Paroles du pape aux Jeunes 2015-2005


 
 

prédications du pape


Pour une lecture rapide, aller aux passages clefs en caractères gras. Les citations du pape François et de Benoît XVI sont classées en ordre chronologique décroissant, de 2014 à 2005.

Pape François
12 07 2015, à Asuncion, Paraguay:
Comme il est bon que vous les jeunes, vous voyiez que bonheur et plaisir ne sont pas synonymes – une chose est le bonheur, une chose est le plaisir -, mais que le bonheur exige l’engagement et le dévouement. Vous êtes trop précieux pour parcourir le chemin de la vie comme des anesthésiés.
Je pense que la première chose à faire est d’éviter que cette force, cette lumière, s’éteigne dans vos cœurs et de contrecarrer la mentalité croissante qui considère qu’il est inutile et absurde d’aspirer à des choses qui valent la peine, d’aspirer à jouer pour quelque chose, à jouer pour quelqu’un. N’ayez pas peur de tout donner sur le terrain de ce « jeu ». (…) N’ayez pas peur de donner le meilleur de vous-mêmes.
Ne le faites pas seuls. Cherchez à échanger, profitez-en pour écouter la vie, les histoires, les contes de vos aînés, de vos grands-parents (il y a de la sagesse là). Passez beaucoup de temps à écouter tout ce qu’ils ont de bon à enseigner. Ils sont les gardiens de ce patrimoine spirituel de foi et de valeurs qui définissent un peuple et éclairent son chemin.
Trouvez aussi une consolation dans la force de la prière, en Jésus, dans sa présence quotidienne et constante. Il ne déçoit pas. Jésus, à travers la mémoire de votre peuple, est le secret pour que votre cœur se maintienne toujours en joie dans la recherche de fraternité, de justice, de paix et de dignité pour tous.
Si on n’est pas concret, c’est inutile! » Le pape a confié son « allergie » à l’écoute de « discours grandiloquents avec toutes ces paroles, quand on connaît la personne on se dit: quel menteur!… Les paroles seules ne servent pas (…): sacrifiez-vous, engagez-vous!
Que Dieu soit reconnu comme la garantie de notre dignité d’hommes. »
« La liberté est un cadeau que Dieu nous donne, mais il faut savoir le recevoir, il faut savoir tenir son cœur libre, parce que nous savons tous que dans le monde il y a tellement de liens qui attachent notre cœur. Et ils ne laissent pas notre cœur être libre. L’exploitation, le manque de moyens de subsistance, la dépendance de la drogue, la tristesse, toutes ces choses nous enlèvent notre liberté… Répétez avec moi : Seigneur Jésus, donne-moi un coeur libre qui ne soit pas esclave de tous les pièges du monde, qui ne soit pas esclave des commodités, des tromperies, qui ne soit pas esclave d’une bonne vie, qui ne soit pas esclave des vices, qui ne soit pas esclave d’une fausse liberté, qui serait de faire ce qui me plaît à chaque moment. »
Discours rédigé: L’un des secrets les plus grands du chrétien réside dans le fait d’être ami, d’être des amis de Jésus. Quand on aime quelqu’un, on est à ses côtés, on le soigne, on l’aide, on lui dit ce qu’on pense, oui, mais on ne l’abandonne jamais. Ainsi est Jésus avec nous, il ne nous abandonne jamais. Les amis se soutiennent, s’accompagnent, se protègent. Ainsi est le Seigneur avec nous. Il nous soutient.
Le bonheur, le vrai, celui qui remplit le cœur, n’est pas dans les habits stylés comme les pilchas que nous portons, dans les chaussures que nous nous mettons, dans l’étiquette d’une marque déterminée. Il sait que le vrai bonheur est d’être sensible, d’apprendre à pleurer avec ceux qui pleurent, d’être proche de ceux qui sont tristes, d’épauler, d’embrasser.
Jésus n’est pas un “vendeur d’illusions », sa proposition donne la plénitude. Mais par-dessus tout, c’est une proposition d’amitié, de vraie amitié, de cette amitié dont nous avons tous besoin. Amis, selon le style de Jésus. Cependant non pour rester entre nous, mais pour aller sur le ‘‘terrain’’ afin de gagner plus d’amis. Pour diffuser l’amitié de Jésus dans le monde, où que vous soyez, au travail, au bureau, à l’occasion de vos sorties, à travers whatsapp, facebook ou twitter.

21 06 2015, à Turin:
« Qu’est-ce que l’amour? Est-ce ce qu’on voit dans les séries télévisées? (…) L’amour (…) tout d’abord, est plus dans les œuvres que dans les mots, il est concret. L’amour se donne. Ensuite, l’amour communique, toujours. C’est-à-dire qu’il écoute et répond, il se fait dans le dialogue et dans la communion. L’amour n’est ni sourd ni muet, il communique… L’amour n’est pas un sentiment romantique du moment ou une histoire, mais un sentiment concret, qui s’exprime dans les faits. Il se transmet, c’est-à-dire qu’il est dans le dialogue, toujours. »
« Permettez-moi de vous parler avec sincérité. Je ne voudrais pas vous faire la morale mais je vais [quand même] prononcer un mot qui ne plaît pas, un mot impopulaire. Même le Pape, parfois, doit prendre des risques pour dire la vérité! (…) L’amour est très respectueux des personnes, il n’utilise pas les personnes: il est chaste. À vous, les jeunes, dans ce monde hédoniste, où seul comptent le plaisir, la vie facile et prendre du bon temps, je dis: soyez chastes! Soyez chastes! Nous sommes tous passés par des moments où nous avons eu du mal avec cette vertu. Mais c’est vraiment la voie à suivre pour un amour authentique, qui sait donner la vie, qui ne cherche pas à utiliser l’autre pour son propre plaisir, qui considère comme sacrée la vie de l’autre: je te respecte, je ne veux pas t’utiliser. Cela n’est pas facile. Nous savons tous combien il est difficile de surmonter cette conception « facile » de l’amour. (…) Je vous le demande: faites l’effort de vivre l’amour chastement ! »
« L’amour se sacrifie pour les autres. Regardez l’amour des parents, de tant de mères et de pères, qui le matin, arrivent au travail fatigué, parce qu’ils n’ont pas bien dormi à cause d’un enfant malade… L’amour, c’est cela ! Ce n’est pas « prendre » du bon temps (…) L’amour est service. C’est servir les autres. Quand Jésus a expliqué aux apôtres le lavement des pieds, Il leur a dit que nous sommes faits pour nous servir les uns les autres. Et si je dis que j’aime et que je ne sers pas l’autre, que je ne l’aime pas, que je ne me sacrifie pas pour lui, ce n’est pas de l’amour. »

Aujourd’hui nous vivons dans la culture du rebut. Car ce qui n’a pas d’utilité économique, on le rejette. On écarte les enfants, car on n’en fait plus, ou parce qu’on les tue avant qu’ils ne naissent; on écarte les personnes âgées, parce qu’ils ne servent pas et on les laisse mourir là, une sorte d’euthanasie cachée, et on ne les aide pas à vivre; et à présent on écarte les jeunes.

Si tu te fies seulement aux hommes [en attendant un salut, par exemple des responsables politiques], tu as perdu!

Si souvent, les publicités veulent nous convaincre que ceci est beau, que cela est bon, et elles nous font croire que ce sont des “diamants”; mais, regardez, ils nous vendent du verre! Et nous devons aller contre cela, aller contre ceci, ne pas être naïfs. Ne pas acheter des saletés qu’on fait passer pour des diamants.

Allez à contre-courant, allez à contre-courant. Pour vous jeunes qui vivez cette situation économique et culturelle hédoniste, consumériste avec des valeurs de “bulle de savon”, avec ces valeurs on n’avance pas. Faites des chose constructives, même petites, mais qui nous rassemblent, qui nous unissent entre nous avec nos idéaux : c’est le meilleur antidote contre ce découragement de la vie, contre cette culture qui t’offre seulement le plaisir, « bien réussir, avoir de l’argent et ne pas penser à d’autres choses ».

[Dans le passé, il y a eu d’autres périodes] mauvaises pour la croissance de la jeunesse, avec la franc-maçonnerie en plein essor, l’Église ne pouvait rien faire, il y avait les anticléricaux et les satanistes… C’était un des moment les plus mauvais et un des lieux les plus mauvais de l’histoire… Mais… voyez combien de saints et de saintes sont nés en ce temps-là ! Pourquoi ? Parce qu’ils se sont rendu compte qu’ils devaient aller à contre-courant de cette culture, de cette façon de vivre.

7 06 2015, aux jeunes, à Sarjevo:
Depuis vingt ans, je ne regarde plus la télévision. Une nuit, j’ai senti que cela ne me faisait pas de bien, cela m’aliénait, me sortait… et j’ai décidé de ne pas la regarder. Quand je voulais regarder un beau film, j’allais au salon de l’évêché et je le regardais là-bas ; mais seulement ce film… La télévision, en revanche, m’aliénait et me sortait de moi, cela ne m’aidait pas… Évidemment, je suis de l’âge de pierre, je suis antique !… Je comprends que les temps ont changé : nous vivons à l’époque de l’image. Et c’est très important. Et à l’époque de l’image, il faut faire ce qu’on faisait au temps des livres: choisir les choses qui me font du bien, qui font du bien aux valeurs, qui construisent la société, qui nous poussent en avant, pas celles qui nous tirent vers le bas. Et puis faire des programmes qui nous aident afin que les valeurs, les vraies valeurs, deviennent plus fortes et nous préparent pour la vie… Deuxièmement : savoir choisir les programmes, et cela, c’est notre responsabilité. Si je vois qu’un programme ne me fait pas de bien, démolit mes valeurs, me fait devenir vulgaire, même dans les saletés, je dois changer de chaîne.
Il y a un troisième point : le point de la mauvaise imagination, de cette imagination qui tue l’âme. Si toi, qui es jeune, tu vis attaché à ton ordinateur et tu deviens esclave de ton ordinateur, tu perds ta liberté ! Et si, sur ton ordinateur, tu vas chercher des programmes sales, tu perds ta dignité !

Regarder la télévision, utiliser son ordinateur, mais pour les choses belles, les choses grandes, les choses qui nous font grandir. Cela, c’est bon !

17 02 2015, Message pour la JMJ 2015:
1. Le projet divin de bonheur pour toi.
Chers jeunes, la recherche du bonheur est commune à toutes les personnes, de tous les temps, et de tous les âges. Dieu a déposé dans le cœur de chaque homme et de chaque femme un désir irrépressible de bonheur, de plénitude. Ne sentez-vous pas que vos cœurs sont inquiets et en recherche continuelle d’un bien qui puisse étancher leur soif d’infini ?
Les premiers chapitres du livre de la Genèse nous présentent la magnifique béatitude à laquelle nous sommes appelés, et qui consiste en la communion parfaite avec Dieu, avec les autres, avec la nature, avec nous-mêmes. Le libre accès à Dieu, à son intimité et à sa vision était présent dans le projet de Dieu pour l’humanité dès ses origines, et faisait en sorte que la lumière divine imprégnait toutes les relations humaines de vérité et de transparence. Dans cet état de pureté originelle, les « masques » n’existaient pas, ni les faux-fuyants, ni les raisons de se cacher les uns aux autres. Tout était limpide et clair.
Quand l’homme et la femme cèdent à la tentation et brisent la relation de communion confiante avec Dieu, le péché entre dans l’histoire humaine (cf. Gn 3). Les conséquences se font tout de suite connaître, y compris dans leurs relations avec soi-même, l’un avec l’autre, avec la nature. Et elles sont dramatiques ! La pureté des origines est comme polluée. À partir de ce moment l’accès direct à la présence de Dieu n’est plus possible. Il s’en suit la tendance à se cacher, l’homme et la femme doivent couvrir leur nudité. Privés de la lumière provenant de la vision du Seigneur, ils regardent la réalité qui les entoure de manière déformée, myope. La « boussole » intérieure qui les guidait dans la recherche du bonheur perd son point de référence et les appels du pouvoir, de la possession et de l’appétit du plaisir à n’importe quel prix, les entraînent dans le gouffre de la tristesse et de l’angoisse.
Nous trouvons dans les psaumes le cri que l’humanité adresse à Dieu du fond de l’âme : « Qui nous fera voir le bonheur ? Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage » (Ps 4, 7). Le Père, dans sa bonté infinie, répond à cette supplique en envoyant son Fils. En Jésus, Dieu prend un visage humain. Par son incarnation, sa vie, sa mort et sa résurrection, il nous rachète du péché et nous ouvre des horizons nouveaux, jusqu’alors impensables.
Et ainsi, dans le Christ, chers jeunes, se trouve le plein accomplissement de vos rêves de bonté et de bonheur. Lui seul peut satisfaire vos attentes, tant de fois déçues par les fausses promesses du monde. Comme le disait saint Jean-Paul II : « C’est lui, la beauté qui vous attire tellement ; c’est lui qui vous provoque par la soif de la radicalité qui vous empêche de vous habituer aux compromis ; c’est lui qui vous pousse à faire tomber les masques qui faussent la vie ; c’est lui qui lit dans vos cœurs les décisions les plus profondes que d’autres voudraient étouffer. C’est Jésus qui suscite en vous le désir de faire de votre vie quelque chose de grand » (Veillée de prière à Tor Vergata, 19 août 2000 : Documentation catholique 97, 2000, 778).
2. « Heureux les cœurs purs… » (Mt 5,8a)
Cherchons à approfondir comment cette Béatitude passe par la pureté du cœur. Avant tout nous devons comprendre le sens biblique du mot cœur. Dans la culture juive, le cœur est le centre des sentiments, des pensées, et des intentions de la personne humaine. Si la Bible nous enseigne que Dieu ne regarde pas les apparences, mais le cœur (cf. 1S 16,7), on peut dire aussi que c’est à partir de notre cœur que nous pouvons voir Dieu. Cela parce que le cœur résume l’être humain dans sa totalité et dans son unité de corps et d’âme, dans sa capacité d’aimer et d’être aimé.
En ce qui concerne la définition de « pur », le mot grec utilisé par l’Évangéliste Matthieu est katharos, et signifie fondamentalement propre, limpide, libre de substance contaminante. Dans l’Évangile nous voyons Jésus détruire une certaine conception de la pureté rituelle liée à l’extériorité, qui interdisait tout contact avec des choses et des personnes (comme les lépreux et les étrangers), considérées comme impures. Aux pharisiens qui, comme tant de juifs de cette époque, ne mangeaient pas sans avoir fait les ablutions et qui observaient de nombreuses traditions liées au lavage des objets, Jésus dit de manière catégorique : « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure » (Mc 7,15.21-22).
En quoi consiste donc le bonheur qui jaillit d’un cœur pur ? À partir de la liste des maux qui rendent l’homme impur, énumérés par Jésus, nous voyons que la question concerne surtout le champ de nos relations. Chacun de nous doit apprendre à discerner ce qui peut « polluer » son cœur, se former une conscience droite et sensible, capable de « discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » (Rm 12,2). Si une saine attention à la sauvegarde de la création est nécessaire, pour la pureté de l’air, de l’eau et de la nourriture, combien plus devons-nous garder la pureté de ce que nous avons de plus précieux : nos cœurs et nos relations. Cette « écologie humaine » nous aidera à respirer l’air pur qui vient des belles choses, de l’amour vrai, de la sainteté.
Un jour je vous ai posé la question : où est votre trésor ? Sur quel trésor repose votre cœur ? (cf. Entretien avec quelques jeunes de Belgique, 31 mars 2014). Oui, nos cœurs peuvent s’attacher aux vrais ou aux faux trésors, ils peuvent trouver un repos authentique ou s’endormir, devenant paresseux et engourdis. Le bien le plus précieux que nous pouvons avoir dans la vie est notre relation avec Dieu. En êtes-vous convaincus ? Êtes-vous conscients de la valeur inestimable que vous avez aux yeux de Dieu ? Savez-vous que vous êtes aimés et accueillis par lui, inconditionnellement, comme vous êtes ? Quand cette perception diminue, l’être humain devient une énigme incompréhensible, parce que savoir que l’on est aimé de Dieu inconditionnellement donne sens à notre vie. Vous rappelez-vous la conversation de Jésus avec le jeune homme riche (cf. Mc 10,17-22) ? L’évangéliste Marc note que le Seigneur fixa son regard sur lui et l’aima (cf. v.21), l’invitant ensuite à le suivre pour trouver le vrai trésor. Je vous souhaite, chers jeunes, que ce regard du Christ, plein d’amour, vous accompagne toute votre vie.
L’époque de la jeunesse est celle où s’épanouit la grande richesse affective présente dans vos cœurs, le désir profond d’un amour vrai, beau et grand. Que de force il y a dans cette capacité d’aimer et d’être aimé ! Ne permettez pas que cette valeur précieuse soit falsifiée, détruite ou défigurée. Cela arrive quand l’instrumentalisation du prochain à nos fins égoïstes apparaît dans nos relations, parfois comme pur objet de plaisir. Le cœur reste blessé et triste à la suite de ces expériences négatives. Je vous en prie : n’ayez pas peur d’un amour vrai, celui que nous enseigne Jésus et que saint Paul décrit ainsi : « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretint pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais » (1Co 13,4-8).
En vous invitant à redécouvrir la beauté de la vocation humaine à l’amour, je vous exhorte aussi à vous rebeller contre la tendance diffuse à banaliser l’amour, surtout quand on cherche à le réduire seulement à l’aspect sexuel, en le détachant ainsi de ses caractéristiques essentielles de beauté, de communion, de fidélité et de responsabilité. Chers jeunes, « dans la culture du provisoire, du relatif, beaucoup prônent que l’important c’est de ‘‘jouir’’ du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs, ‘‘pour toujours’’, car on ne sait pas ce que nous réserve demain. Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, je vous demande d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, elle croit que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. Moi, j’ai confiance en vous, jeunes, et je prie pour vous. Ayez le courage d’ ‘‘aller à contre-courant’’. Et ayez aussi le courage d’ être heureux.» (Rencontre avec les jeunes volontaires de la JMJ de Rio, 28 juillet 2013).
Vous les jeunes, soyez de bons explorateurs ! Si vous vous lancez à la découverte du riche enseignement de l’Église dans ce domaine, vous découvrirez que le christianisme ne consiste pas en une série d’interdits qui étouffent nos désirs de bonheur, mais en un projet de vie capable de fasciner nos cœurs !
3 « …parce qu’ils verront Dieu » (Mt 5,8b)
Dans le cœur de chaque homme et de chaque femme résonne continuellement l’invitation du Seigneur : « Cherchez ma face ! » (Ps 27,8). En même temps, nous devons toujours nous confronter à notre pauvre condition de pécheurs. C’est ce que nous lisons par exemple dans le Livre des Psaumes : « Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes » (Ps 24,3-4). Mais nous ne devons pas avoir peur ni nous décourager : dans la Bible et dans l’histoire de chacun de nous, nous voyons que c’est toujours Dieu qui fait le premier pas. C’est Lui qui nous purifie afin que nous puissions être admis en sa présence.
Le prophète Isaïe, quand il a reçu l’appel du Seigneur à parler en son nom, s’est effrayé et a dit : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures » (Is 6,5). Et pourtant, le Seigneur l’a purifié, en lui envoyant un ange qui a touché ses lèvres et lui a dit : « Ta faute est enlevée, ton péché est pardonné » (v.7). Dans le Nouveau Testament, quand sur le lac de Génésareth Jésus a appelé ses premiers disciples et a accompli le prodige de la pêche miraculeuse, Simon Pierre est tombé à ses pieds en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur » (Lc 5,8). La réponse ne s’est pas faite attendre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (v.10). Et quand l’un des disciples de Jésus lui a demandé : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit », le Maître a répondu : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,8-9).
Comment faire?
L’invitation du Seigneur à le rencontrer est donc adressée à chacun de vous, en quelque lieu ou situation où il se trouve. Il suffit de « prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui » (Exhort. Ap. Evangelii gaudium 3). Nous sommes tous pécheurs, ayant besoin d’être purifiés par le Seigneur. Mais il suffit de faire un petit pas vers Jésus pour découvrir qu’il nous attend toujours les bras ouverts, en particulier à travers le Sacrement de la Réconciliation, une occasion privilégiée de rencontre avec la miséricorde divine qui purifie et recrée nos cœurs.
Oui, chers jeunes, le Seigneur veut nous rencontrer, se laisser ‘‘voir’’ par nous. ‘‘Et comment ?’’ – pourriez-vous me demander. Sainte Thérèse d’Avila, née en Espagne il y déjà 500 ans, encore enfant disait à ses parents : « Je veux voir Dieu ». Puis, elle a découvert le chemin de la prière comme « un commerce d’amitié, où l’âme s’entretient seule à seule avec Celui dont elle sait qu’elle est aimée » (Le livre de la vie 8, 5). Pour cela, je vous pose la question : priez-vous ? Savez-vous que vous pouvez parler avec Jésus, avec le Père, avec l’Esprit Saint, comme on parle avec un ami ? Et pas n’importe quel ami, mais votre meilleur et plus fidèle ami ! Essayez de le faire, avec simplicité. Vous découvrirez ce qu’un paysan d’Ars disait au Saint Curé de son village : quand je suis en prière devant le Tabernacle, « Je l’avise et Il m’avise » (Catéchisme de l’Église Catholique 2715).
Encore une fois, je vous invite à rencontrer le Seigneur en lisant fréquemment la Sainte Écriture. Si vous n’en avez pas l’habitude, commencez par les Évangiles. Lisez chaque jour un passage. Laissez la Parole de Dieu parler à vos cœurs, illuminer vos pas (cf. Ps 119,105). Vous découvrirez qu’on peut aussi ‘‘voir’’ Dieu à travers le visage des frères, spécialement de ceux qui sont les plus oubliés : les pauvres, les affamés, les assoiffés, les étrangers, les malades, les prisonniers (cf. Mt 25,31-46). En avez-vous jamais fait l’expérience ? Chers jeunes, pour entrer dans la logique du Royaume de Dieu, il faut se reconnaître pauvre avec les pauvres. Un cœur pur est nécessairement aussi un cœur dépouillé, qui sait s’abaisser et partager sa propre vie avec ceux qui sont le plus dans le besoin.
La rencontre avec Dieu dans la prière, à travers la lecture de la Bible et à travers la vie fraternelle vous aidera à mieux connaître le Seigneur et vous-mêmes. Comme c’est arrivé aux disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24,13-35), la voix de Jésus rendra ardents vos cœurs et vos yeux s’ouvriront pour reconnaître sa présence dans votre histoire, en découvrant ainsi le projet d’amour qu’il a pour votre vie.
Certains d’entre vous sentent ou sentiront l’appel du Seigneur au mariage, à former une famille. Beaucoup aujourd’hui pensent que cette vocation est ‘‘démodée’’, mais ce n’est pas vrai ! Pour ce motif même, la communauté ecclésiale tout entière vit un moment spécial de réflexion sur la vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain. En outre, je vous invite à considérer l’appel à la vie consacrée ou au sacerdoce. Comme il beau de voir des jeunes qui embrassent la vocation de se donner pleinement au Christ et au service de son Église ! Interrogez-vous avec une âme pure et n’ayez pas peur de ce que Dieu vous demande ! À partir de votre ‘‘oui’’ à l’appel du Seigneur, vous deviendrez de nouvelles semences d’espérance dans l’Église et dans la société. Ne l’oubliez pas : la volonté de Dieu est notre bonheur !
4. En chemin vers les JMJ de Cracovie
« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5,8). Chers jeunes, comme vous le voyez, cette Béatitude touche de très près votre existence et elle est une garantie de votre bonheur. C’est pourquoi, je vous le répète encore une fois : ayez ce courage d’être heureux !
La Journée Mondiale de la Jeunesse de cette année conduit à la dernière étape du chemin de préparation vers le prochain grand rendez-vous mondial des jeunes à Cracovie, en 2016. Justement, il y a trente ans, saint Jean-Paul II a institué dans l’Église les JMJ. Ce pèlerinage de jeunes à travers les continents sous la conduite du Successeur de Pierre a été vraiment une initiative providentielle et prophétique. Remercions ensemble le Seigneur pour les fruits précieux qu’elle a apportés dans la vie de beaucoup de jeunes sur toute la planète ! Que de découvertes importantes, surtout celle du Christ Chemin, Vérité et Vie, et de l’Église comme une famille grande et accueillante ! Que de changements de vie, que de choix vocationnels sont issus de ces rassemblements ! Que le saint Pape, patron des JMJ, intercède pour notre pèlerinage vers sa Cracovie. Et que le regard maternel de la Bienheureuse Vierge Marie, pleine de grâce, toute belle et toute pure, nos accompagne sur ce chemin.

22 09 2014, tweet: Chers jeunes, écoutez en vous-mêmes : le Christ frappe à la porte de votre cœur.
21 09 2014, Albanie: Dites non à la fausse liberté individualiste, non aux dépendances et à la violence; dites oui à la beauté inséparable du bien et du vrai ; oui à la vie dépensée avec grandeur d’âme et fidélité dans les petites choses.
La foi qui opère dans la charité déplace les montagnes de l’indifférence, de l’incrédulité et de l’apathie, et ouvre les cœurs et les mains pour accomplir le bien et pour le répandre. À travers des gestes humbles et simples du service aux petits passe la Bonne Nouvelle que Jésus est ressuscité et vit au milieu de nous… Le bien paie infiniment plus que l’argent, qui au contraire déçoit, parce que nous avons été créés pour accueillir l’amour de Dieu et le donner à notre tour, et non pour mesurer chaque chose sur la base de l’argent ou du pouvoir. C’est le danger qui nous tuerait tous… Le secret d’une existence réussie est au contraire d’aimer et de se donner par amour. Alors, on trouve la force de “se sacrifier avec joie” et l’engagement le plus prenant devient source d’une joie plus grande.
Alors, les choix définitifs de vie ne font plus peur, mais ils apparaissent dans leur vraie lumière, comme une manière de réaliser pleinement sa liberté propre.
17 09 2014, audience du mercredi:
Peut-être que parmi tous les jeunes, quelqu’un a envie de devenir missionnaire : qu’il le fasse ! Qu’il ou elle soit courageux/courageuse ! Il est beau de porter l’Évangile de Jésus…
06 02 2014, message pour les JMJ 2014: Bien chers jeunes… Si [comme les saints] vous aussi savez dire “oui” à Jésus, votre vie de jeune se remplira de sens, et ainsi, elle sera féconde
Qu’il est triste de voir une jeunesse “repue”, mais molle! Saint Jean écrivait aux jeunes en leur disant: « vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous et vous avez vaincu le Mauvais » (1Jn 2,14). Les jeunes qui choisissent le Christ sont forts, ils se nourrissent de sa Parole et ils ne “se goinfrent” pas d’autres choses! Ayez le courage d’aller à contre-courant. Ayez le courage du vrai bonheur! Dites non à la culture du provisoire, de la superficialité et du rejet
Saint François d’Assise a très bien compris le secret de la Béatitude des pauvres de cœur… Il a vécu l’imitation du Christ pauvre et l’amour pour les pauvres de façon indissociable, comme les deux faces d’une même médaille…
Chers jeunes, ayez confiance en Dieu! Il nous connaît, il nous aime et ne nous oublie jamais. De même qu’il prend soin du lys des champs (cf. Mt 6,28), il ne nous laissera manquer de rien! Pour vaincre la crise économique, il faut aussi être prêt à changer de style de vie, et à éviter les nombreux gaspillages. De même qu’il est nécessaire d’avoir le courage du bonheur, il faut avoir aussi le courage de la sobriété…
L’évangélisation de notre temps sera possible seulement à travers la contagion de la joie
Les saints peuvent vraiment nous aider à comprendre le sens profond des Béatitudes.

27 01 2014, tweet: Chers jeunes, ne vous contentez pas d’une vie médiocre. Laissez-vous séduire par ce qui est vrai et beau, par Dieu !

14 10 2013, tweet: Chers jeunes, n’ayez pas peur de faire des pas définitifs dans la vie. Ayez confiance, le Seigneur ne vous laisse pas seuls!

22 09 2013, Sardaigne:  Pas de lamentation, pas de découragement, pas de pessimisme, ne pas acheter de consolation de mort: rien! Mais avancer avec Jésus: lui n’échoue jamais, lui ne déçoit pas… 

29 07 2013, « Papacabana »:L’évangélisation, c’est d’abord « une vie de service »: « Évangéliser, c’est témoigner en premier l’amour de Dieu, c’est dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus »
Chers jeunes, en retournant chez vous n’ayez pas peur d’être généreux avec le Christ, de témoigner de son Évangile… Jésus Christ compte sur vous! L’Église compte sur vous!
Nous faisons partie de l’Eglise, plus encore, nous devenons des bâtisseurs de l’Eglise et des protagonistes de l’histoire. Jeunes gens, jeunes filles, je vous en prie, ne faites pas la queue dans l’histoire, soyez des protagonistes! »
Nous ne pouvons pas rester enfermés dans notre paroisse, dans nos communautés, quand tant de personnes sont en attente de l’Evangile ».
« Jésus nous offre quelque chose de plus grand que la Coupe du monde de football. Jésus nous offre la possibilité d’une vie féconde, une vie heureuse, et aussi un avenir avec lui qui n’aura pas de fin, la vie éternelle. Voilà ce que Jésus nous offre ». Moyennant… un entraînement.
« Je parle avec Jésus ou j’ai peur du silence? Je laisse l’Esprit Saint parler dans mon coeur? Je demande à qu’est-ce que tu veux que je fasse de ma vie? Qu’est-ce que tu veux de ma vie? C’est cela s’entraîner! Demandez à Jésus, interrogez Jésus! »
« Et si vous commettez une erreur dans la vie, si vous glissez, si vous faites quelque chose de mal, n’ayez pas peur! [Dites:] Jésus, regarde ce que j’ai fait, qu’est-ce que je dois faire maintenant? Mais ne cessez pas de parler à Jésus, dans le bonheur comme dans le malheur. Quand vous faites une chose bonne et quand vous faites quelque chose de mal. N’ayez pas peur. Et ainsi vous vous entraînez dans le dialogue avec Jésus, dans ce « disciplinat » missionnaire. »
Avec la prière, les sacrements. Et l’amour fraternel. « Et aussi par les sacrements qui font grandir en nous sa présence. A travers l’amour fraternel, à travers la capacité d’écouter, de comprendre, de pardonner, d’accueillir, d’aider les autres, tous, sans exclure ni marginaliser. Voilà les entraînements pour suivre Jésus: la prière, les sacrements et l’aide des autres, le service des autres ».
« Répétons-le tous ensemble! Prière, sacrements et l’aide des autres« .
« Vous avez le courage de le répéter? Je veux aller et être un bâtisseur de l’Eglise du Christ ». « Je veux aller et être un bâtisseur de l’Eglise »
« Voyons maintenant, vous allez le penser? Ce que vous venez de dire ensemble? »
Ton coeur jeune veut construire un monde meilleur. Je suis les nouvelles du monde et je vois que tant de jeunes dans de nombreuses parties du monde, sont sortis dans les rues pour exprimer leur désir d’une civilisation plus juste et plus fraternelle. Les jeunes de la rue sont des jeunes qui veulent être protagonistes du changement: c’est à vous qu’appartient l’avenir. Par vous, l’avenir entre dans le monde. »
« Je vous demande d’être aussi les protagonistes de ce changement. Surmontez l’apathie pour offrir une réponse chrétienne aux inquiétudes sociales et politiques qui se manifestent dans différentes parties du monde; je vous demande d’être des constructeurs du futur, de vous mettre au travail pour un monde meilleur. Chers jeunes, je vous en prie, ne restez pas au balcon de la vie: mettez-vous [dans la vie]. Jésus n’est pas resté au balcon, il s’est mis [dans la vie]. Ne restez pas au balcon, mettez-vous dans la vie comme Jésus l’a fait! »
Par où commencer? Mère Teresa dit: « par vous et par moi ». Passage à un exercice pratique: « Que chacun de vous, en silence, une nouvelle fois se demande: si je dois commencer par moi: par où je commence ? »
Chers amis, ne l’oubliez pas: vous êtes le camp de la foi, vous êtes les athlètes du Christ! Vous êtes les constructeurs d’une Église plus belle et d’un monde meilleur. »
                        Chers jeunes! « Allez, et de toutes les nations faites des disciples ». Par ces mots, Jésus s’adresse à chacun de vous en disant: « cela a été beau de participer aux JMJ, de vivre la foi avec des jeunes provenant des quatre coins du monde, mais maintenant tu dois aller et transmettre cette expérience aux autres ». Jésus t’appelle à être disciple en mission! Aujourd’hui, à la lumière de la Parole de Dieu que nous avons entendue, que nous dit le Seigneur ? Trois paroles: Allez, sans peur, pour servir.
1. Allez! Ces jours-ci, à Rio, vous avez pu faire la belle expérience de rencontrer Jésus, et de le rencontrer ensemble; vous avez senti la joie de la foi. Mais l’expérience de cette rencontre ne peut rester renfermée dans votre vie ou dans le petit groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre communauté. Ce serait comme priver d’oxygène une flamme qui brûle. La foi est une flamme qui est d’autant plus vivante qu’elle se partage, se transmet, afin que tous puissent connaître, aimer et professer Jésus Christ qui est le Seigneur de la vie et de l’histoire (Cf. Rm 10, 9).
Cependant attention! Jésus n’a pas dit: si vous voulez, si vous avez le temps, mais: « Allez, et de toutes les nations faites des disciples« . Partager l’expérience de la foi, témoigner la foi, annoncer l’Évangile est le mandat que le Seigneur confie à toute l’Église, et aussi à toi. Mais c’est un commandement, qui ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour, du fait que Jésus en premier est venu parmi nous et nous a donné, non pas quelque chose de lui, mais lui-même tout entier; il a donné sa vie pour nous sauver et nous montrer l’amour et la miséricorde de Dieu. Jésus ne nous traite pas en esclaves, mais en hommes libres, en amis, en frères; et non seulement il nous envoie, mais il nous accompagne, il est toujours à nos côtés dans cette mission d’amour.
Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites: il nous envoie à tous. L’Évangile est pour tous et non pour quelques-uns. Il n’est pas seulement pour ceux qui semblent plus proches, plus réceptifs, plus accueillants. Il est pour tous. N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent. Le Seigneur est à la recherche de tous, il veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour… Le monde a besoin du Christ! Saint Paul dit: « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile!» (1Co 9,16). Ce continent a reçu l’annonce de l’Évangile, qui a fait son chemin et a porté beaucoup de fruits. Maintenant cette annonce est confiée aussi à vous, pour qu’elle résonne avec une force renouvelée. L’Église a besoin de vous, de l’enthousiasme, de la créativité et de la joie qui vous caractérisent. Un grand apôtre du Brésil, le bienheureux José de Anchieta, est parti en mission quand il avait seulement 19 ans. Savez-vous quel est le meilleur instrument pour évangéliser les jeunes ? Un autre jeune. Voilà la route qu’il faut parcourir.
2. Sans peur. Quelqu’un pourrait penser: « je n’ai aucune préparation spéciale, comment puis-je aller et annoncer l’Évangile ? » Cher ami, ta peur n’est pas très différente de celle de Jérémie, un jeune comme vous l’êtes, quand il a été appelé par Dieu pour être prophète. Nous venons d’entendre ses paroles (Jr 1,7.8): « Oh! Seigneur mon Dieu! Vois donc: je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant ». Dieu dit, à vous aussi, ce qu’il a dit à Jérémie: « ne crains pas […] car je suis avec toi pour te délivrer« . Il est avec nous!
« N’aie pas peur!» Quand nous allons annoncer le Christ, c’est Lui-même qui nous précède et nous guide. En envoyant ses disciples en mission, il a promis: « Je suis avec vous tous les jours » (Mt 28,20). Et cela est vrai aussi pour nous! Jésus ne nous laisse pas seuls, il ne vous laisse jamais seuls! Il vous accompagne toujours.
De plus, Jésus n’a pas dit: « Va », mais « allez« : nous sommes envoyés ensemble. Chers jeunes, percevez la présence de l’Église tout entière et de la communion des Saints dans cette mission. Quand nous affrontons ensemble les défis, alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne pensions pas avoir. Jésus n’a pas appelé les Apôtres à vivre isolés, il les a appelés pour former un groupe, une communauté… Chers prêtres, qui concélébrez avec moi cette Eucharistie… continuez à accompagner ces jeunes avec générosité et avec joie, aidez-les à s’engager activement dans l’Église; qu’ils ne se sentent jamais seuls.
3. La dernière parole: pour servir. Au début du Psaume que nous avons proclamé il y a ces mots (Ps 95,1): « Chantez au Seigneur un chant nouveau ». Quel est ce chant nouveau ? Ce ne sont pas des paroles, ce n’est pas une mélodie; c’est le chant de votre vie, c’est le fait de laisser votre vie s’identifier à celle de Jésus, c’est avoir ses sentiments, ses pensées, ses actions. Et la vie de Jésus est une vie pour les autres. C’est une vie de service.
Nous venons d’entendre Saint Paul disant: « Je me suis fait le serviteur de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible » (1Co 9,19). Pour annoncer Jésus, Paul s’est fait « serviteur de tous ». Évangéliser, c’est témoigner en premier l’amour de Dieu, c’est dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus.
Trois paroles: Allez, sans peur, pour servir. En suivant ces trois paroles – allez, sans peur, pour servir – en suivant ces trois paroles, vous expérimenterez que celui qui évangélise est évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi, reçoit la joie. Chers jeunes, en retournant chez vous n’ayez pas peur d’être généreux avec le Christ, de témoigner de son Évangile… Quand Dieu envoie le prophète Jérémie, il lui donne pouvoir « pour arracher et abattre, pour démolir et détruire, pour bâtir et planter » (Jr 1,10). Il en est de même pour vous. Porter l’Évangile c’est porter la force de Dieu pour arracher et démolir le mal et la violence; pour détruire et abattre les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine; pour édifier un monde nouveau.
Chers jeunes, Jésus Christ compte sur vous! L’Église compte sur vous! Le Pape compte sur vous! Marie, la Mère de Jésus et notre Mère vous accompagne toujours de sa tendresse: « allez et de toutes les nations faites des disciples« . Amen.

28 07 2013, « Papacabana »: [Ne soyons pas] des chrétiens part-time, « empesés« , de façade, mais des chrétiens authentiques… [Ne vivons pas] dans l’illusion d’une liberté qui se laisse entraîner par les modes et les convenances du moment. Je sais que vous visez haut, vous voulez faire des choix définitifs qui donnent plein sens à la vie. Jésus est capable de vous offrir cela. Il est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). Ayons confiance en lui. Laissons-nous guider par lui!
Jésus nous demande de le suivre toute la vie, il nous demande d’être ses disciples, de « jouer dans son équipe ». Je pense que la majorité d’entre vous aime le sport. Et ici, au Brésil, comme en d’autres pays, le football est une passion nationale. Et bien, que fait un joueur quand il est appelé à faire partie d’une équipe ? Il doit s’entraîner, et s’entraîner beaucoup! Il en est ainsi dans notre vie de disciple du Seigneur. Saint Paul nous dit (1Co 9,25): « Tous les athlètes s’imposent une discipline sévère; ils le font pour gagner une couronne qui va se faner, et nous pour une couronne qui ne se fane pas« . Jésus nous offre quelque chose de meilleur que la Coupe du monde! Il nous offre la possibilité d’une vie féconde et heureuse, il nous offre aussi un avenir avec lui qui n’aura pas de fin, la vie éternelle. Mais il demande de nous entraîner pour « être en forme », pour affronter sans peur toutes les situations de la vie, en témoignant de notre foi. Comment ? Par le dialogue avec lui: la prière, qui est le colloque quotidien avec Dieu qui toujours nous écoute. Par les sacrements, qui font grandir en nous sa présence et nous configurent au Christ. Par l’amour fraternel, par l’écoute, la compréhension, le pardon, l’accueil, l’aide de l’autre, de toute personne, sans exclure, sans mettre en marge. Chers jeunes, soyez de vrais « athlètes du Christ ».
3. Le champ comme chantier. Quand notre cœur est une bonne terre qui accueille la Parole de Dieu, quand « on mouille sa chemise » en cherchant à vivre comme chrétiens, nous expérimen- tons quelque chose de grand: nous ne sommes jamais seuls, nous faisons partie d’une famille de frères qui parcourent le même chemin, nous faisons partie de l’Église; ou plutôt nous devenons les constructeurs de l’Eglise et les protagonistes de l’histoire. Saint Pierre nous dit que nous sommes pierres vivantes qui forment un édifice spirituel (Cf. 1P 2,5). Et en regardant cette estrade, on voit qu’elle a la forme d’une église construite avec des pierres, avec des briques. Dans l’Église de Jésus nous sommes, nous, les pierres vivantes, et Jésus nous demande de construire son Église; et non pas comme une petite chapelle qui ne peut contenir qu’un petit groupe de personnes. Il nous demande que son Église vivante soit grande au point de pouvoir accueillir l’humanité entière, qu’elle soit la maison de tous! Il dit à toi, à moi, à chacun: « allez, et de tous les peuples faites des disciples« . Ce soir, répondons-lui: Oui, moi aussi je veux être une pierre vivante; ensemble, nous voulons édifier l’Église de Jésus! Disons ensemble: je veux aller et être constructeur de l’Église du Christ!
Dans votre jeune cœur, il y a le désir de construire un monde meilleur. J’ai suivi avec attention les nouvelles relatives à tant de jeunes qui, en tant de parties du monde sont sortis sur les routes pour exprimer le désir d’une civilisation plus juste et fraternelle. Demeure cependant la question: par où commencer ? Quels critères pour la construction d’une société plus juste ? Quand on demandait à Mère Teresa de Calcutta qu’est-ce qui devait changer dans l’Église, elle répondait: toi et moi!
Chers amis, n’oubliez pas: vous êtes le champ de la foi! Vous êtes les athlètes du Christ! Vous êtes les constructeurs d’une Église plus belle et d’un monde meilleur. Levons les yeux vers Marie. Elle aide à suivre Jésus, elle nous donne l’exemple par son « oui » (Lc 1,38): « Voici la servante du Seigneur: que tout se passe pour moi selon ta parole« . Nous le disons nous aussi, ensemble avec Marie, à Dieu: Que tout se passe pour moi selon ta parole. Amen.

28 07 2013 aux volontaires: Dieu appelle à des choix définitifs; il a un projet sur chacun: le découvrir, répondre à sa propre vocation est une marche vers la réalisation heureuse de soi-même. Dieu nous appelle tous à la sainteté, à vivre sa vie, mais il a un chemin pour chacun. Certains sont appelés à se sanctifier en constituant une famille par le Sacrement du mariage. Il y a ceux qui disent qu’aujourd’hui le mariage est « démodé »; dans la culture du provisoire, du relatif, beaucoup prônent que l’important c’est de « jouir » du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs, « pour toujours », car on ne sait pas ce que nous réserve demain. Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, d’aller à contre-courant; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. Moi, j’ai confiance en vous, jeunes, et je prie pour vous. Ayez le courage d' »aller à contre-courant ». Ayez le courage d’être heureux.

27 07 2013 tweet: Nous ne pouvons pas rester enfermés dans notre paroisse, dans nos communautés, quand tant de personnes sont en attente de l’Evangile.

Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes: un chrétien ne peut jamais être triste! »; « Ne vous laissez pas voler l’espérance! « ; « Misez sur les grands idéaux, sur ce qui est grand! »; « N’ayez pas peur d’aller à contre-courant, même si ce n’est pas facile! »; « Gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création »! ».

25 07 2013 Copacabana: Le Christ Rédempteur de Rio nous ouvre ses bras et nous bénit. En regardant la mer, la plage et vous tous, il me revient à l’esprit le moment où Jésus a appelé les premiers disciples à le suivre sur la rive du lac de Tibériade. Aujourd’hui, Jésus demande à chacun de nous encore : veux-tu être mon disciple ? Veux-tu être mon ami ? Veux-tu être un témoin de mon Évangile ? Au cœur de l’Année de la Foi ces questions nous invitent à renouveler notre engagement de chrétiens. Vos familles et les communautés locales vous ont transmis le don immense de la foi, le Christ a grandi en vous. Aujourd’hui je suis venu pour vous confirmer dans cette foi, la foi au Christ vivant qui demeure en vous, mais je suis venu aussi pour être confirmé par l’enthousiasme de votre foi ! C’est moche un évêque triste. Mais je suis venu pour être confirmé par votre enthousiasme.
Chers jeunes amis,
Après avoir vu le Seigneur Jésus transfiguré, revêtu de gloire, Pierre s’est écrié : « Il est bon pour nous d’être ici ! » Est-ce que nous voulons, nous aussi, redire cette parole ? Je pense que oui, puisque pour nous tous, aujourd’hui, il est beau d’être ici réunis autour de Jésus ! C’est lui qui nous accueille et se rend présent au milieu de nous, ici. Dieu le Père a dit : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le » (Lc 9,35).Si d’une part, c’est Jésus qui nous accueille, de l’autre nous devons, nous aussi, l’accueillir, nous mettre à l’écoute de sa parole, parce que c’est en accueillant Jésus Christ, Parole incarnée, que le Saint Esprit nous transforme, illumine la route de l’avenir et fait grandir en nous les ailes de l’espérance pour marcher avec joie (Cf. Lumen fidei 7). 
Mais que pouvons-nous faire ? « Bota fé – Mets la foi ». La croix des JMJ a crié ces paroles tout au long de son pèlerinage à travers le Brésil. « Mets la foi » : qu’est-ce que cela signifie ? Quand se prépare un bon plat, si tu vois qu’il manque le sel, alors tu y «mets» du sel ; s’il manque l’huile, alors tu y « mets » de l’huile… « Mettre », c’est placer, verser. Il en est ainsi dans notre vie, chers jeunes ; si nous voulons qu’elle ait vraiment sens et plénitude, comme vous-mêmes le désirez et le méritez, je dis à chacun et à chacune d’entre vous : « mets la foi » et ta vie aura une saveur nouvelle, elle aura une boussole qui donne la direction ; « mets l’espérance » et chacune de tes journées sera illuminée, ton horizon ne sera plus sombre, mais lumineux ; « mets l’amour » et ton existence sera comme une maison construite sur le roc, ton chemin sera joyeux, parce que tu rencontreras beaucoup d’amis qui marchent avec toi. Mets la foi, mets l’espérance, mets l’amour !
Mais qui peut nous donner tout cela ? Dans l’Évangile nous avons entendu la réponse : le Christ. « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ! » Jésus est celui qui nous porte Dieu et qui nous porte à Dieu, avec lui toute notre vie se transforme, se renouvelle et nous pouvons regarder la réalité avec un regard nouveau, du point de vue de Jésus, avec ses yeux à lui (Cf. Lumen fidei 18). C’est pourquoi je vous dis aujourd’hui avec force : « mets le Christ » dans ta vie, et tu trouveras un ami en qui avoir toujours confiance ; « mets le Christ » et tu verras grandir les ailes de l’espérance pour parcourir avec joie la route de l’avenir ; « mets le Christ » et ta vie sera pleine de son amour, elle sera une vie féconde.
Aujourd’hui, je voudrais que tous nous nous demandions avec sincérité : en qui mettons-nous notre confiance ? En nous-mêmes, dans les choses, ou bien en Jésus ? Nous sommes tentés de nous mettre au centre, de croire que nous sommes seuls, nous, à construire notre vie, ou que celle-ci est rendu heureuse par la possession, par l’argent, par le pouvoir. Mais il n’en n’est pas ainsi ! Certes, l’avoir, l’argent, le pouvoir peuvent donner un moment d’ébriété, l’illusion d’être heureux ; mais, à la fin, ce sont eux qui nous possèdent et nous poussent à avoir toujours plus, à ne jamais être rassasiés.
« Mets le Christ » dans ta vie, mets en lui ta confiance et tu ne seras jamais déçu ! Voyez chers amis, la foi accomplit dans notre vie une révolution que nous pourrions appeler copernicienne, parce qu’elle nous enlève du centre et le rend à Dieu.
La foi nous immerge dans son amour qui nous donne sécurité, force, espérance. En apparence rien ne change, mais au plus profond de nous-mêmes tout change. Dans notre cœur demeurent la paix, la douceur, la tendresse, le courage, la sérénité et la joie, qui sont les fruits du Saint-Esprit (cf. Ga 5,22), et notre existence se transforme, notre façon de penser et d’agir se renouvelle, elle devient la façon de penser et d’agir de Jésus, de Dieu. Dans l’Année de la foi, ces JMJ sont vraiment un don qui nous est offert pour nous approcher davantage du Seigneur, pour être ses disciples et ses missionnaires, pour le laisser renouveler notre vie.
Cher jeune : « mets le Christ » dans ta vie. En ces jours, il t’attend dans sa Parole ; écoute-le avec attention et ton cœur sera réchauffé de sa présence. « Mets le Christ » : Il t’accueille dans le Sacrement du Pardon, pour guérir de sa miséricorde les blessures du péché. N’aie pas peur de demander pardon à Dieu. Il ne se fatigue jamais de nous pardonner, comme un père qui nous aime. Dieu est pure miséricorde ! « Mets le Christ » : Il t’attend dans la rencontre avec sa Chair dans l’Eucharistie, Sacrement de sa présence, de son sacrifice d’amour, et dans l’humanité de tant de jeunes qui t’enrichiront de leur amitié, qui t’encourageront de leur témoignage de foi, qui t’apprendront le langage de la charité, de la bonté, du service. Toi aussi, cher jeune, tu peux être un témoin joyeux de son amour, un témoin courageux de son Évangile pour porter en notre monde un peu de lumière. « Il est bon pour nous d’être ici », de mettre le Christ dans notre vie, de mettre la foi, l’espérance, l’amour qu’il nous donne. 
Chers amis, dans cette célébration nous avons accueilli l’image de Notre Dame d’Aparecida. Avec Marie, nous voulons être des disciples et des missionnaires. Comme elle, nous voulons dire « oui » à Dieu. Demandons à son cœur de mère d’intercéder pour nous, pour que nos cœurs soient disponibles pour aimer Jésus et pour le faire aimer. Il nous attend et compte sur nous ! Amen.
Cathédrale de Rio:
Qu’est-ce que j’attends comme conséquence de la JMJ? J’espère de la pagaille! Va-t-il y avoir de la pagaille ici? Oui! Est-ce qu’ici à Rio il va y avoir de la pagaille? Oui! Mais je veux de la pagaille dans les diocèses! Je veux que vous alliez à l’extérieur! Je veux que l’Eglise sorte dans les rues! Je veux que nous nous gardions de tout ce qui est mondanité, installation, confort, cléricalisme, fermeture sur nous-mêmes. Les paroisses, les écoles, les institutions, sont appelés à sortir! S’ils ne sortent pas, ils deviennent une ONG et l’Eglise ne peut pas être une ONG.
Que les évêques et les curés me pardonnent, si ensuite quelqu’un met la pagaille, mais c’est un conseil… merci pour ce que vous pouvez faire. Regardez, je pense qu’en ce moment, cette civilisation mondiale est allée trop loin, est allée trop loin! Parce que le culte fait au dieu de l’argent est tel! Nous assistons à une philosophie et une pratique de l’exclusion des deux pôles de la vie qui sont les promesses du peuple. Et justement, parce qu’on pourrait penser qu’il pourrait y avoir une sorte d’euthanasie cachée. C’est-à-dire : on ne s’occupe pas des personnes âgées! Mais il y a aussi cette euthanasie culturelle: ne les laissez pas parler, ne les laissez pas agir! Et l’exclusion des jeunes: le pourcentage de jeunes qui sont sans travail, sans emploi, est très élevé! C’est une génération qui n’a pas l’expérience de la dignité gagnée par le travail. Autrement dit, cette civilisation nous a conduits à exclure les deux pointes qui sont notre avenir!
Par conséquent, les jeunes doivent sortir, ils doivent se mettre en valeur. Les jeunes doivent sortir et se battre pour les valeurs, se battre pour les valeurs! Et les vieux doivent ouvrir la bouche, les anciens doivent ouvrir la bouche et nous enseigner, nous transmettre la sagesse des peuples! Dans le peuple argentin, je le demande du fond du cœur aux anciens: ne manquez pas d’être la réserve culturelle de notre peuple qui transmette la justice, qui transmette l’histoire, qui transmette les valeurs, qui transmette la mémoire du Peuple. Et vous, s’il vous plaît, ne vous mettez pas contre les vieux! Laissez-les parler, écoutez-les, et avancez! Mais sachez, sachez qu’en ce moment, vous, les jeunes et les anciens, êtes voués au même sort: l’exclusion! Ne vous laissez pas exclure! Est-ce clair? Je pense que vous devez travailler à cela.
Et la foi en Jésus-Christ n’est pas une plaisanterie, c’est quelque chose de très sérieux, c’est un scandale. Dieu était venu se faire l’un de nous: c’est un scandale! Et qu’il soit mort sur la croix:  c’est un scandale, le scandale de la croix. La Croix continue d’être un scandale, mais c’est le seul chemin sûr, celui de la Croix, de Jésus, dans l’incarnation de Jésus!
S’il vous plaît, ne diluez pas la foi en Jésus-Christ! Il y a du jus d’orange dilué, du jus de pomme dilué, du jus de banane dilué, mais s’il vous plaît ne prenez pas du jus de foi dilué! La foi est entière, elle ne se dilue pas! C’est la foi en Jésus. C’est la foi dans le Fils de Dieu fait homme, qui m’a aimé et qui est mort pour moi.
Donc, mettez une belle pagaille! Prenez soin des extrémités du Peuple que sont les anciens et les jeunes! Ne vous laissez pas exclure, et n’excluez pas les anciens, et ensuite ne diluez pas la foi en Jésus-Christ.
Les Béatitudes! Que devons-nous faire, mon père? Regarde, lis les Béatitudes qui vont bien t’aller, et si tu veux savoir ce que tu dois faire concrètement, lis Matthieu 25, qui est le protocole selon lequel nous serons jugés. Avec ces deux choses vous avez votre programme d’action: les Béatitudes et Mt 25, pas besoin de lire quoi que ce soit d’autre. Je vous le demande de tout mon cœur!
Eh bien, je vous remercie de votre proximité, je suis désolé que vous soyez enfermés en cage, mais je veux vous dire une chose. Je sens par moments combien c’est moche d’être mis en cage! Je vous l’avoue de tout coeur! Mais bon … je les comprends! … J’aurais aimé être plus proche de vous, mais comprends que pour des raisons d’ordre, ce n’est pas possible.
Merci de votre proximité, merci de prier pour moi, je vous le demande de tout coeur, j’en ai besoin ! J’ai besoin de votre prière, j’en ai très besoin! Merci pour cela!
Eh bien, je vais vous donner la bénédiction, puis nous allons bénir la statue de la Vierge qui ira dans toute la République et la Croix de saint François, qui vont faire un parcours missionnaire.
Mais n’oubliez pas, mettez la pagaille! Prenez soin des deux extrémités de la vie, les deux extrémités de l’histoire des Peuples, qui sont les anciens et les jeunes! Et ne se diluez pas la foi!
Et maintenant nous allons prier pour bénir l’image de la Vierge et puis vous donner la bénédiction.
Nous nous levons pour la bénédiction, mais je veux d’abord remercier Mgr Arancedo pour ce qu’il a dit, et qu’en pur mal élevé je n’ai pas remercié. Alors, merci pour tes paroles.
« Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
« Je vous salue Marie…
« Seigneur, toi qui a laissé au milieu de nous ta mère pour qu’elle nous accompagne.
« Qu’elle prenne soin de nous, nous protège sur notre chemin, dans notre cœur, dans notre foi.
« Qu’elle fasse de nous des disciples, tout comme elle l’a été, et des missionnaires comme elle l’a aussi été.
« Qu’elle nous enseigne à sortir dans la rue, à sortir de nous-mêmes.
« Nous bénissons, Seigneur, cette image qui va parcourir pays.
« Qu’avec sa douceur, avec sa paix, elle nous montre le chemin.
« Seigneur, tu es un scandale, le scandale de la Croix,
une croix qui est humilité, douceur, une Croix qui nous parle de la proximité de Dieu.
« Nous bénissons aussi cette image de la Croix qui va parcourir le pays. »
Merci beaucoup, et nous nous voyons ces jours-ci!
Que Dieu vous bénisse et priez pour moi, n’oubliez pas!

24 07 2013 ND d’Aparecida: Quand elle cherche le Christ, l’Église frappe toujours à la porte de la maison de sa Mère et demande : « Montre-nous Jésus ». C’est d’elle que nous apprenons à être de vrais disciples. C’est pourquoi l’Église va en mission en marchant toujours dans le sillon de Marie… Je viens moi aussi frapper à la porte de la maison de Marie – qui a aimé et éduqué Jésus – afin qu’elle nous aide tous, pasteurs du Peuple de Dieu, parents et éducateurs, à transmettre à nos jeunes les valeurs qui les rendront artisans d’une Nation et d’un monde plus justes, plus solidaires et plus fraternels. En ce sens, je voudrais rappeler trois attitudes : garder l’espérance, se laisser surprendre par Dieu, et vivre dans la joie.
1. Garder l’espérance. [Ap 12] présente une scène dramatique : une femme – figure de Marie et de l’Église – est persécutée par un Dragon – le diable – qui veut dévorer son enfant. Toutefois la scène ne porte pas à la mort, mais à la vie, car Dieu intervient et sauve l’enfant (cf. Ap 12,13a.15-16). Que de difficultés dans la vie de chacun de nous, dans l’existence des personnes, dans nos communautés, mais pour aussi énormes que ces difficultés puissent sembler, Dieu ne nous laisse jamais en être submergés. Face au découragement qui pourrait être dans la vie et qui pourrait gagner ceux qui œuvrent pour l’évangélisation ou qui font l’effort de vivre la foi en tant que père et mère de famille, je voudrais dire avec force : ayez toujours dans vos cœurs cette certitude : Dieu marche à vos côtés, il ne vous abandonne en aucun moment ! Ne perdez jamais l’espérance ! Ne l’éteignez jamais dans vos cœurs ! Le « dragon », le mal, est présent dans notre histoire, mais il n’est pas le plus fort. Dieu est le plus fort ! Dieu est notre espérance ! C’est vrai que de nos jours, tous, un peu, et nos jeunes aussi, se sentent séduits par beaucoup d’idoles qui substituent Dieu et semblent donner espérance : l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir. Une sensation de solitude et de vide gagne souvent le cœur de beaucoup et les pousse à la recherche de compensations, de ces idoles éphémères. Chers frères et sœurs, soyons des lumières d’espérance ! Ayons un regard positif sur la réalité. Encourageons la générosité qui caractérise les jeunes, accompagnons-les dans leur recherche à devenir les protagonistes de la construction d’un monde meilleur : ils sont un moteur puissant pour l’Église et pour la société. Ils n’ont pas besoin seulement de choses, ils ont besoin avant tout que leur soient proposées les valeurs immatérielles qui sont le cœur spirituel d’un peuple, la mémoire d’un peuple. Dans ce sanctuaire, inscrit dans la mémoire du Brésil, nous pouvons presque lire ces valeurs : spiritualité, générosité, solidarité, persévérance, fraternité, joie ; ces valeurs trouvent leurs plus profondes racines dans la foi chrétienne.
2. La deuxième attitude : se laisser surprendre par Dieu. L’homme ou la femme d’espérance – la grande espérance que la foi nous donne – sait que, même au milieu des difficultés, Dieu agit et nous surprend… Dieu surprend toujours. Dieu réserve toujours ce qu’il y a de meilleur pour nous. Mais il nous demande de nous laisser surprendre par son amour (Cf. Jn 2, Qana) et d’accueillir ses surprises. Ayons confiance en Dieu ! Si nous nous éloignons de lui, le vin de la joie, le vin de l’espérance finit. Si nous nous approchons de lui, si nous restons avec lui, nos froideurs, nos difficultés, nos péchés se transforment en vin nouveau d’amitié avec lui.
3. La troisième attitude : vivre dans la joie. Chers amis, si nous marchons dans l’espérance, nous laissant surprendre par le vin nouveau que Jésus nous offre, il y aura de la joie en nos cœurs et nous ne pourrons être que des témoins de cette joie. Le chrétien est joyeux, il n’est jamais triste. Dieu nous accompagne. Nous avons une Mère qui intercède toujours pour la vie de ses enfants, pour nous, comme la reine Esther dans la première lecture (cf. Est 5,3). Jésus nous a montré que le visage de Dieu est celui d’un Père qui nous aime. Le péché et la mort ont été vaincus. Le chrétien ne peut pas être pessimiste ! Il n’a pas le visage d’une personne qui semble être en deuil permanent. Si nous sommes vraiment amoureux du Christ et si nous sentons combien il nous aime, notre cœur s’« enflammera » d’une joie telle qu’elle contaminera tous nos voisins. Comme le disait Benoît XVI : « Le disciple sait que sans le Christ il n’y a pas de lumière, pas d’espérance, pas d’amour, pas d’avenir » (Discours d’inauguration de la Conférence d’Aparecida [13 mai 2007], p. 861).
Chers amis, nous sommes venus frapper à la porte de la maison de Marie. Elle nous a ouvert, elle nous a fait entrer et nous a montré son Fils. Elle nous demande maintenant : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5). Oui, notre Mère, nous nous engageons à faire ce que Jésus nous dira ! Et nous le ferons avec espérance, sûrs des promesses de Dieu et pleins de joie. Ainsi soit-il.

22 07 2013 dans l’avion: Nous courons le risque d’avoir une génération qui n’a pas eu de travail, et c’est du travail que vient la dignité de la personne, quand elle peut gagner son pain. Les jeunes, actuellement, sont en crise. Nous nous sommes un peu habitués à cette culture du déchet : avec les personnes âgées, c’est ce qui se fait trop souvent ! Mais maintenant aussi avec tous ces jeunes sans travail, la culture du déchet les atteint eux aussi. Nous devons rompre avec cette habitude d’éliminer ! Non ! Une culture de l’inclusion, une culture de la rencontre, faire un effort pour insérer tout le monde dans la société !

07 07 2013 : Jésus ne veut pas agir tout seul, il est venu pour apporter au monde l’amour de Dieu et il veut le répandre avec le style de la communion, avec le style de la fraternité. C’est pour cela qu’il forme immédiatement une communauté de disciples, qui est une communauté missionnaire. Il les entraîne tout de suite à la mission, à partir!
Mais attention! L’objectif n’est pas de socialiser, de passer du temps ensemble, non, l’objectif est d’annoncer le Royaume de Dieu, et c’est urgent! Et aujourd’hui aussi, c’est urgent! On n’a pas de temps à perdre en bavardages, il ne faut pas attendre le consentement de tous, il faut partir annoncer. On apporte à tous la paix du Christ et s’ils ne l’accueillent pas, on va plus loin, c’est égal. Aux malades, on apporte la guérison, parce que Dieu veut guérir l’homme de tout mal. Combien de missionnaires font cela! Ils sèment la vie, la santé, le réconfort aux périphéries du monde.
Comme c’est beau cela! Ne pas vivre pour soi-même, mais vivre pour aller faire le bien… Pensez à cela. Demandez-vous : « Jésus m’appelle à partir? A sortir de moi, et faire le bien? » A vous les jeunes, à vous jeunes gens et jeunes filles, je demande: êtes vous courageux pour cela? Vous avez le courage d’entendre la voix de Jésus? C’est beau d’être missionnaires!
Chers amis, la joie, n’ayez pas peur d’être joyeux. N’ayez pas peur de la joie. N’ayez pas peur de la joie! De cette joie que le Seigneur nous donne lorsque nous le laissons entrer dans notre vie. Laissons-le entrer dans notre vie et nous inviter à aller au-dehors, aux périphéries de la vie, à annoncer l’Evangile. N’ayez pas peur de la joie. Joie et courage.

06 07 2013, rencontre avec les séminaristes, les novices et jeunes en cheminement de vocation: « Certains diront : la joie naît des choses que l’on possède et alors, nous voilà à la recherche du dernier modèle de smartphone, du scooter le plus rapide, de la voiture qui se fera remarquer… Mais je vous dis, vraiment, cela me fait mal quand je vois un prêtre ou une sœur avec la voiture dernier cri : mais ce n’est pas possible ! Ce n’est pas possible ! Alors vous vous demandez : mais maintenant, Père, il faut que nous nous déplacions en bicyclette ? C’est bien la bicyclette ! Mgr Alfred (Xuereb, son secrétaire) circule en bicyclette ; lui, il va à vélo. Je crois que la voiture est nécessaire, parce qu’il faut beaucoup travailler et pour se déplacer là-bas… mais prenez-en une plus humble ! Et si tu aimes cette belle voiture, pensez à tous ces enfants qui meurent de faim. Rien que cela ! La joie ne naît pas, ne vient pas de ce que l’on possède ! »

28 04 2013 : Allez à contre-courant ; cela fait du bien au cœur, mais il nous faut du courage pour aller à contre-courant et lui nous donne ce courage ! Il n’y a pas de difficultés, d’épreuves, d’incompréhensions qui doivent nous faire peur si nous demeurons unis à Dieu comme les sarments sont unis à la vigne, si nous ne perdons pas l’amitié avec lui, si nous lui faisons toujours plus de place dans notre vie. Ceci aussi et surtout si nous nous sentons pauvres, faibles, pécheurs, parce que Dieu donne force à notre faiblesse, richesse à notre pauvreté, conversion et pardon à notre péché. Il est si miséricordieux le Seigneur : si nous allons à lui, il nous pardonne toujours. Ayons confiance dans l’action de Dieu ! Avec lui nous pouvons faire de grandes choses ; il nous fera sentir la joie d’être ses disciples, ses témoins. Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. Jeunes, jouez votre vie pour de grands idéaux !

24 04 2013 Audience, Message aux jeunes: Chers jeunes, ayez un cœur généreux ! N’ayez pas peur de rêver de grandes choses!

Misez sur de grands idéaux. A vous, qui êtes au début du chemin de votre vie, je vous demande : Avez-vous pensé aux talents que Dieu vous a donnés ? Avez-vous pensé à la manière dont vous pouvez les mettre au service des autres ? N’enterrez pas vos talents ! Misez sur de grands idéaux, ces idéaux qui élargissent le cœur, ces idéaux de service qui rendront vos talents féconds.

La vie ne nous est pas donnée pour que nous la conservions jalousement pour nous-mêmes, mais elle nous est donnée pour que nous la donnions. Chers jeunes, ayez un cœur généreux ! N’ayez pas peur de rêver de grandes choses !

Benoît XVI

19 09 2012
Audience, Message aux jeunes: Que l’amitié avec Jésus soit pour vous source de joie et soutien pour accomplir les choix importants.

15 09 2012, veillée avec les jeunes à Bkerké, Liban:
Chers amis,… vous avez une place privilégiée dans mon cœur et dans l’Église tout entière car l’Église est toujours jeune! L’Église vous fait confiance. Elle compte sur vous. Soyez jeunes dans l’Église! Soyez jeunes avec l’Église! L’Église a besoin de votre enthousiasme et de votre créativité! La jeunesse est le moment où l’on aspire à de grands idéaux, et la période où l’on étudie pour préparer un métier et un avenir. Cela est important et demande du temps. Recherchez ce qui est beau, et ayez le goût de faire ce qui est bien! Témoignez de la grandeur et de la dignité de votre corps qui « est pour le Seigneur » (1Co 6,13b). Ayez la délicatesse et la droiture des cœurs purs! À la suite du bienheureux Jean-Paul II, je vous redis moi aussi: « N’ayez pas peur. Ouvrez les portes de vos esprits et de vos cœurs au Christ!». La rencontre avec lui « donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » (Deus caritas est 1). En lui, vous trouverez la force et le courage pour avancer sur les chemins de votre vie, en surmontant les difficultés et la souffrance. En lui, vous trouverez la source de la joie…
Les frustrations présentes ne doivent pas conduire à vous réfugier dans des mondes parallèles comme ceux, entre autres, des drogues de toutes sortes, ou celui de la tristesse de la pornographie. Quant aux réseaux sociaux, ils sont intéressants mais peuvent, avec grande facilité, vous entraîner à une dépendance et à la confusion entre le réel et le virtuel. Recherchez et vivez des relations riches d’amitié vraie et noble. Ayez des initiatives qui donnent du sens et des racines à votre existence en luttant contre la superficialité et la consommation facile! Vous êtes soumis également à une autre tentation, celle de l’argent, cette idole tyrannique qui aveugle au point d’étouffer la personne et son cœur. Les exemples qui vous entourent ne sont pas toujours les meilleurs. Beaucoup oublient l’affirmation du Christ disant qu’on ne peut servir Dieu et l’argent (cf. Lc 16,13). Recherchez de bons maîtres, des maîtres spirituels, qui sachent vous indiquer le chemin de la maturité en laissant l’illusoire, le clinquant et le mensonge.
Soyez les porteurs de l’amour du Christ! Comment? En vous tournant sans réserve vers Dieu, son Père, qui est la mesure de ce qui est juste, vrai et bon. Méditez la Parole de Dieu! Découvrez l’intérêt et l’actualité de l’Évangile. Priez! La prière, les sacrements sont les moyens sûrs et efficaces pour être chrétien et vivre « enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi » (Col 2,7). L’Année de la foi qui va débuter sera l’occasion de découvrir le trésor de la foi reçue au baptême. Vous pouvez approfondir son contenu grâce à l’étude du Catéchisme afin que votre foi soit vivante et vécue. Vous deviendrez alors pour les autres témoins de l’amour du Christ. En lui, tous les hommes sont nos frères. La fraternité universelle qu’il a inaugurée sur la Croix revêt d’une lumière éclatante et exigeante la révolution de l’amour. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). Là est le testament de Jésus et le signe du chrétien. Là est la véritable révolution de l’amour!…
Il est beau de s’engager avec et pour les autres… « Un peu de levain fait lever toute la pâte » (Ga 5,9). Soyez les messagers de l’Évangile de la vie et des valeurs de la vie. Résistez courageusement à tout ce qui la nie: l’avortement, la violence, le refus et le mépris de l’autre, l’injustice, la guerre. Vous répandrez ainsi la paix autour de vous. Est-ce que ce ne sont pas les « agents de paix » que nous admirons finalement le plus? N’est-ce pas la paix ce bien précieux que toute l’humanité recherche? N’est-ce pas un monde de paix qu’au plus profond nous voulons pour nous et pour les autres? « Je vous donne ma paix » a dit Jésus (Jn 14,27). Il a vaincu le mal non par un autre mal, mais en le prenant sur lui et en l’anéantissant sur la croix par l’amour vécu jusqu’au bout. Découvrir en vérité le pardon et la miséricorde de Dieu, permet toujours de repartir pour une nouvelle vie. Il n’est pas facile de pardonner. Mais le pardon de Dieu donne la force de la conversion, et la joie de pardonner à son tour. Le pardon et la réconciliation sont des chemins de paix, et ouvrent un avenir….
Soyez, chers amis, une lettre vivante du Christ., « écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs » (2Co 3,3). Cette lettre ne sera pas écrite sur du papier et avec un crayon. Elle sera le témoignage de votre vie et celui de votre foi. Ainsi, avec courage et enthousiasme, vous ferez comprendre autour de vous que Dieu veut le bonheur de tous sans distinction, et que les chrétiens sont ses serviteurs et ses témoins fidèles…

MESSAGE de BENOÎT XVI À L’OCCASION DE LA 27ème JMJ – 2012
« Soyez toujours dans la joie du Seigneur! » (Ph 4,4)
Chers jeunes,
Je suis heureux de pouvoir à nouveau m’adresser à vous à l’occasion de la XXVIIème Journée Mondiale de la Jeunesse. Le souvenir de la rencontre de Madrid, en août dernier, reste très présent à mon esprit. Ce fut un temps de grâce exceptionnel au cours duquel Dieu a béni les jeunes présents, venus du monde entier. Je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’il a fait naître lors de ces journées, et qui ne manquera pas de porter du fruit à l’avenir pour les jeunes et pour les communautés auxquelles ils appartiennent. À présent nous sommes déjà orientés vers le prochain rendez-vous de Rio de Janeiro en 2013, qui aura pour thème « Allez, de toutes les nations faites des disciples! » (cf. Mt 28,19)
Cette année, le thème de la Journée Mondiale de la Jeunesse nous est donné par une exhortation de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens: « Soyez toujours dans la joie du Seigneur! » (Ph 4, 4). La joie, en effet, est un élément central de l’expérience chrétienne. Et au cours de chaque Journée Mondiale de la Jeunesse, nous faisons l’expérience d’une joie intense, la joie de la communion, la joie d’être chrétiens, la joie de la foi. C’est une des caractéristiques de ces rencontres. Et nous voyons combien cette joie attire fortement: dans un monde souvent marqué par la tristesse et les inquiétudes, la joie est un témoignage important de la beauté de la foi chrétienne et du fait qu’elle est digne de confiance.
L’Église a pour vocation d’apporter au monde la joie, une joie authentique qui demeure, celle que les anges ont annoncé aux bergers de Bethléem la nuit de la naissance de Jésus (cf. Lc 2,10): Dieu n’a pas seulement parlé, il n’a pas seulement accompli des signes prodigieux dans l’histoire de l’humanité, Dieu s’est fait tellement proche qu’il s’est fait l’un de nous et a parcouru toutes les étapes de la vie humaine. Dans le difficile contexte actuel, tant de jeunes autour de vous ont un immense besoin d’entendre que le message chrétien est un message de joie et d’espérance! Aussi, je voudrais réfléchir avec vous sur cette joie, sur les chemins pour la trouver, afin que vous puissiez en vivre toujours plus profondément et en être les messagers autour de vous.
          1. Notre cœur est fait pour la joie
L’aspiration à la joie est imprimée dans le cœur de l’homme. Au-delà des satisfactions immédiates et passagères, notre cœur cherche la joie profonde, parfaite et durable qui puisse donner du « goût » à l’existence. Et cela est particulièrement vrai pour vous, parce que la jeunesse est une période de continuelle découverte de la vie, du monde, des autres et de soi-même. C’est un temps d’ouverture vers l’avenir où se manifestent les grands désirs de bonheur, d’amitié, de partage et de vérité et durant lequel on est porté par des idéaux et on conçoit des projets.
Chaque jour, nombreuses sont les joies simples que le Seigneur nous offre: la joie de vivre, la joie face à la beauté de la nature, la joie du travail bien fait, la joie du service, la joie de l’amour sincère et pur. Et si nous y sommes attentifs, il y a de nombreux autres motifs de nous réjouir: les bons moments de la vie en famille, l’amitié partagée, la découverte de ses capacités personnelles et ses propres réussites, les compliments reçus des autres, la capacité de s’exprimer et de se sentir compris, le sentiment d’être utile à d’autres. Il y a aussi l’acquisition de nouvelles connaissance que nous faisons par les études, la découverte de nouvelles dimensions par des voyages et des rencontres, la capacité de faire des projets pour l’avenir. Mais également lire une œuvre de littérature, admirer un chef d’œuvre artistique, écouter ou jouer de la musique, regarder un film, tout cela peut produire en nous de réelles joies.
Chaque jour, pourtant, nous nous heurtons à tant de difficultés et notre cœur est tellement rempli d’inquiétudes pour l’avenir, qu’il nous arrive de nous demander si la joie pleine et permanente à laquelle nous aspirons n’est pas une illusion et une fuite de la réalité. De nombreux jeunes s’interrogent: aujourd’hui la joie parfaite est-elle vraiment possible? Et ils la recherchent de différentes façons, parfois sur des voies qui se révèlent erronées, ou du moins dangereuses. Comment distinguer les joies réellement durables des plaisirs immédiats et trompeurs? Comment trouver la vraie joie dans la vie, celle qui dure et ne nous abandonne pas, même dans les moments difficiles?
          2. Dieu est la source de la vraie joie
En réalité, les joies authentiques, que ce soient les petites joies du quotidien comme les grandes joies de la vie, toutes trouvent leur source en Dieu, même si cela ne nous apparaît pas immédiatement. La raison en est que Dieu est communion d’amour éternel, qu’il est joie infinie qui n’est pas renfermée sur elle-même mais qui se propage en ceux qu’il aime et qui l’aiment. Dieu nous a créés par amour à son image afin de nous aimer et de nous combler de sa présence et de sa grâce. Dieu veut nous faire participer à sa propre joie, divine et éternelle, en nous faisant découvrir que la valeur et le sens profond de notre vie réside dans le fait d’être accepté, accueilli et aimé de lui, non par un accueil fragile comme peut l’être l’accueil humain, mais par un accueil inconditionnel comme est l’accueil divin: je suis voulu, j’ai ma place dans le monde et dans l’histoire, je suis aimé personnellement par Dieu. Et si Dieu m’accepte, s’il m’aime et que j’en suis certain, je sais de manière sûre et certaine qu’il est bon que je sois là et que j’existe.
C’est en Jésus Christ que se manifeste le plus clairement l’amour infini de Dieu pour chacun. C’est donc en lui que se trouve cette joie que nous cherchons. Nous voyons dans les Évangiles comment chaque événement qui marque les débuts de la vie de Jésus est caractérisé par la joie. Lorsque l’ange Gabriel vient annoncer à la Vierge Marie qu’elle deviendra la mère du Sauveur, il commence par ces mots: « Réjouis-toi! » (Lc 1,28). Lors de la naissance du Christ, l’ange du Seigneur dit aux bergers: « Voici que je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple: aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur » (Lc 2,11). Et les mages qui cherchaient le nouveau-né, « quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie » (Mt 2, 10). Le motif de cette joie est donc la proximité de Dieu, qui s’est fait l’un de nous. C’est d’ailleurs ainsi que l’entendait saint Paul quand il écrivait aux chrétiens de Philippes: « Soyez toujours dans la joie du Seigneur! Laissez-moi vous le redire: soyez dans la joie! Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche » (Ph 4,4-5). La première cause de notre joie est la proximité du Seigneur, qui m’accueille et qui m’aime.
En réalité une grande joie intérieure naît toujours de la rencontre avec Jésus. Nous le remarquons dans de nombreux épisodes des Évangiles. Voyons par exemple la visite que Jésus fit à Zachée, un collecteur d’impôt malhonnête, un pécheur public auquel Jésus déclare « il me faut aujourd’hui demeurer chez toi ». Et Zachée, comme saint Luc le précise, « le reçut avec joie » (Lc 19,5-6). C’est la joie d’avoir rencontré le Seigneur, de sentir l’amour de Dieu qui peut transformer toute l’existence et apporter le salut. Zachée décide alors de changer de vie et de donner la moitié de ses biens aux pauvres.
À l’heure de la passion de Jésus, cet amour se manifeste dans toute sa grandeur. Dans les derniers moments de sa vie sur la terre, à table avec ses amis, il leur dit: « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. (…) Je vous ai dit ces choses pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite » (Jn 15,9.11). Jésus veut introduire ses disciples et chacun d’entre nous dans la joie parfaite, celle qu’il partage avec son Père, pour que l’amour dont le Père l’aime soit en nous (cf. Jn 17,26). La joie chrétienne est de s’ouvrir à cet amour de Dieu et d’être possédé par lui.
Les Évangiles nous racontent que Marie-Madeleine et d’autres femmes vinrent visiter le tombeau où Jésus avait été déposé après sa mort et reçurent d’un ange l’annonce bouleversante de sa résurrection. Elles quittèrent vite le tombeau, comme le note l’Évangéliste, « tout émues et pleines de joie » et coururent porter la joyeuse nouvelle aux disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit: « Je vous salue! » (Mt 28,8-9). C’est la joie du salut qui leur est offerte: le Christ est vivant, il est celui qui a vaincu le mal, le péché et la mort. Et il est désormais présent avec nous, comme le Ressuscité, jusqu’à la fin du monde (cf. Mt 28,20). Le mal n’a pas le dernier mot sur notre vie. Mais la foi dans le Christ Sauveur nous dit que l’amour de Dieu est vainqueur.
Cette joie profonde est un fruit de l’Esprit Saint qui fait de nous des fils de Dieu, capables de vivre et de goûter sa bonté, en nous adressant à lui avec l’expression « Abba », Père (cf. Rm 8,15). La joie est le signe de sa présence et de son action en nous.
          3. Garder au cœur la joie chrétienne
A présent nous nous demandons: comment recevoir et garder ce don de la joie profonde, de la joie spirituelle?
Un Psaume dit: « Mets ta joie dans le Seigneur: il comblera les désirs de ton cœur » (Ps 36, 4). Et Jésus explique que « le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ » (Mt 13, 44). Trouver et conserver la joie spirituelle procède de la rencontre avec le Seigneur, qui demande de le suivre, de faire un choix décisif, celui de tout miser sur lui. Chers jeunes, n’ayez pas peur de miser toute votre vie sur le Christ et son Évangile: c’est la voie pour posséder la paix et le vrai bonheur au fond de notre cœur, c’est la voie de la véritable réalisation de notre existence de fils de Dieu, créés à son image et à sa ressemblance.
Mettre sa joie dans le Seigneur: la joie est un fruit de la foi, c’est reconnaître chaque jour sa présence, son amitié: « Le Seigneur est proche » (Ph 4,5). C’est mettre notre confiance en lui, c’est grandir dans la connaissance et dans l’amour pour lui. L' »Année de la foi », dans laquelle nous allons bientôt entrer, nous y aidera et nous encouragera. Chers amis, apprenez à voir comment Dieu agit dans vos vies, découvrez-le caché au cœur des événements de votre quotidien. Croyez qu’il est toujours fidèle à l’alliance qu’il a scellé avec vous au jour de votre Baptême. Sachez qu’il ne vous abandonnera jamais. Et tournez souvent les yeux vers lui. Sur la croix, il a donné sa vie par amour pour vous. La contemplation d’un tel amour établit en nos cœurs une espérance et une joie que rien ne peut vaincre. Un chrétien ne peut pas être triste quand il a rencontré le Christ qui a donné sa vie pour lui.
Chercher le Seigneur, le rencontrer dans notre vie signifie également accueillir sa Parole, qui est joie pour le cœur. Le prophète Jérémie écrit: « Quand tes paroles se présentaient je les dévorais: ta parole était mon ravissement et l’allégresse de mon cœur » (Jr 15,16). Apprenez à lire et à méditer l’Écriture Sainte, vous y trouverez la réponse aux questions profondes de vérité qui habitent votre cœur et votre esprit. La Parole de Dieu nous fait découvrir les merveilles que Dieu a accomplies dans l’histoire de l’homme et elle pousse à la louange et à l’adoration, pénétrées par la joie: « Venez crions de joie pour le Seigneur,… prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits » (Ps 94,1.6).
La liturgie est par excellence le lieu où s’exprime cette joie que l’Eglise puise dans le Seigneur et transmet au monde. Ainsi chaque dimanche, dans l’Eucharistie, les communautés chrétiennes célèbrent le Mystère central du Salut: la mort et la résurrection du Christ. C’est le moment fondamental du cheminement de tout disciple du Seigneur, où se rend visible son Sacrifice d’amour. C’est le jour où nous rencontrons le Christ Ressuscité, où nous écoutons sa Parole et nous nourrissons de son Corps et de son Sang. Un Psaume proclame: « Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie! » (Ps 117, 24). Et dans la nuit de Pâques, l’Église chante l’Exultet, expression de joie pour la victoire du Christ Jésus sur le péché et sur la mort: « Exultez de joie, multitude des anges… sois heureuse aussi, notre terre, irradiée de tant de feux… entends vibrer dans ce lieu saint l’acclamation de tout un peuple! ». La joie chrétienne naît de se savoir aimé d’un Dieu qui s’est fait homme, qui a donné sa vie pour nous, a vaincu le mal et la mort; et c’est vivre d’amour pour lui. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus PN 45, 21 janvier 1897, écrivait: « Jésus, ma joie, c’est de t’aimer! ».
          4. La joie de l’amour
Chers amis, la joie est intimement liée à l’amour: ce sont deux fruits de l’Esprit inséparables (cf. Ga 5,23). L’amour produit la joie et la joie est une forme d’amour. La bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, faisant écho aux paroles de Jésus: « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20,35), disait: «La joie est une chaîne d’amour, pour gagner les âmes. Dieu aime qui donne avec joie. Et celui qui donne avec joie donne davantage ».
Et le Serviteur de Dieu Paul VI écrivait: « En Dieu lui-même, tout est joie parce que tout est don » (Exhort. Ap. Gaudete in Domino, 9 mai 1975).
En pensant aux différents aspects de votre vie, je voudrais vous dire qu’aimer requiert de la constance et de la fidélité aux engagements pris. Cela vaut d’abord pour les amitiés: nos amis attendent de nous que nous soyons sincères, loyaux et fidèles, parce que l’amour vrai est persévérant surtout dans les difficultés. Cela vaut aussi pour le travail, les études et les services que vous rendez. La fidélité et la persévérance dans le bien conduisent à la joie, même si elle n’est pas toujours immédiate.
Pour entrer dans la joie de l’amour, nous sommes aussi appelés à être généreux, à ne pas nous contenter de donner le minimum, mais à nous engager à fond dans la vie, avec une attention particulière pour les plus pauvres. Le monde a besoin d’hommes et de femmes compétents et généreux, qui se mettent au service du bien commun. Engagez-vous à étudier sérieusement; cultivez vos talents et mettez-les dès à présent au service du prochain. Cherchez comment contribuer à rendre la société plus juste et plus humaine, là où vous êtes. Que dans votre vie tout soit guidé par l’esprit de service et non par la recherche du pouvoir, du succès matériel et de l’argent.
A propos de générosité, je ne peux pas ne pas mentionner une joie particulière: celle qui s’éprouve en répondant à la vocation de donner toute sa vie au Seigneur. Chers jeunes, n’ayez pas peur de l’appel du Christ à la vie religieuse, monastique, missionnaire ou au sacerdoce. Soyez certains qu’il comble de joie ceux qui, lui consacrant leur vie dans cette perspective, répondent à son invitation à tout laisser pour rester avec lui et se dédier avec un cœur indivisé au service des autres. De même, grande est la joie qu’il réserve à l’homme et à la femme qui se donnent totalement l’un à l’autre dans le mariage pour fonder une famille et devenir signe de l’amour du Christ pour son Église.
Je voudrais mentionner un troisième élément pour entrer dans la joie de l’amour: faire grandir dans votre vie et dans la vie de votre communauté la communion fraternelle. Il y a un lien étroit entre la communion et la joie. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’exhortation de saint Paul est un pluriel: il ne s’adresse pas à chacun individuellement, mais affirme « soyez toujours dans la joie du Seigneur! » (Ph 4, 4). C’est seulement ensemble, en vivant la communion fraternelle, que nous pouvons faire l’expérience de cette joie. Le livre des Actes des Apôtres décrit ainsi la première communauté chrétienne: « Ils partageaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur » (Ac 2, 46). Vous aussi, engagez-vous pour que les communautés chrétiennes puissent être des lieux privilégiés de partage, d’attention et de prévenance les uns envers les autres.
          5. La joie de la conversion
Chers amis, pour vivre la vraie joie, il faut aussi repérer les tentations qui vous en éloignent. La culture actuelle pousse souvent à rechercher des objectifs, des réalisation et des plaisirs immédiats, favorisant plus l’inconstance que la persévérance dans l’effort et la fidélité aux engagements. Les messages que vous recevez vous poussent à entrer dans la logique de la consommation en vous promettant des bonheurs artificiels. Or l’expérience montre que l’avoir ne coïncide pas avec la joie: beaucoup de personnes ne manquant pourtant d’aucun bien matériel sont souvent affligées par la désespérance, la tristesse et ressentent la vacuité de leur vie. Pour rester dans la joie, nous sommes invités à vivre dans l’amour et la vérité, à vivre en Dieu.
La volonté de Dieu, c’est que nous soyons heureux. C’est pour cela qu’il nous donné des indications concrètes pour notre route: les Commandements. En les observant nous trouvons le chemin de la vie et du bonheur. Même si à première vue ils peuvent apparaître comme un ensemble d’interdictions, presque un obstacle à la liberté, en réalité si nous les méditons un peu plus attentivement à la lumière du Message du Christ, ils sont un ensemble de règles de vie essentielles et précieuses qui conduisent à une existence menée selon le projet de Dieu. A l’inverse, et nous l’avons constaté tant de fois, construire en ignorant Dieu et sa volonté provoque la déception, la tristesse et le sens de l’échec. L’expérience du péché comme refus de le suivre, comme offense à son amitié, jette une ombre dans notre cœur.
Si parfois le chemin du chrétien est difficile et l’engagement de fidélité à l’amour du Seigneur rencontre des obstacles et même des chutes, Dieu, dans sa miséricorde, ne nous abandonne pas. Il nous offre toujours la possibilité de retourner à lui, de nous réconcilier avec lui, de faire l’expérience de la joie de son amour qui pardonne et accueille à nouveau.
Chers jeunes, recourez souvent au Sacrement de Pénitence et de Réconciliation! C’est le sacrement de la joie retrouvée. Demandez à l’Esprit Saint la lumière pour savoir reconnaître votre péché et la capacité de demander pardon à Dieu en vous approchant souvent de ce sacrement avec constance, sérénité et confiance. Le Seigneur vous ouvrira toujours les bras, il vous purifiera et vous fera entrer dans sa joie: « Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15,7).
          6. La joie dans les épreuves
Une question, toutefois, pourrait encore demeurer dans notre cœur: peut-on réellement vivre dans la joie au milieu des épreuves de la vie, surtout les plus douloureuses et mystérieuses? Peut-on vraiment affirmer que suivre le Seigneur et lui faire confiance nous procure toujours le bonheur?
La réponse nous est donnée par certaines expériences de jeunes comme vous, qui ont trouvé dans le Christ justement, la lumière capable de donner force et espérance, même dans les situations les plus difficiles.
Le bienheureux Pier Giorgio Frassati (1901-1925) a traversé de nombreuses épreuves dans sa brève existence, dont une concernant sa vie sentimentale qui l’avait profondément blessé. Justement dans ce contexte, il écrivait à sa sœur: « Tu me demandes si je suis joyeux. Comment pourrais-je ne pas l’être? Tant que la foi me donnera la force, je serai toujours joyeux! Chaque catholique ne peut pas ne pas être joyeux (…) Le but pour lequel nous sommes créés nous indique la voie parsemée aussi de multiples épines, mais non une voie triste: elle est joie même à travers la souffrance » (Lettre à sa sœur Luciana, Turin, 14 février 1925). Et le Bienheureux Jean Paul II, en le présentant comme modèle, disait de lui: « C’était un jeune avec une joie entraînante, une joie qui dépassait toutes les difficultés de sa vie» (Discours aux jeunes, Turin, 13 avril 1980).
Plus proche de nous, la jeune Chiara Badano (1971-1990), récemment béatifiée, a expérimenté comment la douleur peut être transfigurée par l’amour et être mystérieusement habitée par la joie. A 18 ans, alors que son cancer la faisait particulièrement souffrir, Chiara avait prié l’Esprit Saint, intercédant pour les jeunes de son mouvement. Outre sa propre guérison, elle demandait à Dieu d’illuminer de son Esprit tous ces jeunes, de leur donner sagesse et lumière. « Ce fut vraiment un moment de Dieu, écrit-elle. Je souffrais beaucoup physiquement, mais mon âme chantait.» (Lettre à Chiara Lubich, Sassello, 20 décembre 1989). La clé de sa paix et de sa joie était la pleine confiance dans le Seigneur et l’acceptation de la maladie également comme une mystérieuse expression de sa volonté pour son bien et celui de tous. Elle répétait souvent: « Si tu le veux Jésus, je le veux moi aussi ».
Ce sont deux simples témoignages parmi tant d’autres qui montrent que le chrétien authentique n’est jamais désespéré et triste, même face aux épreuves les plus dures. Et ils montrent que la joie chrétienne n’est pas une fuite de la réalité, mais une force surnaturelle pour affronter et vivre les difficultés quotidiennes. Nous savons que le Christ crucifié et ressuscité est avec nous, qu’il est l’ami toujours fidèle. Quand nous prenons part à ses souffrances, nous prenons part aussi à sa gloire. Avec lui et en lui, la souffrance est transformée en amour. Et là se trouve la joie (Cf. Col 1, 24).
          7. Témoins de la joie
Chers amis, pour terminer, je voudrais vous exhorter à être missionnaires de la joie. On ne peut pas être heureux si les autres ne le sont pas: la joie doit donc être partagée. Allez dire aux autres jeunes votre joie d’avoir trouvé ce trésor qui est Jésus lui-même. Nous ne pouvons pas garder pour nous la joie de la foi: pour qu’elle puisse demeurer en nous, nous devons la transmettre. Saint Jean l’affirme: « Ce que nous avons vu et entendu nous vous l’annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous […] Tout ceci nous vous l’écrivons pour que notre joie soit complète » (1Jn 1, 3-4).
Parfois, une image du Christianisme est donnée comme une proposition de vie qui opprimerait notre liberté et irait à l’encontre de notre désir de bonheur et de joie. Mais ceci n’est pas la vérité! Les chrétiens sont des hommes et des femmes vraiment heureux parce qu’ils savent qu’ils ne sont jamais seuls et qu’ils sont toujours soutenus par les mains de Dieu! Il vous appartient, surtout à vous, jeunes disciples du Christ, de montrer au monde que la foi apporte un bonheur et une joie vraie, pleine et durable. Et si, parfois, la façon de vivre des chrétiens semble fatiguée et ennuyeuse, témoignez, vous les premiers, du visage joyeux et heureux de la foi. L’Évangile est la « bonne nouvelle » que Dieu nous aime et que chacun de nous est important pour lui. Montrez au monde qu’il en est ainsi!
Soyez donc des missionnaires enthousiastes de la nouvelle évangélisation! Allez porter à ceux qui souffrent, à ceux qui cherchent, la joie que Jésus veut donner. Portez-la dans vos familles, vos écoles et vos universités, vos lieux de travail et vos groupes d’amis, là où vous vivez. Vous verrez qu’elle est contagieuse. Et vous recevrez le centuple: pour vous-même la joie du salut, la joie de voir la Miséricorde de Dieu à l’œuvre dans les cœurs. Et, au jour de votre rencontre définitive avec le Seigneur, il pourra vous dire: «Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton maître!» (Mt 25,21)
Que la Vierge Marie vous accompagne sur ce chemin. Elle a accueilli le Seigneur en elle et elle l’a annoncé par un chant de louange et de joie, le Magnificat: « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur » (Lc 1,46-47). Marie a pleinement répondu à l’amour de Dieu par une vie totalement consacrée à lui dans un service humble et total. Elle est appelée « cause de notre joie » parce qu’elle nous a donné Jésus. Qu’elle vous introduise à cette joie que nul ne pourra vous ravir!
Du Vatican, le 15 mars 2012.

12 01 2012, audience générale: Chers jeunes, vivez avec joie votre appartenance à l’Eglise, qui est la famille de Jésus.

01 01 2012, Message pour la journée mondiale de la Paix:
La paix est un fruit de la justice et un effet de la charité… Elle n’est pas seulement un don à recevoir, mais bien également une œuvre à construire. Pour être vraiment des artisans de paix, nous devons nous éduquer à la compassion, à la solidarité, à la collaboration, à la fraternité, être actifs au sein de la communauté et vigilants à éveiller les consciences sur les questions nationales et internationales
La paix pour tous naît de la justice de chacun.
…J’invite particulièrement les jeunes, qui maintiennent toujours vive la tension vers des idéaux, à avoir de la patience et de la ténacité dans la recherche de la justice et de la paix, dans l’éducation du goût pour ce qui est juste et vrai, même si cela peut comporter des sacrifices et aller à contre-courant.
Ce ne sont pas les idéologies qui sauvent le monde, mais seulement le fait de se tourner vers le Dieu vivant, le garant de ce qui est véritablement bon et vrai… [le fait de] se tourner sans réserve vers Dieu, qui est la mesure de ce qui est juste et qui est, en même temps, l’amour éternel. Qu’est-ce qui pourrait bien nous sauver sinon l’amour? » L’amour se réjouit de la vérité, il est la force qui donne la capacité de s’engager pour la vérité, la justice et la paix, car il excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout (cf. 1Co 13,1-13).
Chers jeunes, vous êtes un don précieux pour la société. Face aux difficultés, ne vous laissez pas prendre par le découragement et ne vous complaisez pas dans de fausses solutions, qui, souvent, se présentent comme la voie la plus facile pour résoudre les problèmes. N’ayez pas peur de vous engager, d’affronter l’effort et le sacrifice, de choisir des chemins qui exigent la fidélité et la constance, l’humilité et le dévouement. Vivez avec confiance votre jeunesse et les désirs profonds de bonheur, de vérité, de beauté et d’amour vrai que vous éprouvez! Vivez intensément cette phase de la vie si riche et pleine d’en-thousiasme.
Prenez conscience d’être vous-mêmes des exemples stimulants pour les adultes. Plus vous vous efforcez de vaincre les injustices et la corruption, plus vous désirerez un avenir meilleur et vous vous engagerez à le construire, alors vous le serez vraiment.
Ayez conscience de vos potentialités et ne vous repliez jamais sur vous-mêmes, mais sachez travailler pour un avenir plus lumineux pour tous. Vous n’êtes jamais seuls. L’Église a confiance en vous, elle vous suit, elle vous encourage et désire vous offrir ce qu’elle a de plus précieux : la possibilité de lever les yeux vers Dieu, de rencontrer Jésus Christ, Celui qui est la justice et la paix.

15 12 2011, aux étudiants de Rome, préparation de Noël:
Apportez à tous l’annonce que le vrai visage de Dieu est dans l’Enfant de Bethléem, si proche de chacun de nous que persone ne peut se sentir exclu, personne ne doit douter de la possibilité de la rencontre, parce qu’Il est le Dieu patient et fidèle qui sait attendre et respecter notre liberté.
J’ai confiance dans votre témoignage de fidélité… et dans votre engagement apostolique.
la patience est la vertu de ceux qui se confient en la présence du Christ dans l’histoire et qui “ne se laissent pas vaincre par la tentation de placer leur espérance dans l’immédiat”, dans des “projets techniquement parfaits mais loin de la réalité la plus profonde qui donne à l’homme la dignité la plus élevée”: c’est-à-dire le fait “d’être créature à l’image et à la ressemblance de Dieu”.

24 09 2011, veillée avec les jeunes à Freiburg in Breisgau:
Chers jeunes amis, Durant toute cette journée, j’ai pensé avec joie à cette soirée où j’allais pouvoir être ici avec vous et m’unir à vous dans la prière.
Mt 5,14 « Vous êtes la lumière du monde », dit le Seigneur… Pourtant nous expérimentons toujours de nouveau l’échec de nos efforts et l’erreur personnelle malgré nos meilleures intentions… Et le monde où nous vivons, ne devient pas meilleur malgré le progrès technique. Guerres, terreur, faim et maladie, pauvreté extrême et répression sans pitié existent encore. Et même ceux qui, dans l’histoire, ont pensé être « des porteurs de lumière », sans pourtant avoir été illuminés par le Christ, l’unique vraie lumière, n’ont pas exactement créé quelque paradis terrestre, ils ont au contraire instauré des dictatures et des systèmes totalitaires, dans lesquels même la plus petite étincelle d’humanité vraie a été étouffée.
À ce point, nous ne pouvons pas taire le fait que le mal existe. Nous le voyons en tant de lieux de ce monde ; mais nous le voyons aussi –et cela nous fait peur- dans notre vie elle-même. Oui, dans notre cœur lui-même existe l’inclination au mal, l’égoïsme, l’envie et l’agressivité. Grâce à une certaine autodiscipline, cela est peut être contrôlable dans une certaine mesure. Par contre, cela devient plus difficile quand c’est une manière d’être mauvaise plutôt cachée, qui peut nous envelopper comme un brouillard asphyxiant, et ce sont l’indolence et la lourdeur de vouloir et d’accomplir le bien. Sans cesse dans l’histoire, des personnes attentives ont fait noter: le préjudice pour l’Église ne vient pas de ses adversaires, mais des chrétiens attiédis. Comment le Christ peut-il alors dire que les chrétiens –et cela peut-être aussi ces chrétiens faibles et souvent si tièdes- sont la lumière du monde? Peut-être comprendrions-nous s’il criait: Convertissez-vous ! Soyez la lumière du monde ! Changez votre vie, rendez-la limpide et resplendissante ! Ne devons-nous pas peut-être rester étonnés que le Seigneur ne nous lance pas un appel, mais qu’il dit que nous sommes la lumière du monde, que nous sommes lumineux, que nous resplendissons dans l’obscurité ?
Chers amis, l’Apôtre saint Paul, dans plusieurs de ses lettres, ne craint pas d’appeler « saints » ses contemporains, les membres des communautés locales. Il est évident, ici, que chaque baptisé –avant même qu’il puisse accomplir de bonnes œuvres ou des actions particulières- est sanctifié par Dieu. Dans le baptême, le Seigneur allume, pour ainsi dire, une lumière dans notre vie, une lumière que le catéchisme appelle la grâce sanctifiante. Celui qui conserve cette lumière, celui qui vit dans la grâce, celui-là est effectivement saint.
Chers amis, l’image des saints a été continuellement l’objet de caricature et de représentation déformée, comme si être saints signifiait être en-dehors de la réalité, ingénu et sans joie. On pense souvent qu’un saint est seulement celui qui accomplit des actions ascétiques et morales d’un niveau très élevé et que, pour cela, on peut certainement le vénérer, mais jamais l’imiter dans la vie personnelle. Comme cette opinion est erronée et décourageante ! Il n’y a aucun saint, sauf la bienheureuse Vierge Marie, qui n’ait pas connu aussi le péché et qui ne soit jamais tombé. Chers amis, le Christ ne s’intéresse pas tant au nombre de fois où vous trébuchez dans la vie, mais bien au nombre de fois où vous vous relevez. Il n’exige pas des actions extraordinaires, mais il veut que sa lumière resplendisse en vous. Il ne vous appelle pas parce que vous êtes bons et parfaits, mais parce qu’il est bon et il veut faire de vous ses amis.
Oui, vous êtes la lumière du monde, parce que Jésus est votre lumière. Vous êtes chrétiens –non parce que vous faites des choses particulières et extraordinaires- mais parce que Lui, le Christ, est votre vie. Vous êtes saints parce que sa grâce opère en vous.
Chers amis, en ce soir où nous sommes réunis en prière autour de l’unique Seigneur, nous entrevoyons la vérité de la parole du Christ selon laquelle la ville située sur une montagne ne peut rester cachée. Cette assemblée brille dans les diverses significations de la parole: dans la clarté d’innombrables lumières, dans la splendeur de tant de jeunes qui croient en Christ. Une bougie peut donner de la lumière seulement si elle se laisse consumer par la flamme. Elle demeurerait inutile si sa cire n’alimentait pas le feu. Permettez que le Christ vous brûle, même si cela peut parfois signifier sacrifice et renoncement. Ne craignez pas de pouvoir perdre quelque chose et de rester à la fin, pour ainsi dire, les mains vides. Ayez le courage de mettre vos talents et vos qualités au service du Règne de Dieu et de vous donner vous-mêmes –comme la cire de la bougie- afin que par vous le Seigneur illumine l’obscurité.
Sachez oser devenir des saints ardents, dans les yeux et dans les cœurs desquels brille l’amour du Christ
, et qui, de cette manière portent la lumière au monde. J’ai confiance que vous et beaucoup d’autres jeunes … soient des flambeaux d’espérance, qui ne restent pas cachés. « Vous êtes la lumière du monde ».
Dieu est votre avenir. Amen.

JMJ MADRID 2011
Jeudi 18 août 2011, aux jeunes
Chers jeunes…, vous avez répondu nombreux à l’appel du Seigneur à venir le rencontrer… Je vous en félicite! Bienvenue aux JMJ! Vous portez en vous des questions et vous cherchez des réponses. Il est bon de chercher toujours. Recherchez surtout la Vérité qui n’est pas une idée, une idéologie ou un slogan, mais une Personne, le Christ, Dieu Lui-même venu parmi les hommes! Vous avez raison de vouloir enraciner votre foi en Lui, de vouloir fonder votre vie dans le Christ. Il vous aime depuis toujours et vous connaît mieux que quiconque. Puissent ces journées riches de prière, d’enseignement et de rencontres vous aider à le découvrir encore pour mieux l’aimer. Que le Christ vous accompagne…
…Puissent ces jours de prière, d’amitié et de célébration nous rapprocher davantage les uns des autres et du Seigneur Jésus! Ayez confiance dans la parole du Christ, le fondement de votre existence ! Enracinés et édifiés sur elle, fermes dans la foi et ouverts à la puissance de l’Esprit, vous trouverez votre place dans le plan de Dieu et vous enrichirez l’Église avec vos talents. Prions les uns pour les autres afin que nous puissions être de joyeux témoins du Christ, aujourd’hui et toujours. Dieu vous bénisse tous!
… Je me réjouis que vous soyez venus si nombreux. Ensemble, nous voulons en ce jour confesser, approfondir et transmettre notre foi en Jésus Christ. Nous expérimentons toujours que c’est Lui qui donne le vrai sens à notre vie. Ouvrons nos cœurs au Christ.
..Je vous salue cordialement et je me réjouis de votre forte participation animée par la joie de la foi. Vivez ces journées avec un esprit de prière intense et de fraternité, témoignant de la vitalité de l’Église…, de celle des paroisses, des associations et des mouvements. Partagez cette richesse avec tous. Merci!
…Je vous invite à vous élever jusqu’à la Source éternelle de votre jeunesse et à connaître le protagoniste absolu de ces Journées Mondiales et – je l’espère – de votre vie: le Christ Seigneur. En ces jours, écoutez personnellement sa Parole qui est proclamée. Laissez cette Parole pénétrer et s’enraciner dans vos cœurs, et construisez sur elle votre vie. Fermes dans la foi, vous serez comme des anneaux de la grande chaîne des fidèles. On ne peut croire sans être soutenu par la foi des autres, et par ma foi je contribue aussi à soutenir les autres dans leur foi. L’Église a besoin de vous, et vous avez besoin de l’Église.
          Je remercie les jeunes représentants des 5 continents pour les paroles chaleureuses qu’ils m’ont adressées. Je salue affectueusement tous les jeunes qui sont ici réunis, provenant d’Océanie, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe, ainsi que tous ceux qui n’ont pas pu venir. Je pense souvent à vous et prie pour vous. Dieu m’a accordé la grâce de pouvoir vous voir et vous entendre de plus près et de nous mettre ensemble à l’écoute de sa Parole.
          Dans la Lecture qui vient d’être proclamée, nous avons entendu un passage de l’Évangile (Mt 7,24-27) où il est dit d’accueillir les paroles de Jésus et de les mettre en pratique. Il y a des paroles qui ne servent qu’à entretenir une conversation et qui passent comme le vent. D’autres cultivent l’esprit sous divers aspects. Celles de Jésus, en revanche, remplissent le semblable, s’y enracinent et façonnent notre vie tout entière. Sinon elles demeurent vides et deviennent éphémères. Elles ne nous rapprochent pas de Lui. Et, ainsi, le Christ continue d’être au loin, comme une voix parmi les nombreuses autres que nous entendons autour de nous et auxquelles nous sommes déjà accoutumés. De plus, le Maître qui parle n’enseigne pas ce qu’il a appris d’autres personnes, mais ce qu’Il est lui-même, le seul qui connaisse vraiment le chemin de l’homme vers Dieu, car c’est lui qui l’a ouvert pour nous, qui l’a créé pour que nous puissions parvenir à la vie authentique, celle qu’il vaut toujours la peine de vivre en toute circonstance et que la mort même ne peut détruire. L’Évangile continue en expliquant cela à travers l’image suggestive de celui qui construit sur un roc solide, résistant aux assauts des adversités, contrairement à celui qui bâtit sur le sable, parfois même dans un lieu paradisiaque, comme nous dirions aujourd’hui, mais qui se désagrège au premier souffle de vent et devient une ruine.
          Chers jeunes, écoutez vraiment les paroles du Seigneur pour qu’elles soient en vous « esprit et vie » (Jn 6, 63), racines qui alimentent votre être, règles de conduite qui nous rendent semblables à la personne du Christ, en étant pauvres de cœur, affamés de justice, miséricordieux, en ayant un cœur pur, en aimant la paix. Faites-le chaque jour avec constance, comme on fait avec le seul Ami qui ne nous déçoit pas et avec qui nous voulons partager le chemin de notre vie. Vous savez bien que lorsque nous ne marchons pas au côté du Christ qui nous guide, nous nous dispersons sur d’autres sentiers, comme celui de nos propres impulsions aveugles et égoïstes, celui des propositions flatteuses mais intéressées, trompeuses et volubiles, qui laissent le vide et la frustration derrière elles.
          Profitez de ces journées pour mieux connaître le Christ et soyez certains qu’enracinés en Lui votre enthousiasme et votre joie, vos désirs d’aller plus loin, d’atteindre ce qui est plus élevé, jusqu’à Dieu, auront toujours un avenir assuré, parce que la plénitude de la vie demeure déjà en vous. Faites-la grandir à l’aide de la grâce divine, généreusement et sans médiocrité, visant sérieusement l’objectif de la sainteté. Et, face à nos faiblesses, qui parfois nous écrasent, comptons également sur la Miséricorde du Seigneur, qui est toujours prêt à nous tenir de nouveau la main et qui nous offre son pardon à travers le Sacrement du pardon.
En construisant sur le roc inébranlable, non seulement votre vie sera solide et stable, mais elle contribuera aussi à projeter la lumière du Christ sur les jeunes de votre âge et sur toute l’humanité, en présentant une alternative valable à tous ceux qui sont tombés dans leur vie, parce que les fondements de leur existence étaient inconsistants; à tous ceux qui se contentent de suivre les courants de la mode, qui trouvent refuge dans leur intérêt immédiat, oubliant la vraie justice, ou qui s’abritent derrière leurs propres opinions au lieu de rechercher la pure vérité.
          Oui, nombreux sont ceux qui, se croyant des dieux, pensent ne pas avoir besoin d’autres racines ni d’autres sources qu’eux-mêmes. Ils voudraient décider eux-mêmes ce qui est vérité ou pas, ce qui est bien ou mal, le juste et l’injuste; décider ce qui est digne de vivre ou peut être sacrifié sur l’autel d’autres préférences; marcher à chaque instant au hasard, sans but préétabli, se laissant guider par l’instinct du moment. Ces tentations sont toujours aux aguets. Il est important de ne pas y succomber car, en réalité, elles mènent à quelque chose d’aussi évanescent qu’une existence sans horizons, une liberté sans Dieu. Nous, par contre, nous savons bien que nous avons été créés libres, à l’image de Dieu, précisément parce que nous sommes protagonistes de la recherche de la vérité et du bien, responsables de nos actions et non de simples exécutants aveugles, collaborateurs créatifs dans notre tâche de cultiver et d’embellir l’œuvre de la création. Dieu désire un interlocuteur responsable, qui puisse dialoguer avec lui et l’aimer. À travers le Christ, nous pouvons vraiment le devenir et, enracinés en lui, donner ses ailes à notre liberté. N’est-ce pas là le grand motif de notre joie? N’est-ce pas là un terrain solide pour construire la civilisation de l’amour et de la vie, capable d’humaniser tous les hommes?
          Chers amis, soyez prudents et sages, bâtissez votre vie sur le fondement solide qu’est le Christ. Cette sagesse et cette prudence guideront vos pas, rien ne vous fera trembler et la paix régnera dans votre cœur. Alors, vous serez heureux, contents, et votre joie se communiquera aux autres. Ils se demanderont quel est le secret de votre vie et ils découvriront que le roc qui soutient tout l’édifice et sur lequel s’appuie toute votre existence est la personne même du Christ, votre ami, frère et Seigneur, le fils de Dieu fait homme, qui donne consistance à tout l’univers. Il est mort pour nous et il est ressuscité pour que nous ayons la vie et, à présent, depuis le trône du Père, il demeure vivant et proche de tous les hommes, veillant continuellement avec amour sur chacun de nous.
          Confiant les fruits de ces JMJ à la Vierge Marie, qui a su dire « oui » à la volonté de Dieu et qui nous enseigne, comme personne d’autre, la fidélité à son divin Fils, qu’elle a suivi jusqu’à sa mort sur la croix. Nous méditerons tout cela plus profondément aux diverses stations de la Via Crucis (Chemin de croix). Prions pour que, comme pour elle, notre « oui » d’aujourd’hui au Christ soit aussi un « oui » inconditionnel à son amitié, à la fin de cette Journée et durant toute notre vie. Merci beaucoup.

Vendredi 19 août 2011, à l’issue du chemin de croix: « ne passez pas à côté de la souffrance humaine »
Nous avons célébré avec piété et ferveur ce chemin de croix en accompagnant le Christ dans sa passion et sa mort. Les commentaires des Sœurs de la Croix (hermanitas de la Cruz), qui servent les plus pauvres et ceux qui sont dans le besoin, nous ont permis d’entrer dans le mystère de la croix glorieuse du Christ, qui renferme la vraie sagesse de Dieu, celle qui juge le monde et ceux qui se croient sages (cf. 1Co 1,17-19).
La contemplation des extraordinaires imágenes (chars traditionnels de la Semaine Sainte) provenant du patrimoine religieux des diocèses espagnols, nous a aidé également dans cet itinéraire vers le calvaire. Ce sont des représentations où la foi et l’art s’harmonisent pour arriver au cœur de l’homme et pour l’inviter à la conversion. Quand le regard de la foi est limpide et authentique, la beauté se met à son service et elle est capable de représenter les mystères de notre salut jusqu’à nous émouvoir profondément, et de transformer notre cœur, comme cela est arrivé à sainte Thérèse d’Avila en contemplant une représentation du Christ blessé (cf. Vie 9,1).
Pendant que nous avancions avec Jésus pour arriver au sommet du don de lui-même au calvaire, les paroles de saint Paul nous sont venus en mémoire: « Le Christ m’a aimé et il s’est livré pour moi » (Ga 2,20). Devant un tel amour si désintéressé, pleins d’étonnement et de gratitude, nous nous demandons maintenant: Que ferons-nous nous-autres pour lui? Quelle réponse lui donnerons-nous?
Saint Jean le dit clairement: « À ceci nous avons connu l’amour: celui-là a donné sa vie pour nous. Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères » (1Jn 3 ,16). La Passion du Christ nous pousse à charger sur nos épaules la souffrance du monde, avec la certitude que Dieu n’est pas quelqu’un qui est distant ou lointain de l’homme et de ses vicissitudes. Au contraire, il s’est fait l’un d’entre nous « pour pouvoir compatir avec l’homme de manière très réelle, dans la chair et le sang … De là, dans toute souffrance humaine est entré quelqu’un qui partage la souffrance et la patience; de là se répand dans toute souffrance la con-solatio; la consolation de l’amour qui vient de Dieu et ainsi surgit l’étoile de l’espérance » (Spe salvi 39).
Chers jeunes, que l’amour du Christ pour nous augmente votre joie et vous aide à être proches de ceux qui sont dans le besoin. Vous qui êtes très sensibles à l’idée de partager la vie avec les autres, ne passez pas à côté de la souffrance humaine, où Dieu espère en vous afin que vous puissiez donner le meilleur de vous-mêmes: votre capacité d’aimer et de compatir. Les diverses formes de souffrance qui, tout au long du chemin de croix, ont défilé devant vos yeux, sont des appels du Seigneur pour édifier nos vies en suivant ses traces et pour faire de nous des signes de sa consolation et de son salut: « Souffrir avec l’autre, pour les autres; souffrir par amour de la vérité et de la justice; souffrir à cause de l’amour et pour devenir une personne qui aime vraiment – ce sont des éléments fondamentaux d’humanité; leur abandon détruirait l’homme lui-même » (ibid .).
Sachons recevoir ces leçons et les mettre en pratique! Pour cela, regardons vers le Christ, cloué sur un bois rude, et demandons-lui qu’il nous montre cette sagesse mystérieuse de la croix par laquelle l’homme vit. La croix n’a pas été le développement d’un échec, sinon la manière d’exprimer le don aimant qui arrive jusqu’à un don plus grand: celui de sa propre vie. Le Père a désiré aimer les hommes dans l’accolade de son Fils crucifié par amour. Par sa forme et sa signification, la croix représente cet amour du Père et du Christ pour les hommes. En elle, nous reconnaissons l’image de l’amour suprême, où nous apprenons à aimer ce que Dieu aime et comme il le fait: c’est elle la Bonne Nouvelle qui redonne l’espérance au monde.
Tournons maintenant nos yeux vers la Vierge Marie qui nous fut donnée pour mère au calvaire, et supplions-la de nous soutenir par sa protection aimante sur le chemin de la vie, en particulier quand nous passons à travers la nuit de la souffrance, afin que nous réussissions comme elle à demeurer fermes dans la foi au pied de la croix.

Samedi 20 août 2011, homélie prévue pour la veillée à l’aéroport de Cuatro Vientos. En raison d’un violent orage, le pape s’est interrompu après le deuxième paragraphe. Quand la pluie s’est calmée, il a prononcé les salutations en différentes langues.
Chers jeunes,
J’adresse un salut à tous, et particulièrement aux jeunes qui m’ont posé leurs questions et je les remercie de la sincérité avec laquelle ils ont exprimé des inquiétudes qui, d’une certaine manière, traduisent votre aspiration unanime à faire quelque chose de grand dans votre vie, quelque chose qui vous donne le bonheur en plénitude.
Mais comment un jeune peut-il être fidèle à la foi chrétienne et vivre en cherchant à atteindre de grands idéaux dans la société actuelle? Dans l’évangile que nous avons écouté (Jn 15,1-17), Jésus nous donne une réponse à cette question importante: « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés; demeurez dans mon amour » (Jn 15,9).
Oui, chers amis, Dieu nous aime. Telle est la grande vérité de notre vie, celle qui donne sens à tout le reste. Nous ne sommes pas le fruit du hasard ou de l’irrationnel, mais, à l’origine de notre existence, il y a un projet d’amour de Dieu. Demeurer dans son amour, c’est vivre enraciné dans la foi, parce que la foi n’est pas la simple acceptation de vérités abstraites, mais une relation intime avec le Christ qui nous amène à ouvrir notre cœur à ce mystère d’amour et à vivre comme des personnes qui se savent aimées de Dieu.
Si vous demeurez dans l’amour du Christ, enracinés dans la foi, vous rencontrerez, même au milieu des contradictions et des souffrances, la source de la joie et de l’allégresse. La foi ne s’oppose pas à vos idéaux les plus élevés; au contraire, elle les exalte et les porte à leur perfection. Chers jeunes, ne vous conformez pas à moins qu’à la Vérité et à l’Amour, ne vous conformez pas à moins qu’au Christ.
C’est précisément maintenant au moment où la culture relativiste dominante refuse et déprécie la recherche de la vérité -la plus haute aspiration de l’esprit humain- que nous devons proposer avec courage et humilité la valeur universelle du Christ comme sauveur de tous les hommes et source d’espérance pour notre vie. Lui, qui a pris sur lui nos afflictions, connaît bien le mystère de la douleur humaine et montre sa présence aimante à tous ceux qui souffrent. Ceux-ci, à leur tour, unis à la passion du Christ, participent de plus près à son œuvre de rédemption. En outre, notre attention désintéressée envers les malades et les personnes dans le besoin sera toujours un témoignage humble et silencieux du visage de la compassion de Dieu.
Chers amis, qu’aucune adversité ne vous paralyse. N’ayez pas peur du monde, ni de l’avenir, ni de votre faiblesse. Le Seigneur vous a donné de vivre en ce moment de l’histoire, pour que, grâce à votre foi, son Nom retentisse sur toute la terre.
En cette veillée de prière, je vous invite à demander à Dieu de vous aider à découvrir votre vocation dans la société et dans l’Église, et à persévérer en elle avec joie et fidélité. Il vaut la peine de sentir en nous-mêmes l’appel du Christ et de suivre avec courage et générosité le chemin qu’il nous propose.
Le Seigneur appelle beaucoup d’entre vous au mariage, où un homme et une femme, en ne formant qu’une seule chair (cf. Gn 2,24), se réalisent en une profonde vie de communion. C’est un horizon tout à la fois lumineux et exigeant, un projet d’amour véritable qui se renouvelle et s’approfondit chaque jour par le partage des joies et des difficultés, et qui se caractérise par une offrande de la personne tout entière. C’est pourquoi reconnaître la beauté et la bonté du mariage, c’est être conscient du fait que seul un contexte de fidélité et d’indissolubilité ainsi que d’ouverture au don divin de la vie est en accord avec la grandeur et la dignité de l’amour des époux.
À d’autres, en revanche, le Christ lance un appel à le suivre de plus près dans le sacerdoce et la vie consacrée. Que c’est beau de savoir que Jésus te cherche, te fais confiance et, avec sa voix reconnaissable entre toutes, te dit aussi à toi: « Suis-moi » (cf. Mc 2,14).
Chers jeunes, pour découvrir et suivre fidèlement la forme de vie à laquelle le Seigneur appelle chacun, il est indispensable de demeurer dans son amour comme des amis. Or, comment se conserve l’amitié sinon par la fréquence des rencontres, la conversation, le fait d’être ensemble et de partager les joies et les peines? Sainte Thérèse de Jésus disait que la prière consistait à « parler de l’amitié en étant bien souvent seuls pour parler avec celui dont nous savons qu’il nous aime » (cf. Vie 8).
Je vous invite encore à demeurer maintenant dans l’adoration du Christ réellement présent dans l’Eucharistie, à dialoguer avec Lui, à Lui exposer vos questions et à L’écouter. Chers amis, je prie pour vous de tout cœur; je vous supplie de prier aussi pour moi. En cette nuit, demandons au Seigneur qu’attirés par la beauté de son amour, nous vivions toujours fidèlement comme ses disciples. Amen.

La tempête
Après des semaines de beau temps, un vent violent se lève et un orage éclate alors que le pape vient de commencer sa prédication aux jeunes. Il ne serait pas juste de trop spiritualiser les phénomènes naturels, mais si l’on n’ignore pas les conséquences de tous les péchés du monde dans la Création, on peut souligner le caractère soudain, violent et menaçant de cette tempête; ses conséquences: le pape est réduit au silence pendant 20 minutes, la croix des JMJ est renversée à terre, les hosties à consacrer sont rendues inutilisables (la destruction de deux tentes-chapelles empêchera la distribution de la communion le lendemain lors de la Messe conclusive des JMJ; ce qui nous enseigne toutefois la vertu de la « communion spirituelle », en cas d’empêchement vrai). Le pape est invité à plusieurs reprises par son cérémoniaire à quitter la scène pour se réfugier dans la sacristie; gardant un sourire confiant, il répond: « Non, je veux rester avec les jeunes! ». Beaucoup se mettent en prière pour que les jeunes soient épargnés et que la veillée puisse avoir lieu. La tempête s’éloigne. Le pape peut reprendre:

Avec la pluie, le Seigneur nous envoie beaucoup de bénédictions. Chers amis, je vous remercie de votre joie et de votre résistance. Votre force est plus forte que celle de la pluie. Merci pour le sacrifice que vous êtes en train de faire. Je suis certain que vous l’offrirez généreusement au Seigneur.
Le pape expose le Saint Sacrement, et les 1,5 millions de jeunes adorent dans un grand silence le Seigneur vivant et réellement présent.
Prière de consécration des jeunes au Coeur de Jésus:

Seigneur Jésus-Christ… dans une ardente prière, je consacre [ces jeunes] à Ton Coeur, afin qu’enracinés et édifiés en Toi, ils soient toujours Tiens, dans la vie et dans la mort. Qu’ils ne se séparent jamais de Toi! Accorde-leur un coeur doux et humble, pour qu’ils écoutent toujours ta voix et tes commandements, accomplissent Ta Volonté et soient au milieu de monde une louange à Ta gloire… Amen.
Le pape conclut ainsi la veillée:
Chers jeunes francophones, soyez fiers d’avoir reçu le don de la foi, c’est elle qui illuminera votre vie à chaque instant. Appuyez-vous sur la foi de vos proches, sur la foi de l’Église! Par la foi, nous sommes fondés dans le Christ. Retrouvez-vous avec d’autres pour l’approfondir, fréquentez l’Eucharistie, mystère de la foi par excellence. Le Christ seul peut répondre aux aspirations que vous portez en vous. Laissez-vous saisir par Dieu pour que votre présence dans l’Église lui donne un élan nouveau!
… Chers jeunes, en ces moments de silence devant le Saint Sacrement, tournons notre esprit et notre cœur vers Jésus-Christ, le Seigneur de nos vies et de notre avenir. Puisse-t-il répandre son Esprit sur nous et sur l’Église tout entière afin que nous devenions un phare de liberté, de réconciliation et de paix pour le monde entier.
… Au fond de nos cœurs, nous désirons ce qui est grand et beau dans la vie. Ne laissez pas tomber dans le vide vos vœux et vos désirs, mais rendez-les fermes en Jésus Christ. Lui-même est le fondement qui porte, et le point de référence sûr pour une vie en plénitude.
… Chers amis, cette veillée restera comme une expérience inoubliable de votre vie. Gardez la flamme que Dieu a allumée cette nuit en vos cœurs: faites en sorte qu’elle ne s’éteigne pas! Alimentez-la chaque jour, partagez-la avec les compagnons de votre âge qui vivent dans la nuit et cherchent une lumière pour leur chemin. Merci! Au revoir et à demain matin!
… Chers amis, j’invite chacun et chacune de vous à nouer un dialogue personnel avec le Christ, en Lui exposant vos propres doutes et surtout en l’écoutant. Le Seigneur est ici et vous appelle! Jeunes amis, cela vaut la peine d’écouter au fond de nous la Parole de Jésus et de marcher sur ses pas. Demandez au Seigneur de vous aider à découvrir votre vocation dans la vie et dans l’Église, et à y persévérer avec joie et fidélité, sachant qu’Il ne vous abandonne jamais et qu’il ne trahit jamais. Il est avec nous jusqu’à la fin du monde.
… Notre veillée de prière est traversée par la présence du Christ. Sûrs de son amour, approchez-vous de Lui avec la flamme de votre foi. Il vous remplira de Sa vie. Construisez votre vie sur le Christ et sur son Évangile. Je vous bénis de tout cœur.
          Chers jeunes, nous avons vécu une aventure ensemble. Forts dans la foi dans le Christ, vous avez résisté à la pluie.
Nous nous verrons demain, si Dieu le veut. Je vous remercie pour le merveilleux exemple que vous avez donné. Comme ce soir, avec le Christ vous pouvez toujours affronter les épreuves de la vie. Ne l’oubliez pas. Merci à tous.


Dimanche 21 août 2011, homélie de la messe
Avec la célébration de l’Eucharistie, nous arrivons au moment culminant de ces JMJ. En vous voyant ici, venus en grand nombre de tous les horizons, mon cœur est plein de joie, pensant à l’affection spéciale avec laquelle Jésus vous regarde. Oui, le Seigneur vous aime et il vous appelle ses amis (cf. Jn 15,15). Il vient à votre rencontre et il désire vous accompagner dans votre cheminement pour vous ouvrir les portes d’une vie pleine et vous faire participants de sa relation intime avec le Père. Pour notre part, conscients de la grandeur de son amour, nous désirons répondre avec grande générosité à cette marque de prédilection par la résolution de partager aussi avec les autres la joie que nous avons reçue. Certes! Ils sont nombreux de nos jours, ceux qui se sentent attirés par la figure du Christ et désirent mieux le connaître. Ils perçoivent qu’Il est la réponse à leurs multiples inquiétudes personnelles. Cependant, qui est-Il réellement? Comment est-il possible que quelqu’un qui a vécu sur la terre il y a tant d’années, ait quelque chose à voir avec moi aujourd’hui?
Dans l’Évangile que nous avons écouté (cf. Mt 16,13-20), il y a comme 2 manières distinctes de connaître le Christ qui nous sont présentées. La première consiste dans une connaissance externe caractérisée par l’opinion commune. À la demande de Jésus: « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes? », les disciples répondent: « Pour les uns, il est Jean Baptiste, pour d’autres, Elie; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes« . C’est-à-dire qu’on considère le Christ comme un personnage religieux supplémentaire qui s’ajoute à ceux connus. S’adressant ensuite personnellement aux disciples, Jésus leur demande: « Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? » Pierre répond avec des paroles qui sont la première profession de foi: « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant! » La foi va au-delà des simples données empiriques ou historiques; elle est la capacité de saisir le mystère de la personne du Christ dans sa profondeur.
Mais, la foi n’est pas le fruit de l’effort de l’homme, de sa raison, mais elle est un don de Dieu: « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas: ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux« . Elle a son origine dans l’initiative de Dieu, qui nous dévoile son intimité et nous invite à participer à sa vie divine même. La foi ne fournit pas seulement des informations sur l’identité du Christ, mais elle suppose une relation personnelle avec Lui, l’adhésion de toute la personne, avec son intelligence, sa volonté et ses sentiments, à la manifestation que Dieu fait de lui-même. Ainsi, la demande de Jésus: « Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? », pousse en fin de compte les disciples à prendre une décision personnelle par rapport à Lui. La foi et la suite (sequela) du Christ sont étroitement liées. Et, comme elle suppose suivre le Maître, la foi doit se consolider et croître, devenir profonde et mûre, à mesure qu’elle s’intensifie et que se fortifie la relation avec Jésus, l’intimité avec Lui. Même Pierre et les autres apôtres ont eu à avancer sur cette voie, jusqu’à ce que leur rencontre avec le Seigneur ressuscité leur ouvre les yeux sur une foi plénière.
Chers jeunes, aujourd’hui, le Christ vous pose également la même demande qu’il a faite aux apôtres: « Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? » Répondez-lui avec générosité et courage comme il convient à un cœur jeune tel que le vôtre. Dites-lui: Jésus, je sais que tu es le Fils de Dieu, que tu as donné ta vie pour moi. Je veux te suivre avec fidélité et me laisser guider par ta parole. Tu me connais et tu m’aimes. J’ai confiance en toi et je remets ma vie entre tes mains. Je veux que tu sois la force qui me soutienne, la joie qui ne me quitte jamais.
Dans sa réponse à la confession de Pierre, Jésus parle de l’Église: « Et moi, je te déclare: ‘Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église’« . Que signifie cela? Jésus bâtit l’Église sur le rocher de la foi de Pierre qui confesse la divinité du Christ. Oui! L’Église n’est pas une simple institution humaine, comme n’importe quelle autre, bien plus elle est étroitement unie à Dieu. Le Christ lui-même se réfère à elle comme « son » Église. On ne peut pas séparer le Christ de l’Église, comme on ne peut pas séparer la tête du corps (cf. 1Co 12,12). L’Église ne vit pas par elle-même, mais elle vit par le Seigneur. Il est présent au milieu d’elle, et lui donne vie, aliment et force.
Chers jeunes, permettez-moi, en tant Successeur de Pierre, de vous inviter à renforcer cette foi qui nous a été transmise depuis les Apôtres, à mettre le Christ, le Fils de Dieu, au centre de votre vie. Mais permettez-moi aussi de vous rappeler que suivre Jésus dans la foi c’est marcher avec Lui dans la communion de l’Église. On ne peut pas suivre Jésus en solitaire. Celui qui cède à la tentation de marcher « à son propre compte » ou de vivre la foi selon la mentalité individualiste qui prédomine dans la société, court le risque de ne jamais rencontrer Jésus-Christ, ou de finir par suivre une image fausse de Lui.
Avoir la foi, c’est s’appuyer sur la foi de tes frères, et que ta foi serve également d’appui pour celle des autres. Je vous exhorte, chers jeunes: aimez l’Église qui vous a engendrés dans la foi, vous a aidés à mieux connaître le Christ et vous a fait découvrir la beauté de son amour. Pour la croissance de votre amitié avec le Christ, il est fondamental de reconnaître l’importance de votre belle insertion dans les paroisses, les communautés et les mouvements, ainsi que l’importance de la participation à l’Eucharistie dominicale, de la réception fréquente du sacrement du pardon, et de la fidélité à la prière et à la méditation de la Parole de Dieu.
De cette amitié avec Jésus naîtra aussi l’élan qui porte à témoigner la foi dans les milieux les plus divers, y compris ceux dans lesquels il y a refus ou indifférence. On ne peut pas rencontrer le Christ et ne pas le faire connaître aux autres. Ne gardez donc pas le Christ pour vous-mêmes. Transmettez aux autres la joie de votre foi. Le monde a besoin du témoignage de votre foi, il a certainement besoin de Dieu. Je pense que votre présence ici, jeunes venus des cinq continents, est une merveilleuse preuve de la fécondité du mandat de Jésus donné à l’Église: « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création » (Mc 16,15). À vous aussi incombe le devoir extraordinaire d’être des disciples et des missionnaires du Christ dans d’autres terres et pays où se trouve une multitude de jeunes qui aspirent à de très grandes choses et qui, découvrant dans leurs cœurs la possibilité de valeurs plus authentiques, ne se laissent pas séduire par les fausses promesses d’un style de vie sans Dieu.
Chers jeunes, je prie pour vous avec toute l’affection de mon cœur. Je vous confie à la Vierge Marie, pour qu’elle vous accompagne toujours de son intercession maternelle et vous enseigne la fidélité à la Parole de Dieu. Je vous demande également de prier pour le pape afin que, comme successeur de Pierre, il puisse continuer à affermir ses frères dans la foi. Puissions-nous tous dans l’Église, pasteurs et fidèles, nous rapprocher davantage chaque jour du Seigneur, afin de croître en sainteté de vie et nous donnerons ainsi un témoignage efficace que Jésus est vraiment le Fils de Dieu, le Sauveur de tous les hommes et la source vive de leur espérance. Amen.
Chers amis,
Vous allez rejoindre maintenant vos lieux de résidence habituelle. Vos amis chercheront à savoir ce qui est changé en vous après avoir été dans cette noble ville avec le Pape et des centaines de milliers de jeunes du monde entier: Que leur répondrez-vous? Je vous invite à leur donner un témoignage audacieux de la vie chrétienne. Vous serez alors le ferment de nouveaux chrétiens afin que l’Église naisse avec vigueur dans le cœur de beaucoup.
Combien j’ai pensé ces jours-ci à ces jeunes qui attendent votre retour! Transmettez-leur mon affection, en particulier aux plus défavorisés, et aussi à vos familles et aux communautés de vie chrétienne auxquelles vous appartenez.
Je ne peux m’empêcher de vous dire que je suis vraiment impressionné par le nombre significatif d’évêques et de prêtres présents à ces Journées. Je les remercie tous du fond de mon cœur, les encourageant en même temps à continuer à développer la pastorale des jeunes avec enthousiasme et engagement.
Confiant maintenant tous les jeunes du monde, et en particulier vous, chers jeunes, à l’intercession maternelle de la Sainte Vierge Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation et Mère des jeunes, nous la saluons avec les mêmes paroles que l’Ange du Seigneur lui adressa.
APRES L’ANGELUS
Je voudrais annoncer maintenant que la prochaine JMJ aura lieu en 2013 à Rio de Janeiro. Demandons au Seigneur d’assister dès maintenant de sa force tous ceux qui auront la tâche de la préparer et faciliter le chemin des jeunes du monde entier pour qu’ils puissent rencontrer de nouveau le pape dans cette belle ville brésilienne.
Chers amis, avant de nous dire au revoir, et pendant que les jeunes d’Espagne remettent à ceux du Brésil la croix des JMJ, en tant que Successeur de Pierre, je confie à tous ceux qui sont présents ici cette grande tâche: apportez la connaissance et l’amour du Christ au monde entier. Il demande que vous soyez ses apôtres en ce XXIè siècle et les messagers de sa joie. Puissiez-vous ne pas le décevoir! Merci beaucoup!
Salutation en français
Chers jeunes de langue française, le Christ vous demande aujourd’hui d’être enracinés en Lui et de bâtir avec Lui votre vie sur le roc qu’il est Lui-même. Il vous envoie pour être des témoins courageux et sans complexes, authentiques et crédibles! N’ayez pas peur d’être catholiques, d’en témoigner toujours autour de vous avec simplicité et sincérité! Que l’Église trouve en vous et en votre jeunesse les missionnaires joyeux de la Bonne Nouvelle!
Salutation en anglais
Je salue tous les jeunes de langue anglaise présents ici aujourd’hui. Alors que vous repartez chez vous, emportez avec vous la bonne nouvelle de l’Amour du Christ que vous avez expérimentée en ces jours inoubliables. Fixez vos yeux sur lui, approfondissez votre connaissance de l’Évangile et portez ensuite des fruits abondants. Que Dieu vous bénisse jusqu’au moment de nous revoir à nouveau!
Salutation en allemand
Mes chers amis! La foi n’est pas une théorie. La foi signifie aller à Jésus dans une relation personnelle et vivre de l’amitié avec lui en communauté avec les autres, dans la communauté ecclésiale. Confiez au Christ votre vie entière et aidez vos amis afin qu’eux aussi arrivent à Dieu, source de la vie. Puisse le Seigneur faire de vous des témoins joyeux de son amour!
Salutation en italien
Je vous salue tous, chers jeunes de langue italienne! L’Eucharistie que nous avons célébrée est le Christ ressuscité présent et vivant au milieu de nous: grâce à Lui, votre vie est enracinée et fondée en Dieu, ferme dans la foi. Avec cette certitude, repartez de Madrid et annoncez à tous ce que vous avez vu et entendu. Répondez avec joie à l’appel du Seigneur, suivez-Le et restez toujours unis à Lui: vous porterez beaucoup de fruits!
Salutation en portugais
Chers jeunes et amis de langue portugaise, vous avez rencontré Jésus Christ! Vous vous sentirez à contre-courant au milieu d’une société où règne une culture relativiste qui renonce à chercher et à posséder la vérité. C’est pourtant en ce moment de l’histoire, plein de grands défis et d’opportunités, que le Seigneur vous envoie pour faire retentir, grâce à votre foi, la Bonne Nouvelle du Christ pour la terre entière. J’espère pouvoir vous rencontrer dans 2 ans lors des prochaines JMJ à Rio de Janeiro, au Brésil. Jusque là prions les uns pour les autres en donnant un témoignage de la joie qui surgit de l’enracinement et de l’édification dans le Christ. À bientôt, chers jeunes! et que Dieu vous bénisse!
Salutation en polonais
Chers jeunes polonais, fermes dans la foi, enracinés dans le Christ! Puissent les talents reçus de Dieu ces jours-ci porter en vous des fruits abondants. Soyez ses témoins. Portez aux autres le message de l’Évangile. Par votre prière et par votre exemple de vie, aidez l’Europe à retrouver ses racines chrétiennes.

AUTRES DISCOURS JMJ Madrid 2011
Entretien de Benoît XVI avec les journalistes dans l’avion pour Madrid
Q: La Journée de Madrid est la XXVIè JMJ. Au début de votre pontificat certains s’étaient demandé si vous auriez suivi les pas de votre prédécesseur. Comment voyez-vous ces événements dans la stratégie pastorale de l’Eglise universelle?
Benoît XVI:
Chers amis, bonjour ! Je suis heureux de me rendre avec vous en Espagne pour ce grand événement, et après deux JMJ vécues de manière personnelle, je peux dire qu’en créant les JMJ, Jean-Paul II nous a vraiment donné une intuition: une grande rencontre des jeunes du monde entier avec le Seigneur. Je dirais que ces JMJ sont un signe, une cascade de lumière. Elles donnent une visibilité à la foi, une visibilité à la présence de Dieu dans le monde et suscitent ainsi le courage d’être croyants. Les croyants se sentent souvent isolés dans ce monde, un peu perdus. Ici ils voient qu’ils ne sont pas seuls, qu’il existe un grand réseau de foi, une grande communauté de croyants dans le monde, qu’il est beau de vivre dans cette amitié universelle. Il me semble que c’est ainsi que naissent les amitiés, au-delà des frontières des différentes cultures, de différents pays. La naissance d’un réseau universel d’amitié qui relie le monde et Dieu est importante pour l’avenir de l’humanité, pour la vie de l’humanité aujourd’hui. La JMJ ne peut évidemment pas être un événement isolé. Elle fait partie d’un chemin plus grand. Elle est préparée par ce chemin de la Croix des JMJ qui passe dans différents pays, associant les jeunes sous le signe de la croix et sous le signe merveilleux de la Vierge. Ainsi, la préparation de la JMJ, bien plus qu’une préparation technique, est un événement avec de nombreux problèmes techniques, c’est une préparation intérieure, c’est se mettre en marche vers les autres et ensemble vers Dieu. Puis des groupes d’amitié se créent. Garder ce contact universel ouvre les frontières des cultures et des oppositions humaines et religieuses. Cela devient un chemin continu qui conduit ensuite à un nouveau sommet d’une nouvelle JMJ. Il me semble que la JMJ doit être considérée dans ce sens, comme un signe, comme une partie d’un grand chemin qui crée des amitiés, ouvre des frontières et montre qu’il est beau d’être avec Dieu, que Dieu est avec nous. Dans ce sens, nous voulons poursuivre cette grande idée du bienheureux pape Jean-Paul II.
Q: L’Europe et le monde occidental traversent une crise économique profonde qui manifeste aussi des signes d’une grave crise sociale et morale, d’une grande incertitude pour l’avenir, particulièrement douloureuse pour les jeunes (…). Quels messages l’Eglise peut-elle donner pour redonner l’espérance aux jeunes du monde et les encourager?
Benoît XVI
: La crise économique actuelle confirme ce qui est déjà apparu dans la grande crise précédente, à savoir que la dimension éthique n’est pas une chose extérieure aux problèmes économiques mais une dimension interne et fondamentale. L’économie ne fonctionne pas seulement par une autorégulation de marché mais elle a besoin d’une raison éthique pour fonctionner pour l’homme. Ici apparaît à nouveau ce que Jean-Paul II avait déjà dit dans sa première encyclique sociale: l’homme doit être au centre de l’économie et l’économie ne doit pas se mesurer en fonction d’un plus grand profit mais en fonction du bien commun. Elle inclut la responsabilité de l’autre et ne fonctionne vraiment bien que si elle agit de façon humaine dans le respect de l’autre avec différentes dimensions:
responsabilité à l’égard de sa propre nation et pas seulement de soi,
responsabilité à l’égard du monde. La nation n’est pas isolée, l’Europe n’est pas isolée mais elle est responsable de l’humanité tout entière et doit penser à toujours affronter les problèmes économiques dans cette optique de responsabilité vis-à-vis des autres parties du monde, de celles qui souffrent, qui ont faim et soif et qui n’ont pas d’avenir.
La troisième dimension de cette responsabilité est la responsabilité pour l’avenir: nous savons que nous devons protéger notre planète, mais nous devons protéger en somme le service du travail économique pour tous et penser que demain c’est aussi aujourd’hui.
Si les jeunes d’aujourd’hui ne voient pas de perspectives d’avenir dans leur vie, notre présent ne va pas non plus, il est mal. Ainsi, l’Eglise, grâce à sa doctrine sociale, sa doctrine sur la responsabilité de Dieu, permet de renoncer au plus grand profit et de voir les choses dans leur dimension humanistique et religieuse, c’est-à-dire être l’un pour l’autre. On peut ainsi ouvrir des routes. Le grand nombre de bénévoles qui travaillent dans différentes parties du monde non pour eux-mêmes mais pour les autres et qui trouvent ainsi le sens de leur vie montre que cela est possible. Eduquer à ces grands desseins, comme cherche à le faire l’Eglise, est fondamental pour notre avenir.
Q – Je voulais vous poser une question sur le rapport entre vérité et multiculturalisme. Insister sur l’unique Vérité qui est le Christ peut-il être un problème pour les jeunes d’aujourd’hui?
Benoît XVI:
Le lien entre vérité et intolérance, monothéisme et incapacité de dialogue avec les autres est un argument qui revient souvent dans le débat sur le christianisme aujourd’hui. Et naturellement, il est vrai que dans l’histoire il y a également eu des abus aussi bien sur le concept de vérité que sur le concept de monothéisme. Il y a eu des abus, mais la réalité est complètement différente. L’argument est faux parce que la vérité n’est accessible que dans la liberté. On peut imposer par la violence des comportements, des pratiques, des activités, mais pas la vérité. La vérité ne s’ouvre qu’au consentement libre et donc, liberté et vérité sont intimement liées, l’une étant condition de l’autre. Et du reste, nous cherchons la vérité, les vraies valeurs, qui donnent vie à l’avenir. Nous ne voulons certes pas le mensonge, nous ne voulons pas le positivisme de normes imposées avec une certaine force. Seules les vraies valeurs conduisent à l’avenir. Disons qu’il est donc nécessaire de rechercher les vraies valeurs et de ne pas donner libre cours à la volonté de certains et de ne pas laisser une raison positiviste s’imposer en nous disant qu’il n’y a pas de vérité rationnelle concernant les problèmes éthiques et les grands problèmes de l’homme. Ceci signifie exposer l’homme à la volonté de ceux qui ont le pouvoir. Nous devons toujours être à la recherche de la vérité des vraies valeurs, que nous avons dans les droits humains fondamentaux et dans d’autres semblables. Les droits fondamentaux sont connus et reconnus et cela nous met justement en dialogue l’un avec l’autre. La vérité en tant que telle est dialogante, car elle cherche à mieux connaître, à mieux comprendre et elle le fait en dialogue avec les autres. La plus grande défense de la liberté est donc la recherche de la vérité et de la dignité de l’homme.
Q: Comment faire pour que l’expérience positive de la JMJ se poursuive dans la vie de tous les jours?
Benoît XVI:
Dieu sème toujours en silence. Cela n’apparaît pas tout de suite dans les statistiques. Le grain que le Seigneur met en terre avec la JMJ est comme celui dont parle l’Evangile. Un peu tombe sur la route et se perd, un peu sur la pierre et se perd, un peu sur les épines et se perd mais un peu tombe dans de la bonne terre et porte beaucoup de fruits. C’est comme cela avec la JMJ aussi. Beaucoup se perd et cela est humain et, pour reprendre d’autres paroles du Seigneur, le grain de sénevé est petit mais grandit et devient un grand arbre. En d’autres termes, il est évident que l’on perd beaucoup, on ne peut pas dire qu’une grande croissance de l’Eglise reprendra dès demain. Dieu n’agit pas ainsi. Mais la croissance – une grande croissance – se fait en silence. Je sais que les autres JMJ ont fait naître de grandes amitiés, des amitiés pour la vie ; beaucoup de nouvelles expériences de la présence de Dieu. Nous avons confiance en cette croissance silencieuse. Nous croyons, même si les statistiques n’en parlent pas beaucoup, que la semence du Seigneur grandit vraiment. Et ce sera pour un très grand nombre de personnes le début d’une amitié avec Dieu et avec les autres, d’une universalité de la pensée, d’une responsabilité commune qui montre vraiment que ces journées portent du fruit.

Jeudi 18 août 2011, arrivée à Madrid
Je viens ici pour rencontrer des milliers de jeunes du monde entier, intéressés par le Christ ou en recherche de la vérité qui donne un sens authentique à leur existence. Je viens comme Successeur de Pierre pour les confirmer tous dans leur foi, en vivant quelques jours d’intense activité pastorale pour annoncer que Jésus-Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie. Pour pousser à l’engagement de construire le Règne de Dieu dans le monde, et entre nous. Pour exhorter les jeunes à rencontrer personnellement le Christ-Ami et ainsi, enracinés dans sa Personne, se convertir en disciples fidèles et en témoins courageux.
Pour quoi et par quoi cette multitude de jeunes est-elle venue à Madrid? Bien que la réponse devrait être donnée par eux, on peut bien penser qu’ils désirent écouter la Parole de Dieu, comme l’a proposé la devise de ces JMJ, de manière qu’enracinés dans le Christ et construits sur Lui, ils manifestent la fermeté de leur foi.
Beaucoup d’entre eux ont écouté la voix de Dieu, parfois uniquement comme un léger murmure, qui les a poussés à le chercher avec plus de diligence, et à partager avec les autres l’expérience de la force qu’ils tiennent dans leur vie. Cette découverte du Dieu vivant anime les jeunes et ouvre leurs yeux aux défis du monde où ils vivent, avec leurs possibilités et leurs limites. Ils voient la superficialité, la consommation et l’hédonisme régnants, tant de banalité au moment de vivre la sexualité, tant de manques de solidarité, tant de corruption. Et ils savent que sans Dieu il serait difficile d’affronter ces défis et d’être vraiment heureux, tournant vers lui leur enthousiasme pour l’obtention d’une vie authentique. Toutefois, avec Lui à leurs côtés, ils obtiendront la lumière pour marcher et des raisons pour espérer, ne se décourageant pas devant ces hauts idéaux qui motiveront leur engagement généreux pour construire une société où la dignité humaine et une vraie fraternité se respectent. Ici, durant ces Journées, ils ont une occasion privilégiée pour mettre en commun leurs aspirations, échanger entre eux les richesses de leurs cultures et de leurs expériences, s’encourager mutuellement dans leur cheminement de foi et de vie, où certains se croient isolés ou ignorés par leur entourage quotidien. Mais non, ils ne sont pas seuls! Beaucoup de leurs contemporains partagent leurs projets et, se confiant entièrement au Christ, ils savent qu’ils ont vraiment un avenir devant eux et ils ne craignent pas les engagements décisifs qui demandent toute la vie. Pour cela, les écouter, prier ensemble et célébrer l’Eucharistie avec eux me causent une immense joie. Les JMJ nous apportent un message d’espérance, comme une brise d’air pur et juvénile, avec des parfums nouveaux qui nous remplissent de confiance pour le demain de l’Église et du monde.
Certes, les difficultés ne manquent pas. Des tensions et des confrontations existent en tant d’endroits du monde, avec même du sang qui coule. La justice et la haute valeur de la personne humaine se plient facilement à des intérêts égoïstes, matériels et idéologiques. L’environnement et la nature que Dieu a créés avec tant d’amour ne sont pas respectés comme il se doit. De plus, beaucoup de jeunes regardent avec préoccupation leur avenir face à la difficulté de trouver un emploi digne ou bien pour l’avoir perdu ou encore parce que celui qu’ils ont est précaire et n’est pas assuré. Il y en a d’autres qui ont besoin d’aide pour ne pas tomber dans les filets de la drogue, d’une aide efficace si par malheur ils y sont déjà tombés. À cause de leur foi dans le Christ, beaucoup souffrent en eux-mêmes la discrimination, qui conduit à la dépréciation et à la persécution ouverte ou larvée qui afflige des régions déterminées de certains pays. Ils sont aussi sollicités pour s’éloigner de Lui, en les privant des signes de sa présence dans la vie publique, et en réduisant au silence son Nom même. Pourtant aujourd’hui, je redis aux jeunes, avec toute la force de mon cœur, que rien ni personne ne vous prive de la paix! N’ayez pas honte du Seigneur! Il n’a rien objecté à se faire l’un de nous et à faire l’expérience de nos angoisses pour nous élever vers Dieu, et faisant ainsi il nous a sauvés.
Dans ce contexte, il est urgent d’aider les jeunes disciples de Jésus à demeurer fermes dans la foi et à assumer la belle aventure de l’annoncer et d’en témoigner ouvertement par leurs propres vies. Un témoignage courageux et plein d’amour au frère humain, à la fois décidé et prudent, sans cacher sa propre identité chrétienne, dans un climat de respectueuse connivence avec d’autres options légitimes et en même temps avec l’exigence du respect dû aux propres convictions.
Majesté, en vous remerciant de nouveau pour l’accueil déférent que vous m’avez réservé, je désire exprimer mon appréciation et ma proximité à tous les peuples d’Espagne, tout comme mon admiration pour un pays si riche en histoire et en culture, pour la vitalité de sa foi qui a fructifié en de nombreux saints et saintes de toutes les époques, en de nombreux hommes et femmes qui, laissant leur terre, ont apporté l’Évangile aux limites du monde, et en des personnes droites, solidaires et bonnes de votre pays. C’est là un grand trésor dont il convient certainement de prendre soin par une attitude constructive pour le bien commun d’aujourd’hui et pour offrir un horizon lumineux à l’avenir des nouvelles générations. Même s’il existe actuellement des motifs de préoccupations, plus grand est l’élan des Espagnols, avec l’ardeur qui les caractérise, pour les dépasser, et ce qui y contribue le plus ce sont leurs racines chrétiennes profondes, très fécondes au cours des siècles.
A partir d’ici, je salue très cordialement tous les amis espagnols et madrilènes, et tous ceux qui sont venus d’autres terres. Durant ces jours je vous serai proche, ayant très présent à l’esprit tous les jeunes du monde, en particulier ceux qui passent par toutes sortes d’épreuves. Confiant cette rencontre à la très sainte Vierge Marie, et à l’intercession des saints protecteurs de ces Journées, je demande à Dieu qu’il bénisse et protège toujours les fils et les filles d’Espagne. Merci beaucoup.

Vendredi 19 août 2011, aux universitaires: Devant 1500 universitaires réunis, à la basilique Saint-Laurent de l’Escurial, près de Madrid:
J’attendais avec joie cette rencontre avec vous, jeunes professeurs des universités espagnoles, vous qui prêtez une magnifique collaboration à la diffusion de la vérité, dans des circonstances qui ne sont pas toujours faciles. Je vous salue cordialement et je vous remercie pour les aimables paroles de bienvenue, ainsi que pour la musique exécutée, qui a résonné de façon merveilleuse dans ce monastère d’une grande beauté artistique, témoignage éloquent pour les siècles d’une vie de prière et d’étude. En ce lieu significatif la foi et la raison se sont fondues harmonieusement dans la pierre austère pour modeler l’un des monuments les plus renommés d’Espagne.
Je salue aussi avec une affection particulière ceux qui, ces jours-ci, ont participé à Avila au Congrès mondial des universités catholiques, sur le thème: « Identité et mission de l’université catholique ».
En étant parmi vous, me reviennent à l’esprit mes premiers pas comme professeur à l’université de Bonn. Quand on constatait encore les blessures de la guerre et que les carences matérielles étaient nombreuses, tout était remplacé par un vif désir d’une activité passionnante, le contact avec des collègues des diverses disciplines et le souhait de répondre aux inquiétudes ultimes et fondamentales des étudiants. Cette « universitas« , que j’ai vécue alors, de professeurs et d’étudiants qui ensemble cherchent la vérité dans tous les savoirs, ou, comme aurait dit Alphonse X le Sage, cette « union de maîtres et d’étudiants avec la volonté et l’objectif d’apprendre les savoirs » (Siete partidas, partida II, tit. XXXI), rend clair le projet jusqu’à la définition de l’Université.
Dans le thème des présentes JMJ « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (Col 2,7), vous pourrez trouver aussi la lumière pour mieux comprendre votre être et ce que vous devez faire. Avec cette pensée, et comme je l’ai déjà écrit dans le Message aux jeunes en préparation à ces journées, les mots « enracinés, fondés et affermis » orientent vers des fondements solides pour la vie (cf. n. 2).
Mais, où les jeunes trouveront-ils ces points de référence dans une société émiettée et instable? Parfois on estime que la mission d’un professeur universitaire est aujourd’hui exclusivement de former des professionnels compétents et efficaces qui puissent satisfaire la demande du marché du travail à tout moment précis. On affirme également que l’unique chose que l’on doit privilégier dans la conjoncture actuelle est la pure capacité technique. Certainement, cette vision utilitaire de l’éducation, même universitaire, répandue spécialement dans des milieux extra-universitaires, s’installe aujourd’hui. Sans aucun doute, vous qui avez vécu comme moi l’université, et qui la vivez maintenant comme enseignants, vous sentez sans doute le désir de quelque chose d’autre de plus élevé qui corresponde à toutes les dimensions qui constituent l’homme. Nous savons que quand la seule utilité et le pragmatisme immédiat s’érigent en critère principal, les pertes peuvent être dramatiques: des abus d’une science sans limites, bien au-delà d’elle-même, jusqu’au totalitarisme politique qui se ravive facilement quand on élimine toute référence supérieure au simple calcul de pouvoir. Au contraire, l’idée authentique d’université est précisément celle qui nous préserve de cette vision réductrice et détachée de l’humain.
En réalité, l’université a été et est encore appelée à être toujours la maison où se cherche la vérité propre de la personne humaine. Pour cette raison ce n’est pas par hasard que l’Église a promu l’institution universitaire, justement parce que la foi chrétienne nous parle du Christ comme le Logos par lequel tout a été fait (cf. Jn 1,3), et de l’être humain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cette bonne nouvelle découvre une rationalité dans tout le créé et regarde l’homme comme une créature qui participe et peut parvenir à reconnaître cette rationalité. L’université incarne, donc, un idéal qui ne doit pas perdre sa vertu ni à cause d’idéologies fermées au dialogue rationnel, ni par servilité envers une logique utilitaire de simple marché, qui voit l’homme comme un simple consommateur.
C’est là votre mission importante et vitale. C’est vous qui avez l’honneur et la responsabilité de transmettre cet idéal universitaire, un idéal que vous avez reçu de vos prédécesseurs, dont beaucoup d’humbles disciples de l’Évangile et qui, en tant que tels, se sont convertis en géants de l’esprit. Nous devons nous sentir leurs continuateurs dans une histoire bien distincte de la leur, mais dans laquelle les questions essentielles de l’être humain continuent à réclamer notre attention et nous poussent à aller de l’avant. Avec eux, nous nous sentons unis à cette chaîne d’hommes et de femmes qui se sont engagés à proposer et à rendre crédible la foi devant l’intelligence des hommes. Et la façon de le faire ne signifie pas seulement l’enseigner, mais encore plus le vivre, l’incarner, de sorte que le Logos lui-même s’incarne pour placer sa demeure parmi nous. En ce sens, les jeunes ont besoin de maîtres authentiques; des personnes ouvertes à la vérité totale dans les différentes branches du savoir, sachant écouter et vivant à l’intérieur d’elles-mêmes ce dialogue interdisciplinaire; des personnes convaincues, surtout, de la capacité humaine d’avancer sur le chemin vers la vérité. La jeunesse est le temps privilégié pour la recherche et la rencontre de la vérité. Comme le disait Platon: « Cherche la vérité tant que tu es jeune, parce que si tu ne le fais pas, ensuite elle t’échappera des mains » (Parménide, 135d). Cette haute aspiration est la plus valable que vous puissiez transmettre personnellement et vitalement à vos étudiants, et pas simplement quelques techniques matérielles et anonymes, ou quelques froides données, utilisées seulement de façon fonctionnelle.
Aussi je vous exhorte de tout cœur à ne jamais perdre cette sensibilité et ce désir ardent de la vérité; à ne pas oublier que l’enseignement n’est pas une communication aride de contenus, mais une formation des jeunes que vous devrez comprendre et rechercher, chez lesquels vous devez susciter cette soif de vérité qu’ils ont au plus profond d’eux-mêmes et qu’ils cherchent à assouvir. Soyez pour eux un encouragement et une force.
Pour ce motif, il faut tenir à l’esprit, en premier lieu, que le chemin vers la vérité complète engage aussi l’être humain tout entier: c’est un chemin de l’intelligence et de l’amour, de la raison et de la foi. Nous ne pouvons pas avancer dans la connaissance de quelqu’un si l’amour ne nous anime pas, ni non plus aimer quelqu’un dans lequel nous ne voyons pas de rationalité, étant donné que « il n’y a pas l’intelligence puis l’amour: il y a l’amour riche d’intelligence et l’intelligence pleine d’amour » (Caritas in veritate, n. 30). Si la vérité et le bien restent unis, de même la connaissance et l’amour. De cette unité découle la cohérence de vie et de pensée, l’exemplarité qu’on exige de tout bon éducateur.
En second lieu, il faut considérer que la vérité elle-même est toujours au-delà de nos efforts. Nous pourrons la chercher et nous approcher d’elle, mais nous ne pouvons pas la posséder totalement, ou mieux c’est elle qui se propose à nous et elle qui nous motive. Dans l’œuvre intellectuelle et d’enseignement, l’humilité est une vertu indispensable, qui nous protège de la vanité, laquelle ferme à l’accès à la vérité. Nous ne devons pas attirer les étudiants à nous-mêmes, mais les mettre en route vers cette vérité que tous nous recherchons. Dans cette tâche le Seigneur vous aidera, lui qui vous demande d’être prévenants et efficaces comme le sel, comme la lampe qui donne de la lumière sans faire de bruit (cf. Mt 5,13-15).
Tout ceci nous invite à tourner toujours notre regard vers le Christ, sur le visage duquel resplendit la Vérité qui nous illumine, mais qui est aussi le Chemin qui nous conduit à une plénitude durable, puisqu’il est le Voyageur qui est à nos côtés et qui nous soutient de son amour. Liés à lui, vous serez de bons guides pour nos jeunes. Avec cette espérance, je vous confie à la protection de la Vierge Marie, Trône de la Sagesse, pour qu’elle fasse de vous des collaborateurs de son Fils par une vie pleine d’attention pour vos semblables et féconde en fruits, aussi bien de connaissance que de foi, pour vos étudiants.

Vendredi 19 août 2011, aux jeunes religieuses,
Au cours des JMJ que nous sommes en train de célébrer à Madrid, c’est pour moi un grand plaisir de pouvoir vous rencontrer, vous qui avez consacré votre jeunesse au Seigneur, et je vous remercie pour l’aimable salut que vous m’avez adressé. … Votre vie de fidélité à l’appel reçu est… une manière précieuse de garder la Parole du Seigneur qui résonne dans vos formes de spiritualité.
Chères sœurs, tout charisme est une parole évangélique que l’Esprit Saint rappelle à son Église (Jn 14,26). C’est bien vrai: la Vie consacrée « naît de l’écoute de la Parole de Dieu et accueille l’Évangile comme règle de vie. Vivre à la suite du Christ, chaste, pauvre et obéissant, est ainsi une ‘exégèse’ vivante de la Parole de Dieu (…) D’elle tout charisme est né et d’elle, toute règle veut être l’expression, en donnant vie à des itinéraires de vie chrétienne caractérisés par la radicalité évangélique » (Verbum Domini 83).
La radicalité évangélique réside dans le fait d’être « enracinés et fondés dans le Christ, fermes dans la foi » (Col 2,7), ce qui, dans la Vie consacrée, signifie aller à racine de l’amour, Jésus-Christ, avec un cœur sans partage, jusqu’à ne rien préférer à son amour (cf. Saint Benoît, Règle IV,21), par une appartenance sponsale comme l’ont vécu les saints, à l’image de Rose de Lima et de Rafael Arnáiz, jeunes patrons de ces JMJ. La rencontre personnelle avec le Christ qui nourrit votre consécration, doit être témoignée avec toute sa force transformatrice dans vos vies; elle revêt une importance particulière aujourd’hui, alors qu' »on constate une sorte d’‘éclipse de Dieu’, une certaine amnésie, voire un réel refus du christianisme et un reniement du trésor de la foi reçue, au risque de perdre sa propre identité profonde » (Message pour les JMJ 2011 1). Face au relativisme et à la médiocrité, s’impose la nécessité de cette radicalité dont témoigne la consécration comme une appartenance à Dieu aimé par-dessus tout.
Cette radicalité évangélique de la Vie consacrée s’exprime par la communion filiale avec l’Église – la maison des enfants de Dieu que le Christ a fondée –; la communion avec les Pasteurs qui, au nom du Seigneur, proposent le dépôt de la foi reçu des Apôtres, du Magistère de l’Église et de la Tradition chrétienne; la communion avec votre famille religieuse en conservant son noble patrimoine spirituel avec gratitude et en appréciant aussi les autres charismes; la communion avec les autres membres de l’Église comme les laïcs, appelés à témoigner du même Évangile du Seigneur par leur vocation spécifique.
La radicalité évangélique s’exprime enfin dans la mission que Dieu a voulu vous confier: par la vie contemplative qui accueille dans ses cloitres la Parole de Dieu dans un silence éloquent et adore sa beauté dans la solitude habitée par Lui; par les diverses formes de vie apostolique, dans les sillons desquelles germe la semence évangélique dans l’éducation des enfants et des jeunes, dans le soin des malades et des personnes âgées, dans l’accompagnement des familles, dans l’engagement en faveur de la vie, dans le témoignage de la vérité, dans l’annonce de la paix et la charité, l’engagement missionnaire, et dans la nouvelle évangélisation, et bien d’autres domaines de l’apostolat ecclésial.
Chères sœurs, c’est à ce témoignage de sainteté que Dieu vous appelle, en suivant Jésus de très près et sans conditions dans la consécration, la communion et la mission. L’Église a besoin de votre jeune fidélité enracinée et fondée dans le Christ. Merci pour votre « oui » généreux, total et perpétuel à l’appel du Bien-Aimé. Que la Vierge Marie soutienne et accompagne votre jeunesse consacrée, avec le vœu fervent que cela interpelle, encourage et illumine tous les jeunes.
Avec ces sentiments, je prie Dieu de récompenser abondamment la généreuse contribution de la Vie consacrée à ces JMJ, et en son nom, je vous bénis de tout cœur. Merci infiniment!

Samedi 20 août 2011; aux séminaristes: « Ne vous laissez pas intimider »
Dans son homélie prononcée dans la cathédrale de Madrid devant 6 000 séminaristes, le pape a insisté sur la nécessaire cohérence de leur vocation.
C’est avec une joie profonde que je célèbre la sainte Messe en votre présence, vous qui aspirez à être prêtres du Christ pour le service de l’Église et des hommes, et je reçois avec reconnaissance les aimables paroles par lesquelles vous m’avez accueilli. Cette sainte cathédrale Sainte Marie la Royale de la Almudena est aujourd’hui comme un immense cénacle où le Seigneur célèbre sa Pâque avec un ardent désir, en compagnie de ceux qui désirent présider un jour en son nom les mystères du salut. À dire vrai, je constate une nouvelle fois que le Christ appelle à Lui de jeunes disciples pour qu’ils soient ses apôtres, en poursuivant ainsi la mission de l’Église et le don de l’Évangile au monde. Comme séminaristes, vous êtes en chemin vers un but saint: prolonger la mission que le Christ a reçue du Père. Appelés par Lui, vous avez suivi sa voix et, attirés par son regard d’amour, vous avancez vers le ministère sacré. Levez les yeux vers Lui: par son Incarnation, il donne la révélation ultime de Dieu au monde et, par sa Résurrection, il accomplit fidèlement sa promesse. Rendez grâce pour ce signe de prédilection qui marque chacun d’entre vous.
La première lecture que nous avons écoutée (He 10,12-23) nous montre le Christ comme le prêtre nouveau et définitif, qui fit de sa vie une offrande totale. L’antienne du psaume peut s’appliquer à Lui à la perfection, car, entrant dans le monde, il s’adresse à son Père et lui dit: « Je suis venu ici pour faire ta volonté » (cf. Ps 39 [40], 8-9). Il cherchait à Lui plaire en toutes choses, dans ses paroles et ses actions, quand il marchait sur les chemins et accueillait les pécheurs. Sa vie fut un service et sa mort une intercession définitive, qui le plaça au nom de tous devant le Père comme Premier-né d’un grand nombre de frères. L’auteur de la Lettre aux Hébreux affirme que, par son abandon à Dieu, il nous rendit parfait pour toujours, nous qui étions appelés à avoir part à sa filiation (cf. He10,14).
L’Eucharistie, dont l’évangile qui vient d’être proclamé nous rapporte l’institution (cf. Lc 22,14-20), est l’expression véritable de ce don inconditionnel de Jésus pour tous, même pour ceux qui le trahissaient. Don de son corps et de son sang pour la vie des hommes et le pardon de leurs péchés. Le sang, signe de la vie, nous fut donné par Dieu comme une alliance, afin que nous puissions communiquer la force de sa vie, là où règne la mort à cause de notre péché, et ainsi le détruire. Le corps lacéré et le sang versé du Christ, c’est-à-dire sa liberté offerte, sont devenus, par les signes eucharistiques, la nouvelle source de la liberté rachetée des hommes. En Lui, nous avons la promesse d’une rédemption définitive et la ferme espérance des biens à venir. Par le Christ, nous savons que nous ne sommes pas en train de marcher vers l’abîme, vers le silence du néant ou de la mort, mais que nous allons jusqu’à une terre promise, jusqu’à Celui qui est notre but en même temps que notre principe.
Chers amis, vous vous préparez à être apôtres avec le Christ et comme le Christ, à être compagnons de route et serviteurs des hommes. Comment vivre ces années de préparation? Avant tout, elles doivent être des années de silence intérieur, de prière permanente, d’étude constante et d’insertion progressive dans les actions et les structures pastorales de l’Église, une Église qui est communauté et institution, famille et mission, création du Christ par son Esprit saint, en même temps que résultat de notre action, à nous qui la formons avec notre sainteté et nos péchés. C’est ce que Dieu a aimé, Lui qui n’a pas hésité à faire des pauvres et des pécheurs ses amis et ses instruments pour la rédemption du genre humain. La sainteté de l’Église est avant tout la sainteté objective de la personne même du Christ, de son Évangile et de ses sacrements, la sainteté de la force d’en-haut qui l’anime et la stimule. Nous devons être saints pour éviter la contradiction entre le signe que nous sommes et la réalité que nous voulons signifier.
Méditez bien ce mystère de l’Église, en vivant les années de votre formation avec une profonde joie, en vous montrant dociles, lucides et radicalement fidèles à l’Évangile, tout en ayant une relation d’amour avec le temps et les personnes au milieu desquelles vous vivez. Personne ne choisit le contexte ou les destinataires de sa mission. Chaque époque a ses problèmes, mais Dieu donne en tout temps la grâce voulue pour les assumer et les dépasser avec amour et réalisme. C’est pourquoi, en quelque situation qu’il soit, aussi difficile soit-elle, le prêtre doit donner du fruit par toute sorte d’œuvres bonnes, gardant à jamais vivantes en son cœur les paroles du jour de son Ordination, par lesquelles il était exhorté à configurer sa vie au mystère de la croix du Seigneur.
Se laisser configurer au Christ signifie, chers séminaristes, être identifié chaque fois davantage à Celui qui s’est fait pour nous serviteur, prêtre et victime. Se laisser configurer à Lui, c’est, en réalité, la mission du prêtre tout au long de sa vie. Nous savons déjà qu’elle nous dépasse et que nous ne parviendrons jamais à l’accomplir entièrement, mais, comme le dit saint Paul, nous courons vers le but que nous espérons atteindre (cf. Ph 3,12-14).
Mais le Christ, Souverain Prêtre, est aussi le Bon Pasteur qui veille sur ses brebis au point de donner sa vie pour elles (cf. Jn 10,11). Pour imiter le Seigneur sur ce point aussi, votre cœur doit devenir mature au Séminaire, en étant totalement à la disposition du Maître. Cette disponibilité, qui est un don de l’Esprit Saint, inspire la décision de vivre le célibat pour le Royaume des cieux, le détachement des biens de la terre, la sobriété de la vie, l’obéissance sincère et sans dissimulation.
Demandez-lui donc de vous accorder de L’imiter dans sa charité pour tous jusqu’au bout, sans repousser ceux qui sont loin et pécheurs, de sorte que, avec votre aide, ils se convertissent et reviennent au bon chemin. Demandez-lui de vous apprendre à être très proches des malades et des pauvres, avec simplicité et générosité. Relevez ce défi sans complexe ni médiocrité, mais bien comme une belle forme de réalisation de la vie humaine dans la gratuité et le service, en étant témoins de Dieu fait homme, messagers de la très haute dignité de la personne humaine et, par conséquent, ses défenseurs inconditionnels. Appuyés sur son amour, ne vous laissez pas intimider par un environnement qui prétend exclure Dieu et dans lequel le pouvoir, l’avoir ou le plaire à peu de frais sont les critères principaux qui dirigent l’existence. Il peut se faire que vous soyez méprisés, comme il arrive d’ordinaire à ceux qui recherchent des buts plus élevés ou démasquent les idoles devant lesquelles nombreux sont aujourd’hui ceux qui se prosternent. C’est alors qu’une vie profondément enracinée dans le Christ se montrera réellement comme une nouveauté et attirera avec force ceux qui cherchent vraiment Dieu, la vérité et la justice.
Encouragés par vos formateurs, ouvrez votre âme à la lumière du Seigneur pour voir si ce chemin, qui demande du courage et de l’authenticité, est le vôtre, et n’avancez jusqu’au sacerdoce que si vous êtes fermement persuadés que Dieu vous appelle à être ses ministres et pleinement décidés à exercer ce ministère dans l’obéissance aux dispositions de l’Église.
Avec cette confiance, apprenez de Lui qu’il s’est défini lui-même comme doux et humble de cœur, en vous dépouillant pour cela de tout désir humain, de manière à ne pas vous rechercher vous-mêmes, en édifiant vos frères par votre comportement, comme le fit le saint patron du clergé séculier espagnol, saint Jean d’Avila. Animés par son exemple, regardez surtout la Vierge Marie, Mère des prêtres. Elle saura former votre âme sur le modèle du Christ, son divin Fils, et elle vous enseignera toujours à garder les biens qu’Il a acquis sur le Calvaire pour le salut du monde. Amen.

Aux personnes handicapées et à leurs accompagnateurs, avant la Veillée de prière avec les jeunes venus du monde entier
Nous avons l’occasion de passer ensemble quelques moments et de pouvoir ainsi vous manifester la proximité et l’appréciation du pape pour chacun d’entre vous, pour vos familles et pour toutes les personnes qui vous accompagnent…

La jeunesse, nous l’avons rappelé en d’autres occasions, est l’âge où la vie se dévoile dans la personne avec toute la richesse et la plénitude de ses capacités, poussant à rechercher les buts les plus élevés qui lui donnent sens. C’est pourquoi lorsque dans une vie jeune apparaît la douleur, nous demeurons déconcertés et nous nous demandons peut-être: la vie peut-elle continuer à être grande quand la souffrance y fait irruption? À cet égard dans mon encyclique sur l’espérance chrétienne, j’ai écrit: « La mesure de l’humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. (…) Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n’est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine. » (Spe salvi 38). Ces paroles reflètent une longue tradition de l’humanité qui découle de l’offrande que le Christ fait de lui-même sur la croix pour nous et pour notre rédemption. Jésus et, sur ses pas, sa Mère -Notre Dame des Douleurs- et les saints sont les témoins qui nous montrent comment vivre le drame de la souffrance pour notre bien et pour le salut du monde.
Ces témoins nous parlent surtout de la dignité de chaque vie humaine créée à l’image de Dieu. Aucune affliction n’est capable d’effacer cette empreinte divine gravée au plus profond de l’homme. Bien plus, depuis que le Fils de Dieu a désiré librement embrasser la douleur et la mort, l’image de Dieu nous offre aussi le visage de celui qui les a supportées. Cette prédilection particulière du Seigneur pour qui souffre, nous fait voir l’autre avec des yeux purs pour lui donner, en plus des choses extérieures nécessaires, le regard de l’amour dont il a besoin. Il n’est possible de réaliser ceci que comme le fruit d’une rencontre personnelle avec le Christ. Soyez très conscients de cela vous les religieux, les parents, les professionnels de la santé et les volontaires qui vivez et travaillez quotidiennement avec ces jeunes. Votre vie et votre engagement proclament la grandeur à laquelle l’homme est appelé: compatir et accompagner par amour celui qui souffre, comme Dieu l’a fait lui-même. Et dans votre beau travail résonnent ainsi les paroles évangéliques: « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des ces petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40).
Par ailleurs, vous êtes également les témoins du bien immense qu’est la vie de ces jeunes pour ceux qui sont à leurs côtés et pour l’humanité entière. De manière mystérieuse, mais très réelle, votre présence suscite en nos cœurs, fréquemment endurcis, une tendresse qui nous ouvre au salut. Il est certain que la vie de ces jeunes change le cœur des hommes et, pour cela, nous rendons grâce au Seigneur pour les avoir connus.
Chers amis, notre société où très souvent est mise en doute la dignité inestimable de la vie, de chaque vie, a besoin de vous: vous contribuez de manière décisive à édifier la civilisation de l’amour. Bien plus, soyez les protagonistes de cette civilisation! Et comme fils de l’Église offrez au Seigneur vos vies, avec ses peines et ses joies, en collaborant avec Lui et en entrant « ainsi d’une certaine façon dans le trésor de compassion dont le genre humain a besoin » (Spe salvi 40).
Avec une affection profonde, et par l’intercession de saint Joseph, de saint Jean de Dieu et de saint Benito Menni, je vous confie de tout cœur à Dieu, Notre Seigneur. Qu’il soit votre force et votre récompense! Que cette bénédiction apostolique que je vous donne ainsi qu’à tous vos proches, en soit le signe!

MESSAGE de BENOÎT XVI AUX JEUNES DU MONDE à l’occasion de la XXVIe JMJ 2011
Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi (cf. Col 2, 7)
Chers jeunes,
Très souvent je repense aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Sydney en 2008. Nous y avons vécu une grande fête de la foi, durant laquelle l’Esprit de Dieu a agi avec puissance, créant une intense communion entre tous les participants, venus du monde entier. Ce rassemblement, comme les précédents, a porté des fruits abondants dans la vie de nombreux jeunes et de l’Eglise entière. A présent notre regard se tourne vers la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse, qui aura lieu à Madrid en août 2011. Déjà, en 1989, quelques mois avant la chute historique du mur de Berlin, le pèlerinage des jeunes faisait étape en Espagne, à Saint-Jacques-de-Compostelle. A présent, à l’heure où l’Europe a un très grand besoin de retrouver ses racines chrétiennes, nous avons rendez-vous à Madrid, avec le thème: «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi (cf. Col 2, 7) ». Je vous invite donc à cet événement si important pour l’Eglise en Europe et pour l’Eglise universelle. Et je voudrais que tous les jeunes, aussi bien ceux qui partagent notre foi en Jésus Christ, que ceux qui hésitent, doutent ou ne croient pas en Lui, puissent vivre cette expérience qui peut être décisive pour leur vie: faire l’expérience du Seigneur Jésus ressuscité et vivant, et de son amour pour chacun de nous.
1. Aux sources de vos plus grandes aspirations
A chaque époque, et de nos jours encore, de nombreux jeunes sont habités par le profond désir que les relations entre les personnes soient vécues dans la vérité et dans la solidarité. Beaucoup manifestent l’aspiration à construire de vraies relations d’amitié, à connaître un amour vrai, à fonder une famille unie, à atteindre une stabilité personnelle et une réelle sécurité, qui puissent leur garantir un avenir serein et heureux.
Certes, me souvenant de ma jeunesse, je sais bien que stabilité et sécurité ne sont pas des questions qui occupent le plus l’esprit des jeunes. S’il est vrai que la recherche d’un emploi qui permette d’avoir une situation stable est un problème important et urgent, il reste que la jeunesse est en même temps l’âge de la recherche d’un grand idéal de vie. Si je pense à mes années d’alors, nous voulions simplement ne pas nous perdre dans la normalité d’une vie bourgeoise. Nous voulions ce qui est grand, nouveau. Nous voulions trouver la vie elle-même dans sa grandeur et sa beauté. Bien sûr, cela dépendait aussi de notre situation. Durant la dictature du national-socialisme et la guerre nous avons été, pour ainsi dire, «enfermés» par le pouvoir dominant. Nous voulions donc sortir à l’air libre et entrer dans toutes les potentialités de l’être humain. Je crois que, dans un certain sens, cet élan qui pousse à sortir de l’habitude existe à toutes les générations. Désirer quelque chose de plus que la routine quotidienne d’un emploi stable et aspirer à ce qui est réellement grand, tout cela fait partie de la jeunesse. Est-ce seulement un rêve inconsistant, qui s’évanouit quand on devient adulte? Non, car l’homme est vraiment créé pour ce qui est grand, pour l’infini. Tout le reste est insuffisant, insatisfaisant. Saint Augustin avait raison : notre cœur est inquiet tant qu’il ne repose en Toi. Le désir d’une vie plus grande est un signe du fait qu’Il nous a créés, que nous portons son «empreinte». Dieu est vie, et pour cela, chaque créature tend vers la vie. De façon unique et spéciale, la personne humaine, faite à l’image et la ressemblance de Dieu, aspire à l’amour, à la joie et à la paix.
Nous comprenons alors que c’est un contresens de prétendre éliminer Dieu pour faire vivre l’homme! Dieu est la source de la vie : l’éliminer équivaut à se séparer de cette source et, inévitablement, se priver de la plénitude et de la joie: «en effet, la créature sans Créateur s’évanouit» (Concile Œcum.Vatican II, Const. Gaudium et Spes 36). La culture actuelle, dans certaines régions du monde, surtout en Occident, tend à exclure Dieu ou à considérer la foi comme un fait privé, sans aucune pertinence pour la vie sociale. Alors que toutes valeurs qui fondent la société proviennent de l’Evangile – comme le sens de la dignité de la personne, de la solidarité, du travail et de la famille –, on constate une sorte d’ «éclipse de Dieu», une certaine amnésie, voire un réel refus du christianisme et un reniement du trésor de la foi reçue, au risque de perdre sa propre identité profonde.
Pour cette raison, chers amis, je vous invite à intensifier votre chemin de foi en Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. Vous êtes l’avenir de la société et de l’Eglise! Comme l’apôtre Paul l’écrivait aux chrétiens de la ville de Colosse, il est vital d’avoir des racines, des fondements solides! Et cela est particulièrement vrai aujourd’hui, quand beaucoup de jeunes n’ont pas de repères stables pour construire leur vie, ce qui engendre en eux une grande insécurité. Le relativisme ambiant, qui consiste à dire que tout se vaut et qu’il n’y a aucune vérité ni aucun repère absolu, n’engendre pas la vraie liberté mais instabilité, déception, conformisme aux modes du moment. Vous, les jeunes, vous avez le droit de recevoir des générations qui vous précèdent des repères clairs pour faire vos choix et construire votre vie, comme une jeune plante a besoin d’un tuteur, durant le temps nécessaire pour pousser des racines, pour devenir un arbre solide, capable de donner du fruit.
2. Enracinés et fondés dans le Christ
Pour mettre en lumière l’importance de la foi en Dieu dans la vie des croyants, je voudrais m’arrêter sur les trois expressions employées par saint Paul dans cette citation : «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi». Nous pouvons y voir trois images. «Enraciné» évoque l’arbre et les racines qui le nourrissent. «Fondé» se réfère à la construction de la maison. «Affermi» renvoie à la croissance de la force physique ou morale. Ces images sont très parlantes. Avant de les expliquer, je note simplement que dans le texte original grec, il s’agit, du point de vue grammatical, de passifs : cela signifie que c’est le Christ lui-même qui a l’initiative d’enraciner, de fonder et d’affermir les croyants.
La première image est celle de l’arbre, solidement planté au sol par ses racines, qui le stabilisent et le nourrissent. Sans racines, il serait emporté par le vent et mourrait. Quelles sont nos racines? Il y a bien sûr nos parents, notre famille et la culture de notre pays, qui constituent un aspect très important de notre identité. La Bible en dévoile un autre. Le prophète Jérémie écrit : «Béni l’homme qui se confie dans le Seigneur, dont le Seigneur est la foi. Il ressemble à un arbre planté au bord des eaux, qui tend ses racines vers le courant: il ne redoute rien quand arrive la chaleur, son feuillage reste vert; dans une année de sécheresse, il est sans inquiétude et ne cesse de porter du fruit.» (Jr 17,7-8).
Etendre ses racines, c’est donc pour Jérémie mettre sa confiance en Dieu, dans la foi. En Dieu nous puisons notre vie. Sans lui nous ne pouvons pas vivre vraiment. «Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est dans son Fils» (cf. 1Jn 5,11). Et Jésus lui-même se présente comme notre vie (cf. Jn 14,6). C’est pourquoi la foi chrétienne ne consiste pas seulement à croire en des vérités, mais c’est avant tout (…) une relation personnelle avec Jésus Christ. C’est la rencontre avec le Fils de Dieu qui donne à notre vie un dynamisme nouveau. Quand nous entrons dans une relation personnelle avec Lui, le Christ nous révèle notre propre identité, et, dans cette amitié, la vie grandit et se réalise en plénitude.
Il y a un moment, durant la jeunesse, où chacun de nous se demande : quel sens a ma vie? Quel but, quelle direction ai-je le désir de lui donner? C’est une étape fondamentale, qui peut tourmenter l’âme, parfois même longtemps. On pense au genre de travail à entreprendre, aux relations sociales à établir, aux relations sentimentales à développer … Dans ce contexte, je repense à ma jeunesse. D’une certaine façon, j’ai bien eu conscience que le Seigneur me voulait comme prêtre. Mais ensuite, après la guerre, quand au séminaire et à l’université j’étais en chemin vers ce but, j’ai eu à reconquérir cette certitude. J’ai dû me demander: est-ce vraiment ma voie? Est-ce vraiment la volonté du Seigneur pour moi? Serais-je capable de Lui rester fidèle et d’être totalement disponible, à son service? Prendre une telle décision ne se fait pas sans souffrance. Il ne peut en être autrement. Mais ensuite a jailli la certitude: c’est bien cela! Oui, le Seigneur me veut, Il me donnera donc la force. En l’écoutant, en marchant avec Lui, je deviens vraiment moi-même. Ce qui importe, ce n’est pas la réalisation de mes propres désirs, mais Sa volonté. Ainsi, la vie devient authentique.
De même que l’arbre a des racines qui le tiennent solidement accroché à la terre, de même les fondations donnent à la maison une stabilité durable. Par la foi, nous sommes fondés en Christ (cf.Col 2, 6), comme une maison est construite sur ses fondations. Dans l’histoire sainte, nous avons de nombreux exemples de saints qui ont fondé leur vie sur la Parole de Dieu. Abraham est le premier d’entre eux. Notre «père dans la foi» obéit à Dieu qui lui demandait de quitter la maison de son père pour marcher vers un pays inconnu. «Abraham crut à Dieu, cela lui fut compté comme justice, et il fut appelé ami de Dieu» (Jc 2,23). Etre fondé en Christ, c’est répondre concrètement à l’appel de Dieu, en mettant notre confiance en Lui et en mettant en pratique sa Parole. Jésus lui-même met en garde ses disciples : «Pourquoi m’appelez-vous: ‘Seigneur! Seigneur!’ et ne faites-vous pas ce que je dis?» (Lc 6,46). Et, faisant alors appel à l’image de la construction de la maison, il ajoute : «Quiconque vient à moi, écoute mes paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il est comparable. Il est comparable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé profond, et posé les fondations sur le roc. La crue survenant, le torrent s’est rué sur cette maison, mais il n’a pas pu l’ébranler parce qu’elle était bien bâtie. Mais celui au contraire qui a écouté et n’a pas mis en pratique est comparable à un homme qui aurait bâti sa maison à même le sol, sans fondations. Le torrent s’est rué sur elle, et aussitôt elle s’est écroulée ; et le désastre survenu à cette maison a été grand!» (Lc 6,46-49).
Chers amis, construisez votre maison sur le roc, comme cet homme qui «a creusé profond». Vous aussi, efforcez-vous tous les jours de suivre la Parole du Christ. Ecoutez-le comme l’Ami véritable avec qui partager le chemin de votre vie. Avec Lui à vos côtés, vous serez capables d’affronter avec courage et espérance les difficultés, les problèmes, ainsi que les déceptions et les échecs. Sans cesse vous sont présentées des propositions plus faciles, mais vous vous rendez compte vous-mêmes qu’il s’agit de leurres, qu’elles ne donnent ni sérénité, ni joie. Seule la Parole de Dieu nous indique la voie véritable, seule la foi qui nous a été transmise est la lumière qui illumine notre chemin. Accueillez avec gratitude ce don spirituel que vous avez reçu de votre famille et engagez-vous à répondre de façon responsable à l’appel de Dieu, devenant adultes dans la foi. Ne croyez pas ceux qui vous disent que vous n’avez pas besoin des autres pour construire votre vie! Appuyez-vous au contraire sur la foi de vos proches, sur la foi de l’Eglise, et remerciez le Seigneur de l’avoir reçue et de l’avoir faite vôtre!
3. Affermis dans la foi
Soyez «enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi» (cf. Col 2,7). La lettre d’où vient cette citation a été écrite par saint Paul pour répondre à un besoin précis des chrétiens de la ville de Colosse. Cette communauté, en effet, était menacée par l’influence de certaines tendances de la culture de l’époque, qui détournaient les fidèles de l’Evangile. Notre contexte culturel, chers jeunes, a de nombreuses ressemblances avec celui des Colossiens d’alors. En effet, il y a un fort courant «laïciste», qui veut supprimer Dieu de la vie des personnes et de la société, projetant et tentant de créer un «paradis» sans Lui. Or l’expérience enseigne qu’un monde sans Dieu est un «enfer» où prévalent les égoïsmes, les divisions dans les familles, la haine entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de joie et d’espérance. A l’inverse, là où les personnes et les peuples vivent dans la présence de Dieu, l’adorent en vérité et écoutent sa voix, là se construit très concrètement la civilisation de l’amour, où chacun est respecté dans sa dignité, où la communion grandit, avec tous ses fruits. Il y a cependant des chrétiens qui se laissent séduire par le mode de penser laïciste, ou qui sont attirés par des courants religieux qui éloignent de la foi en Jésus Christ. D’autres, sans adhérer à de telles approches, ont simplement laissé refroidir leur foi au Christ, ce qui a d’inévitables conséquences négatives sur le plan moral.
Aux frères contaminés par ces idées étrangères à l’Evangile, l’apôtre Paul rappelle la puissance du Christ mort et ressuscité. Ce mystère est le fondement de notre vie, le centre de la foi chrétienne. Toutes les philosophies qui l’ignorent, le considérant comme «folie» (1Co 1,23), montrent leurs limites devant les grandes questions qui habitent le cœur de l’homme. C’est pourquoi moi aussi, en tant que successeur de l’apôtre Pierre, je désire vous affermir dans la foi (cf. Lc 22,32). Nous croyons fermement que le Christ Jésus s’est offert sur la Croix pour nous donner son amour. Dans sa passion, il a porté nos souffrances, il a pris sur lui nos péchés, il nous a obtenu le pardon et nous a réconciliés avec Dieu le Père, nous donnant accès à la vie éternelle. De cette façon, nous avons été libérés de ce qui entrave le plus notre vie: l’esclavage du péché. Nous pouvons alors aimer tous les hommes, jusqu’à nos ennemis, et partager cet amour avec les plus pauvres et les plus éprouvés de nos frères.
Chers amis, la Croix nous fait souvent peur, car elle semble être la négation de la vie. En réalité, c’est le contraire! Elle est le «oui» de Dieu à l’homme, l’expression extrême de son amour et la source d’où jaillit la vie. Car du cœur de Jésus ouvert sur la Croix a jailli cette vie divine, toujours disponible pour celui qui accepte de lever les yeux vers le Crucifié. Je ne peux donc que vous inviter à accueillir la Croix de Jésus, signe de l’amour de Dieu, comme source de vie nouvelle. En dehors du Christ mort et ressuscité, il n’y a pas de salut! Lui seul peut libérer le monde du mal et faire grandir le Royaume de justice, de paix et d’amour auquel nous aspirons tous.
4. Croire en Jésus sans le voir
Dans l’Evangile est décrite l’expérience de foi de l’apôtre saint Thomas dans l’accueil du mystère de la Croix et de la Résurrection du Christ. Thomas fait partie des Douze apôtres. Il a suivi Jésus, il a été témoin direct des guérisons, des miracles qu’il opérait. Il a écouté ses paroles. Il s’est senti perdu, face à sa mort. Le soir de Pâques, le Seigneur est apparu à ses disciples, mais Thomas n’était pas présent. Et quand il lui a été dit que Jésus était vivant et s’était montré, il déclara : «Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas!» (Jn 20,25)
Nous aussi nous voudrions pouvoir voir Jésus, pouvoir parler avec Lui, sentir encore plus fortement sa présence. Aujourd’hui, pour beaucoup de personnes l’accès à Jésus est devenu difficile. Ainsi, de nombreuses images de Jésus sont en circulation, qui se prétendent scientifiques et lui retirent sa grandeur, la singularité de sa personne. C’est pourquoi, durant de longues années d’étude et de méditation, a mûri en moi l’idée de transmettre dans un livre un peu de ce qu’est ma rencontre personnelle avec Jésus: pour aider quasiment à voir, entendre, toucher le Seigneur, en qui Dieu est venu nous rencontrer pour se faire connaître.
Jésus lui-même, en effet, apparaissant de nouveau huit jours après aux disciples, dit à Thomas: «Porte ton doigt ici: voici mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant» (Jn 20,26-27). Nous aussi nous pouvons avoir un contact sensible avec Jésus, mettre, pour ainsi dire, la main sur les signes de sa Passion, les signes de son amour: dans les Sacrements, Il se fait particulièrement proche de nous, Il se donne à nous. Chers jeunes, apprenez à «voir», à «rencontrer» Jésus dans l’Eucharistie, là où Il est présent et proche jusqu’à se faire nourriture pour notre chemin; dans le Sacrement de la Pénitence, dans lequel le Seigneur manifeste sa miséricorde en offrant son pardon. Reconnaissez et servez Jésus aussi dans les pauvres, les malades, les frères qui sont en difficulté et ont besoin d’aide.
Ouvrez et cultivez un dialogue personnel avec Jésus Christ, dans la foi. Connaissez-le par la lecture des Evangiles et du Catéchisme de l’Eglise Catholique. Entrez dans un dialogue avec Lui par la prière, donnez-lui votre confiance: il ne la trahira jamais! «La foi est d’abord une adhésion personnelle de l’homme à Dieu; elle est en même temps, et inséparablement, l’assentiment libre à toute la vérité que Dieu a révélé» (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 150). Ainsi vous pourrez acquérir une foi mûre, solide, qui ne sera pas fondée uniquement sur un sentiment religieux ou sur un vague souvenir du catéchisme de votre enfance. Vous pourrez connaître Dieu et véritablement vivre de lui, comme l’apôtre Thomas quand il manifeste sa foi en Jésus en s’exclamant avec force: «Mon Seigneur et mon Dieu!» 
5. Soutenus par la foi de l’Eglise, pour être témoins
A ce moment, Jésus s’exclama: «Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru» (Jn 20,28). Il pensait au chemin de l’Eglise, fondée sur la foi des témoins oculaires, les Apôtres. Nous comprenons alors que notre foi personnelle en Christ, née d’un dialogue irremplaçable avec lui, est liée à la foi de l’Eglise : nous ne sommes pas des croyants isolés, mais, par le Baptême, nous sommes membres de cette grande famille, et c’est la foi professée par l’Eglise qui donne assurance à notre foi personnelle. Le Credo que nous proclamons lors de la Messe du dimanche nous protège justement du danger de croire en un Dieu qui n’est pas celui que Jésus nous a révélé: «Chaque croyant est ainsi comme un maillon dans la grande chaîne des croyants. Je ne peux croire sans être porté par la foi des autres, et par ma foi, je contribue à porter la foi des autres» (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 166). Remercions sans cesse le Seigneur pour le don de l’Eglise. Elle nous fait progresser avec assurance dans la foi, qui nous donne la vraie vie (cf. Jn 20,31).
Dans l’histoire de l’Eglise, les saints et les martyrs ont puisé au pied de la Croix glorieuse du Christ la force d’être fidèles à Dieu jusqu’au don d’eux-mêmes. Dans la foi, ils ont trouvé la force pour vaincre leurs propres faiblesses et dépasser chaque adversité. Car, comme le dit l’apôtre Jean : «Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?» (1Jn 5,5). Et la victoire qui naît de la foi est celle de l’amour. Tant de chrétiens ont été et sont un témoignage vivant de la force de la foi qui s’exprime par la charité: ils ont été artisans de paix, promoteurs de justice, acteurs d’un monde plus humain, un monde selon Dieu. Ils se sont engagés dans divers domaines de la vie sociale, avec compétence et professionnalisme, contribuant efficacement au bien de tous. La charité qui jaillit de la foi les a conduits à un témoignage très concret, en actes et en paroles: le Christ n’est pas seulement un bien pour nous-mêmes, il est le bien le plus précieux que nous avons à partager avec les autres. Et à l’heure de la mondialisation, soyez les témoins de l’espérance chrétienne dans le monde entier: nombreux sont ceux qui désirent recevoir cette espérance ! Devant le tombeau de son ami Lazare, qui était mort depuis quatre jours, et avant de le ramener à la vie, Jésus dit à Marthe: «Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu» (Jn 11,40). Vous aussi, si vous croyez, si vous savez vivre et témoigner de votre foi chaque jour, vous deviendrez instruments pour faire retrouver à d’autres jeunes comme vous le sens et la joie de la vie, qui naît de la rencontre avec le Christ!
6. Vers la Journée Mondiale de Madrid
Chers amis, je vous renouvelle l’invitation à venir à la Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid. Avec une joie profonde, je vous attends chacun personnellement: le Christ lui-même veut vous affermir dans la foi par l’Eglise. Le choix de croire en Christ et de le suivre n’est jamais facile. Il est toujours entravé par nos infidélités personnelles et par tant de voix qui indiquent des sentiers plus faciles. Ne vous laissez pas décourager, cherchez plutôt le soutien de la communauté chrétienne, le soutien de l’Eglise! Au cours de cette année, préparez-vous intensément au rendez-vous de Madrid avec vos évêques, vos prêtres et les responsables de la pastorale des jeunes dans les diocèses, les communautés paroissiales, les associations et les mouvements. La qualité de notre rencontre dépendra pour une grande part de la préparation spirituelle, de la prière, de l’écoute commune de la Parole de Dieu et du soutien mutuel.
Chers jeunes, l’Eglise compte sur vous! Elle a besoin de votre foi vivante, de votre charité créative et du dynamisme de votre espérance. Votre présence renouvelle l’Eglise, la rajeunit et lui donne un élan nouveau. C’est pourquoi les Journées Mondiales de la Jeunesse sont une grâce non seulement pour vous mais aussi pour tout le Peuple de Dieu. L’Eglise en Espagne se prépare activement pour vous accueillir et vivre avec vous la joyeuse expérience de la foi. Je remercie les diocèses, les paroisses, les sanctuaires, les communautés religieuses, les associations et les mouvements ecclésiaux, qui travaillent avec générosité à la préparation de cet événement. Le Seigneur ne manquera pas de les bénir.
Que la Vierge Marie accompagne ce chemin de préparation! A l’annonce de l’Ange, elle a accueilli avec foi la Parole de Dieu. Avec foi, elle a consenti à l’œuvre que Dieu accomplissait en elle. En prononçant son «fiat», son «oui», elle a reçu le don d’une charité immense, qui la poussait à se donner tout entière à Dieu. Qu’elle intercède pour chacun et chacune de vous, afin que durant cette prochaine Journée Mondiale, vous puissiez grandir dans la foi et l’amour! Je vous assure de ma pensée paternelle pour vous dans la prière et je vous bénis de tout cœur.
Du Vatican, le 6 août 2010, fête de la Transfiguration du Seigneur.

Extraits choisis d’allocutions
Londres 2010: « Je désire vous parler du fond de mon cœur et je vous demande d’ouvrir vos coeurs à ce que j’ai à vous dire. »
Message en vue des JMJ de Madrid: « Ouvrez et cultivez un dialogue personnel avec Jésus-Christ, dans la foi. »
Cologne 2005: « Ne vous laissez pas dissuader de participer à l’eucharistie dominicale etaidez aussi les autres à la découvrir. La joie dont nous avons besoin se dégage d’elle. »
Paris 2008: « Je vous encourage à méditer la grandeur du sacrement de la confirmation que vous avez reçu et qui vous introduit dans une vie de foi adulte. »
2007, en vue des JMJ : « Si vous prenez un peu de votre temps pour l’adora­tion du Saint-Sacrement, alors, de la source de l’amour qu’est l’eucharistie, vous sera donnée la joyeuse détermination à consacrer votre vie à la suite de l’Évangile ».
Cologne 2005: « Beaucoup de jeunes n’on t pas de repères stables pour construire leur vie, ce qui engendre en eux une grande insécurité».
2010: « Je sais que vous, en tant que jeunes, vous aspirez aux grandes choses. »
« Si je pense à mes années d’alors, nous voulions simplement ne pas nous perdre dans la normalité d’une vie bourgeoise [ …]. Désirer quelque chose de plus que la routine quotidienne et aspirer à ce qui est réellement grand, tout cela fait partie de la jeunesse. »
« Il est urgent de parler du Christ autour de vous, à vos familles et â vos amis, sur vos lieux d’études, de travail ou de loisirs. »
Palerme: « N’ayez pas peur de vous opposer au mal! Ensemble vous serez comme une forêt qui croît, peut-être silencieuse, mais capable de porter du fruit. »
Luanda: « Osez prendre des décisions définitives parce que ce sont les seules qui ne détruisent pas la liberté, mais […] permettent d’avancer et de faire quelque chose de grand dans la vie ».
Offrant le catéchisme Youcat en vue des JMJ Madrid 2011: « Vous devez connaître ce que vous croyez; vous devez connaître votre foi avec la même pré­cision avec laquelle un spécialiste en informatique connaît le système d’exploitation d’un ordinateur; vous devez la connaître comme un musicien connaît son morceau; oui, vous devez être bien plus profondément enracinées dans la foi que la génération de vos parents, pour pouvoir résister avec force et détermination aux défis et aux tentations de ce temps. »

02 05 2010: Aujourd’hui, il n’est pas facile de parler de vie éternelle et de réalités éternelles, parce que la mentalité de notre époque nous dit qu’il n’existe rien de définitif: tout change, très rapidement.
‘Changer’ est devenu, dans de nombreux cas, un mot d’ordre, l’exercice le plus exaltant de la liberté, et ainsi, vous aussi les jeunes, vous êtes souvent portés à penser qu’il est impossible de faire des choix définitifs, qui engagent pour toute la vie.
Mais est-ce une manière juste d’user de la liberté? Est-il vrai que pour être heureux, nous devons nous contenter de petites joies fugaces et momentanées qui, une fois terminées, laissent le cœur amer? Chers jeunes, ce n’est pas la vraie liberté, le bonheur ne s’atteint pas ainsi. Chacun de nous est créé, non pas pour accomplir des choix provisoires et révocables, mais des choix définitifs et irrévocables qui donne un sens à l’existence.
Dieu nous a créés en vue du ‘pour toujours’. Ayez le courage des choix définitifs et vivez-les avec fidélité!, a-t-il exhorté les jeunes. Le Seigneur pourra vous appeler au mariage, au sacerdoce, à la vie consacrée, à un don particulier de vous-mêmes: répondez-lui avec générosité!
Jésus indique, dans le passage de l’Evangile du jeune homme riche (Mc 10,17-22), quelle est la richesse la plus grande de la vie: l’amour.
Le mot amour revêt diverses interprétations et significations: nous avons besoin d’un maître, le Christ, qui nous en indique le sens le plus authentique et le plus profond, qui nous guide à la source de l’amour et de la vie.
Aujourd’hui, nous vivons dans un contexte culturel qui ne favorise pas les relations humaines profondes et désintéressées, mais au contraire pousse souvent à se renfermer sur soi, à l’individualisme, à laisser prévaloir l’égoïsme qui réside dans l’homme.
Mais le cœur d’un jeune est sensible par nature à l’amour vrai. C’est pourquoi je m’adresse avec une grande confiance à chacun de vous et je vous dis: ce n’est pas facile de faire de votre vie quelque chose de beau et de grand, cela demande de s’engager, mais avec le Christ, tout est possible!
Jésus veut être votre ami, votre frère dans la vie, le maître qui vous indique le chemin à parcourir pour trouver le bonheur. Il vous aime pour ce que vous êtes, dans votre fragilité et votre faiblesse, pour que, touchés par son amour, vous puissiez être transformés.

24 05 2009: Jeunes et Nouvelles technologies: Message de B XVI pour la 43ème journée mondiale des communications sociales.

18 02 2009: Chers jeunes, préparez-vous à affronter les étapes importantes de la vie avec un engagement spirituel, en construisant chacun de vos projets sur les bases solides de la fidélité à Dieu.

24 01 2009: Je voudrais… me tourner en particulier vers les jeunes catholiques, pour les exhorter à porter au monde numérique le témoignage de leur foi. Très chers jeunes, engagez-vous à introduire dans la culture de ce nouveau domaine de la communication et de l’information les valeurs sur lesquelles votre vie repose ! Dans les premiers temps de l’Église, les apôtres et leurs disciples ont apporté la Bonne Nouvelle de Jésus dans le monde gréco-romain: comme alors, l’évangélisation, pour être féconde, requit la compréhension attentive de la culture et des coutumes de ces peuples païens dans le but d’en toucher les esprits et les cœurs; aujourd’hui aussi, l’annonce du Christ dans le monde des nouvelles technologies en suppose une connaissance approfondie pour une utilisation conséquente et adaptée. À vous, jeunes, qui vous trouvez presque spontanément en syntonie avec ces nouveaux moyens de communication, vous revient en particulier le devoir d’évangélisation de ce « continent numérique ». Sachez prendre en charge avec enthousiasme l’annonce de l’Evangile à vos contemporains ! Vous connaissez leurs craintes et leurs espoirs, leurs enthousiasmes et leurs déceptions: le don le plus précieux que vous puissiez leur faire est de partager avec eux la « Bonne Nouvelle » d’un Dieu qui s’est fait homme, qui a souffert, qui est mort et qui est ressuscité pour sauver l’humanité. Le coeur humain aspire à un monde où règne l’amour, où les dons soient partagés, où soit édifiée l’unité, où la liberté trouve son sens dans la vérité et où l’identité de chacun soit réalisée dans une communion respectueuse. La foi peut donner une réponse à ces attentes : soyez-en les hérauts ! Le pape est à vos côtés à travers sa prière et sa bénédiction.

RESUME DES ENSEIGNEMENTS DU PAPE, JMJ Sydney JUILLET 2008

Barangaroo Jeudi 17 Juillet
–          Trouve le Christ dans l’Eglise
Le Christ n’est pas loin de chacun de nous, puisque en lui il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister (cf. Ac 17,25-28)… Approchez-vous des bras pleins d’amour du Christ; reconnaissez en l’Église votre maison! Personne n’est obligé de rester à l’extérieur, car depuis le jour de la Pentecôte, l’Église est une et universelle.” [ A Randwick: L’Eglise est réellement le Corps du Christ, vivante communauté d’amour… dans l’unité née de notre foi dans le Seigneur ressuscité.]
– Seul le Christ peut te combler!
“Comment peut-on expliquer aux personnes … victimes de violences et d’abus sexuels que ces tragédies, reproduites sous forme virtuelle, doivent être considérées comme un simple « divertissement »!… Le Christ offre davantage! Bien plus, il offre tout!… Le « chemin », que les Apôtres portèrent jusqu’aux extrêmes limites de la terre, est la vie en Christ. C’est la vie de l’Église… Jésus Christ est le « chemin » qui satisfait toute aspiration humaine Jésus est proche de toi! Fais l’expérience de son étreinte qui guérit, de sa compassion et de sa miséricorde
–          Accepte et recherche la Vérité
Il est nécessaire d’être humbles face à la complexité délicate du monde de Dieu.
Nous avons tourné le dos à la structure morale dont Dieu a doté l’humanité … La dignité innée de tout individu s’appuie sur son identité la plus profonde, étant image du Créateur, et par conséquent, les droits humains sont universels et se basent sur la loi naturelle, et qu’ils ne dépendent ni des négociations ni de la condescendance, et bien moins encore des compromis.
– Choisis l’Evangile!
Notre monde en a assez de l’avidité, de l’exploitation et de la division, de l’ennui des fausses idoles et des réponses partielles, ainsi que des fausses promesses. Notre cœur et notre esprit aspirent à une vision de la vie où règne l’amour, où les dons sont partagés, où l’unité se construit, où la liberté trouve sa propre signification dans la vérité, et où l’identité se trouve dans une communion respectueuse. C’est là l’œuvre de l’Esprit Saint! C’est là l’espérance qu’offre l’Évangile de Jésus Christ! C’est pour rendre témoignage à cette réalité que vous avez été recréés par le Baptême et affermis par les dons de l’Esprit, reçus à la Confirmation. Voilà le message que, de Sydney, vous portez au monde!”

Randwick Samedi 20 Juillet 2008 (veillée)
Exhortation: «Invoquons l’Esprit Saint: c’est lui l’artisan des œuvres de Dieu ». « Laissez-vous façonner par ses dons». «Reconnaissez et croyez à la puissance de l’Esprit Saint dans votre vie! »
« Faites en sorte que votre foi mûrisse à travers vos études, le travail, le sport, la musique, l’art. Faites en sorte qu’elle soit soutenue par la prière et nourrie par les sacrements, pour être ainsi une source d’inspiration et de soutien pour ceux qui vous entourent ».
« En réalité, la vie ne consiste pas simplement à accumuler, et elle est bien plus que le succès… Être vraiment vivants c’est être transformés intérieurement, c’est être ouverts à la force de l’amour de Dieu. En accueillant la puissance du Saint-Esprit, vous pouvez vous aussi transformer vos familles, les communautés, les nations.
« Libérez ces dons! Faites en sorte que la sagesse, l’intelligence, la force morale, la science et la piété soient les signes de votre grandeur! ».
Mary MacKillop disait: « Crois à ce que Dieu murmure à ton cœur! »
« Croyez en Lui! Croyez en la puissance de l’Esprit d’amour! ».
L’Esprit Saint est lien d’unité au sein de la Sainte Trinité: unité comme communion; comme amour durable; comme don, donné et reçu:
– Si la caractéristique propre de l’Esprit est celle d’être ce qui est partagé par le Père et par le Fils,… la qualité particulière de l’Esprit est l’unité… communion vécue… Une unité vraie ne peut jamais être fondée sur des relations qui nient l’égale dignité des autres personnes.
– L’amour est le signe de la présence de l’Esprit Saint! Les idées ou les paroles qui manquent d’amour – même si elles apparaissent sophistiquées ou sages – ne peuvent être « de l’Esprit.
– L’Esprit est « le don de Dieu » (Jn 4,20) -la source intérieure (cf. Jn 4,14)- qui étanche réellement notre soif la plus profonde et nous conduit au Père… La recherche de la nouveauté nous laisse insatisfaits et désireux de quelque chose d’autre. Ne recherchons-nous pas un don éternel? La source qui jamais ne s’épuisera? Avec la Samaritaine, nous nous exclamons: «Donne-la moi cette eau: que je n’aie plus soif» (Jn 4,15)!

Randwick Dimanche 21 Juillet 2008
“L’Esprit Saint est le pouvoir de la vie de Dieu! C’est le pouvoir de l’Esprit lui-même qui se répandit sur les eaux à l’aube de la création et qui, dans la plénitude des temps, releva Jésus de la mort. C’est le pouvoir qui nous conduit nous et le monde vers l’avènement du Royaume de Dieu… Avec l’Evangile, Jésus a inauguré une nouvelle ère dans laquelle l’Esprit Saint sera répandu sur l’humanité entière.”
-Recois l’Esprit par la prière
“La prière est tellement importante!: la prière quotidienne, la prière personnelle, dans le silence de notre cœur et devant le Saint Sacrement ainsi que la prière liturgique en Église.
L’amour de Dieu peut répandre sa puissance uniquement quand nous lui permettons de nous transformer intérieurement. Nous devons lui permettre de traverser dans la dure carapace de notre indifférence, de notre lassitude spirituelle, de notre conformisme aveugle à l’esprit de notre temps.
Alors seulement nous pouvons lui permettre d’enflammer notre imagination et de façonner nos désirs les plus profonds.
-Sur quelles fondations appuies-tu ton existence?
“Que laisserez-vous à la prochaine génération? Bâtissez-vous vos existences sur des fondements solides, construisez-vous quelque chose de durable? Vivez-vous vos vies de telle sorte que vous faites place à l’Esprit au milieu d’un monde qui veut oublier Dieu, ou même le rejeter au nom d’un concept erroné de liberté? Comment utilisez-vous les dons qui vous ont été faits?”
-Accepte d’être prophète
“Chers jeunes amis, le Seigneur vous demande d’ être des prophètes de cette nouvelle ère, des messagers de son amour, capables d’attirer les personnes au Père et de bâtir un avenir plein d’espérance pour toute l’humanité.”
-Laisse-toi renouveler par l’Esprit
“Le monde a besoin de ce renouveau car « dans nombre de nos sociétés, à côté de la prospérité matérielle, le désert spirituel s’étend: un vide intérieur, une crainte indéfinissable, un sentiment caché de désespoir ».
L’Évangile nous révèle notre dignité d’êtres créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il nous révèle la sublime vocation de l’humanité qui est de trouver sa propre plénitude dans l’amour. Il renferme la vérité sur l’homme, la vérité sur la vie.”
–                   Répond au Christ!
“L’Église a besoin de… votre foi, de votre idéalisme et de votre générosité, afin d’être toujours jeune dans l’Esprit.
L’Église a particulièrement besoin du don des jeunes, de tous les jeunes. Elle a besoin de grandir dans la puissance de l’Esprit qui vous apporte la joie… Ouvrez votre cœur à cette force! J’adresse cet appel de façon spéciale à ceux que le Seigneur appelle à la vie sacerdotale et consacrée. N’ayez pas peur de dire votre ‘oui’ à Jésus, de trouver votre joie en faisant sa volonté, en vous donnant totalement pour parvenir à la sainteté et en mettant vos talents au service des autres!”

Jean-Paul II 11 04 1987, premières JMJ, discours aux jeunes: « J’attends beaucoup de vous ! J’attends surtout que vous renouveliez votre fidélité à Jésus Christ et à sa croix rédemptrice ».

MESSAGE DU CONCILE VATICAN II AUX JEUNES (7 decembre1965)
«C’est à vous enfin, jeunes gens et jeunes filles du monde entier, que le Concile veut adresser son dernier message. Car c’est vous qui allez recueillir le flambeau des mains de vos aînés et vivre dans le monde au moment des plus gigantesques transformations de son histoire. C’est vous qui, recueillant le meilleur de l’exemple et de l’enseignement de vos parents et de vos maîtres, allez former la société de demain: vous vous sauverez ou vous périrez avec elle.
L’Eglise, quatre années durant, vient de travailler à rajeunir son visage, pour mieux répondre au dessein de son Fondateur, le grand Vivant, le Christ éternellement jeune. Et au terme de cette imposante «révision de vie», elle se tourne vers vous. C’est pour vous, les jeunes, pour vous surtout, qu’elle vient, par son Concile, d’allumer une lumière: lumière qui éclaire l’avenir, votre avenir.
L’Eglise est soucieuse que cette société que vous allez constituer respecte la dignité, la liberté, le droit des personnes: et ces personnes, ce sont les vôtres.
Elle est soucieuse surtout que cette société laisse s’épanouir son trésor toujours ancien et toujours nouveau: la foi, et que vos âmes puissent baigner librement dans ses bienfaisantes clartés. Elle a confiance que vous trouverez une telle force et une telle joie, que vous ne serez pas même tentés, comme certains de vos aînés, de céder à la séduction des philosophies de l’égoïsme et du plaisir, ou à celle du désespoir e du néant; et qu’en face de l’athéisme, phénomène de lassitude et de vieillesse, vous saurez affirmer votre foi dans la vie et dans ce qui donne sens à la vie: la certitude de l’existence d’un Dieu juste e bon.
C’est au nom de ce Dieu et de son Fils Jésus que nous vous exhortons à élargir vos cours aux dimensions du monde, à entendre l’appel de vos frères; et à mettre hardiment à leur service vos jeunes énergies. Luttez contre tout égoïsme. Refusez de laisser libre cours aux instincts de violence et de haine, qui engendrent les guerres et leur cortège de misères. Soyez généreux, purs, respectueux, sincères. Et construisez dans l’enthousiasme un monde meilleur que celui de vos aînés!
L’Eglise vous regarde avec confiance et avec amour. Riche d’un long passé toujours vivant en elle, et marchant vers la perfection humaine dans le temps et vers les destinées ultimes de l’histoire et de la vie, elle est la vraie jeunesse du monde.
Elle possède ce qui fait la force et le charme des jeunes: la faculté de se réjouir de ce qui commence, de se donner sans retour, de se renouveler et de repartir pour les nouvelles conquêtes.
Regardez-la, et vous retrouverez en elle le visage du Christ, le vrai héros, humble et sage, le prophète de la vérité et de l’amour, le compagnon et l’ami des jeunes.
C’est bien au nom du Christ que nous vous saluons, que nous vous exhortons et vous bénissons.»