Repentir: clef et joie du salut
Le repentir est l’accueil du don gratuit du salut et de la joie, la porte d’entrée du Royaume de Dieu, la confession que le bien est plus fort que le mal, la science des Saints avec l’amour.
Le repentir (ou la pénitence) n’est donc en rien une punition ou une expiation, il est toujours quelque chose de positif et non de négatif. Je suis criminel (repentant) mais, plus que tout, passionnément aimé!
Liturgie de saint Basile: Dieu est l’Espérance des désespérés!
Le repentir n’est pas le remords, simple regret psychologique, angoisse, sentiment de honte (orgueil blessé), mais conversion (recentrage sur Dieu qui est Miséricorde), effusion de l’Esprit (Ez 18,31: « Esprit nouveau« ), consolation divine, confiance en la grâce guérissante de Dieu et résolution énergique de prendre tous les moyens de ne plus recommencer,
Le repentir n’est pas une simple étape, un préliminaire [mais un état]; il se poursuit pendant toute la vie. Il est sans mérite, quotidien, et comparable au passage fondamental de la 3ème (conversion active) à la 4ème demeure (remise entière de soi à l’action divine) du château de l’âme chez Thérèse d’Avila.
Dieu devance toujours ton repentir: quand tu fais 1 pas vers Dieu, il en fait 100 vers toi (cf. Mc 10,30).
Le repentir est nécessaire spécialement dans les derniers temps où les structures de péché se sont durcies (il n’y a jamais eu autant de crimes de masse et avortement que depuis la première guerre mondiale).
Se repentir est plus grand que ressusciter un mort (Isaac le Syrien disc 34), car c’est revivre et ainsi faire revivre le monde.
Pasteur d’Hermas (IIe s.) Préceptes IV,2,2: « Le repentir est un acte de grande intelligence« , par laquelle l’homme sait que l’amour est victorieux: je sais que je suis accepté par Dieu, non par mes mérites mais par le sang du Christ!
Mt 4,17: La prédication du Christ commence par metanoeite: « repentez-vous ».
Ph 2,3 Soyez assez humbles pour reconnaître les autres comme supérieurs à vous.
Lc 18,13 Le publicain dit: « O Dieu, aie miséricorde du pécheur que je suis. » (parole de Dieu que les Chrétiens d’Orient répètent dans la prière du cœur).
Le repentir est composé de deux attitudes fondamentales dont les prototypes pourraient être le Baptiste et la Mère de Dieu qu’on voit intercéder de part et d’autre du Christ au centre des absides antiques et des iconostases (chœur des églises d’Orient):
– l’éveil (nèpsis), rupture avec l’état d’« oubli« , vigilance eschatologique qui inverse la « mémoire de la mort » en « mémoire de Dieu »;
– la « douloureuse joie » (Apophtegmes 3,15), « tendresse » (katanyxis: Ps 59-60.5, Is 29,10, Rm 11,8: torpeur, repentir), affliction bienheureuse (Jean Climaque Ech 7), confiance en la Miséricorde divine pour tout homme, qui ne juge pas mais accueille.
Le don des larmes est l’expression spirituelle et sensible du repentir. Lorsqu’on reçoit cette grâce de la part de l’Esprit, il s’agit d’éviter absolument l’orgueil de se croire saint ou méritant, ni de pervertir ce moyen en fin, mais de rendre grâce humblement à Dieu et de profiter de cette expérience du coeur pour prendre toutes les décisions fermes de conversion. On n’achète pas le pardon qui est gratuit. Ces larmes peuvent être versées pour soi et pour le monde entier, qu’on ait commis des crimes en actes ou non… Elles sont la contemplation de l’Amour de Dieu pour les âmes.
En hébreu, larme se dit demah = dam hayin = sang de l’oeil. Il est naturel de pleurer ainsi: Dieu fait craquer les cœurs, dissout la gangue que nous fabriquons pour nous protéger, fissure la carapace pour s’y engouffrer, nous rendre sensible à Lui.
L’authentique « pénitent » ne pleure pas replié sur soi-même, s’auto-apitoyant, mais il pleure devant Dieu en confessant sa propre dureté de cœur dans l’espoir d’être libéré par la miséricorde divine. Ce n’est pas une mélancolie, mais l’expression de la purification du cœur de l’enfant blessé et retrouvé. Ces larmes ne sont pas les larmes de la tristesse psychologique (chagrin) ou peccamineuse, simple désespoir qui n’ouvre pas à la conversion mais aggrave la situation si on n’y remédie pas en criant vers Dieu l’unique Sauveur. La disculpation appelle l’inculpation (par le démon), alors que le repentir te « repente » vers en haut… Attendre le pardon sans repentir serait souhaiter une contrefaçon de salut, une singerie de grâce à bon marché sans la croix…
St Silouane: Le fils demande pardon de ses péchés, l’esclave cherche des excuses.
Tous les saints ont vécu le repentir puisqu’il s’agit de la clef de la sanctification. Ecoutons donc directement les témoins:
Séraphin de Sarov (1759-1833): Là où il n’y a pas de larmes [du repentir], il n’y a pas de salut.
Grégoire de Nysse: Les larmes sont comme le sang qui coule des blessures de notre âme;
Kallistos Ware Le royaume intérieur, Cerf/Sel de la Terre, 1993: L’enfant nouveau-né pleure en arrivant dans ce monde; de même, le chrétien pleure lorsqu’il renaît dans le siècle à venir.
Evagre le Pontique De la Prière, 5 (Philocalie I, 177): Prie d’abord pour recevoir le don des larmes, afin d’amollir par le ‘brisement’ la dureté de ton âme.
Sent 1: Le début du salut est le blâme de soi-même.
Starets Boris Kholtchev 1895-1971 Témoins de la Lum p.113: L’homme reconnaît facilement ses erreurs, mais pour se reconnaître coupable devant Dieu, il faut du courage spirituel.
Augustin Traité 12/Jn: Le commencement des œuvres bonnes, c’est de confesser les mauvaises.
Jean Chrysostome: Le repentir est le remède contre la blessure de notre péché. Il est une arme devant laquelle le démon s’incline toujours. Il est ce qui nous offre l’Espérance du Salut.
Ancien Joseph Lt 19: Une fois que le sol est humide [des larmes], on en arrache plus facilement les ronces.
Jean Climaque (+ env. 650), les larmes représentent un renouvellement de la grâce du baptême: Echelle sainte 7, 8, 114: Elle est plus grande que le baptême lui-même, cette source de larmes qui jaillit après le baptême, si audacieuse que puisse être cette affirmation. (…) Comme nous recevons tous le baptême dans l’enfance, nous le souillons par la suite; mais au moyen des larmes, nous le renouvelons dans sa pureté première.
Echelle sainte 7,64: Si notre coeur n’est pas douloureux, c’est que notre genre de vie était faux, hypocrite et vain.
Echelle sainte 7: Le repentir est une affliction perpétuelle de la conscience qui amène le rafraîchissement du feu de notre coeur par l’aveu spirituel que nous faisons à Dieu.
Echelle sainte 7,49: Quand j’examine la nature de l’attendrissement du coeur, je suis saisi d’étonnement: comment se fait-il que ce qu’on appelle pleurs et tristesse renferme en soi joie et gaîté, comme les rayons contiennent le miel? Qu’est-ce que cela nous enseigne? Qu’un tel attendrissement est en réalité un don de Dieu.
Echelle sainte 7: La fausse componction engendre l’orgueil, et la vraie la consolation.
Echelle sainte 7: Celui qui a revêtu, telle une robe nuptiale, l’affliction bienheureuse et comblée de grâce, connaît le rire spirituel de l’âme.
Echelle sainte 4: « La pénitence est la fille de l’espérance, et le renoncement au désespoir.
Echelle sainte 7,98): Celui qui va son chemin avec des larmes intérieures selon Dieu, il ne cesse d’être en fête.
Marc l’Ascète (Ve-VIe s.) De la loi spirituelle 34, in Philocalie, I.: « Ceux qui ne se considèrent pas comme débiteurs à l’égard de chaque commandement du Christ lisent la loi de Dieu d’une manière charnelle, 1Tm 1,7 sans comprendre ni ce qu’ils disent ni ce qu’ils affirment si fortement.
(De ceux qui pensent être justifiés 71 et De la pénitence 1,964B, 6,973C, 11, 980D, in Marc le Moine, Traités spirituels et théologiques, Bellefontaine 1985, 48,72,78,83): Personne n’est meilleur ni plus miséricordieux que Dieu; mais il ne pardonnera pourtant pas à celui qui ne fait pas pénitence. (…) Toute la diversité des commandements cesse pour se réduire à un seul, celui de la pénitence. (…) Car nous ne sommes pas condamnés sur le nombre de nos péchés, mais pour ne pas avoir voulu faire pénitence. (…) Pour les petits et les grands, la pénitence n’a pas de fin jusqu’à la mort.
Grégoire le Sinaïte Chapitres très utiles, chap. sur l’illusion, Philocalie 4: Quand le diable voit que quelqu’un passe sa vie dans les pleurs, il ne reste pas près de lui, car il se détourne de l’humilité que produise les larmes.
Syméon le Nouveau Théologien Chapitres pratiques et théologiques, Philocalie III,69: Avant d’avoir obtenu les pleurs et les larmes, que personne ne nous trompe par de vains discours, et ne nous leurrons pas non plus nous-mêmes: nous n’avons pas de repentir, pas de vraie repentance, ni de crainte de Dieu dans nos coeurs; nous ne nous sommes pas blâmés;… Car si nous nous étions accusés nous-mêmes,… nos larmes auraient commencé à couler sans tarder. Sans larmes, jamais l’endurcissement de notre coeur ne pourra s’adoucir, ni notre âme acquérir l’humilité spirituelle; sans elles, nous ne pouvons pas être humbles ».
Apophtegmes, Traité 3,15R, I,162: Les larmes elles-mêmes aboutiront à la joie, car lorsqu’on allume un feu de bois, sa fumée tout d’abord pique les yeux et les fait pleurer; mais, après cela, il éclaire, réchauffe et réjouit. De même le feu de l’amour divin nous fait d’abord pleurer, mais pour ensuite nous illuminer et nous procurer « une joie inénarrable.
XVI 18 Zos. 3-4 = PE II 40,11b = Arm 1,142(98-99R) = Arm. Pat. 5: Si tu veux être guéri de ces terribles blessures de l’âme, tu dois supporter ce que t’impose le médecin. Ce n’est pas en effet avec plaisir que celui qui est malade dans son corps subit une amputation ou prend une purge; il en garde même un mauvais souvenir, et cependant, persuadé que sans ces traitements il ne peut être délivré de sa maladie, il supporte ce que lui impose le médecin. Il sait que par un petit désagrément il sera délivré d’une longue maladie. Le cautère de Jésus, c’est celui qui, en t’insultant ou en te causant du tort, te délivre de la vaine gloire. Quiconque fuit une épreuve profitable, fuit la vie éternelle. Qui a obtenu à saint Etienne une gloire comme celle qu’il a acquise grâce à ceux qui l’ont lapidé?
Paterica arméniaca, CSCO 3,25: Pour obtenir les larmes il faut un grand esprit de pauvreté et de renoncement.
Poemen: Lorsqu’un frère demanda à Poemen le Grand comment il devait demeurer dans sa cellule, le saint lui répondit: « Comme un homme qui s’est enlisé jusqu’au cou dans un bourbier puant avec une charge sur les épaules, et qui crie vers Dieu: aie pitié de moi. (à comprendre dans le contexte)
Poemen 39: Les larmes ont un double effet: elles agissent et elles gardent.
Synclétique 1: Celui qui veut être libéré des péchés, s’en libère par les pleurs, et celui qui veut se garder d’en commettre de nouveau, se garde par les pleurs. C’est la voie du repentir; elle nous a été transmise par l’Ecriture et les Pères qui ont dit: « pleurez! car il n’y a pas d’autre voie qui mène au salut que les pleurs.
N 142: Un frère interrogea un ancien: « Mon âme désire des larmes comme celles que répandaient les anciens, à ce que j’ai entendu dire; elles ne viennent pas, et cela me trouble. Comment cela se fait-il? » Le vieillard répondit: « Les enfants d’Israël n’entrèrent dans la terre promise qu’après quarante ans. Les larmes sont comme une terre promise: si tu y parviens, tu ne craindras plus la guerre. Dieu veut en effet que l’âme soit affligée, pour que, sans relâche, elle désire entrer dans cette terre.
Abba 326: Un frère qui avait commis un péché fut chassé de l’église par le prêtre. Alors abba Bessarion se leva et sortit avec lui en disant: « Moi aussi, je suis un pécheur.
Abba 375: On disait d’abba Sisoès que, lorsqu’il fut près de mourir, les Pères étant assis auprès de lui, son visage brilla comme le soleil. Et il leur dit: « Voici qu’abba Antoine vient. » Et après un petit moment il dit: « Voici que le coeur des prophètes vient. » Et de nouveau son visage brilla avec plus d’éclat et il dit: « Voici que le choeur des apôtres vient. » Et son visage redoubla encore d’éclat et voici qu’il paraissait parler avec quelques interlocuteurs. Et les anciens lui demandèrent: « Avec qui parles-tu, Père? » Il dit: « Voici que les anges viennent me prendre, et je supplie qu’on me laisse faire un peu pénitence. » Les anciens lui dirent: « Tu n’a pas besoin de faire pénitence, Père. » Mais il leur dit: « En vérité, je n’ai pas conscience d’avoir commencé. » Et tous reconnurent qu’il était parfait. Et à nouveau son visage redevint subitement comme le soleil, et tous furent saisis de crainte.
Abba 201 Un frère dit à abba Poemen: « Si je tombe dans une faute lamentable, ma pensée me ronge et me reproche: Pourquoi es-tu tombé? » L’ancien lui dit: « À l’heure même où l’homme succombe à l’égarement, s’il dit: J’ai péché, aussitôt c’est fini. »
Abba 207 Abba Poemen a dit que le bienheureux abba Antoine disait: Le grand exploit de l’homme, c’est de prendre sur lui sa faute devant le Seigneur et de s’attendre à la tentation jusqu’au dernier souffle.
Abba 209: On demanda à un ancien: « Comment l’âme acquiert-elle l’humilité? » Il répondit: « En n’étant attentive qu’à ses propres fautes. »
Abba 138: Abba Poemen a dit: Se jeter en présence de Dieu, ne pas s’estimer soi-même et rejeter derrière soi la volonté propre, sont les instruments de l’âme.
Paroles 18,15: Un frère dit à abba Antoine: « Prie pour moi. » Le vieillard lui répondit: « Je ne te prendrai pas en pitié, ni Dieu non plus, si toi-même n’y mets pas du tien et ne supplies pas Dieu« .
Abba 212: Une frère demanda à abba Poemen: « Que dois-je faire pour mes péchés? L’ancien lui dit: « Qui veut racheter ses péchés, les rachète par les pleurs, et qui veut acquérir les vertus, les acquiert par les pleurs. »
Abba 227: Abba Antoine a dit: Quiconque n’a pas été tenté ne pourra entrer dans le royaume des cieux. Il est dit en effet: « Supprime les tentations, et pas un n’est sauvé. »
(Abba – Dom Lucien Regnault, Abba, dis-moi une parole. Éditions de l’Abbaye de Solesmes, 1984. Paroles – Jean-Claude Guy, Paroles des anciens: Apophtegmes des pères du désert. Éditions du Seuil (Points/Sagesses, 1), 1976)
Jean Chrysostome (IVe s.) Hom 8 sur la pénitence: Ayez honte de pécher, non de vous repentir!
Sur le repentir 7,3,PG 49,327: Administrons-nous le remède salvateur du repentir; acceptons de Dieu le repentir qui nous guérit. Car ce n’est pas nous qui le lui offrons, mais lui qui nous le donne.
(en grec, exomologesissignifie à la fois la confession des péchés et l’action de grâces pour les dons reçus.)
Isaac Le Syrien Discours ascétiques 21: Quels sont les indices sûrs et les signes certains que le fruit caché commence à mûrir dans l’âme? Quand il reçoit la grâce de verser, sans effort de sa part, d’abondantes larmes. Les larmes sont pour l’esprit comme un critère, comme une frontière entre le charnel et le spirituel, entre un état passionnel et un état de pureté. Tant que l’homme n’a pas reçu le don des larmes, ses efforts ascétiques n’ont pas encore atteint l’homme intérieur, et il n’a encore d’aucune manière ressenti les activités cachées de l’homme spirituel.
C’est le vêtement des noces qui nous permet d’entrer dans le Royaume et de ne pas être jetés dehors (Mt 22,13).
Isaac le Syrien considère les larmes comme la limite cruciale entre l’état « corporel » et l’état « spirituel« , comme le point de transition entre le temps présent et le siècle à venir, dans lequel nous pouvons entrer par anticipation déjà dans cette vie.
Athanase de Grigoriou: (~) Les larmes qui viennent de la mémoire des péchés sont un nouveau baptême.
Jean de la Croix 1542-1591, Vive Flamme B,2,1s: O cautère délectable, O caressante blessure, O flatteuse main (Père), O touche délicate (Fils) qui sens la vie éternelle et qui payes toute dette.
(Cantique spi 1, oc, Cerf 1990, 1218: Où t’es-tu caché, Bien-Aimé, me laissant toute gémissante? Comme le cerf tu t’es enfui, m’ayant blessée; mais à ta suite, encriant, je sortis. Hélas, vaine poursuite! « Où t’es-tu caché? » C’est comme si l’âme disait: « Verbe, mon Époux, montre-moi lelieu de ta retraite. » Ce qui équivaut à lui demander la manifestation de sa divine essence, car « le lieu de la retraite du Fils de Dieu », nous ditsaint Jean, « c’est le sein du Père » (Jn 1,18), ou en d’autres termes,c’est la divine essence, invisible à tout regard mortel, impénétrable à tout entendement humain. Isaïe, s’adressant à Dieu, lui dit: « Vraiment tu es un Dieu caché » (Is 45,15). C’est pourquoi, remarquons-le bien, si intimes que soient les communications, si sublimeque puisse être la connaissance qu’une âme reçoit de Dieu en cette vie, ce qu’elle perçoit n’est pas l’essence de Dieu et n’a rien de commun avec lui. En réalité, Dieu reste toujours caché à notre âme. Quelles que soient lesmerveilles qui lui sont dévoilées, elle doit toujours le regarder comme caché et le chercher dans sa retraite, en disant: « Où t’es-tu caché? » En effet, ni la communication sublime, ni la présence sensible, n’est un signe assuré de la favorable présence de Dieu dans une âme, pas plus que la sécheresse et la privation de toute faveur de ce genre n’est un indice de son absence. C’est ce que nous dit le prophète Job 9,11: « S’il vient à moi, je ne le verrai pas, et s’il se retire, je ne m’en apercevrai pas ».
Mère Teresa de Calcutta A Simple Path: Nous devons être capables de contrition pour être rendus capables d’amour.
P. Manaranche Un chemin de liberté Seuil 1971, 95: ~ Ta croix est encore plus ton bienfait que mon méfait. La honte d’avoir commis le calvaire fait place à la stupéfaction d’en accueillir la grâce. Je suis confus à la fois de ma méchanceté, et de ta grande bonté. Par la pédagogie du repentir tu me fais passer d’une confusion à une autre… L’aveu me crève le cœur mais ton pardon en referme et en cicatrise la plaie… Alors qu’Œdipe s’était crevé les yeux après avoir reconnu sa faute, Marie-Madeleine garde les siens pour pleurer. Il s’agit moins d’être mécontent de soi que d’être content de Dieu. La parabole du fils prodigue est en fait celle du père plein de bonté.
Zohar I 132b, 228b; II 12b, 145b, 165b: « Lorsque toutes les portes de la prières sont fermées, la porte des larmes permet de faire monter la prière qui devance alors toutes les autres et elle est reçue et exaucée« .
Lc 13,3 Si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous.