Mary MacKillop, The sainte australienne


 
 

Sainte de l’Australie


Mary MacKillop est pour nous un exemple extraordinaire de don total de soi, de confiance absolue en Dieu surtout dans les épreuves, et de service attentionné de ceux qui en ont le plus besoin.
Selon ce que l’évêque de Sydney Fisher responsable des JMJ a affirmé dans sa prédication du 17 octobre 2007: s’il n’y a qu’une seule sainte en Australie, c’est afin que tous ceux qui le désirent authentiquement soient les saints vivants, dès aujourd’hui et pendant les JMJ de juillet; Dieu ne donne que des désirs réalisables.

Née le 15 janvier 1842 à Melbourne, Australie

Décédée le 8 août 1909 à North Sydney, Australie

Patronne de l’Australie, dont elle est la seule personne béatifiée jusqu’à maintenant (2008).

Fête: 8 août

Signe particulier: A tout donné pour glorifier Dieu en servant les pauvres

Dans l’art religieux: représentée comme religieuse portant l’habit marron de sa congrégation (à l’époque).


Mary MacKillop est née en 1842 à Fitzroy, Melbourne (son lieu de naissance est maintenant un centre pour jeunes drogués et leur famille). Elle est l’aînée de 8 enfants d’une famille de commerçants écossais catholiques tombés en faillite. Mary reçoit une bonne éducation mais, afin d’aider sa famille, doit commencer dès 14 ans à travailler dans un magasin puis comme enseignante. Alors qu’elle travaille comme gouvernante dans une famille à Penola (Australie du sud), elle trouve un directeur spirituel dans la personne d’un curé visionnaire et énergique, le p. Julian Woods (1832-1882), qui a grand besoin d’aide pour sa paroisse de 55 000 km2. Il discute avec elle des immenses besoins des colons australiens et de sa vision d’une congrégation religieuse associant la mobilité et la simplicité des franciscains et la pauvreté, la confiance, le travail et la paternité de St Joseph. Le 19 mars 1866, ils fondent les Soeurs de St Joseph du Sacré Cœur, approuvées peu après par Mgr Sheil, évêque d’Adélaïde. Mary reçoit le nom de Mère Marie de la Croix; après 4 ans seulement, déjà 140 femmes l’ont rejointes, et elles ouvrent des écoles dans toute l’Australie. Les écoles sont gratuites pour tous les enfants quelle que soit leur situation sociale: les soeurs et leurs écoles survivent grâce aux dons. Cet élan pour établir l’un des plus grands réseaux d’écoles paroissiales au monde est la première grande oeuvre d’évangélisation et de catéchèse de l’Église d’Australie pour les jeunes: les JMJ en sont la suite logique!
Le 22 septembre 1871, suite à des commérages de paroissiens, et à des accusations de désobéissance montées sans preuves par un jeune prêtre, et par décision de Mgr Sheil, sans procès, Mère Mary est carrément excommuniée; elle doit avec ses sœurs quitter le couvent en civil dans la journée, et ses écoles sont fermées pour une courte période. Imitant le Christ accueillant sans se révolter les obstacles dressés par les chefs du peuple, Mary ne fut jamais amère avec les représentants de l’Eglise qui s’opposaient à elle, et fut secourue par un Juif, Emmanuel Solomon, et une famille anglicane, et guidée par deux pères jésuites, dont le p. Tappeiner, connu pour sa bonté et sa prudence.
Cinq mois après, elle est disculpée par une commission d’évêques et le Vatican, l’évêque lève l’excommunication quelques jours avant de mourir, et elle retrouve la responsabilité de sa communauté.
En 1873, soeur Mary se rend à Rome et le Pape Pie IX l’encourage dans sa mission. Nombre d’autorités locales, cependant, estiment que Mary et les soeurs sont trop indépendantes (sœurs dans le monde) et vivent une vie de pauvreté trop radicale car pratiquant la mendicité. Mère Mary bénéficie du soutien du cardinal Moran, archevêque de Sydney, qui l’aide à obtenir du pape Léon XIII la reconnaissance de l’Eglise en 1883, mais l’écarte à nouveau de la responsabilité de ses sœurs en 1885 et pour 14 ans. Malgré plusieurs maladies, Mère Mary travaille avec amour et énergie et dispense son don spécial d’encouragement dans les nombreux orphelinats, écoles, refuges pour femmes sorties de prisons, vagabonds, vieillards, ou aborigènes, pris en charge par sa communauté en Australie et Nouvelle-Zélande. C’est là qu’en 1902 elle a un infarctus mais, bien qu’handicapée, après son retour en Australie, elle accepte avec grande patience sa condition et continue de soutenir ses soeurs jusqu’à sa mort le 8 août 1909.

Mary a mis concrètement la charité au dessus de tout, et a traversé avec une grande confiance en Dieu toutes les épreuves apparemment les plus insensées, comme celles venant d’autres chrétiens ou de ses supérieurs. La sainteté de sa vie est reconnue très vite et son corps est transporté dès 1914 dans l’église des soeurs à Sydney. Elle fut la première personne australienne à être béatifiée, par Jean-Paul II en 1994, et canonisée, par Benoît XVI le 17 octobre 2010.

Citations
(Lettre aux soeurs à l’occasion de la fête de St Joseph, le 6 mars 1900):
– Ô cher St Joseph notre père, prends soin de tes pauvres enfants et garde les tous fidèles, fidèles jusqu’à la mort à l’adorable esprit d’humilité de ta glorieuse Institution.
– Soeurs, je redoute l’esprit mondain qui recherche la meilleure part et oublie les pauvres et les délaissés et qui par conséquent déçoit les appels à l’aide pleins de chagrin que nous recevons parfois de notre cher Époux souffrant.
– « Nous ne devons pas être ingrates et nous devons prouver notre reconnaissance par nos actes et notre travail enjoué, notre volonté de surmonter notre égocentrisme à tout prix, d’aller là ou l’obéissance le requiert, choisissant, si le choix nous est donné, les lieux les plus délaissés où Il nous appelle. N’oublions pas que dans l’esprit de notre Règle c’est là que nous devrions désirer aller. Que les vrais enfants de St Joseph se souviennent de leur mission et recherchent avant tout les zones les plus pauvres et les plus négligées du vignoble de Dieu.

(lettre à Monseigneur Kirby, août 1873): « Les soeurs doivent faire tout le bien possible et ne jamais voir un mal sans chercher une manière d’y remédier« .
De là la devise de sa congrégation: « Ne jamais voir un besoin sans faire quelque chose »)

(observations sur la Règle 18 mai 1873): « C’est aussi leur devoir… de faire tout le bien qu’elles peuvent… visiter les malades, les hôpitaux, les prisons, accueillir les orphelins et les démunis. »

(Aux soeurs 10 mars 1907): « Ah, enfants du coeur noble et généreux de St Joseph, nous devons brûler du zèle et du courage à servir notre Dieu… Nous ne devons pas oublier avec quelle profonde signification il (St Joseph) nous a été donné comme notre modèle dans l’acquittement de nos devoirs envers les enfants de nos écoles, les pauvres dont nous avons la charge… Demandons-lui (St Joseph) de nous obtenir un amour généreux et dévoué pour son Jésus, un amour qui nous rendra, comme lui, fidèles à Ses intérêts, un amour qui… nous fera nous réjouir de Le servir dans Ses pauvres et dans Ses personnes délaissées, qui nous enseignera la patience envers leurs fautes et la manière de les aider, dans une charité aimante, à les surmonter. »