Femme


Depuis la chute, l’homme et la femme ont été abîmés par le péché: le péché des origines a introduit des désordres dans la Création, et tous les péchés suivants continuent de le faire. Avec des effets de souffrance en chacun (Gn 3,16-19).
Mais Dieu, qui a créé l’Univers seulement par Amour, n’a jamais cessé d’aimer ses créatures; il veut qu’elles soient heureuses et leur a envoyé de multiples secours: les Alliances, sa Torah, les prophètes, son Fils éternel Rédempteur, qui a laissé sa Parole, fondé l’Eglise chargée d’enseigner et de sanctifier, institué les sacrements…

Dans les 30 000 générations depuis Adam et Eve, lorsque l’homme et la femme n’ont pas écouté ou accueilli en leur conscience et leur existence la loi naturelle, la loi divine et la grâce, l’homme a été poussé par la domination, et la femme par la convoitise (c’est ce qu’indique le récit historico-symbolique de la Genèse, eg Gn 3,16), tendances égocentriques affectant particulièrement leurs relations.

Une guérison (ou un salut) est donc cruciale. L’enjeu est eschatologique, car le « grand mystère » (Ep 5,32) de la relation entre l’homme la femme est ainsi occulté par le diable, afin que l’humanité entière ne croie plus en l’Amour du Créateur et en la possibilité de s’aimer et de transmettre la vie.

La crise moderne et post-moderne est d’abord anthropologique, car un rationalisme prométhéen a prétendu rejeter la simple nature humaine reçue d’un Créateur plus grand que soi.
Les pères du désert indiquent que la connaissance de soi est un préalable nécessaire à la Paix du cœur et à la connaissance de Dieu.

Quelles sont donc l’identité et la mission de la femme ?

La racine indo-européenne « fe » a le sens de « allaiter » (comme Gn 1,27 θῆλυς, comme dans têter) ou « nourrir »,
et comme probablement mulier (de mulgere, pour grec Gn 2,22 gunê), plus tardif que femina
Le syriaque antta (pour ‘iShaH) est « épouse », féminisation probable de ansh

 

1. Selon la PAROLE de Dieu

– Gn 1,27 (sacerdotal) זָכָ֥ר וּנְקֵבָ֖ה femme neqevah, réceptacle: accueillante (à Dieu et au prochain)
homme: zakhar: mémoire (valeur numérique, 227 de bénédiction!)

La révélation de l’ « Image de Dieu » (Gn 1,27) et la distinction homme/femme fondent l’anthropologie et la dignité universelle de l’être humain.
Elle précède la fécondité, afin de ne pas mener aux interprétations des cultes d’une sexualité en Dieu comme dans les rites de fécondité du paganisme).
D’abord « Dieu les bénit« , puis dit « croissez et multipliez-vous »: institution du mariage naturel. 1ère mitsvot (commandement) selon Maïmonide, mais bénédiction (selon l’interprétation chrétienne).
La différence sexuelle n’est mentionnée dans la Genèse qu’à propos du genre humain, et d’autre part, la différence sexuelle fondamentale, avec ses composantes organiques et spirituelles propres, se réfère à Dieu et non à l’animal. Autrement dit, c’est à travers l’expérience de leurs différences affectives et somatiques que l’homme et la femme sont images de Dieu, appelés au don (fidèle et exclusif) d’eux-mêmes.
L’être humain est un être interrelationnel mais conserve sa solitude originaire: différence (ou unité) duale.

– Gn 2,18 YHWH Dieu dit: Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide en face/contre lui (kenegdo): en vis-à-vis

Gn 2,21: Coté ouvert: en Christ (Jn 19,36), ce côté n’est pas refermé.

Gn 2,22: Dieu a créé la femme avec une intuition et une compréhension plus grandes que celles de l’homme, car l’homme a été « formé » (yitser, Gn 2,7) tandis que la femme a été « construite » (yiben, Gn 2,22). La racine de « construite », Beit-Nun-Hei, est très similaire au mot « binah » (Beit-Yod-Nun-Hei), qui signifie compréhension, perspicacité ou intuition.
Le Seigneur Dieu construisit la côte: racine bin: discernement/intelligence (eg Dalila, Jg 16).
Fonder, comme pour l’Eglise qui a été fondée. Contrairement à Adam, Eve est « construite » en Eden, c’est pourquoi toute femme porte en elle la nostalgie du Paradis et de Dieu.

Gn 2,23 (texte de type « yahviste ») אִשָּׁ֔ה כִּ֥י מֵאִ֖ישׁ femme ‘iShaH (aleph, shin, he), a en propre le He: souffle de Dieu. (Isheh: sacrifice). La femme doit garder la prière, relation à Dieu
Stade ultime de la création: plus proche de l’Esprit (ouverture naturelle au surnaturel).
Homme: ‘YSh (aleph, yod, shin), spécifique Yod = main. L’homme doit garder le sens de l’Incarnation, coopérer par son travail à l’œuvre de Dieu. Yod est la lettre de l’incarnation: l’homme doit toujours se souvenir qu’il a été formé par la main de Dieu, et qu’il doit rester dans la soumission à volonté divine.

‎Si l’homme et la femme joignent ce qui les différencie: YH (le Seigneur) se rend présent (Talmud Sota 17a); sinon: ‘eSh, le feu.
La femme est la plus belle création de Dieu, le bouquet final du feu d’artifice.

Adam: terre, sang, silence
Havah (Gn 3,21): vie, communiquer

v.23 Vg: virago (femme: de vir: ~homma): femme robuste, guerrière, amazone (sans sein; vs Hercule…).

Gn 2,24: unité, unicité, fidélitéindissolubilité: monogamie (Mt 19). Vs débauche (1Co 6,16). Ep 5,31: image de l’Amour du Christ pour l’humanité.
Comme dans l’Eucharistie: chair de ta chair.

Gn 2,25 Nus: transparence, communion

Gn 3: Les erreurs du péché originel: 4 erreurs de la femme:
* discuter avec le serpent
* ignorance et erreur (3: la femme ne mentionne que interdit, ms pas la partie de commandement positif)
Femme dit « arbre du milieu » -Gn 2,9- est arbre de vie, pas interdit; auraient dû en manger
Femme ajoute « toucherez pas »: or, on pouvait toucher l’arbre de la connaissance dy bien et mal mais pas manger ie le faire leur.
Ms la femme n’était pas encore créée au moment Gn 2,17 de l’interdit de manger de l’arbre de la connaissance: la communication a été défaillant (le mari a mal transmis, ou la femme n’a pas bien écouté).
// les femmes ont sauvé le peuple hébreu en Egypte, qui n’avaient pas fauté devant le veau d’or.
* désobéissance-refus de dépendre du Créateur
* accusation et tension vs femme
* révolte vs D: « la femme que TU m’as donnée »
* juger à la place de Dieu, du bien et du mal
Conséquences du PO:
* mortalité. Arbre vie: l’immortalité, était possible avant.
* accusation
* honte
* peur de D
* convoitise (humilité de la reconnaître vs impudicité)
* souffrance
* Ps 51,7 Vois: mauvais je suis né, pécheur ma mère m’a conçu; Is 48,8 révolté dès le sein maternel, Jr 17,9 Cr de l’h malade.
Sg 4,12 Fascination du mal; Rm 7,19 Je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas. « Loi du péché ».
Désordre, mort.
* Il dominera sur toi.” 3,16
– La grâce est plus originelle encore que le péché, non inhérent à nature h.
Léon le Grand: « La grâce ineffable du Christ nous a donné de meilleurs biens que ceux dont nous avait privés l’envie du diable. » (S 73, 4, PL 54).

Sarah, Rébecca, Léa, Rachel
Débora « juge » , Yaël, Judith , Esther,
5 prophétesses: Miriam -Ex 15,20-, Déborah -Jg 4,4-, Huldah -2R 22,14- et la femme d’Isaïe -Is 8,4-, Noadya -Ne 6,14-; Anne (Lc 2,36) est la suivante

Rebecca, la matriarche: elle partit à l’aventure rejoindre un fiancé inconnu et bernera son vieux mari Isaac pour que le bon fils, Jacob, reçoive la bonne bénédiction,
Tsipora, la femme de Moïse: elle circoncit elle-même son fils parce que le grand homme avait oublié,
La femme d’un certain One Ben Pelet, qui complotait contre Moïse dans le désert: elle sauva son mari de la punition divine en lui conseillant de laisser tomber,
Les filles de Tselofhad: elles réclamèrent à Moïse une réforme du droit de succession au profit des filles,
Les femmes lors de la sortie d’Egypte: elles continuèrent à vouloir des enfants malgré les persécutions de Pharaon,
refusèrent de donner leurs bijoux pour fabriquer un Veau d’Or et voulurent aller en Israël malgré les angoisses des hommes,
Hannah, inventeuse officielle de la prière,
Déborah, à la fois épouse, prophétesse et juge (elle devait avoir des journées chargées),
Yaël et Judith: elles trucidèrent des généraux ennemis,
Tamar: elle assura à son beau-père Juda, fondateur d’une des douze tribus d’Israël, sa descendance, rien moins que le roi David et le Messie, au péril de sa réputation et de sa vie,
Ruth, première convertie officielle et arrière-grand-mère du roi David, auteure du fameux: « Ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu »,
La reine Esther: elle nous sauva d’un génocide en Perse…

Pr 31,10-31
Eshet ‘Hayil, ne veut pas dire « femme forte » mais « femme-du fort« , et cela fait allusion bien entendu à Hashém.
Loue la femme vertueuse, responsable, et même sainement autonome.

Hébreu bat (fille) ~ bait, maison
* Sens du commerce (glorifie f qui a gagné son indep éco)
* Sait organiser sa maison
* Responsable
* Industrieuse
* Charitable et sage

Des passages du talmud et du sidur (livre de prière) peuvent sembler durs dans le judaïsme rabbinique, mais ils doivent se lire sans anachronisme et en complémentarité avec l’ensemble.
Sidur chaque matin: « Je te rends grâce de ne pas m’avoir fait femme », mais prière des femmes juives: « Je te rends grâce de m’avoir faite femme selon ta volonté. »
Par exemple
Talmud Pesahim 62b (elle apprend 300 halakhot en un seul jour): Beruriah, la très cultivée femme de Rabbi Meir, dont les décisions en matière de loi font autorité.
Berakhot 10a raconte comment elle a enseigné à son époux à prier pour la repentance des méchants plutôt que pour leur destruction.
Midrash des proverbes fait aussi l’éloge de sa force et sa confiance en Dieu lors de la mort de deux de ses enfants un jour de shabbat.

Nouveau Testament: Marie mère du Seigneur, Elisabeth, Marie-Madeleine…
Lc 8: nombreuses femmes!
Jésus guérit des femmes et leurs enfants, pardonne des prostituées et femmes adultères;
Lc 7,44s: Elle a « beaucoup aimé! »
H: force; f: grâce.

Au Golgotha, il y avait plusieurs femmes, mais un seul homme.

Mais il s’agit de ne pas absolutiser la différence sexuelle:
Mt 22,30 À la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans le ciel.
Ga 3,28 il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus.

Ac 9,36: Tabitha est disciple.

Ne pas confondre Paul et ce que des traditions humaines en ont fait (stéréotypes parfois tenaces)..
Traiter Paul de misogyne est une calomnie, un cliché et une ignorance de l’Ecriture; au moins 12 femmes qui ont joué un rôle apprécié : Lydie (Ac 16,11-15), Damaris (Ac 17,34), Priscille (Ac 18,2), Phoebé, Marie, Junia (Rm 16,7 Junias apôtre p.ê femme, pas au sens ministériel), Tryphène, Tryphose et Persis (Rm 16,1-12), Chloé (1Co 1,11), Évodie et Syntychè (Ph 4,2), etc.
Celui pour qui « vivre, c’est le Christ » (Ph 1,21) ne convoite pas plus les femmes qu’il ne les méprise et que celles qui s’associent à sa mission ne pensent pas à se l’attacher.
1Co 11,2-6 voile: égalité de dignité n’est pas égalité de nature ou égalitarisme: la différenciation des sexes ne dit pas être niée
1Co 11,5 Toute femme qui prie ou prophétise le chef découvert fait affront à son chef; c’est exactement comme si elle était tondue.
1Co 14,34 silence dans les assemblées:: pas commandement général, ms selon les circonstances, de même v.28 vs parler en langue et v.30 vs prophétie.
Epitres plus dures sont postérieures à Paul même.

Ep 5,22 « Soyez soumises à vos maris, » mais juste avant, tous doivent se soumettre les uns aux autres (v.21 Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ.), et juste après:
Ep 5 25 Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, (aucun homme n’est ici à la heuteur)
26 afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau,
27 afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.
28 C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même.
29 Car jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église,
à regardez comme le Christ aime l’Église, eh bien aimez votre femme de la même manière

Les femmes aidaient à répandre l’Évangile et étaient persécutées aux côtés des hommes (Ac 8,3).
• Ac 16,13 Paul prêche à seules femmes réunies
• Ac 18 Priscille aida à amener Apollos à une connaissance plus exacte de la vérité (). Luc cite la femme d’abord avant Aquila…
• Les quatre filles de Philippe avaient le don de prophétie (Ac 21,9).
• Rm 16 mentionne plusieurs femmes qui travaillaient dans l’Église, dont Phoebé, une diaconesse de l’Église et une collaboratrice de Paul (Rm 16.1-2).
• Evodie et Syntyche combattirent côte à côte avec Paul pour l’Évangile (Ph 4.2-3).

Mais rien de tout cela ne change la loi de Dieu donnée en Gn 3. Dans la relation mari/femme, l’homme est le chef (Ep 5.22-24,33; 1P 3.1,3). Les hommes sont les dirigeants de l’Église; les qualifications données par l’Esprit n’attribuent pas aux femmes la charge d’ancien (par exemple: « mari d’une seule femme »). Les hommes dirigent le culte (1Co 14; 1Tm 2).

Ap 12 montre le rôle eschatologique de la femme: non nommée; attaqué par le diable.

Marie pas parmi ceux que Jésus envoya pour faire des disciples de ttes les nations (Mt 28,19), mais avec les apôtres assidue à la prière (Ac 1,14)
Le Christ se livre à la mort dans le sacrifice, la femme donne la vie.

 

2. Selon le MAGISTERE (enseignement de l’Eglise, chargée de cela par le Christ Mt 18,18; 28,19…)
Il n’y a aucune autre communauté religieuse ou civilisation où homme et femme sont traités en adultes avec les même droits et responsabilités.
L’Eglise a, depuis l’Antiquité et la première, institué le mariage strictement égalitaire, avec liberté consentement des deux époux comme condition de validité du mariage.

Vatican II, message final du Concile aux femmes, 8 déc 1965: « L’heure vient, l’heure est venue où la vocation de la femme s’accomplit en plénitude, l’heure où la femme acquiert dans la cité une influence, un rayonnement, un pouvoir jamais atteints jusqu’ici. C’est pourquoi, en ce moment où l’humanité connaît une si profonde mutation, les femmes imprégnées de l’esprit de l’Évangile peuvent tant pour aider l’humanité à ne pas déchoir. »

B XVI mai 2009 Nazareth: « Soit en tant que mères de famille, soit comme présence vitale dans le monde du travail, et les institutions de la société, ou dans la vocation particulière de suivre le Seigneur par les conseils évangéliques de chasteté, pauvreté et obéissance, les femmes ont un rôle indispensable pour créer cette « écologie humaine » (cf. Centesimus Annus, 39) dont notre monde, et ce pays, a besoin de façon si urgente », en englobant tous les Etats de vie.

Jean-Paul II, encyclique Redemptoris Mater 1987, §46 : … »La figure de Marie de Nazareth projette une lumière sur la femme en tant que telle du fait même que Dieu, dans l’événement sublime de l’Incarnation de son Fils, s’en est remis au service, libre et actif, d’une femme. On peut donc affirmer qu’en se tournant vers Marie, la femme trouve en elle le secret qui lui permet de vivre dignement sa féminité et de réaliser sa véritable promotion. A la lumière de Marie, l’Église découvre sur le visage de la femme les reflets d’une beauté qui est comme le miroir des sentiments les plus élevés dont le cœur humain soit capable:
la plénitude du don de soi suscité par l’amour;
la force qui sait résister aux plus grandes souffrances;
la fidélité sans limite et l’activité inlassable;
la capacité d’harmoniser l’intuition pénétrante avec la parole de soutien et d’encouragement. »
encyclique Mulieris Dignitatem 1988 (+ Ratzinger, Congrégation doctrine Foi 2005, Lt aux évêques. sur la collab de l’h et de la f.)
égalité essentielle entre l’homme et la femme du point de vue de l’humanité.
mission spécifique de la femme dans la lutte salvifique contre le mal
contexte social et ecclésial de la fin du 20e siècle
qualités et les dons spécifiques des femmes
§11: En Marie se trouve « la pleine révélation de tout ce qui est compris dans le mot biblique femme. »
§30: ~La femme est moralement plus forte (cf. Pr 31,10s), d’une force reçue de Dieu. « La femme ne peut se trouver elle-même si ce n’est en donnant son amour aux autres. »

Là où la femme trouve son épanouissement, c’est toute l’humanité qui progresse.
Contre la violence dans les pays en guerre.

Le Magistère insiste sur la communion (vs rivalité) et la complémentarité entre l’homme et la femme.

Thomas d’Aquin avec son temps ne dit pas toujours du bien de la femme au niveau corporel, mais pour ce qui concerne l’âme: « La femme est parfaite dans sa nature » (ST, Ia, quest. 92, arts 1, 3).
JP II: La complémentarité non seulement physique et psychologique ms ontologique: tout l’être

Edith Stein: “Le monde n’a pas besoin de ce que les femmes ont, mais de ce qu’elles sont. »
4 piliers enracinés dans la charité: réceptivité, générosité, dignité (de la féminité en tous les états de vie), maternité (selon la chair et l’Esprit) (Edith Stein, La femme, Cerf, 2009)

Malraux agnostique Le Point, Paris, 17 mars 1975: « En pays chrétien, la Femme a été glorifiée dans la Vierge (…). J’entends dire que la religion catholique est misogyne. Ce n’est pas sérieux! Une religion qui agenouille les hommes devant une femme couronnée manifeste une misogynie suspecte »
Entretiens avec Mgr Escrivá de Balaguer 78: « La femme est appelée à donner à la famille, à la société civile, à l’Église, ce qui lui est propre et qu’elle est seule à pouvoir donner : sa délicate tendresse, sa générosité inlassable, son amour du concret, sa finesse d’esprit, sa capacité d’intuition, sa piété simple et profonde, sa ténacité… Sa féminité n’est pas authentique si elle ne réalise pas la beauté de cet apport irremplaçable et ne l’incorpore pas à sa propre vie. »
L’Eglise a l’audace de proclamer que ce que Dieu a fait de plus beau sur cette terre, son chef d’œuvre, est une femme: Marie Immaculée, modèle d’humilité et de prière, mère du Sauveur, montée auprès de D, invoquée dans centaines milliers d’églises et des sanctuaires comme Lourdes, Rocamadour, Fatima, Aparecida ou Guadalupe.
Mauriac rapporte cette phrase de Jacqueline Pascal, sœur de Blaise, tenue à une époque où la bravoure était réputée vertu virile : « Quand les évêques ont des courages de femme, il faut que les femmes aient des courages d’évêques. »
Pape François Stampa 15 12 2013: « Les femmes dans l’Église doivent être valorisées et non « cléricalisées ». Ceux qui pensent aux femmes cardinales souffrent un peu du cléricalisme ».

La femme aussi a besoin d’être sauvée
Vs erreur de « l’éternel féminin nous sauvera » (Goethe, Faust, finale parte II: “Das Ewig-Weibliche zieht uns hinan”; Goethe était tombé dans une fome de panthéisme).
Vs ancienne erreur gnostique selon laquelle la femme, pour se sauver, doit cesser d’être femme et se transformer en homme (Cf. évangile apocryphe copte de Thomas, 114; Estratti di Teodoto, 21, 3
Quand elle vit selon l’Evangile, elle est une contribution spécifique et nécessaire contre la violence, la volonté de puissance, l’aridité spirituelle, le mépris de la vie…

L’Evangile est la pierre d’achoppement.

Paloma López Campos rédactrice de la revue Omnes « La seule mesure qu’un catholique devrait connaître est celle de la Croix [non de l’empowerment]… Peut-être que sur le Calvaire, nous nous rendrons compte que notre problème n’est pas le manque de droits, mais le manque d’amour. »

Thérèse Hargot: « La généralisation mensongère est une stratégie perdante. Le féminisme revanchard, vengeur et justicier nous condamne à percevoir dangereusement les relations entre les hommes et les femmes, à être en perpétuelle alerte. Et la peur, justement, provoque l’agressivité. Ce pseudo-féminisme ne produit rien d’autre qu’une surenchère de violence. La vengeance ne résout rien, jamais. C’est pourquoi la justice existe. C’est à chacune et à chacun que revient la responsabilité de son bonheur. Les femmes ne s’aiment pas assez, voilà pourquoi elles éprouvent tant de ressentiments envers les hommes. Le changement, c’est d’abord en soi-même qu’il faut l’opérer pour l’incarner. «Nous ne pourrons pas corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n’ayons d’abord corrigé en nous», disait Etty Hillesum: les hommes nous suivront. Car être adulte, c’est quitter sa posture de petite fille, celle de dépendante affective, de victime, de donneuse de leçon, de rebelle. Nul besoin de rabaisser l’autre pour trouver sa juste place, il suffit d’avoir confiance en soi. Être adulte, c’est admettre la différence et y voir une opportunité de croissance. L’acceptation de l’altérité, c’est elle qui permettra à l’amour d’exister et la guerre des sexes de cesser, enfin. »
Il s’agit d’acccepter d’accepter imperfection universelle.

 

3. DISTINCTIONS
Charisme féminin:
La femme est beauté, douceur, joie (cf. Gn 2,23). Elle s’ouvre, reçoit, donne la vie (vs contraception et avortement), le sens et l’amour.
Le registre féminin assoit l’intime, l’intériorité et l’affectif (dans l’Evangile, elles ont une mission plus intérieure pour l’Eglise, ce qui n’exclut en rien la mission).
* Accueil, douceur, tendresse, consolation
* Sensibilité
* Sagesse intuitive
* Spiritualité: ouverture à la transcendance, disposition à la contemplation. Les expériences de la femme font qu’il lui est pratiquement impossible d’ignorer le côté spirituel. (lettre He de ‘iShaH)
* Besoin d’être comprise.
Hémisphère droit: besoin de s’exprimer, lenteur, moins de réalisme pratique…
Non seulement la femme a besoin d’être aimée, mais aussi d’être sûre de cet amour, pouvoir se confier en l’autre (c l’homme a besoin qu’on lui fasse confiance).
La femme a une plus grande capacité d’intériorisation et identification. Mais en général plus de difficulté prise de distance dans la direction matérielle et spirituelle.

La mère risque sa vie pour donner la vie, sacrifie son temps, renonce à de nombreuses satisfactions mondaines pour veiller au développement de son enfant; elle recherche harmonie et union avec son conjoint, car elle sait que là se trouve le bonheur et celui de ses enfants. Elle sait aller jusqu’au bout vs rebuffades et trahisons, car elle ne peut renier ce qu’elle a engendré. La personne devant laquelle les hommes les plus endurcis voire criminels ont encore respect et affection.

Science World Report, les femmes parleraient trois fois plus que les hommes en moyenne. Une femme emploierait, en moyenne, 20 000 mots par jour, les hommes 7 000.

Charisme masculin:
L’homme perce, plante, attaque, introduit le changement (lettre Yod de ‘YSh: la main).
Le registre masculin construit l’ouverture, l’extériorité et la socialisation.
Il nourrit, protège (jusqu’au combat), éduque (fait grandir, notamment caractère et foi, encourage), donne tout.
Prend soin de la vie sous toutes ses formes, avec sa force. Cultive le bonheur (le jardin d’Eden).
L’homme est créé d’abord seul: orienté vers les choses; action, construction, efficacité, solitude.
Le père donne l’identité (appartenance à une lignée), la loi (le permis et le défendu: limites) et la vérité (distinction/analyse; Rationalité; transmission): donne le cadre pour la structuration, permet de savoir qui je suis.
Pas de société libre sans père debout. Pas de foi non plus sans cela.
Figure inconsciente de Dieu le Père: image. Tektôn / neger
– Husband= étym house-buandi: habitant/paysan de maison; cultive sa terre ms aussi sa femme comme une fleur
– H de désir et non de jouissance (convoitise/utilisation)
– H alfa (vs beta) ms non nietzschéen: sensibilité ms non sensiblerie, humble ms non fragile
– Un bon père, ce n’est pas un expert.
Mais amputé de conception (entre f et gynéco); éducation (Etat socialiste), santé (assistanat), protection (police et justice défaillante), paternité (accusée comme un mantra d’être un « patriarcat toxique », alors que c’est au contraire absence de paternité qui crée générations narcissiques immatures ne respectant pas les femmes)…
* Le pouvoir de nommer.
Participation de l’homme à la création: Je ne suis moi-même qu’en engendrant l’autre à sa propre réalité.
* homme: « faut pas pleurer, les sentiments c’est de la mièvrerie… » à ne pas faire sortir ce qu’on éprouve = constipation

Fulton J. Sheen: The difference between the love of a man and the love of a woman is that:
a man will always give reasons for loving, but a woman gives no reasons for loving.
The mark of man is initiative, but the mark of woman is cooperation.
Man talks about freedom; woman about sympathy, love, sacrifice.
Man cooperates with nature; woman cooperates with God.
Man was called to till the earth, to « rule over the earth »; woman to be the bearer of a life that comes from God.

Pb: Le FEMINISME est un parti politique néocommuniste (la guerre des sexes succédant à la lutte des classes) voire une religion car adhésion à un système organisé de croyances collectives en un principe supérieur de qui dépend sa destinée et à qui on doit l’obéissance.
L’ultraféminisme (défenseurs autoproclamés des femmes) est antiféminisme.
L’égalitarisme désincarné nie la spécificité.
– Deux mensonges du féminisme radical qui ont obstinément asservi notre culture.
* pour que les femmes soient égales, elles devraient être exactement comme les hommes, tandis que les hommes devraient ressembler davantage aux femmes.
* « les enfants seraient un obstacle à l’égalité et donc à notre réussite et à notre bonheur »
– Doute sur propre féminité
frustration, haine et rancœur, calcul mesquin permanent, abandonnant la générosité et l’empathie, uniquement préoccupées de leur épanouissement et bien-être personnel,
Grande confusion anthropologique
Natural asymmetry is not inequality of dignity.
Déconnection du corps, anti-Incarnation.
Abolit la complémentarité pour affirmer une égalité qui au fond revient à nier le caractère propre de chaque sexe.

 

4. Parcours HISTORIQUE
Aristote voit la femme comme un homme malformé.”(De la génération des animaux » et Métaphysique), souffrant d’une privation”-
Dans le droit romain païen, la femme comme les enfants, n’était que des propriétés du paterfamilias.
L’éducation des filles, la condamnation de la polygamie, la subordination du mariage au consentement des deux époux, l’usage de ne pas marier les jeunes filles avant l’âge de la maturité… constituent des acquis séculaires de la chrétienté qui, en notre temps encore, font défaut dans nombre d’autres zones de civilisation. L’Église exige le libre consentement de l’homme et de la femme comme condition de validité du sacrement, pour protéger la jeune fille du mariage arrangé par ses parents ou du rapt. Les empereurs chrétiens insèrent dans leurs codes de lois la sanction de l’adultère masculin, alors que jusque-là seule la femme pouvait être considérée comme adultère.
Innombrables femmes dont certaines saintes dans la civilisation chrétienne: Monique mère d’Augustin, Macrine, Eudoxie, Théodora, Clotilde, Geneviève, Olga de Kiev, Mathilde de Toscane, Edwige de Silésie et Edwige de Cracovie, Elisabeth de Thuringe, Blanche de Castille, Julienne du Mont Cornillon (pour le Saint-Sacrement), Brigitte de Suède, Jeanne d’Arc, Isabelle la Catholique, Marie d’Angleterre, Catherine de Médicis, Catherine de Russie, Rose de Lima, Missionnaires en Amérique-Afrique et Chine, épouses et mères comme Zélie Martin et Maria Beltrame-Quatrocchi, Elisabeth Seton et Mary Ward, Faustine Kowalska, Madeleine Delbrel, Mère Teresa…
4 Docteurs saintes Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux, Hildegarde de Bingen.
Quatuor de Thérèse: d’Avila, de Lisieux, Calcutta, Breslau/Cologne (Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein)
Eliane Viennot, La France, les femmes et le pouvoir, L’invention de la loi salique, Perrin, 2006: 12 franques mérovingiennes régnantes: Clotilde, Frédégonde, Brunehilde (38 ans de règne), Nanthilde, Himnelinde, Bathilde, Plectrude, Beltrade, Judith, Edvige de Wessex, Gerberge de Saxe (29 ans de règne), et Emma Ire ont gouverné les royaumes francs 147 ans sur 457, soit un tiers du temps.
Traiter un homme de merdeux ou de lâche vous coûtait une amende de 3 sous d’or, enculé 15, mais insulter une femme noble de putain en valait 45 ! Entraver le passage d’un homme valait 15 sous d’or, 45 celui d’une femme. Le harcèlement sexuel était réprimé : toucher la main d’une femme libre coutait 15 sous, un bras 30, la poitrine 45. Le viol : de 200 sous à la peine de mort.
Au Moyen Age, des abbesses ont plus d’autorité que les évêques, et la puissance de leurs monastères est à la fois spirituelle, économique et culturelle.
Lucetta Scaraffia, historienne, théologienne, éditorialiste à L’Osservatore romano, ayant enseigné à l’Université La Sapienza de Rome, rappelle ce que le passé chrétien doit nous inspirer de fierté: « L’Eglise doit se souvenir que c’est le christianisme qui, le premier, a fondé l’égalité spirituelle entre les hommes et les femmes, et que c’est la tradition chrétienne qui a fait germer l’émancipation féminine en Occident« 
Sous l’Ancien Régime, l’épouse recevait aussi un douaire dont le revenu lui permettait de vivre si elle se retrouvait veuve.
– Christ et Eglise avec le célibat/virginité pour Dieu ont libéré la femme.
Les PERES DE L’ÉGLISE affirment l’égalité fondamentale de l’homme et de la femme devant Dieu, cf. Origène, In Iesu nave IX, 9: PG 12,878; Clément d’Alexandrie, Le Pédagogue, I, 4: SC 70,128-131;
Ambroise, De Instit. Virg,V,33: PL 16,313: Marie est « le nouveau commencement » de la dignité et de la vocation de la femme.
Augustin, Sermon 51, II, 3:PL 38,334-335.
De Trinitate, l. VIII, VII, 10-X, 14: CCL 50, 284-291: La dignité de la femme se mesure dans l’ordre de l’amour qui est essentiellement un ordre de justice et de charité.
La cité de Dieu: il prend la défense des femmes quand les Wisigoths ont saccagé Rome et violé des Romaines par milliers. Dans la morale païenne de l’époque, une femme violée avait le devoir de s’ôter la vie pour ne pas risquer une filiation illégitime: des centaines de Romaines se suicidèrent.
S Denis 25, 4: « Il (le Christ) a donc voulu honorer l’un et l’autre sexe, les relever, les consacrer en lui-même. Il est né d’une femme. Ne désespérez pas, ô hommes, puisque le Christ a daigné se faire homme ! Ne désespérez pas, ô femmes, puisque le Christ a daigné prendre une femme pour mère ! Que chacun des deux sexes ait sa part dans le salut du Christ. Que l’homme y vienne, que la femme y vienne aussi. Car dans la foi il n’y a ni homme ni femme. »
Jérôme: / Marcella, gd militante anti-origéniste le convaincra: « Chaque fois que je me rappelle son application, son talent, son travail, je l’accuse de paresse, moi qui installé dans la solitude d’un monastère, ayant devant moi cette crèche de bébé vagissant qu’adorèrent les bergers, ne peux faire ce qu’une noble matrone réalise dans une maison bruyante parmi les soucis domestiques.
« Mes frères féminins en X »
préface cmt Sophonie: « Il faudrait des livres entiers pour raconter ce qu’il y a de grand chez les femmes »
glose sur Ephésiens: « Souvent il se trouve que les femmes valent bcp mieux que leurs maris ».
Un aspect assez négligé à l’époque antique, mais considéré vital par Jérôme, est la promotion de la femme, à laquelle il reconnaît le droit à une formation complète: humaine, scolaire, religieuse, professionnelle.
Basile Homélie sur les Psaumes 1, 3: « La vertu de l’homme et de la femme est une, puisque leur venue au monde est identique, de telle sorte que la récompense est la même pour l’un comme pour l’autre. (…) Ceux qui sont de même nature ont les mêmes œuvres« .
Grégoire de Nazianze Homélie Ex orationibus 37,6 PG 36,290): « Le Christ, prenant la parole, répliqua aux pharisiens: N’avez-vous pas lu l’Écriture? Au commencement, le Créateur les fit homme et femme. La question que tu poses, (dit-il) me,irait concerner l’honneur qu’il faut rendre à la chasteté, et réclame une réponse empreinte d’humanité, – chasteté au sujet de laquelle je vois que la plupart des hommes ont des idées erronées, et que leur loi est injuste et inégale. Pourquoi les hommes ont-ils châtié la femme et laissé l’homme impuni? ‘ L’épouse qui a déshonoré le lit de son mari est adultère et la conséquence en est, pour elle, les dures sanctions des lois; au contraire, l’homme qui est infidèle à sa femme n’encourt aucune peine. Je n’accepte pas cette législation; je n’approuve pas cette coutume.
Ce sont des hommes qui ont légiféré de la sorte; voilà pourquoi cette législation est dirigée contre la femme; il ont placé aussi les enfants sous l’autorité des pères, et ils ont négligé les intérêts de la femme. Dieu n’agit pas ainsi. Remarque l’égalité de la législation divine: un unique créateur de l’homme et de la femme, une unique poussière qu’ils sont tous les deux; une image unique, une loi unique, une mort unique, une résurrection unique. Nous sommes nés à la fois de l’homme et de la femme; unique est la dette des enfants à l’égard de ceux qui les ont engendrés.
Comment réclames-tu donc, toi, la chasteté, sans l’apporter? Comment demandes-tu ce que tu ne donnes pas? Comment, étant un corps de même dignité, légifères-tu d’une manière inégale? Si tu regardes le mauvais côté des choses, la
femme a péché, mais Adam aussi; le serpent les a trompés tous les deux; un parti ne s’est pas trouvé plus faible, ni
l’autre plus fort. Songes-tu au bon côté des choses? Le Christ les sauve tous les deux par ses souffrances. Le Christ s’est fait
chair pour le salut de l’homme? De même aussi pour le salut de la femme. Il est mort pour l’homme? La femme aussi est sauvée par sa mort.
Il reçoit son nom d’après sa descendance de David: tu crois peut-être que c’est un honneur pour l’homme? Mais il est engendré d’une vierge, et cela est en faveur des femmes. Ils seront donc, dit le Christ, deux en une chair unique: que l’unique chair ait donc le même honneur! Et Paul prescrit … que le mari entoure de soins sa femme; et, de fait, le Christ entoure de soins l’Église. »
Pseudo-Grégoire le Thaumaturge, Hom., 2 : « Tu es bénie entre les femmes » Lc 1.42. « Tu as été sans doute pour le principe même de réparation. Tu nous as donné la confiance nécessaire pour entrer au paradis et as dissipé la douleur et le deuil anciens. En effet, les femmes après toi ne sont plus méprisées ; Jamais les filles d’Ève ne craindront l’antique malédiction, ni les douleurs de l’enfantement, puisque de ton sein saint est sorti le Christ, Rédempteur du genre humain, Sauveur de toute la création, Adam spirituel, Docteur de la blessure de l’homme terrestre. »
Proclus, évêque de Constantinople: « Par Marie, toutes les femmes sont bienheureuses« .
Qui affirme que c’est réducteur ne comprend pas le rôle de Marie, diminue le rôle l’Incarnation et la puissance et l’amour divin.
Les textes du NT et des Pères sont les seuls dans l’Antiquité à parler autant de femmes et à leur accorder une telle place; il suffit de les comparer avec ceux des auteurs païens et juifs de même culture.
Au Moyen-Âge, les monastères féminins deviennent d’authentiques centres de culture.
Bon nombre de femmes deviennent auteurs d’œuvres littéraires, théâtrales et spirituelles, comme Marie de France (deuxième moitié du XIIe siècle) ou Christine de Pisan (1364-v.1430), poètes reconnues dans le monde de la littérature médiévale.
Mentionnons quelques femmes religieuses de grande influence. Hildegarde de Bingen (1098-1198) près de Mayence, abbesse bénédictine allemande, médecin, compositeur et femme de lettres. A la demande d’évêques, elle prêcha dans leurs cathédrales. Le pape Eugène III lui-même venait l’écouter. Parmi les œuvres religieuses qu’elle écrivit, trois se font remarquer par leur caractère théologique : Scivias, sur différents sujets de théologie dogmatique, Liber Vitae Meritorum, sur des thèmes de théologie morale, et Liber Divinorum Operum, sur la cosmologie, l’anthropologie et la théodicée. Elle produisit aussi des œuvres de caractère scientifique : Liber Simplicis Medicinae/Physica, sur les propriétés curatives des plantes et animaux ; Liber Compositae Medicinae/Causae et curae, sur l’origine des maladies et leur traitement. Hildegarde est également à l’origine de la Lingua ignota, la première langue artificielle de l’histoire. Elle composa 78 œuvres musicales regroupées sous le titre de Symphonia armonie celestium revelationum. Reconnue comme maîtresse en théologie, Hildegarde est proclamée docteur de l’Église en 2012, par Benoît XVI.
Elle est la quatrième femme dans ce cas, après saintes Catherine de Sienne (conseillère papale et royale), Thérèse d’Avila (non contente d’avoir réformé un ordre religieux corrompu, elle a bâti en dépit de grandes souffrances 16 monastères pour hommes et femmes. Auteur de plusieurs ouvrages fondateurs sur la théologie, elle parle de « détermination » et dit à ses consoeurs « Soyez viriles » –Camino 11) et Thérèse de Lisieux (2000 églises et chapelles à son nom, influence immense même sans avoir fait d’études universitaires, « Je veux t’aimer comme un petit enfant, je veux lutter comme un guerrier vaillantPN 36,3).
Bien d’autres femmes consacrées eurent une grande influence sur la société de leur temps. Saintes:
Claire d’Assise (1193-1253), fondatrice des clarisses, Agnès de Prague (1205-1282),
Ermentrude de Bruges (1210-1280),
Gertrude de Helfta (1256-1302) connue également sous le nom de Gertrude la Grande, abbesse et écrivain mystique qui faisait étudier la philosophie, l’histoire, la médecine, la linguistique et autres sciences profanes à ses religieuses,
Mathilde de Magdebourg (1207-1283) à l’origine d’une œuvre littéraire intéressante, tant par son aspect linguistique de grande qualité poétique que par son aspect historique, donnant beaucoup d’informations sur le statut de la femme au Moyen Âge,
Brigitte de Suède (1303-1373), Brigitte Birgersdotter, reine, mère, puis religieuse et femme de lettres et théologienne,
Catherine de Sienne (1347-1380) qui fit revenir le pape Grégoire XI d’Avignon à Rome,
Catherine de Bologne (1413-1463),
Caritas Pirckheimer (1462-1532), etc.
Jeanne d’Arc (1421-1431; 25 ans après sa mort, le pape l’innocente: procès « entaché de vol, calomnie, iniquité ») femme jeune et guerrière menant des hommes sur le champ de bataille. Des hommes d’Église de son temps l’ont abandonnée, mais ils sont passés aux oubliettes de l’Histoire, et ne sont pas appelés des « saints ».
La vision caricaturale du Moyen Âge et les discours préfabriqués sur l’obscurantisme médiéval ont la vie dure. On n’a pas lu Régine Pernoud (Pour en finir avec le Moyen Âge). On ignore donc que les mille ans qui séparent les temps barbares et la Renaissance ne sont pas un temps mort, un vide historique, une parenthèse. Or, la dignité de la femme pendant toute cette période fut bien plus honorée qu’avant (dans le droit romain, femme et enfant sont des possessions de l’homme) ou qu’après (les mentalités vont se paganiser progressivement, de la Renaissance à l’époque des Lumières, par un goût immodéré de l’Antiquité). Les progrès de la condition de la femme reculent malheureusement dans la mesure où, à partir de la Renaissance, les juristes ressuscitent le droit romain et, avec lui, le statut d’infériorité de la femme.
Dans l’Antiquité chrétienne et au Moyen-Age, la femme avait bien une âme! Contrairement à la légende qu’on ne cesse de répéter, comme le président de l’Assemblée nationale Fabius en plein hémicycle en 1990. La question posée par un évêque, au concile de Mâcon, n’était pas théologique, mais grammaticale: est-ce que le mot latin homo inclut aussi la femme? Des idéologues et naïfs croient que l’émancipation de la femme date des Lumières et de la Révolution.
Le décret Tametsi du concile de Trente (1563) passe délibérément sous silence l’autorisation parentale comme critère de validité du mariage , vs patriarchie païenne.
L’interdiction faite aux femmes d’accéder à l’université date de 1592, précisément à l’époque de la Renaissance où la société commence à s’émanciper de la tutelle de l’Église, en entrant dans la « modernité« .
À partir du XVIe siècle, dans les pays de Réforme protestante, les formes de vie consacrée où les femmes peuvent trouver une autre voie de réalisation personnelle que celle du mariage sont éliminées tout comme la vénération de la Vierge Marie qui représentait une valorisation incontestable de la féminité. La femme doit s’insérer dans un système religieux patriarcal et masculin. La femme n’a plus d’autre horizon que celui de son propre foyer dans une soumission totale à son père et à son mari. C’est dans ce contexte (chrétien) qu’est né, le mouvement féministe en tant que tel, en pleine révolution anglaise (1688-1689). Les femmes des Églises anglicane et réformée, trouvant appui dans le NT, affirment avec force que si Dieu les aime en tant que femmes et s’il ne fait pas de différence entre les personnes, alors le Parlement doit agir de même ! C’est donc dans la Sainte Écriture ou la Parole de Dieu que l’on trouve le fondement de la revendication des droits de la femme.
Le XVIIe siècle fut une époque particulièrement riche pour la spiritualité féminine et c’est précisément l’Église qui offrit aux femmes des espaces de responsabilité et de liberté.
En France, la Révolution cherche par tous les moyens à exclure de la visibilité socioculturelle et politique tant l’Église que les femmes. La sécularisation ne cesse de croître comme affirmation de modernité, avec des modèles de réalisation typiquement masculins. La récession de la Renaissance sera confirmée dans le Code civil de Napoléon, inspiré b droit justinien, œuvre d’un empereur byzantin du VIe siècle, qui faisait de la femme un être « perpétuellement inférieur ».
Il serait naïf de penser que l’émancipation de la femme actuelle soit due aux représentants du siècle des Lumières, bien au contraire. Leur vision sur la « race féminine » apparaît comme infâme et scandaleuse à nos esprits d’aujourd’hui, puisqu’ils la citent banalement, sans honte, parmi des objets et accessoires à consommer ou à utiliser. Le comportement matrimonial des rois chrétiens européens réalisant des mariages politiques mais pas toujours sans amour, a lui-même été très problématique, comme celui de nombreux autres hommes de pouvoir dans l’histoire.
La chosification instrumentalisante de l’être féminin peut aller loin.
« Florilège »:
On ne lit en général, des «philosophes» du XVIIIe siècle, que des morceaux choisis et expurgés. Une lecture plus attentive et exhaustive montre qu’ils méprisent largement «la race femelle» (sic).
Rousseau « L’Émile ou De l’éducation » (1762) : « La femme est faite pour céder à l’homme et pour supporter même son injustice. »
le sauvage, “pour seuls biens, explique-t-il, connaît la nourriture, une femelle et le repos”.
« Les femmes en général n’aiment aucun art, ne se connaissent à aucun, et n’ont aucun génie. »
« Toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utiles, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des femmes dans tous les temps, et ce qu’on doit leur apprendre dès l’enfance. »
Les Rêveries du promeneur solitaire (1778): l’idéal est de «jouir de soi-même»; il se dit seul, alors même que Thérèse est là; et l’auteur du Contrat social ne s’encombrera guère de ses quatre enfants.
Voltaire: La femme est à ses yeux «un animal à deux pieds, sans plumes» – il est vrai que pour lui l’homme ne vaut guère mieux; contre l’idée qu’il soit image de Dieu, il déborde de propos orduriers.
Il diagnostique dans l’imposition du rapport sexuel à “l’espèce femelle”, un droit primordial. »
Le rêve de Diderot: «Un carrosse, un appartement, du linge fin, une fille parfumée» (voilà des choses qui vont ensemble).
« L’ennemi le plus dangereux d’un souverain, c’est sa femme, si elle sait faire autre chose que des enfants. »
« Un homme de lettres peut avoir une maîtresse qui fasse des livres ; mais il faut que sa femme fasse des chemises. »
Le frère cadet de Mirabeau, qui d’une de ses “conquêtes” fait écrire au héros de sa Morale des Sens : “C’est un meuble de nuit, dont le jour on ne sait que faire.” (…)
Les révolutionnaires seront imprégnés de cette conception utilitaire de la femme-objet. Les fameux Droits de l’homme et du citoyen, proclamés en France en 1789, n’avaient été alors pensés et établis que pour le mâle.
30 octobre 1793: interdiction des clubs féminins. Les femmes n’ayant aucun droit politique, la Convention leur interdit de se réunir en club. L’assemblée craint que ces regroupements ne soient des réunions politiques. Ce sont les mêmes qui choisirent pour la république la devise: liberté, égalité, fraternité…
Proudhon: «Le sauvage a compris cela: de la bête féroce sa femelle, il a fait une bête de somme».
Marquis de Sade (qui, pour certains, est le héraut d’une sexualité enfin libérée des tabous judéo-chrétiens) ira jusqu’au bout de cette logique d’inhumanité: «Je me sers d’une femme par nécessité, comme on se sert d’un vase dans un besoin différent» (viol).
Musset: “Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.” (…)
Balzac: « N’aie pas plus de charité que n’en a le bourreau… pour cette machine à larmes, à manières, à évanouissements« .
Dans sa forme radicale, le féminisme épouse pleinement la vision matérialiste et utilitariste des Lumières, celle d’une «machine humaine» dont le moteur n’est que l’intérêt, et qui croit penser alors qu’elle n’a que des sensations. Il en épouse aussi l’individualisme forcené: le moi est antérieur et supérieur à toute communion humaine, à plus forte raison à toute alliance divine.
Jusqu’à aujourd’hui, ce féminisme à base de révolte poursuit l’autodestruction du féminin, fidèle en cela au programme des révolutions. Sa guerre ouverte contre le mariage, la famille, la maternité, l’enfant, manifeste la radicalité de son identification au masculin absolu – comble de l’aliénation d’un sexe par l’autre.
1850: l’immense majorité des femmes instruites et accomplies étaient des femmes catholiques aux idées novatrices.
Paradoxalement, c’est dans ce contexte que la nouveauté de l’apostolat des religieuses fait son apparition. L’implication féminine dans la Révolution française, que ce soit sur les barricades, dans les œuvres de charité ou dans la défense des prêtres réfractaires, fait prendre conscience que les femmes sont une force pour la conservation des structures chrétiennes dans la société. Leur contribution dépasse donc largement le cercle familial auquel on les limitait. Les suppressions et séquestrations de monastères durant l’époque napoléonienne et dans le climat libéral qui suit la Restauration, contribuent malgré tout à rendre une meilleure image de la vie religieuse. Elle est désormais purifiée de ses privilèges, ainsi que de la mise en clôture forcée pour les femmes à cette époque.
Les femmes furent apôtres de la charité et de la re-christianisation du XIXe siècle. De nombreux ordres féminins apparurent en réponse aux urgences du temps. Elles étudient fondent orphelinats, écoles, hôpitaux, implantent des missions très dynamiques, menant une vie émancipée, engagée et stimulante.
Les Radicaux et maçons ont empêché en 1919, 1928 et 1936 (vs Turquie: 1933!) le vote des femmes parce qu’ils craignaient le vote catholique.
Dans les années 1990, le courant féministe se rigidifie sur ses positions. Certains le qualifient de « victimiste ». Il se caractérise par une vision négative de l’homme-masculin et une claire insistance sur l’oppression dont les femmes européennes et américaines disent être victimes. Il véhicule l’idée philosophique selon laquelle hommes et femmes sont égaux au point que rien ne les différencie. Cette détermination à ne pas reconnaître ou à ne pas attribuer des forces caractéristiques propres à l’homme et à la femme, va mener droit à la théorie dite du genre. Le magistère de l’Église s’est abondamment exprimé sur ce sujet par la bouche des derniers Papes.
« Selon cette perspective anthropologique (de la théorie du genre), explique le cardinal Ratzinger dans un document approuvé par Jean Paul II, la nature humaine n’aurait pas en elle-même des caractéristiques qui s’imposeraient de manière absolue : chaque personne pourrait ou devrait se déterminer selon son bon vouloir, dès lors qu’elle serait libre de toute prédétermination liée à sa constitution essentielle. Une telle perspective a de multiples conséquences. Elle renforce tout d’abord l’idée que la libération de la femme implique une critique des Saintes Écritures, qui véhiculeraient une conception patriarcale de Dieu, entretenue par une culture essentiellement machiste. En deuxième lieu, cette tendance considérerait comme sans importance et sans influence le fait que le Fils de Dieu ait assumé la nature humaine dans sa forme masculine.
Face à ces courants de pensée, l’Église, éclairée par la foi en Jésus-Christ, parle plutôt d’une collaboration active entre l’homme et la femme, précisément dans la reconnaissance de leur différence elle-même. »
Les comportements que les féministes dénoncent avec raison ne sont pas des survivances du vieil ordre judéo-chrétien mais, au contraire, le produit de sa décomposition.
L’esprit de mai 68, en proclamant l’abolition des interdits a diffusé chez les mâles, l’esprit prédateur. N’être ni « coincé », ni « refoulé », savoir « se lâcher » (pour reprendre l’expression du manifeste) est devenu le nouvel impératif moral. Comment les vrais libertaires (vice de conception: nient la condition déchue de l’être humain) pourraient-ils considérer les réticences d’une femme, spécialement d’une « simple femme de ménage », comme légitimes? S’il est « interdit d’interdire », comment certains héritiers de mai 68 ne considéreraient-ils pas qu’une femme qui interdit son corps offense le sacro-saint principe libertaire? Habitués à ce qu’on ne leur résiste pas, les plus accomplis de ces héritiers, quand ils sont riches et puissants, finissent par tenir le refus d’une femme pour illégitime, par penser qu’en la forçant un peu, juste un peu, on en aura raison. Raison: la raison des Lumières qui n’admet aucun « obscurantisme », y compris moral tel qu’il s’exprime par exemple dans les scrupules d’une femme plus ou moins illettrée. Cette mentalité a malheureusement pénétré aussi en grande partie le clergé, coupable d’abus comme le reste de la société.
Le féminisme idéologique se fourvoie quand il se lie à la cause libertaire dont le principe est: « jouissons sans entrave ».
Mythes qui ont trop longtemps dénaturé leur cause. Les films X et la publicité n’ont jamais été aussi machistes. La libéralisation de la contraception et avortement ont encore plus chosifié la femme. L’absence de protestation contre le mariage forcé, la polygamie, l’excision, le voile des petites filles ou les crimes d’honneurs signe cette tartufferie gnostique.
Les MAGAZINES féminins en présentent de clairs symptômes, réduisant ou avilissant la femme aux 5 M: Maquillage, Minceur, Mode, Mecs, Manger, dans une soumission totale au business libéral. Sont-elles plus heureuses ?
Les femmes qui ont la chance de naître ont au moins 5,5 ans d’espérance de vie en plus que les hommes.