Communion dans la main ou dans la bouche?


EUCHARISTIE: COMMENT RECEVOIR LA COMMUNION ?

1. En état de grâce:
– confession régulière une fois par mois (pas plus, pour ne pas laisser l’Accusateur (le diable, Ap 12,10) nous faire tomber dans la contemplation de son nombril et le sentiment inadapté de culpabilité; rien de moins, pour laver son âme comme on le fait encore plus pour notre corps…), ou après un péché grave;
– et avec repentir.

2. Préparé et disponible:
– travailler le texte des lectures (si possible avec une Bible et un crayon à la main): ne pas prendre les moyens d’être attentif, serait être comme un goujat qui vient à un dîner juste pour se remplir l’estomac;
– Jeûne eucharistique au moins une heure avant l’heure de la communion (certains le pratiquent la veille).

3. Avec le cœur: foi, espérance, charité, humilité (intérieure et extérieure), adoration.

4. Avec action de grâce:
– intérieurement, remercier Dieu et l’adorer pour le don divin reçu (Jn 4:10);
– vivre (jusqu’à la prochaine messe) selon ce qui a été entendu, prié et reçu à la messe.

Concrètement:
– on se rend en procession à l’autel du Seigneur,
disant à Dieu que nous l’aimons et lui demandant de bien Le recevoir,

– on s’agenouille au lieu de communion, pour témoigner au Christ notre adoration (on peut demander au lieu de culte de prévoir des agenouilloirs ou prie-Dieu)

– on lève la tête à 45° vers le haut comme un enfant qui demande à manger,

– en ouvrant grand la bouche, et sans bouger la tête,

– on sort légèrement la langue, posée sur la lèvre inférieure.

Pourquoi est-il préférable de communier dans la bouche ?
– L’Eucharistie n’est pas « quelque chose », ou une nourriture à « prendre » comme d’autres, mais la personne vivante du Christ que nous recevons,
comme un petit enfant de ses parents.
Elle exprime le mieux la Foi et concrétise le plus grand respect pour l’Eucharistie (cf. St Paul VI, Memoriale Domini, 7-10), qui n’est pas une nourriture commune à emporter avec désinvolture, mais le Corps, l’âme et la divinité du Christ.

– Ce geste correspond à plusieurs sources des Ecritures, par exemple Ps 81:9-10.17; Ez 2:1.8.9; Ez 3:1-3; Jn 13:26; Jn 20:17

– La communion dans la bouche a été la pratique historique presque unanime et universelle, attestée depuis l’époque patristiques: on ne prend pas les «choses saintes» par soi-même, afin de manifester sa Foi et son Amour envers Dieu dans le culte. Le texte souvent cité de Cyrille de Jérusalem pour justifier la « communion dans la main » (expression impropre, car la communion se produit quand on reçoit l’hostie dans la bouche: peut-on se la donner à soi-même?) est teinté d’étrangeté dans le passage qui le suit, et semble très probablement un pseudépigraphe, dû plutôt à Jean II de Jérusalem, patriarche très contesté (par Saints Jérôme et Epiphane notamment).

– Elle est la pratique signe d’unité de l’Eglise indivise, et avec les vingt autres rites de l’Eglise catholique, notamment les rites orientaux.

Instruction générale du Missel romain 161 [i]: La « communion dans la main » reste un indult (exception: ubi concessus est), même si elle s’est très largement répandue ces 50 dernières années.
La foi en la centralité du mystère eucharistique et, par conséquent, du mystère de l’Incarnation est très clairement éclipsée par cette pratique. Le futur de l’Église aujourd’hui dépend de la foi et de la pratique eucharistique.
1233 évêques de Vatican II avait voté pour maintenir la communion dans la bouche, 567 seulement pour permettre la « communion dans la main », mais il n’a pas été tenu compte de ce vote, laissant aux conférences épiscopales la liberté d’étendre une pratique d’abord due à une désobéissances et des abus pratiqués en Hollande.

Des études scientifiques montrent la grande improbabilité d’une contamination alimentaire (https://www.kath.net/news/71961; https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/faq.html#How-COVID-19-Propagation).

– Donnée dans la bouche, l’hostie ne touche que les doigts du ministre désinfectés juste avant, au lieu de prendre un risque avec des centaines de mains de fidèles qui ont touché beaucoup de choses auparavant.

– Donner dans la bouche évite toutes les manipulations compliquées du masque en même temps que recevoir l’ hostie entre les mains.

– Donner dans la bouche évite les miettes sur les mains, et les risques de profanation volontaire ou involontaire de l’hôte, comme cela a souvent été vérifié

Ni le pape, ni la majorité des évêques, ne se sont prononcés par écrit ou oralement sur la « communion dans la main » pendant la pandémie, à aucun moment de la pandémie.
Aucun décret canonique de la chancellerie ne l’a demandé: il n’y a donc pas d’exception locale aux documents du Magistère général de l’Église.
De plus, le « pasteur propre » d’un territoire paroissial, qui garde la communion avec l’Église universelle, est le curé (canon 519 du CIC).
Saint Charles Borromée lui-même et tous ses prêtres pendant la Peste de Milan, 300 fois plus meurtrière que le Covid, ont continué à donner la communion dans la bouche, selon la pratique universelle de l’Église.
Instruction Redemptionis Sacramentum, 25 03 2004:
[91.] Dans la distribution de la Sainte Communion, il faut se rappeler que «les ministres sacrés ne peuvent pas refuser les sacrements à ceux qui les demandent en temps opportun, sont bien disposés et ne sont pas interdits par le droit pour les recevoir. (CIC 843,1) En conséquence, tout catholique baptisé, qui n’est pas interdit par la loi, doit être admis à la sainte communion. Ainsi, il n’est pas permis de refuser la Sainte Communion à un croyant, par exemple, simplement parce qu’il veut recevoir l’Eucharistie à genoux ou debout.
[92.] Bien que chaque fidèle ait toujours le droit de choisir s’il désire recevoir la Sainte Communion dans la bouche, (GIRM 161) si celui qui va à la Communion désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les lieux là où la Conférence des Évêques l’a permis, avec la confirmation du Siège Apostolique, l’hostie sacrée doit être administrée. Cependant, veillez tout particulièrement à ce que le communiant consomme l’hostie immédiatement, devant le ministre, et à ce que personne ne reparte avec les espèces eucharistiques à la main. S’il y a danger de profanation, la « communion dans la main » n’est pas distribuée aux fidèles. (Congr. Culte divin et disque. Sacrements, Dubium: Notitiae 35, 1999, 160-161.)

Paul VI, Instruction Memoriale Domini, du 29 05 1969 (en réponse à de nombreuses pressions et abus): « La coutume s’est établie que c’est le ministre lui-même qui place une forme de pain consacré sur la langue du communiant. Compte tenu de la situation actuelle de l’Église dans le monde, cette manière de distribuer la Sainte Communion doit être préservée, non seulement parce qu’elle s’appuie sur une tradition séculaire, mais surtout parce qu’elle exprime le respect des fidèles envers l’Eucharistie . […] » Le Souverain Pontife n’a pas pensé qu’il devait changer la manière traditionnelle de distribuer la Sainte Communion aux fidèles. »

– Martin Luther lui-même a soupiré et pleuré lorsque quelques gouttes du sang du Seigneur sont tombées sur un banc de communion. Combien de prêtres et de fidèles aujourd’hui se mettraient à soupirer et à pleurer en nettoyant les endroits où des morceaux de la Sainte Hostie sont dispersés?
Lorsque, par exemple, dans une synagogue, le livre de la Torah tombe accidentellement au sol, la communauté juive en question observe une journée de jeûne et de pénitence.

– Des milliers d’évêques et de prêtres continuent de donner le Christ dans leur bouche chaque jour, sans aucune preuve de contamination. Il semble que la Communion sur la langue (vs dans la main) soit avant tout affaire de théologie, de discernement et d’adaptation pratique, bien plus qu’une option de santé.

[i] « Le communicant répond Amen et reçoit le Sacrement dans la bouche, ou bien, là où c’est permis, dans la main, selon son choix » Communicandus respondet Amen, et Sacramentum recipicit, ore vel, ubi concessum sit, manu, pro libitu suo