliez ou non, vous activerez en vous la kundalini [énergie vitale logée à la base de la colonne vertébrale]. Et même si vous n’atteignez pas l' »illumination », à plus ou moins long terme le « forcing » corporel et mental que cela implique ne sera pas sans influence sur votre métabolisme, voire votre équilibre psychologique. Pourquoi prendre le risque de s’engager sur un tel chemin, alors qu’il existe d’autres méthodes de relaxation, ou encore une méthode comme la Méthode Vittoz, qui vont dans un sens de l’épanouissement de la personne et qui n’impliquent pas une vision de l’homme et de Dieu incompatible avec la Révélation judéo-chrétienne? »
« Quel que soit le type de yoga pratiqué, et quelle que soit l’intention de celui qui le pratique, le yoga n’est jamais ‘neutre’. » Le but ultime du yoga, c’est d’ « atteindre un total détachement de ce monde d’illusions pour parvenir à l’identification au Soi ». Et, « le yoga, même adapté à nos mentalités occidentales, est très difficilement dissociable du contexte hindou qui l’a vu naître. Quand j’ai commencé à pratiquer la Méditation transcendantale, j’avais été séduit par la tolérance du gourou Maharishi. Il répétait: «Que chacun suive sa religion». Or, du petit groupe que nous étions, aucun n’est resté chrétien. [et combien de « religieux » ont fait naufrage…] Jugeons l’arbre à ses fruits … »
Le chrétien en prière accueille Dieu qui vient le rejoindre dans sa pauvreté. « Le yogi use de techniques qui visent à faire le vide en lui pour s’efforcer d’atteindre par ses propres forces un «niveau supérieur de conscience» qui l’identifiera au Soi. »
« J’ai réfléchi dix ans sur toutes ces expériences que j’ai vécues. Dans cet attrait plus que jamais actuel pour le yoga et les techniques orientales de méditation en général, il y a sans doute une soif authentique de Dieu, mais il y a aussi un désir de l’homme de «mettre la main » sur Dieu, de le saisir, de se l’approprier par ses propres forces, et d’en disposer selon son bon plaisir. » C’est de l’égocentrisme qui rend indifférent aux autres comme à Dieu et à la religion.
« La prière chrétienne n’est pas une technique pour s’identifier au divin: elle est orientation du coeur vers Celui qui est présent dans le secret. » « Le plus souvent, on ne sentira rien de ce que Dieu opère dans le secret. » D’où la tentation de s’orienter vers les techniques orientales, mais alors, on perd vite le goût pour la Parole, l’Eucharistie et l’Adoration. Et les autres vous deviennent indifférents.
« Un océan d’énergie cosmique ou le Tout autre personnel? », l’expérience de Jacques Verlinde, ce scientifique, peu préparé à la pensée philosophique, qui décide, à 20 ans, de mettre en pratique le slogan: « Pour être libre, renoncez à la béquille religieuse ». Après avoir reçu l’initiation à la Méditation Transcendantale, il approfondit l’hindouisme, le bouddhisme ainsi que les pratiques du yoga. Lorsqu’on lui demande qui Jésus est devenu pour lui, il comprend que celui qu’il cherchait au bout du monde est disponible, tout près de lui. Il devient le Père Joseph-Marie Verlinde, après avoir rompu avec les philosophies orientales et leurs techniques comme avec l’ésotérisme, après avoir étudié la philosophie et la théologie, et avoir été ordonné prêtre, en 1983.Cet article avait pour but de relever l’ambiguïté du « retour au religieux ». Parce que le christianisme est banalisé, sans relief, sans saveur, des Européens se tournent vers l’exotisme, vers l’Extrême-Orient et vers ce qui leur paraît original, bizarre, déconcertant dans ses pratiques. Puis, ils sont déçus de ne pas y trouver le bonheur, l’amour qu’ils guettent, les relations personnelles avec un Dieu, Père aimant et attentif à chacun de ses enfants.Invité par le Cardinal Lustiger à présenter, en 2002, aux Conférences de Carême, à Notre-Dame de Paris, « Le christianisme au défi des nouvelles religiosités », le Père Verlinde, respectueux du dialogue interreligieux auquel nous invite le Pape, y dénonce la récupération faite par les Occidentaux de certains éléments de ces traditions étrangères, coupés de leurs racines, accommodés à notre sauce, dénaturés.
Père Jacques VERLINDE: « Yoga, danger! » (propos recueillis par YL Jamin dans Famille chrétienne n°816, 2 septembre 1993, pp.18-21. Sans l’avoir voulu, le père Joseph-Marie Verlinde a fondé la communauté « Famille Saint-Joseph », installée à l’abbaye de Saint-Maur, sur les bords de la Loire entre Angers et Saumur).

Fr James Manjackal MSFS: La philosophie et la pratique du yoga sont incompatibles avec le Christianisme
En tant que Chrétien Catholique né dans une famille Catholique traditionnelle au Kerala, en Inde, mais ayant vécu parmi les Hindous, et maintenant en tant que prêtre catholique et prédicateur charismatique dans 60 pays sur tous les continents, j’ai quelque chose à dire au sujet des effets nocifs du Yoga sur la spiritualité et la vie Chrétienne. Je sais qu’il y a un intérêt grandissant pour le yoga à travers le monde, même parmi les Chrétiens, et cet intérêt s’est étendu à d’autres pratiques ésotériques et de Nouvel Age comme celles du Reiki, de la réincarnation, de l’acupressure, de l’acupuncture, de la guérison par le prana, de la réflexologie, etc, qui sont des méthodes que le Vatican considère avec circonspection et pour lesquelles il met en garde dans son document «Jésus-Christ le porteur d’eau vive» (Jesus Christ bearer of the water of life).
Pour certains, le yoga est un moyen de détente et de relâchement des tensions, pour d’autres c’est une forme d’exercice contribuant à l’amélioration de la forme et de la santé et pour un petit nombre c’est un moyen de guérison des maladies. Il y a beaucoup de confusion dans l’esprit du Catholique moyen – laïcs et religieux – parce que le yoga promu chez les Catholiques n’est ni entièrement une discipline de santé, ni entièrement une discipline spirituelle, mais parfois l’une, parfois l’autre, et souvent un mélange des deux. Mais, En fait, le yoga est avant tout une discipline spirituelle et je sais que, même des prêtres et des religieuses dans les séminaires et noviciats conseillent le yoga comme une aide à la méditation et la prière. Il est triste que de nos jours, de nombreux catholiques perdent leur confiance dans les grandes méthodes de prières spirituelles et mystiques qui leur ont été données par de grands Saints comme Saint Ignace de Loyola, Saint François d’Assise, Saint François de Sales, Sainte Thérèse d’Avila, etc. et sont actuellement à la recherche de spiritualités orientales et mystiques venant de l’Hindouisme et du Bouddhisme. C’est dans ce contexte qu’un chrétien sincère doit s’interroger sur la compatibilité du yoga avec la spiritualité Chrétienne ainsi que sur la sagesse de l’intégration de ses techniques dans la prière et la méditation Chrétienne.
Le mot yoga veut dire « union », le but du yoga est d’unir le moi transitoire (temporel) « JIVA » à l’infini « BRAHMAN » le concept Hindou de Dieu. Ce Dieu n’est pas un Dieu personnel, mais une substance spirituelle impersonnelle qui est un avec la nature et le cosmos. Brahman est une substance divine impersonnelle qui « s’infiltre, se répand et est à la base de tout ». Le yoga a ses racines dans les Upanishads hindoues qui remontent à l’année 1000 avant Jésus-Christ et elles parlent ainsi du yoga: « unissez-vous au sein de la lumière avec la lumière de Brahman »; « l’absolu est en soi-même » dit la Chandogya Upanishad, « TAT TUAM ASI » « CELA TU L’ES TOI-MEME », ou « THOU ART THAT » « CE QUE TU ES ». Le « Divin » habite en chacun de nous à travers son représentant microcosmique, le soi individuel appelé Jiva. Dans la Bhagavad Gita, le seigneur Krishna décrit le Jiva comme «une parcelle du Soi suprême» et « la joie du yoga vient au Yogi qui est un avec Brahman ». En 150 après J-C, le yogi Patanjali expliqua les huit moyens qui conduisent les pratiques du yoga de l’ignorance à l’illumination (ou l’éveil) – les huit étapes sont comme un escalier – Elles sont la maîtrise de soi, les refrènements (yama), les observances religieuses (niyama), la pratique des postures (asana), les exercices respiratoires (pranayama), le contrôle des sens (pratyahara), la concentration (dharana), la contemplation profonde (dhyana), l’illumination (samadhi). Il est intéressant de noter, ici, que les postures et les exercices de respiration, souvent considérés comme l’ensemble du yoga en Occident, sont les étapes 3 et 4 vers l’union avec Brahman! Le yoga n’est pas seulement un système élaboré d’exercices physiques, il s’agit d’une discipline spirituelle, visant à conduire l’âme au samadhi, union totale avec l’être divin. Le Samadhi est l’état dans lequel la nature et le divin ne font qu’un, l’homme et Dieu deviennent un, sans aucune différence (Brad Scott, L’exercice ou la pratique religieuse? Yoga: Ce que le maître ne vous a jamais enseigné dans ce cours de Hatha yoga, Watchman Expositor vol. 18, no 2, 2001).
Ce point de vue est radicalement contraire à la religion chrétienne qui fait une distinction claire entre le Créateur et la créature, Dieu et l’homme. Dans le christianisme, Dieu est « l’Autre » et jamais soi-même. Il est triste que certains promoteurs de yoga, de Reiki et d’autres disciplines et de méditations, aient interprété inexactement, en les isolant, certains passages de la Bible, pour appuyer leurs arguments tels que « vous êtes le temple de Dieu», «l’eau vive jaillit de toi», «vous serez en moi et je serai en vous « , » ce n’est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi « , etc, sans comprendre le contexte et le sens de ces paroles dans la Bible. Il y a même des gens qui dépeignent Jésus comme un yogi, et nous pouvons voir de nos jours de telles images dans des chapelles de couvents et presbytères, Jésus présenté en yogi dans des postures de méditation !
Appeler Jésus « un yogi » c’est renier Sa divinité intrinsèque, Sa Sainteté et Sa perfection et suggérer qu’Il avait une nature déchue soumise à l’ignorance et à l’illusion (Maya), et qu’il a eu besoin d’être libéré de la condition humaine par la pratique et la discipline du yoga. Le yoga est incompatible avec la spiritualité chrétienne parce qu’il est panthéiste (Dieu est tout et tout est Dieu), et soutient qu’il n’y a qu’une seule Réalité et que tout le reste est illusoire ou Maya. S’il n’y a qu’une seule réalité absolue et que tout le reste est illusoire, il ne peut y avoir de relation ni d’amour. Le Centre de la Foi chrétienne est la Foi dans la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint Esprit, trois personnes en un seul Dieu, le modèle parfait de la relation d’Amour. Le Christianisme c’est l’ensemble des relations, relation avec Dieu et relation entre les hommes. «Tu aimeras ton Dieu de tout ton Cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit: voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable: tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22,37-39).
Dans l’Hindouisme, le bien et le mal, comme la douleur et le plaisir sont illusoires (Maya), et donc irréels. Vivekananda, l’icône la plus respectée de l’Hindouisme moderne, a déclaré: « le bien et le mal sont une seule et même chose » (« Les yogas », et autres ouvrages publiés, Ramakrishna Vivekananda Centre NY 1953). Dans le christianisme, le problème du péché comme offense à la Sainteté de Dieu est inséparable de notre foi, parce que le péché est la raison pour laquelle nous avons besoin d’un Sauveur. L’Incarnation, la Vie, la Passion, la Mort et la Résurrection de Jésus sont pour nous les moyens du salut, afin de nous libérer du péché et de ses conséquences. Nous ne pouvons pas ignorer cette différence fondamentale dans le but d’absorber le yoga et d’autres techniques orientales de méditation dans la spiritualité chrétienne. La pratique du yoga est païenne au mieux, et au pire occulte. C’est la religion de l’antéchrist, et pour la première fois dans l’histoire, elle est pratiquée de façon fervente dans le monde occidental et l’Amérique. Il est ridicule que même les maîtres yogi portant une croix ou un symbole chrétien trompent les gens en disant que le Yoga n’a rien à voir avec l’Hindouisme et disent qu’il s’agit seulement d’accepter d’autres cultures. Certains ont masqué le yoga avec des gestes Chrétiens et l’appelle le « Yoga Chrétien ». Ici la question n’est pas celle d’accepter la culture d’un autre peuple, mais celle d’accepter une autre religion qui n’a rien à voir avec notre religion et nos concepts religieux.
Il est dommage que le yoga se soit propagé si frénétiquement depuis les maternelles jusqu’à tout type d’institutions en médecine, psychologie, etc se considérant comme une science alors qu’il ne l’est absolument pas et il est vendu sous le label « Thérapie de relaxation », « auto-hypnose », « la visualisation créative », « centering », etc. Le Hatha yoga, largement répandu en Europe et en Amérique comme méthode de relaxation et d’exercices non fatigants, gymnastique douce, est l’un des six systèmes reconnus de l’Hindouisme orthodoxe, et de par ses origines religieuses et mystiques, c’est l’une des formes les plus dangereuses du yoga (Dave Hunt, La séduction de la chrétienté, p.110) Rappelez-vous les paroles de saint Paul: « Et rien d’étonnant: car Satan lui-même se déguise bien en Ange de lumière » (2Co 11,14). Il est vrai que beaucoup de personnes sont guéries par le yoga et d’autres méthodes orientales de méditation et de prières. Ici, les chrétiens doivent se demander s’ils ont besoin de guérison, d’avantages matériels, ou bien de leur Dieu Jésus-Christ en Qui ils croient, Qui est la source de toute guérison et de bonne santé.
Le désir de devenir Dieu est le premier et le second péché dans l’histoire de la création, rapporté chronologiquement dans la Bible, « Toi qui avais dit dans ton Cœur: j’escaladerai les cieux, au-dessus des étoiles de Dieu j’élèverai mon trône, je siègerai sur la montagne de l’Assemblée, aux confins du septentrion. Je monterai au sommet des nuages, je m’égalerai au Très-Haut » (Is 14,13-14). Le serpent répliqua à la femme: « Pas du tout ! vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des Dieux, qui connaissent le bien et le mal » (Gn 3,4-5). La philosophie et la pratique du yoga sont basées sur la croyance que l’homme et Dieu ne font qu’un. Elle enseigne à se concentrer sur soi-même plutôt que sur Dieu Seul et Unique. Le yoga encourage ses participants à rechercher les réponses aux problèmes de la vie au sein de leur propre esprit et conscience au lieu de trouver les solutions dans la Parole de Dieu par l’intermédiaire de l’Esprit Saint comme c’est le cas dans le Christianisme. Il laisse la porte ouverte à la supercherie de l’ennemi de Dieu, qui cherche des victimes pour les éloigner de Dieu et de l’Eglise.
Ces huit dernières années, j’ai prêché la Parole de Dieu, principalement dans les pays d’Europe, qui jadis était le berceau du Christianisme, produisant des évangélisateurs et des missionnaires, des martyrs et des saints. Et Maintenant en parlant de l’Europe, peut-on encore parler d’Europe Chrétienne? N’est-il pas vrai que l’Europe a effacé de sa vie tous les concepts et valeurs du Christianisme? Pourquoi l’Europe a-t-elle honte de dire qu’elle a des racines Chrétiennes? Où sont les valeurs morales et l’éthique pratiquées par les Européens depuis des siècles et qui ont été portées à d’autres pays et cultures par la proclamation courageuse de l’Evangile du Christ? Nous connaissons l’arbre à ses fruits ! Je crois que ces doutes et confusions, l’apostasie et l’infidélité, la froideur et l’indifférence religieuses sont arrivés en Europe à partir du moment où les mysticismes et méditations de l’Orient, l’ésotérisme et le Nouvel Age ont été introduits en Occident. Dans mes retraites charismatiques, la majorité des participants viennent avec des problèmes d’ordre moral, spirituel, mental et physique afin d’en être libérés et guéris et de commencer une nouvelle vie par la puissance de l’Esprit Saint. En toute franchise, je peux dire que 80 à 90% des participants sont passés par le yoga, le reiki, ont cru en la réincarnation, …etc qui sont des pratiques religieuses orientales, et là ils ont perdu la foi en Jésus-Christ et en l’Eglise. En Croatie, en Bosnie, en Allemagne, en Autriche et en Italie, j’ai eu des cas de personnes qui étaient sous l’emprise des puissances des ténèbres et qui criaient « Je suis Reiki », « Je suis Mr. Yoga », s’identifiant à ces concepts en tant que personnes alors que j’étais en train d’effectuer les prières de guérison pour eux. Plus tard, j’ai dû prier sur eux par la prière de délivrance afin de les libérer des puissances du mal.
Il y a des gens qui disent: « il n’y a aucun mal à pratiquer ces exercices, il suffit de ne pas croire dans la philosophie qu’il y a derrière ». Toutefois les promoteurs du yoga, du reiki, etc., affirment très clairement que la philosophie et la pratique sont inséparables. C’est pourquoi un Chrétien ne peut, en aucun cas, accepter la philosophie et la pratique du yoga parce que le Christianisme et le yoga ont des points de vue qui s’excluent mutuellement. Le christianisme voit le péché comme principal problème de l’homme, et le considère comme un manquement à se conformer à la fois, au caractère et aux normes d’un Dieu moralement parfait. L’homme est aliéné de Dieu et il a besoin de réconciliation. La solution est Jésus-Christ « l’agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde« . Grâce à la mort de Jésus sur la Croix, Dieu a réconcilié le monde avec lui-même. Maintenant il appelle l’homme à recevoir gratuitement tous les bénéfices de son salut par la foi en Christ seul. Contrairement au yoga, le Christianisme voit la rédemption comme un cadeau gratuit qui peut seulement être reçu et ne jamais être gagné ou atteint par ses propres efforts ou œuvres. Aujourd’hui ce qui est nécessaire en Europe ou ailleurs, c’est la prédication puissante du message du Christ à partir de la Bible, et interprété par l’Eglise, afin de dissiper les doutes et les confusions répandus de manière démesurée parmi les Chrétiens Occidentaux et de les amener au « Chemin, la Vérité et la Vie »: Jésus Christ. Seule la Vérité peut nous rendre libres.

Beth Eckert, convertie au Christ après le yoga: En pratiquant le yoga, les gens croient réellement qu’ils font quelque chose qui est bon pour eux. Mais quand vous faites du yoga, vous utilisez le pouvoir de l’esprit Kundalini qui est Shakti, qui est une fausse divinité, c’est à dire un démon, que vous invitez dans votre corps et qui se canalise dans votre corps, qui devient un portail pour les démons.